BALADE NORMAND

» Sous la violence, les vagues noires s’emmêlaient comme des corps. C’étaient des murs d’eau qui étaient
charriés, poussés en avant, je les voyais arriver, la peur au ventre, des murs qui s’écrasaient contre les rochers et
venaient s’effondrer sous mes fenêtres.Ces vagues, les déferlantes.
Je les ai aimées.
Elles m’ont fait peur. »
520 pages, 4 jours de lecture m’ont permis de retrouver La Hague après les deux livres de Didier Decoin : Les Trois vies de Babe Ozouf et Avec vue sur la mer. J’ai été éblouie par ce petit finisterre face aux îles anglo-normandes, battu par les vents, au climat si changeant. Un bon moment d’évasion par la lecture!
« La Hague est une terre de légendes, un lieu de croyances. On dit que certains disparus reviennent la nuit,
incapables de se détacher de cette terre. De s’en séparer. »
La Hague, avec ses phares, ses tempêtes, les naufrages.
La Hague, ses falaises battues par les vents, les vagues : les déferlantes, habitées par les oiseaux.

Justement, la narratrice du roman, est ornithologue ; elle compte les oiseaux pour une recherche de l’université de Caen. Elle a choisi la solitude de ce village isolé, après un chagrin d’amour. Théo, l’ancien gardien de phare, qui recensait les oiseaux avant elle, vit seul avec ses chats. Au café de Lili, les habitants passent, tout le monde se connait mais on devine de lourds secrets. Ils ressurgissent quand Lambert arrive par un jour de grand vent pour vendre son ancienne maison et fleurir la tombe de ses parents et son frère qui ont péri en mer il y a quarante ans.
« Les questions, les réponses, ce complexe tricotage de mensonges et de vérités. Les choses dites en décalé, celles
dites seulement en partie et celles qui ne le seront jamais. Toutes les teintes du contre-jour. J’avais appris ça avec
les cormorans. »
Premier mystère : le phare s’est-il éteint pendant le naufrage? Théo est il responsable de la mort des parents du frère de Lambert?
Ce n’est pas le seul mystère. La vieille Nan, la couseuse de linceuls qui erre sur le rivage est un personnage assez étrange. Elle est à la recherche de Michel qui a disparu. Qui est donc Michel?
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De fil en aiguille, le roman se trame, s’étoffe, dans le climat rude de cette pointe du Cotentin, au rythme des marées et des cafés et repas chez Lili.
La richesse du roman, et l’art de la romancière est de faire vivre de nombreux personnages secondaires originaux : Morgane, la fille au rat et son frère le sculpteur , Max, un peu simplet, qui construit son bateau et parle comme le dictionnaire, Monsieur Anthelme qui a connu Prévert…Richesse des thématiques : Les Déferlantes est un « roman maritime » mais pas que… Il est question de la couleur de la mer, des nuages menaçants, des oiseaux mais aussi de sculpture, d’environnement, de poésie, de chats et d’oiseaux…
J’ai aimé me laisser embarquer à ce rythme lent. En revanche, pour l’intrigue, j’ai vite deviné les circonstances du naufrage, pas besoin de 200 pages ! Les autres secrets (secrets de Polichinelle que tout le monde connait) se révèlent au lecteur avant le dénouement. Est-ce grave? pas vraiment, ce n’est pas un roman policier. Bien sûr, les impatients diront qu’il y a des longueurs. Aucune importance pour moi, j’avais envie de rester longtemps à La Hague.
J’ai moyennement aimé l’histoire, par contre l’ambiance si ! On s’y croirait. Je l’avais lu juste avant d’aller à la Hague. J’avais plus aimé « L’or du temps » qui se passe en partie à Veules-les-Roses, en partie avec les surréalistes et les indiens Hopi. Et encore plus aimé « Seule Venise ».
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Ne connaissant pas le coin… j’ai eu du mal à accrocher, sans doute l’écriture
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Comme Keisha, j’avais eu du mal, et une autre tentative avec cette auteure s’était aussi soldée par une déception… Et cela venait de l’écriture en ce qui me concerne, qui ne m’a pas convenue, je l’ai trouvée terne, incapable de me plonger dans l’ambiance..
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@Ingannimic et keisha : je vous que vous êtes partagées, eimelle a aimé,
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j’en garde un très bon souvenir, j’aime beaucoup l’écriture de C. GAllay!
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J’ai été déçue par Seule à Venise tant j’avais trouvé l’intrigue creuse et légère… Heureusement il y avait Venise. Du coup je n’ai jamais lu Les Déferlantes qui es dans ma PAL. Il faudrait donc?
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@claudialucia : je ne suis peut être pas objective . Nous rentrons de vacances à La Hague, c’est peut être différent si on n’y a pas été.
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