Les petites routes et pistes de la péninsule sud convergent à Vathy.
Il nous reste à explorer celle de la fontaine Aréthuse près des porcheries d’Eumée. Un panneau indique la Grotte Rhizes. Le sentier bien visible s’élève dans un maquis d’arbousiers, de pistachiers et de chênes kermès. Attention aux épines acérées qui meurtrissent les jambes ! Des araignées de taille respectable, noires et trapues on tissé leur toile au dessus du sentier et attendent l’aubaine. Après un petit quart d’heure j’arrive à une vaste grotte au toit effondré, fraîche et sombre où pousse un beau figuier. Les chèvres y ont trouvé abri. A mon approche, elles s’enfuient sauf un cabri affolé à qui je bloque l’issue.

Le sentier de la Fontaine Aréthuse descend dans la garrigue, en corniche, a dessus de la mer très sombre. Il faudrait se méfier davantage des sentiers en descente au départ. Le retour sera plus difficile ! La promenade est agréable mais le maquis est ras. Il n’y a pas d’ombre. Pistachiers et chênes kermès ne s’élèvent pas au dessus d’1.5m, sans parler des sauges ! Brusquement je me retrouve dans un lapiaz, le calcaire raviné, entassé, dissous par l’érosion est à nu. En sandales je dois faire bien attention à ne pas me tordre les chevilles. Petite appréhension : vais-je retrouver le chemin au retour ? Oui, forcément !
A plat, ou en faux plat, la corniche s’abaisse vers la mer. A chaque tournant, j’espère la source. Elle est distante d’une bonne demi-heure. Finalement une falaise se découpe la »Roche au corbeau »de l’Odyssée, désigne le ravin où se trouve la fontaine. Le sentier devient rès raide. Une belle ouverture formant une arche est à l’entrée de la Fontaine. Un troupeau occupe la place.
Le retour est pénible. J’ai oublié mon téléphone. Je dois donc me hâter. C’est une erreur. Il fait très chaud. Je transpire de partout et glisse dans mes sandales ; je n’ai pas pris d’eau. Pas d’ombre et ces faux plats qui sont traitres et montent insidieusement entrecoupés de raidillons. Inutile de s’arrêter pour reprendre mon souffle ; Je régularise ma respiration dans les passages moins pentus. Arrivé à la voiture, je bois un bon litre d’eau fraîche.
Dès que je ne crains plus la déshydratation nous partons à la recherche des Porcheries d’Eumée au lieu-dit Elleniko Deux écriteaux signalent » Evmiou Cave » et « Patros Cave« . Encore des grottes ! Nous parquons la voiture sous un beau caroubier. Les oliviers vénérables aux troncs dédoublés, creux et tortueux ont peut être vu le divin Porcher. Je réagis à retardement : Evmiou c’est Eumée au génitif ! Et me voilà cherchant la tanière d’Eumée dans le maquis. Des épineux en coussinets tapissent le sol. Des Hollandais n’ont rien trouvé non plus. Dans l’oliveraie, je découvre des maisonnettes et de la vigne. Je croyais l’endroit abandonné. Il est tout à fait entretenu.
La côte est abrupte : une grande ferme aquacole a installé de nombreuses nasses circulaires. Cet établissement est industriel avec son grand hangar. En face de la Fontaine Aréthuse, il y a un ilôt vierge. De la route on ne devine pas la plage Kaminia accessible par une large piste rocailleuse mais à peu près carrossable. La pauvre Matiz en voit ! Petite anse aux galets blancs, pas d’ombre. La baignade dans l’eau transparente est délicieuse (je me répète mais c’est vrai !)
Comme prévu nous retournons déjeuner à Filiatro. Par miracle une table sous l’olivier se libère. Les souvlakis sur un lit de tranches de pain sont encore plus grillés, plus goûteux que la première fois. J’ai encore beaucoup de plaisir à nager dans cette baie encadrée par les rochers blancs feuilletés, tellement échancrée que l’on ne sent ni la houle ni les remous.
Dernier tour à Vathy, pharmacie, Le Monde. Sur le petit îlot – ancien lazaret – on dit la messe : un bac décoré de drapeaux multicolores et très bruyant transporte des vieilles dames jupe serrée et sac à main.
Nous passons encore la soirée devant une émission musicale sur une autre chaîne de télévision. On honore un autre compositeur Tsakas avec un orchestre symphonique et plusieurs chanteurs, un saxo plutôt jazzy, une vague ressemblance avec Brassens – eut être seulement la moustache ?