Tinos : Eglise de la Panagia
Ciel bleu éclatant sur Chora, la ville de Tinos, que nous traversons par les hauts quartiers pour éviter de descendre au port et remonter la rue en pente qui mène à l’Eglise de la Panagia. Quartiers très tranquilles, maisons modernes sans grand intérêt. Bien difficile de suivre les courbes de niveau sur cette île escarpée.
L’Église de la Vierge domine la ville. Un Pèlerinage très fameux s’y déroule au 15 Aout. Toute l’année, un tapis rouge est déroulé sur les marches de l’escalier de marbre. La façade imposante ressemble plutôt à celle d’un palais vénitien que à une église.
La crypte a des arches romanes et des plafonds bas. Des gens y remplissent les bouteilles vendues par les marchands de souvenirs. Des icônes ornent les murs, modernes avec un air plutôt russe que grec.
Le cloitre est planté de cyprès spectaculaires encadrant une vasque de marbre surmontée d’une colombe. Des bureaux occupent une partie du cloitre, au fond il y a un petit musée de sculpture et de peinture. Photos interdites, dommages certaines sculptures sont saisissantes. L’église est remplie de lustres en argent, d’ex-votos occupent toute la voute. En les examinant uns à uns on voit un navire, un wagon, une voiture (sans doute un accident qui aurait pu être mortel sans l’intervention mariale). Sous un voilier figure un énorme poisson. Le donateur était il parti à la pêche au thon ? Le poisson l’a-t-il entraîné par-dessus bord ? A moins qu’une tempête ne soit survenue pendant la pêche ?Je laisse mon imagination vagabonder et imaginer des histoires.
L’architecture de l’église, son fin campanile, les peinture jaunes et or, bleues au plafonds ressemblent à celles des églises catholiques. Pourtant celle-ci est bien orthodoxe. Il faudrait des explications supplémentaires !
Sur le parvis, un halètement nous surprend. Un chien dans l’église parait fort peu probable. Il y a bien des chats au Saint Sépulcre à Jérusalem ! Le souffle court est celui de pèlerins montés à genoux à quatre pattes. En redescendant la rue jusqu’au Musée Archéologique, nous comprenons mieux pourquoi on a mis un tapis le long du trottoir et des cônes orange et blancs pour protéger les pénitents qui gravissent ainsi la côte.
Tinos : musée archéologique
présente les objets provenant de deux sites : de l’Exemvourgo et de Kionia.
Dans les deux premières salles, des céramiques variées, des sculptures funéraires, rien de remarquable.
En revanche, la salle 3 contient des pithoïs du 7ème siècle de taille extraordinaire et surtout d’une grande finesse de décoration. La scène la plus spectaculaire est la naissance d’Athéna sortant du crane de Zeus. Des chars et des combats figurent sur la panse rebondie de l’amphore. On voit aussi un combat avec un fauve. La brochure mentionne la Guerre de Troie et la danse de Thésée à Délos.
Dans le jardin un péristyle sert d’écrin aux sculptures hellénistiques et romaines de Kionia, site actif du 2ème /3ème siècle av JC jusqu’à la fin de l’Antiquité : monstres marins, empereurs romains…
Midi, il est temps de prendre congé de notre camping. Maroula apporte encore des sucreries. Nous échangeons les adresses électroniques. Elle nous souhaite un bon été. Je lui explique que pour nous l’été est encore loin et que nous retournons au collège. Elle et son mari ont été instituteurs de campagne. Nous regrettons d’avoir si peu parlé avec eux. Les six jours ont passé trop vite.