Ithaque : Fontaine Aréthuse, porcheries d’Eumée et plages au sud de Vathy

Les petites routes et pistes de la péninsule sud convergent à Vathy.

Il nous reste à explorer celle de la fontaine Aréthuse près des porcheries d’Eumée.  Un panneau indique la Grotte Rhizes. Le sentier bien visible s’élève dans un maquis d’arbousiers, de pistachiers et de chênes kermès. Attention aux épines acérées qui meurtrissent les jambes ! Des araignées de taille respectable, noires et trapues on tissé leur toile au dessus du sentier et attendent l’aubaine. Après un petit quart d’heure j’arrive à une vaste grotte au toit effondré, fraîche et sombre où pousse un beau figuier. Les chèvres y ont trouvé abri. A mon approche, elles s’enfuient sauf un cabri affolé à qui je bloque l’issue.

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Le sentier de la Fontaine Aréthuse descend dans la garrigue, en corniche, a dessus de la mer très sombre. Il faudrait se méfier davantage des sentiers en descente au départ. Le retour sera plus difficile ! La promenade est agréable mais le maquis est ras. Il n’y a pas d’ombre. Pistachiers et chênes kermès ne s’élèvent pas au dessus d’1.5m,  sans parler des sauges ! Brusquement je me retrouve dans un lapiaz, le calcaire raviné, entassé, dissous par l’érosion est à nu. En sandales je dois faire bien attention à ne pas me tordre les chevilles. Petite appréhension : vais-je retrouver le chemin au retour ? Oui, forcément !

A plat, ou en faux plat, la corniche s’abaisse vers la mer. A chaque tournant, j’espère la source. Elle est distante d’une bonne demi-heure. Finalement une falaise se découpe la »Roche au corbeau »de l’Odyssée, désigne le ravin où se trouve la fontaine. Le sentier devient rès raide. Une belle ouverture formant une arche est à l’entrée de la Fontaine. Un troupeau occupe la place.

Le retour est pénible. J’ai oublié mon téléphone. Je dois donc me hâter. C’est une erreur. Il fait très chaud. Je transpire de partout et glisse dans mes sandales ; je n’ai pas pris d’eau. Pas d’ombre et ces faux plats qui sont traitres et montent insidieusement entrecoupés de raidillons. Inutile de s’arrêter pour reprendre mon souffle ; Je régularise ma respiration dans les passages moins pentus. Arrivé à  la voiture, je bois un bon litre d’eau fraîche.

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Dès que je ne crains plus la déshydratation nous partons à la recherche des Porcheries d’Eumée au lieu-dit Elleniko   Deux écriteaux signalent » Evmiou Cave » et « Patros Cave« . Encore des grottes ! Nous parquons la voiture sous un beau caroubier. Les oliviers vénérables aux troncs dédoublés,  creux et tortueux ont peut être vu le divin Porcher. Je réagis à retardement : Evmiou c’est Eumée au génitif ! Et me voilà cherchant la tanière d’Eumée dans le maquis. Des épineux en coussinets tapissent le sol. Des Hollandais n’ont rien trouvé non plus. Dans l’oliveraie, je découvre des maisonnettes et de la vigne. Je croyais l’endroit abandonné. Il est tout à fait entretenu.

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La côte est abrupte : une grande ferme aquacole a installé de nombreuses nasses circulaires. Cet établissement est industriel avec son grand hangar. En face de la Fontaine Aréthuse, il y a un ilôt vierge. De la route on ne devine pas la plage Kaminia accessible par une large piste rocailleuse mais à peu près carrossable. La pauvre Matiz en voit ! Petite anse aux galets blancs, pas d’ombre. La baignade dans l’eau transparente est délicieuse (je me répète mais c’est vrai !)

Comme prévu nous retournons déjeuner à Filiatro. Par miracle une table sous l’olivier se libère. Les souvlakis sur un lit de tranches de pain sont encore plus grillés, plus goûteux que la première fois. J’ai encore beaucoup de plaisir à nager dans cette baie encadrée par les rochers blancs feuilletés, tellement échancrée que l’on ne sent ni la houle ni les remous.

Dernier tour à Vathy, pharmacie, Le Monde. Sur le petit îlot – ancien lazaret – on dit la messe : un bac décoré de drapeaux multicolores et très bruyant transporte des vieilles dames jupe serrée et sac à main.

Nous passons encore la soirée devant une émission musicale sur une autre chaîne de télévision. On honore un autre compositeur Tsakas avec un orchestre symphonique et plusieurs chanteurs, un saxo plutôt jazzy, une vague ressemblance avec Brassens – eut être seulement la moustache ?

Retour à Céphalonie visite des grottes et archéologie

6h45, le Kephalonia  s’ébranle et quitte le port de Vathy .

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Vathy est un nom que j’ai rencontré à Samos, et à Tinos. Schliemann (Bouquins-Voyage en Grèce) me fournit l’explication : Bathy veut dire profond. J’aurais dû le savoir : isobathes, bathymétrie, sont des termes scientifiques familiers. Il est pratique qu’un port qui accueille de gros navire soit profond !

Le beau Kefalonia passe devant les maisons roses et jumelles des Dioscures. Je gette la plage Dexia, port Forkis d’Ulysse, la grotte des Nymphes…j’aime Le bateau longe l’ île . Nous cherchons à revoir les lieux visités: la plageDexia/port de Phorkys puis il vire de bord. Il contourne Ithaquepar le sud ! Je revois avec plaisir la baie de Filiatro, la plage Kaminia, la source Arethousa. Le soleil s’est levé. La lumière est très belle. Nous cherchons l’anse où Télémaque a abordé alors que les prétendants lui avaient tenu une embuscade près de Polis au nord.

7h30 : Sami se lève tôt au rythme des ferries. La boulangerie est ouverte, les supermarchés aussi.

8h30,  Le  lac Melissani est une des curiosités de Céphalonie. C’est un lac souterrain dont le plafond s’est effondré , sa couleur est étrange : bleu . C’était peut être une erreur  de le voir au lever du jour quand les rayons du soleil ne l’éclairent que partiellement. Le plus remarquable est la transparence de cette eau saumâtre dont l’ origine est curieuse : l’eau s’engouffre par une faille à Argostoli à 25km de là. Le lac est une résurgence. Céphalonie, île calcaire, est fissurée par l’activité tectonique, diaclases, gouffres et grottes.

Sur la route d’Argostoli, la Grotte de Drogati, à 6km de Melissani  se visite par un escalier de ciment sous un éclairage jaune orangé. L’accès est un peu trop facile, le spectacle attendu. C’est une visite rafraîchissante mais sans surprise.

Nous empruntons la route de Poros qui traverse des vignobles piqués de cyprès. Nous prenons en stop  un couple français qui marche avec un curieux sac de marin. Ils veulent parcourir à pied le massif de l’Ainos. Bonne idée mais que vont-ils boire et manger là-haut ? Cela n’a pas l’air de les préoccuper. Ils descendent à Digaleto là où nous avions retrouvé la route après notre parcours sur la piste autour du Parc.

Arrêt à Agios Nikolaos, pour dessiner les collines et les cyprès. Lees cloches sonnent avec insistance : la messe est diffusée dans tout le village. Nous montons à l’églisebven ciment, laide, décevante. Les chants, les cloches étaient plus poétiques dans la campagne.

A la fourchette de Tsamata, là où la route de Poros se sépare de celle d’Argostoli, un panneau « Tholos »  nous conduit à une tombe mycénienne. La tholos est malheureusement incomplète (nous en avons vu en meilleur état dans le Péloponnèse, près de Tirynthe et à Mycènes). Les fouilles nous apprennent qu’il a servi de sépulture à des époques plus récentes.  Les objets que les archéologues y ont trouvés sont exposés au musée d’Argostoli. L’entrée est gratuite. La dame nous donne une jolie brochure avec une carte très précise du sud de Céphalonie avec des itinéraires de randonnée. L’une d’elle part de la tholos et va à Poros en suivant une ravine où court  un ruisseau repérable par la rangée de platanes qui serpentent.

Nous ratons les ruines du Temple de Poséidon  entre Poros et Skala. La villa romaine de Skala fermée l’autre lundi est ouverte (entrée libre). Une belle mosaïque représente un fauve et un taureau.

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La belle plage de Skala, bordée de pins et équipée de parasols ne nous tente pas ; j’ai hâte de retrouver la plage secrète en bas de ses 121 marches. Il est maintenant midi et nous pouvons arriver.

Revenir dans un gite que nous avons aimé est un sentiment très doux. Petite appréhension : aurons nous le même studio ? Oui ! et nous reprenons vite nos habitudes. Nous revoilà « chez nous ». revenir renforce notre attachement. Nous n’oublierons pas la table ronde sous les arcades avec les bougainvillées et la vue sur Zakyntos. L’allée de lauriers roses qui descend est toujours fleurie, la semaine de canicule n’a pas fané les fleurs. Les raisins sont mûrs, les grappes se sont alourdies, les grains se détachent et gonflent.

Je n’avais pas prévu le vent qui ride la mer de crêtes blanches. La baignade tant attendue s’avère décevante, l’eau a perdu sa transparence elle charrie des brins d’herbe marines, des feuilles d’olivier. Une fine boue lui donne un aspect laiteux. Les vagues se brisent avec force sur els rochers. J’ai peur de me blesser d’autant plus que ceux qui affleurent sous la surface sont maintenant invisibles.

Le  vent  met un terme à la canicule. Le thermomètre marque 28°C, température idéale. J’ai acheté le Monde, difficile à lire par grand vent.

Nous avons invité Colette et Eleftherios pour partager une  bouteille de leur vin de . Ils ont fixé  l’apéro à 21 h, à la grecque sans doute ? La soirée ne se déroule pas comme nous l’avions imaginé. Ils nous entrainent dans le « salon de dégustation » où ils ont préparé le dîner : crevettes thaïlandaises et une salade mélanger de tomates cerises, roquette et bleu. C’est excellent, pas grec du tout ! la nuit est tombée. Nous bavardons jusqu’à minuit.

Lundi 26 juillet

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Le vent s’est calmé, la plage est plus accueillante mais je suis prudent ; je me laisse balloter dans les creux sans m’éloigner du gros rocher

–          « Tu n’as même pas été voir le monastère ! ».

Il a fallu cette journée supplémentaire pour que j’entreprenne cette ballade d’environ 2.5km sur une route de graviers dans l’oliveraie. Je passe près des bergeries. Le nouveau monastère en ciment n’offre pas d’intérêt touristique.les ruines du  vieux monastère se cachent de sous de grands pins. Le petit campanile tient encore au dessus de l’entrée ainsi que le mur latéral percé de belles fenêtres grillagées à l’encadrement de moulures classiques sculptées, fronton triangulaire, métopes, frises rappelant plus l’architecture antique que religieuse. Il fait délicieusement  bon sous les pins qui embaument.

Poetry, film coréen de Lee Chang-Dong

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Est-ce l’année de la grand-mère au cinéma?

Mija, comme Lola de Brillante Mendoza, est une grand mère courage confrontée à la violence de la génération de son petit fils.

Ici aussi, le prix de la vie d’une adolescente se monnaie et le silence de la mère s’achète. Grand mère courage, dignité et élégance de ces femmes d’aparence fragiles.Actrices merveilleuses!

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La comparaison s’arrêtera-là :  le scénario du film coréen(primé à Cannes 2010)s’articule autour du suicide de la jeune fille abusée lors d’une tournante par les copains du petit fils de Mija, et autour de la lutte de Mija contre les premières atteintes de la maladie d’Alzheimer et la recherche par Mija de la Poésie. Recherche de la beauté dans un univers banal, banlieusard tellement quotidien. Ecrire au moins un poème avant que les mots ne s’effacent….

Contre Poetry???

Claudialucia de ma Librairie : –http://claudialucia.blog.lemonde.fr/   été déçue par le film. Comme sa critique m’a fait réfléchir je publie ici le mail qu’elle m’a écrit

Tu me demandes pourquoi je n’ai pas aimé Poetry :
Certes, l’actrice est excellente mais j’ai trouvé que le film avait des longueurs dues à un scénario qui n’était pas dominé, qui n’était pas très clair (oui, je sais il a eu le prix du scénario à Cannes mais ce n’est pas un critère absolu)

Que veut démontrer le réalisateur?  Il dénonce une société horrible, ou la femme et les humbles- ce qui n’ont ni l’argent, ni le pouvoir- ne peuvent bénéficier d’aucune justice, un société corrompue ou tout s’achète même la mort d’une enfant. La dénonciation,  c’est le sens que paraît avoir le film, car, au final, je n’ai pas trop compris quel était son but; le scénario est plein de contradictions et de faiblesses au niveau de la psychologie des personnages.

Face à l’horreur, il met une vieille femme, la grand mère d’un des violeurs. Celle-ci  est d’un milieu pauvre, ce qui la place à l’opposé des familles riches et sans morale. Elle aime la poésie et  par conséquent paraît représenter le point de vue moral ou tout au moins critique de cette société, sinon, à quoi servirait d’avoir fait de Poetry le thème central du film?
Or,  il n’en est rien. Ce personnage, de qui l’on attend beaucoup, a une manière d’agir peu cohérente.

C’est une femme qui est dépassée par son petit-fils, qui ne sait ni l’éduquer, ni réagir. Ce que l’on peut comprendre ! Elle est âgée et le garçon est immonde!  Par contre, on pouvait espérer que sa réaction soit assez violente en apprenant ce qu’il a fait pour la faire évoluer; or elle réagit à peine, continue à écrire ses poèmes. Si elle cherche a réveiller la conscience du garçon en lui présentant le portrait de la jeune fille, elle  accepte par contre que, face au portrait, il se mette à regarder la télé comme si cela ne le concernait pas! Une grand mère peut être dépassée mais jusqu’à un certain point! Elle peut adorer le fils de sa fille, de là à ne pas réagir quand celui est un criminel!!
 D’ailleurs le scénario nous la montre agissant comme les riches, décidée à payer comme les autres. Elle va même pour se procurer l’argent faire chanter un handicapé dont elle a la charge. Bref! elle ne peut être représentative d’un autre point de vue. Donc ce personnage prétendument épris de beauté, que l’on veut nous montrer différente, sensible, ne tient pas debout psychologiquement puisqu’elle fait le contraire de ce que ferait toute personne normale!!
Quant à l’Alzheimer dont elle souffre, je ne sais pas trop ce que cela ajoute au propos sinon d’introduire un thème à la mode. Parfois la maladie sert à justifier qu’elle paraisse oublier la mort de la jeune victime et qu’elle puisse se concentrer sur la poésie! Mais cela ne tient pas debout parce qu’elle est alzeihmer quand ça arrange le réalisateur et elle ne l’est pas à d’autres moments. La poésie du coup devient quelque chose de plaqué, de convenu (en plus les cours du poète, quelle horreur!), du pour faire « chic » qui ne me touche absolument pas.

De même le personnage de la mère de la jeune fille n’est pas traitée d’une manière conhérente. Elle apparaît comme une très belle personne quand la vieille dame la rencontre dans son champ, un paysanne qui a du mal à joindre les deux bouts mais courageuse et digne, très affectée par le viol et le suicide de sa fille. Puis d’un seul coup, on la voit accepter l’argent qu’on lui propose, marchander la mort de sa fille.  Là aussi on ne sait où va le scénario, ce qu’il veut dire : c’est quelqu’un de bien d’abord puis d’infect après ! Il faudrait choisir! Rien n’est valable au niveau de l’histoire (le commissaire qui joue au volant avec la grand-mère quand il vient arrêter don petit-fils, ridicule!!) et de la psychologie! 
Décidément, ce  film m’a irritée, alors que j’adore d’autres films coréens, en particulier ceux de Kim Ki Duk,  un de mes  réalisateurs préférés!)

 

 

 

 

Les Arrivants – film de Claudine Bories et Patrice Chagnard

Toiles Nomades

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A mille lieux des voyages touristiques, des voyages d’affaires, des pèlerinages….ils convergent vers Paris, Londres, la Terre Promise… Les exilés,les persécutés, les demandeurs du Droit d’Asile sont dirigés vers la Cafda, une structure d’accueil où les travailleurs sociaux tentent de les aider à construire leur dossier à trouver un  hébergement, des tickets de transport.
Ils sont si nombreux dans le hall d’accueil, il semble que le monde entier s’y est donné rendez-vous. Tchétchènes, afghans, tamouls, chinois, Éthiopiens, colombiens, roumains. A la Cafda on reçoit les familles, de nombreux bébés au sein, des enfants sages résignés, plus sages que les parents qui n’en peuvent plus.

Les plus énervés sont finalement les travailleurs sociaux, débordés, impuissants à soulager toute la misère du monde. Colette et Caroline sont sur le bord de l’implosion. Comment remplir les dossiers de ces gens? Quel interprète requérir? sont-ils Chinois ou Mongols?  Quel est l’itinéraire emprunté? Ils sont muets, par prudence, feignent de ne pas savoir où ils sont passés. Pire, ils mentent. Comment convaincre de persécutions s’ils ne disent rien de fiable. Comment tenir les délais si ils arrivent n’importe quand au rendez vous?

On s’attache aux personnages, on voudrait qu’ils s’en sortent. tous le souhaitent si ardemment…..

Voilà ce que m’avait inspiré ce film, à sa sortie. Et quelques semaines plus tard…Grenoble, la chasse aux Roms, les menaces sur la nationalité…. Ce film me paraît l’antidote parfait à cette campagne délétère. Voir les Migrants non pas comme un groupe ethnique, une menace même, mais comme des individus, des personnalités . Chacun porte son histoire, ses espoirs, ses mystères

Lecture pour Venise :Loredan-les mystères de Venise – Leonora agent du doge – policier livre de poche

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Un policier historique agréable et facile à lire, et même très instructif

Prologue : Pucci, orpheline confiée au couvent des ursulines de Vicence résout l’énigme des reliques volées.

Premier Acte : Leonora Agnela Immacolata (surnommée Pucci) est retirée du couvent pour faire un beau mariage à Venise. L’incarcération du père de la fiancée  aux Plombs va contrarier  ce projet

Deuxième acte : Leonora ne se laisse pas abattre et cherche à savoir de quoi son récent « père » est accusé….

Je ne résumerai pas plus loin l’intrigue et ses nombreuses péripéties pour ne pas altérer le suspense d’une part, ensuite parce que ce serait beaucoup trop compliqué…Leonora ne manque ni d’astuce ni de courage et sa bourse est bien remplie pour acheter valets, barcarols, huissiers mais aussi tous ceux qui tenteraient de l’arrêter. Le courtisan qu’elle a recruté est également très bien renseigné.

Mais Leonora « ne connaît pas Venise ».

Nous non plus !

Cela tombe bien. Nous allons nous instruire  aux coutumes singulières de la Dominante et nous promener pour assister au curetage des canaux de Cannoregio, au commerce de contrebande de dentelle, aux rénovations interminables (déjà à cette époque) d’une église à l’élection d’un doge et aux intrigues qui la précède, à un jugement de la Quarantie et du conseil des Dix ; à la Sensa et au Carnaval…..

Lecture passionnante pour celle qui revient tout juste de Venise et qui a encore bien présents à l’esprit les décors.

Si les Mystères de Venise, et surtout la naissance de Leonora s’éclaircissent au 5ème acte, un dernier mystère reste irrésolu : qui est donc cet auteur qui signe Loredan, les mystères de Venise et dont trois volumes sont déjà parus ? Pas d’indication de traduction, ce Loredan écrit donc en Français ! Je googlise sans résultat : Loredan fut un doge de Venise, cela ne m’étonne pas : déjà dans le roman le doge était un Loredan. Loredan renvoie aussi à des ouvrages de science fiction ou de BD, lien avec Corto Maltèse…

Qui est donc Loredan ?

Céphalonie/Corfou par Sky Express et arrivée à Liapades

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Notre vol pour Corfou  n’est pas annoncé. A la même heure décolle un avion pour Preveza. Les hôtesses de Sky Express enregistrent des passagers pour Zakynthos : l’île qu’on voit de Céphalonie. Quelle idée d’y aller en avion !  Nos bagages pèsent trop lourd : les valises en soute ne doivent pas excéder 15kg et 6 kg en cabine. L’hôtesse me demande de retirer 1kg du sac à dos rouge pour le mettre dans la valise. Difficile !

17h30 appel des passagers pour Préveza et Corfou. On traverse à pied le tarmac pour monter à bord d’un petit avion à hélice sur une petite passerelle presque un escabeau. La place pour les bagages à main est très réduite. Je serre contre mes genoux le sac.

Le vol s’effectue dans un vacarme assourdissant. L’hôtesse débite mécaniquement les consignes de sécurité en hurlant dans son micro. A sa grimace on devine qu’elle récite sans la moindre conviction d’être entendue. L’avion survole à basse altitude Argostoli puis remonte vers le nord : Assos, Fiscardo puis Ithaque. Ensuite des îlesinconnues et les montagnes d’Epire. Une lagune, l’avion descend sur Préveza. L’hôtesse crie :

– « Les passagers pour Préveza ! » comme dans un autobus.

Le pilote descend. Nous restons à l’attendre une demi-heure assis danbs l’avion. 15 minutes de vol pour Corfou. Ces montagnes pelées, c’est déjà l’Albanie ? L’avion parti en avance atterrit à l’heure à Corfou. Les passagers qui restent partent pour Héraklion, Sky Express est une compagnie crétoise.

L’hôtesse d’AVIS  nous propose une belle voiture pour le prix de la catégorie A. je tique. Dans les îles, une grosse voiture est un embarras. Je saisis le prétexte du prix de l’essence (la vraie raison est que nous voulons passer partout dans les rues étroites des villages et sur les pistes qui vont aux plages).La dame propose un compromis, on gardera l’Opel Astra  quelques jours et passerons en prendre ue petite dès qu’il y en aura une. Justement des clients rendent des clés. Une C1 est disponible.

20h30, nous arrivons à la taverne Aspros. Emily m’accueille en m’embrassant. C’est une dame un peu boulotte très volubile. Elle me parle en Grec. Je ne comprends pas tout  mais cela ne fait rien.

Endaxi ! Pame !

Elle ouvre la maison : tout est prêt, l’électricité l’eau. Nous cherchons une paire de draps. On ouvre les volets, ferme les moustiquaires. Soulagement : les chambres à l’étage sont équipées de ventilateurs à grandes pales inutiles puisque aujourd’hui il fait frais.

A 9 heures, la maison est habitable.

Il en va tout à fait autrement avec la C1. Marie Claire nous a conseillé de nous garer à au cimetière à plus de 300m de la maison. Nous aimerions bien décharger les valises plus près. Emily ne nous encourage pas à emprunter notre rue :

–           « la route est très étroite » prévient-elle.

Elle n’est pas seulement étroite, elle est aussi embarrassée de motos et des véhicules des riverains. Impossible de faire demi-tour. D continue tout droit et monte dans le village sous le regard consterné des voisines sur leur balcon. Elles ont observ é avec bienveillance notre installation. La C1 ne revient pas ni D. Les voisines m’interrogent :

–          « Où est donc la voiture ? «

–          « je n’en sais rien ! »

Le voisin monte sur sa vespa pour montrer qu’on peut utiliser la ruelle pour faire demi-tour. Les dames me proposent un emplacement en face de leur immeuble. la C1 réapparait. Grande agitation ! En haut du village le demi-tour a été difficile avec 7 chats sur la chaussée et un environnement  hostile. Les voisines ne comprennent pas pourquoi on refuse leur emplacement.

L’automobile est absolument incompatible avec l’enchevêtrement des maisons, des ruelles étroites coupées d’escaliers. Dans ces villages perchés où les maisons épousent la topographie. Les grecs sont motorisés: chacun connait les emplacements de parking possibles, chacun sait quelle ruelle est praticable, laquelle va se rétrécir inopinément. Chacun sait aussi qu’on peut s’engager deux mètres dans un cul de sac pour permettre à la file de la circulation de passer mais qu’il est vain d’aller plus loin. Le touriste qui ne reviendra jamais peut se permettre de bloquer tout un village, ceux qui souhaitent  séjourner plus longtemps doivent adopter une conduite plus discrète, ne as usurper la place où le voisin s’est toujours garé. Nous aurions été mieux inspirées de suivre les conseils de Marie Claire.

Une fois installées je descends à la taverne chercher le dîner à emporter « paketes » : tomates farcies , les meilleures jamais mangées en Grèce. Emily a mélangé le persil, la sauge, les herbes aromatiques avec du poivron très parfumé. Les tomates ont du goût. Les tomates sont pour moi un sujet de déception permanent, pas seulement en hiver ou dans les pays froids où il est logique qu’elles aient été élevées en serre hors- sol, mais également dans des pays ensoleillés comme Chypre, la Crète ou la Sicile. Les cultures sous plastique, forcées, donnent des fruits  gorgés d’eau insipides. Finalement nous nous endormons sous le léger ronflement du ventilateur – Saint Ventilo- comme on l’a surnommé à Ithaque.

Corfou – Angelokastro- Paléokastritsa monastère

Sur la carte routière Paléokastritsa nous emble une grosse station balnéaire. Nous pensons y trouver un supermarché et un Office de Tourisme. Erreur ! Il n’y a rien en dehors des hôtels, du grand parking et des échoppes de souvenirs vendant serviettes de plage et autres babioles. Les plages sont belles, très belles même, mais entourées de swimming-pool-bars et de restaurants avec des embouteillages plus ou moins régulés par des feux de circulation.

Château d’Angelokastro

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Plus loin, le château d’Angelokastro coiffe un éperon rocheux.

Un panneau résume l’histoire du château : les premiers chrétiens, les empereurs byzantins pour qui Angelokastro était la limite occidentale de Byzance, les convoitises des Normands – à l’époque régnant sur la Sicile -puis des Angevins enfin des Croisés. La domination Vénitienne ne date que de 1386 et dura jusqu’à ce que Napoléon ne pénètre en Vénétie en 1797. La forteresse eut pour rôle de contenir les envahisseurs venant de l’Ouest dans les premiers temps puis les Turcs venant d’Orient. Verrou de l’Adriatique sud, c’était une place stratégique de première importance.

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Au-delà de la station balnéaire de Paléokastritza on peut aussi visiter le Monastère de  la Panaghia perché. De nombreux cars déversent leur cargaison de touristes, e majorité des russes mais aussi des Français. Deux jeunes Corfiotes en jupe rouge et corsage blanc arborant une très belle coiffe carrée de voile blanc empesé, se tiennent de chaque côté du porche. Cette mise en scène est destinée aux photo-souvenirs. Chaque touriste est photographié et trouvera son portrait en compagnie des jeunes filles costumées à la fin de la visite. Flairant quelque arnaque payante, je me garde bien de les photographier. Des tissus sont à la disposition des visiteurs peu vêtus. En short et le dos nu je prends un linge.

–          «  You are OK ! » on m’intime l’ordre de reposer le chiffon.

 Interloquée, je sors mon foulard turc pour m’en couvrir les épaules. A qui sont destinés ces tissus ? A celles qui pensent visiter un monastère en bikini ?

Dans une pièce sombre on peut voir un pressoir à huile qu’on vend à un prix raisonnable avec des sachets d’aromates. Qui vit ici ? Des moines ou des nonnes ? Je ne croise aucun religieux. Un passage voûté est décoré de potées de bégonias et de fougères et basilic, pavé de galets le chemin conduit au petit musée recelant des icones fort belles. J’aurais aimé prendre mon temps pour les contempler si deux groupes russes ne remplissaient pas toute la pièce déjà fort encombrée par une vitrine contenant des ossements de baleine.

A l’église c’est carrément la queue, Russes et roumains viennent en touristes mais aussi en pèlerins et font maints signes de croix. Je jette un coup d’œil furtif à la très belle iconostase. Ce monastère mériterait une autre visite plus tôt dans la matinée.

Nous rentrons à Liapades avec des sentiments mitigés. Que sommes nous venues faire à Corfou dans cette cohue ? Les plages vues de la montagne sont merveilleuses : petites criques à l’eau turquoise mais vues de près elles sont bondées. Les voitures klaxonnent.les motos pétaradent. Visiter un monastère devrait être un moment de sérénité et de recueillement, c’est course et dispute pour une place de parking.

Dans notre maison rouge nous passons l’après midi sur la terrasse abritée du soleil par des cannisses sur un confortable canapé à regarder la vue intéressante sur le village de Liapades, ses toits de tuile. Des arbres fruitiers : agrumes, néfliers, abricotiers et amandiers sont à portée de main. Au nord, une crête montagneuse barre l’horizon, sur l’épaulement d’une colline plantée d’oliviers touffus d’où émergent quelques cyprès. Sur la terrasse de la maison voisine on a entreposé des oignons dorés.

Vers 18heures je descends à la plage à pied. J’en ai fait un principe pour 1km on ne prend pas la voiture. En remontant je m’arrête à la taverne Aspros où on m’offre un caf é (j’ai décliné l’offre de whisky ou d’une vodka). On goûte la douceur du soir qui tombe, pas une voiture ne passe, pas une moto ?

–          « vous avez fini de travailler ? » me demande Yannis

–          « pourquoi, j’ai l’air d’être si vieille ! », je réagis, piquée.

Occasion de râler à propos des réformes des régimes de retraite aussi bien en Grèce qu’en France. Je raconte le plan français de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur deux qui partent à la retraite

–          «  l’un ira à la retraite, l’autre dans la tombe. » dit Giorgos « on ne devrait pas faire travailler les gens après 60 ans ! »

A 21heures, je rapporte de la taverne dans mon « pakete » de la moussaka délicieuse, épaisse couche d’aubergines, béchamel au fromage et sauce à la viande bien assaisonnée. Demain on essaiera pastitsio. La cuisine de la taverne est excellente.

Corfou : la vieille forteresse

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La Vieille Forteresse est perchée sur un rocher, péninsule devenue île depuis que les Vénitiens ont creusé un canal au 15ème siècle. Dans ce petit canal il y a des bateaux de pêche.
Avant les Vénitiens, les Byzantins fortifièrent le site dès le 6ème siècle, suivi par le despote d’Epire, les Angevins et les Normands.

Après avoir franchi le canal nous passons les épais murs de brique vénitiens, sur des plaques de calcaire est sculpté le lion de Venise.

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En 1840, les Britanniques ont construit l’église Saint George qui, extérieurement, ressemble à un temple antique précédé d’une colonnade dorique. La nef ressemble plus à une salle de réception rectangulaire éclairée par deux rangées de fenêtres avec des rideaux rouges. Deux beaux lustres en étain renforcent cette impression. Nous sommes dans une église orthodoxe. Un bienfaiteur a offert l’iconostase de pierre avec de belles icones ; tout autour de la nef, des stalles de bois sculptées.

Nous passons ensuite devant une collection de canons qui ont servi à trois armées différentes : le canon vénitien (1684), vient d’Angleterre, le canon français (1788) et un canon britannique datant de 1774. Nous empruntons ensuite une rampe couverte bordée de cellules. Prison ? ou magasins de garnison ? Un campanile rouge dépasse du rocher, curieusement, quand nous arrivons au sommet c’est un phare que nous trouvons. Nous remarquons en chemin des bâtiments en, calcaire blanc – ans doute es casernes britanniques – criblés d’impact. L’architecture militaire ne me passionnant pas, je m’intéresse surtout à la vue fantastique sur la ville de Corfou, la mer et les montagnes en face : l’Epire ou l’Albanie ? Un petit port de plaisance est au pied du rocher il s’appelle mandraki comme à Rhodes.

Corfou – ville : Esplanade et ville ancienne

Au pied de la forteresse se trouve l’Esplanade, Spianada, ancien champ de manœuvre maintenant occupé par un parc, (et le parking) et même un terrain de cricket.

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De l’autre côté de l’Esplanade se trouvent les arcades du Liston et en face des terrasses luxueuses de cafés chics. Ce Liston rappelle la période française de l’Île. Les troupes révolutionnaires de Bonaparte en 1797 bien accueillies et les corfiotes brûlèrent le Libro d’Oro, sur lequel les Vénitiens avaient consigné  la liste  des familles nobles de l’île, et planté des arbres de la Liberté. C’est ce qui a donné le nom de Liston aux Arcades dessinée par F ; de Lesseps sur le modèle de la rue de Rivoli lors de la deuxième occupation français en 1807.

A l’extrémité de l’Esplanade un  magnifique Palais Saint Michel et Saint Georges a été construit par les Britanniques en 1819. Construit pour servir de résidence au Gouverneur Britannique pendant le Protectorat, il est devenu Palais Royal Grec,le Sénat des Iles Ioniennes et il est maintenant occupé par le Musée d’Art Asiatique.

Autre souvenir des anglais : le terrain de cricket qui est encore un sport pratiqué à Corfou.

Nous suivons une promenade du guide « Voir » partant de l’Esplanade,  dans la Vieille Ville. Dans les petites rues, nous perdons rapidement l’itinéraire. Sur le Liston, les immeubles au dessus des arcades sont en belle pierre blanche et ont des balcons et de larges baies. Dans les petites rues on se croirait en Italie, maisons hautes, jaune pâle, volets verts, linge qui sèche à travers les ruelles étroites.

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Nous cherchons l’église Antivouniotissa transformée en Musée Byzantin.  Nous ne la trouvons pas. Nousen voyons d’autres, passons par des placettes où l’on a disposé des plants dans des pots ou des bidons,  sous une arcade, découvrons une collection de culottes blanches en train de sécher sur un fil, des paréos éclipsant un clocher…D’autres ruelles sont occupées par des boutiques de souvenirs pour touristes, torchons, éponges, bois d’olivier. Les touristes s’y pressent. On se sauve. L’église Saint Spiridon est la plus renommée de la ville. Saint Spiridon, originaire de Chypre est le patron de la ville de Corfou. Le plafond est remarquable presque digne ces plafonds des églises vénitiennes. Mais nous sommes dans une église orthodoxe avec une iconostase de pierre. Des touristes font la queue, cierge à la main, je me sauve.

Nous revoilà sur le Liston, toujours pas d’Antivouniotissa. Un monsieur nous explique : il faut aller à la mer et monter un escalier. La façade de l’église est discrète et passe inaperçue. Sa particularité architecturale est une galerie couverte qui fait le tour de la nef. C’est là que sont exposées les icones provenant de diverses églises de Corfou, assez récentes – 16ème – 17ème et sont de l’école Crétoise ; c’est assez étonnant parce que nous nous trouvons en pleine domination vénitienne. Ces icones n’ont pas la fixité des peintures byzantines anciennes. On peut imaginer que les peintres connaissaient la peinture italienne. Comment ces icones crétoises sont-elles parvenues à Corfou?

Corfou : Mont Pantecrator

 

Corfou, disait les Anciens, ressemble à une faucille et avait pour nom Drepanon. La poignée au Nord-Est fait une boucle autour du Mont Pantecrator (917m).

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Notre itinéraire commence à Ypsos, longe la côte jusqu’à Kassiopi, Kouloura.

Gouvia, Dassia et Ypsos sont des stations balnéaires peu gracieuses avec des supermarchés pour touristes, des agences de location de 2 ou 4 roues, aucun effort de décoration tourisme bas de gamme hideux. La plage  de sable d’Ypsos est belle à 9heures du matin, longue et calme. Ce soir, elle sera bordée de voitures aux carrosseries luisantes au soleil, couverte de parasols, bondée.

La route vers le nord monte en lacets serrés jusqu’à Spartilas dont les belles maisons, accrochées à la montagne, jouissent d’un magnifique panorama. Spartilas est un village traditionnel construit le long de la route. La petite route vers le sommet s’élève au dessus des oliviers. La végétation change, le rocher affleure, l’érosion caractéristique des montagnes calcaires grave des traces parallèles, lapiaz. Dans les creux poussent des fougères. A chaque tournant le paysage devient de plus en plus spectaculaire. Vers le sud, on voit la ville de Corfou. Ses citadelles, ses îles, les bateaux, l’aéroport se reconnaissent facilement. Vers le nord, des crêtes montagneuses violettes se superposent : belles montagnes découpées, sauvages, mauves et violettes, elles paraissent désertes. La Grèce ou l’Albanie ?

On dit que par temps clair on pourrait voir l’Italie. Une barre bleutée surmonte l’horizon. Peut-être est-ce simplement la brume. Au sommet, le monastère est bardé d’antennes disgracieuses. Nous ne lui prêtons pas attention, toutes à l’observation des montagnes et du dessin de la côte. Deux petits fleuves viennent se jeter là : l’un d’eux a un estuaire comblé en une plaine verte, une lagune est installée à l’arrière d’un promontoire. On devine des marais salants. Une ville est nichée dans un golfe. Après avoir dessiné deux croquis nous descendons vers la côte nord. Vers les sommets, les oliviers ne poussent pas, des chênes magnifiques se détachent sur els genets à balais. Nous retrouvons les oliviers près de la côte, oliviers plus que centenaires, plantés, dit-on par les vénitiens. On ne les taille pas. Ils sont aussi majestueux que les chênes. Des filets recouvrent le sol. On dit que ces arbres géants ne peuvent pas être secoués ou fouettés, on attend simplement que les olives tombent par terre sur les filets.