CYCLADES
Temps radieux.
Lefkes, village de montagne au centre de la ville mérite bien son nom.. Village tout blanc adossé à la montagne en amphithéâtre, dominé par l’imposante église Aghia Triada (19ème)aux clochers en dentelle de marbre. Trois moulins montent la garde à l’entrée de Lefkes. Les voitures sont sagement retenues dans de grands parkings sous les pins et le village est interdit à la circulation. Le village est très pittoresque partout des maisons blanches et des escaliers. Un kafénéion jaune et bleu tranche.
Le sentier byzantin (monopati visandini) est facile à trouver, très bien tracé mais pas toujours dallé de marbre. Ces dalles ne ressemblent pas aux allées modernes plutôt à celles des via romaines. Combien d’ânes, de mulets ont-ils passés sur le petit pont byzantin. Le chemin embaume la sauge et les fleurs sauvages.
Le centre de l’île de Paros, plus préservé des constructions touristiques est encore agricole. Avant d’arriver à Lefkes, nous avons vu de beaux oliviers très vieux. La colline que je traverse à pied est le domaine des pistachiers lentisques des cistes et de la myrte. C’est toujours avec une grande tristesse que je contemple les terrasses abandonnées. Pendant des siècles, des millénaires, les hommes on rendu la terre cultivable pour le blé, l’olivier et la vigne, ces cultures primordiales qui donnent le pain et l’huile pour se nourrir et s’éclairer. Le spectacle est splendide, les collines pointues, les baies échancrées, partout la mer et les îles. La route court sur le versant d’en face et fait une grande boucle. Le sentier grimpe raide pour franchir un petit col.
Prodromos
Le petit village de Prodromos est lui aussi précédé par deux moulins. Des maisons modernes cachent le centre traditionnel auquel on accède par une arche accolée à une église blanche aux chevets cylindriques qui dépassent sur la place. Le village est bien tranquille, nous ne rencontrons pas de touristes seulement des dames qui font leurs courses, des enfants en vacances désœuvrés.
Nous prenons place sur une petite table ronde devant un kafénéion, à l’intérieur deux hommes jouent au tavli , les pions claquent dans les boites en bois, deux vieux messieurs s’arrêtent à notre table pour nous saluer, puis le pope s’assied à la table des joueurs…Je dessine les chaises , a table, un vieux vélo. Dessiner au café est un de mes plus grands plaisirs en Grèce. J’en oublie même de boire mon café frappé. Pendant que je suis affairée j’écoute les conversations.
Les rues de Prodromos sont prétexte à photographie : plantes grasses sur une fenêtre, une branche de bougainvillées qui se détache sur le mur blanc d’une chapelle, les clochetons ouvragés de marbre. On prendrait tout !
Marpissa
Marpisssa et Prodromos se touchent. Le guide vert nous a appâtées promettant de belles fresques du 18ème siècle ddans une église, un petit musée…Nous ne trouvons pas le Musée de la Sculpture, l’église est fermée et nous aboutissons à l’arrière du village en suivant les flèches marron Ag. Antonios. Trois moulins se touchent presque. L’un d’eux a gardé sa toiture mais pas ses ailes, les deux autres montrent leur mécanisme et engrenages de bois.
L’église est perchée au sommet de la colline pointue. La route parvient à mi-hauteur à un calvaire. Les trois grosses croix se voient de loin. Ensuite la piste est étroite mais très carrossable. Une famille marche à notre rencontre. L’église est fermée, nous ne verrons pas les fresques mais on peut monter en voiture jusqu’au monastère. Il ne faut pas avoir le vertige et pousser le moteur pour escalader la pente. Presque en haut, sur une plateforme, nous sommes récompensées : la vue est magnifique. A nos pieds, l’Egée turquoise, la côte découpée, des plages de sable, les îles dans le lointain. Autour de nous des sauges de Jérusalem jaunes, des bouquets d’anthémis jaune d’or, des mauves et des liserons roses, des sauges violines pâles.
A côté des croix du calvaire je découvre à la descente le sentier aménagé avec des marches pour monter au monastère et regrette la promenade à pied.
Les carrières de marbre antiques
Les latomies archaïques se trouvent à Marathi . Dans les environs des carrières modernes sont encore employées, l’une d’elles par les Ciments Lafarge.
Une allée monumentale pavée de rectangles blancs brillant ne conduit nulle part. Une maisonnette très décorée avec des courges peintes et d’autres fantaisies, ne ressemble pas à un guichet de site. Partout des bâtiments en pierre en ruine ressemblent à des usines désaffectées depuis bien longtemps, des tours à section carrées rappellent des cheminées. Pas de panneaux touristiques ; nous errons au hasard quand un groupe de touristes sortis d’un car arrive par l’allée. Ils parlent français, je demande la permission de me joindre à eux. Leur guide contourne un grillage rouillé portant une interdiction ambigüe. On entre à ses risques et périls. Elle annonce qu’elle n’emmènera que ceux qui se sentent physiquement capables et qui ne porteront pas plainte en cas d’accident. Je passe à l’avant du groupe des intrépides et nous nous engageons dans le couloir qui pénètre dans la montagne de marbre. L’entrée est très large consolidée par de la maçonnerie moderne. J’ai du mal à imaginer les esclaves des Grecs anciens remontant les blocs destinés à l’Hermès de Praxitèle ou à la Venus de Milo. Je n’ai pas vu le bas-relief des Nymphes. Peut être la maçonnerie date-t-elle de l’extraction du marbre du tombeau de Napoléon ? Le livre de Paros nous apprend qu’au 19ème siècle une « petite Europe industrielle » s’était établie sur place avec ses ingénieurs britanniques, autrichiens ou allemands. Le mathématicien Krispis battait même monnaie pour payer ses ouvriers. Tous ces bâtiments en ruines sont sans doute les restes de la « petite Europe ».
Par cette belle journée nous retournons à la plage près de chez nous. Les employés de la taverne ne servent pas encore de consommations (sauf de l’eau gratuite) mais nous laissent utiliser les lits de plage.
Magnifique coucher de soleil vu du balcon.
que c’est beau, mais que c’est beau!
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@eimelle : à toi d’aller y faire un tour
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C’est magnifique !
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