Le circuit de Belz(p.96du Topoguide du GR 34 Morbihan) passe juste devant notre gite de Kéricune.
Il traverse le hameau de Norquer, maisons bretonnes transformées en gites ruraux. Il court ensuite entre deux murettes moussues, chemin creux sous des chênes et des pins. Le calme est délicieux. L’étang de Brignac est bordé de grands pins qui se reflètent dans le miroir de l’eau. Des hérons sont perchés sur un arbre et sur des piquets alignés. Face à l’étang, le Moulin de Brignac.
On retrouve alors le sentier côtier qui longe la ria et que j’ai déjà emprunté le jour de notre arrivée. Il passe sous le Pont de Lorois pour arriver à Saint Cado, les balises de GR sont peintes sur les poteaux entre des pavillons, ce n’est pas passionnant mais il fait très beau, presque chaud. Dimanche de Toussaint, il y a vraiment beaucoup de monde à Saint Cado, de plus la mer est haute, la surface de l’eau est ridée et il n’y a plus de reflets comme la semaine dernière.
Nous mangeons sur un banc nos langoustine devant le camping des Oies, des gouttes s’abattent, repli dans la voiture !
Par une belle après midi nous suivons le circuit LA RIVIERE ETEL proposé par Gallimard Morbihan p.292 à 300. Mais nous le faisons à l’envers ce qui n’est pas le plus pratique.
cache des chouans
Premier arrêt à la Pointe de laForest (commune Lecoal-Mendon) sur les traces de Cadoudal. Le manoir de Cadoudal et bien caché au fond de son parc, on devine des murs sans voir la silhouette. Un peu plus loin, sur un parking, un panneau propose de visiter les caches de Cadoudal. La pointe de la Forest? très découpée et dentelée, est entourée de marais et d’eau. On raconte que des prêtres réfractaires s’y cachaient pendant la guerre des Chouans. Si les soldats de la République les poursuivaient ils pouvaient s’enfuir par voie d’eau. J’emprunte le « chemin deCadoudal » imaginant les poursuivants et les fugitifs. J’ai bien du mal à me mettre dans la peau des royalistes ! J’aime toujours quand un paysage est habité par l’Histoire. Le chemin creux est bordé de très vieux arbres noueux, creux, tortueux, j’imagine qu’ils ont été témoins des guerres révolutionnaires. Une dame monte sur un bloc : je lui emboîte le pas : les blocs de granite font un escalier discret qui mène à une des caches : une ouverture carrée d’une sorte de souterrain. Est-ce seulement une chambre où se cacher ou y a-t-il un souterrain sous la bordure empierrée du chemin creux moussu. Des lianes ont colonisé les pins, elles retombent en donnant une impression de fantastique. Le sentier arrive à la mer.
A Locoal, passons devant l’église Saint Goal, (encore un ermite arrivé de Grande Bretagne en 620, in installé dans l’île de Goal donnant le nom Locoal). L’église est toute simple (et fermée). Dans le cimetière je ne trouve pas les tombesdes Chouans (je les ai peu cherchées).
Pen Pont est une mince digue reliant Mendon à Locoal, une vieille chaumière attire mon regard et je vais voir la stèle gravée d’une inscription du IXème siècle mais envahie de lichens et une croix pattée.
Sur la presqu’île du Plec, se trouve la Quenouille de Sainte Brigitte, encore une haute stèle à l’entrée du marais, gravée et sculptée. Le ciel est dramatique avec des nuages noirs, un arc en ciel et un éclairage violent. Les lichens jaunes tranchent sur le ciel d’ardoise. La chapelle Sainte Brigitte de Suède, un peu plus loin dans un joli hameau, est fermée. Dommage ! Gallimard nous promettait une statue de Brigitte, une plume d’oie à la main et tenant un livre.
Langombrac’h a aussi sa stèlegravée, sa croix pattéeet une jolie chapelle fermée.
Moulin de demi-ville
Nous cherchons le Moulin de Demi-ville à travers des forêts de pins et le trouvons, sur l’eau. C’est un moulin de marée avec une grande roue de bois encore en usage en 1955. Il est à cheval sur une rivière à fort courant qui serpente derrière une rangée de magnifiques tamaris. Le moulin est habité, de la fumée bleue sort de la cheminée.
Le château de Kerambar’h est bien signalé, d’après le guide Gallimard il abrite un restaurant, nous trouvons l’entrée du jardin médiéval fermé en cette saison. Mais nous n’avons jamais trouvé l’entrée du château ni le château de Kerambourg cité dans notre guide.
L’excursion se terminera à Landaul où je visiterai l’église qui possède trois statues curieuses.
les petits marins de Haloween
Ce soir : visite de deux marins pêcheurs en ciré jaune avec le filet à crevettes : ce soir de Halloween deux petites filles demandent des bonbons, je mets des caramels dans le filet avec beaucoup de plaisir et les prends en photo.
Route par Auray et Crac’h puis GR34 Topoguide Morbihan p.35. Je trouve le sentier côtier à Locquidy.
Malheureusement, les cartes du topo-guide sont au 1/50000ème, la carte IGN qu 1/25000ème , le trait rouge du sentier côtier semble tracé sur le littoral mais j’ai des surprises. Dans cette région ostréicole, les entreprises bouchent le plus souvent l’accès, on les comprend, ils ont besoin d’être directement sur l’eau et ont beaucoup de matériel qui traîne, je crains aussi leurs chiens. Donc difficile de trouver le sentier !
Locmariaquer est un joli port avec des petites maisons, rien ne dépare. Un groupe de maisons blanches borde l’eau : le sentier passe entre maisons et jardinets clos de murettes de pierre et bien fleuris. Au Guilvin, à l’embarcadère pour l’Ile aux Moines, les dernières vedettes qui font le tour du Golfe, en saison, sont parties samedi dernier 30 octobre !
Pour arriver à la Pointe Penhir il faut emprunter la route. Je prends une ruelle qui me conduit sur la plage, j’ai bien du mal à passer : à marée haute, les vagues viennent lécher mes chaussures. Je trouve de justesse le sentier au bout de la plage.
La pointe Penhir est l’une des portes du Golfe du Morbihan. Un Christ de métal noir est juché sur un pilier dans l’eau. Déjeuner sur la plage : du thon fumé qui se présente comme un pavé translucide ressemblant à de la pâte de coing que l’on débite en fine lamelles accompagné d’un demi avocat avec une paille aux framboise pour dessert. Nous mangeons sous l’œil attentif d’une mouette perchée tout près qui se laisse photographier et filmer. Dès qu’on a remballé elle s’envole et nous la retrouverons à côte d’un couple installé avec des sandwiches sur le sable.
La deuxième partie de la balade va à Saint Pierre Lopérec, sur le bord de la longue plage. Un dolmen se trouve à l’extrémité de la plage : allée couverte de très belles dalles de très grande taille. Le couloir est très bien conservé (et restauré) mais après la pluie d’hier il est plein d’eau. Une autre plage de sable entre cette pointe et un petit marais.
A Kerlud je découvre un petit dolmen-table sur quelques roches. Je me perds : à droite du dolmen, des écriteaux rouges préviennent Propriété privée. Je prends donc à gauche, plus de signalisation! Je m’éloigne de la mer.Les passants sont incapables des me renseigner. Enfin,un cycliste m’indique le sentier entre deux maisons. Là aussi des écriteaux Propriété Privée ! Décidemment, on n’aime pas beaucoup les randonneurs à Kerlud. Les balises de GR sont délavées presque effacées.
Je trouve enfin le pont de bois étroit avec une sorte d’écluse. Sur l’île Bénéguy , une très belle propriété a un parc avec des thuyas énormes. Il faut être attentive pour trouver le cheminement de planches sur un marais ou une tourbière et j’arrive à un bouquet de magnifiques pins à la pointe.
Il fait très chaud pour la saison, je suis en T-shirt et me déchausse pour parcourir la belle plage de Saint Pierre pieds nus. Je peux sacrifier à ma cérémonie préférée : marche dans l’écume de la vague toute la longueur de la plage. L’eau est fraîche mais pas trop. Je remonte et roule les jambes de mon jeans. On s’allonge sur le sable. On croirait l’été revenu.