La route qui monte en lacets dans les oliviers et traverse Lakones avec les points de vue extraordinaires sur les criques de Paléokastritsa et sur le château d’Angelokastro. Au carrefour avant Krini, nous nous arrêtons aux grandes boutiques de souvenirs. Je les trouve déprimantes : même dentelles, mêmes céramiques aux motifs d’olives, même couverts à salade…tout le mode méditerranée est inondé de ce pseudo-artisanat. Rien ne me fait envie.
Le détour par Makrades est une erreur. Il ne faudrait jamais pénétrer dans un village grec en voiture. Nous le savons. Nous sommes incorrigibles. D’autant plus qu’il n’y a rien de spécial à voir. Tout le charme de ces villages réside dans la tranquillité que nous avons troublée.
Baie d’Agios Giorgios
A nouveau des lacets serrés, je laisse échapper un « Oh » de surprise. Nous découvrons de nouveaux horizons, la baie d’Agios Giorgios et des îles blanches, plates, au loin l’Albanie. Rien que pour cette surprise, la balade en voiture est un régal.
Encore des villages, des oliveraies avec leur parterre de filets en plastique. Les oliviers de Corfou sont vraiment de grands arbres. Pourquoi les a-t-on laissé prendre tant d’ampleur ? Si on regarde les cimes on se croirait dans une forêt et non pas dans un verger. Au Certains arbres ont été sulfatés, mais pas tous, pourquoi ?
La plage de sable d’Agios Giorgios s’étend sur tout le pourtour d’une baie arrondie. Vue de loin, elle est très belle. A 10 heures avant que les estivants n’arrivent les parasols à tranches bleues et blanches ont leur charme. Les constructions du front de mer en sont totalement dénués, hétéroclites, sans style sans fleurs. Nous quittons le bord de mer pour le retrouver plus loin, au gré des chantiers. Quel gâchis !
Cap Arilla
D’après la carte, nous aurions dû trouver la route d’Afrodisias au bout de la plage. Pas dans la réalité ! Nous nous enfonçons dans la campagne. La route tournicote. On en perd le sens de l’orientation si bien que nous dépassons Agios Stéfanos. Il faut faire demi-tour. Après avoir bien cherché, nous arrivons à Porto Timoni sur le cap Arilla : quelques tavernes, des maisons basses fleuries, un petit magasin de souvenirs, l’Atelier. Un peu trop de pancartes en Allemand, mais discrètes ; Deux itinéraires pédestres au choix : l’un vers une grotte l’autre vers la Taverne Sunset. Sunset à 10 heures du matin ? Le choix est fait. Le sentier en balcon descend vers le cap. Cela me rappelle l’expédition à la Fontaine Aréthuse, cette fois-ci j’ai mon téléphone. Je préviendrai si je dois tarder plutôt que de remonter au pas de charge. La promenade est délicieuse ; j’arrive à deux criques siamoises séparées par une mince digue, transparence de l’eau, couleurs, je devine des coraux, des algues. Quel dommage que je n’ai pas mon maillot de bain ! Ces criques merveilleuses se méritent. D. m’attend à la Taverne Dionysos, plein ouest pour les couchers de soleil. Nous traînons dans le village soigné parmi les jardins minuscules : dans un carré 1.5mx1.5m on trouve un unique plant de pommes de terre, trois salades montées, quelques tomates du persil et même des plantes inconnues !
Peroulades
Le guide du Routard recommande un bar-panorama à Peroulades que nous trouvons après maints détours. Agios Stéfanos ressemble à Agios Giogios : une belle plage, des constructions anarchiques et vilaines.
Peroulades est un mignon village encore intouché par le tourisme : petites maison croulant sous leurs tonnelles de vigne, vieux toits de tuiles brunes. Le bar Panorama est moderne-trop – avec des auvents de bois à deux pans, des hauts comptoirs et même des balançoires. Pas Grec du tout ! En face, un vaste parking (pas beau mais pratique). La plage est au-dessous, invisible. Du rebord de la falaise on la devine à peine. Des marches y descendent. Cet endroit est absolument spectaculaire : une falaise de marnes grises rayée de bandes étroites plus ou moins claires. Le sable orangé tranche avec le gris, d’où vient-il ? La paroi lisse est quelque fois découpée ; Il y a même une petite arche.
C’est amusant de marcher sur la plage étroite, si étroite que les vagues battent les rochers au pied du haut mur. La vague me claque le dos quand j’essaie de passe. Pour revenir, l’entre dans l’eau jusqu’aux cuisses et marche avec précaution parce que l’eau est trouble et que les rochers et gros galets jonchent le fond. Je remonte ravie de cette baignade inédite. D a filmé d’une sorte de caisson suspendu par le bar Panorama qui est bien agencé à défaut d’être typique.
Non loin, le Cap Drastis offre aussi des reliefs spectaculaires, des îles d’une roche blanche rubanée de beige. Le sel qui se dépose autour des îlots fait un fin glaçage. Une piste poudreuse et bien large descend au rivage. Un écriteau en Allemand rassure les automobilistes : » la piste est bien pour les voitures ! »L’ennui c’est que les voitures sont si nombreuses qu’il est impossible de se garer, le demi-tour est problématique. On retourne sans avoir vu l’eau. Pourtant vu d’en haut, le Cap Drastis vaut le déplacement. Il y a même des bateaux-taxis : l’excursion doit être pittoresque (en général c’est cher !).
Sidari
Les guides montrent de jolies photos de Sidari. Le Canal d’Amour est l’attraction principale. C’est un attrape –nigaud. Nous traversons l’urbanisation balnéaire la plus ratée qu’on puisse imaginer. Des bars à piscine se succèdent, des bars à bière, des supermarchés…Les tavernes exhibent leurs menus sur des pancartes agressives. Les estivants vont à la mer en voiture – embouteillage garanti – Ceux qui vont à pied sont chargés de bouée-crocodiles, de rabanes, des serviettes aux couleurs criardes. Allemands et Anglais sont rouges de coups de soleil. A fuir !!!
On fuit Sidari. Comme il fait chaud, une trempette serait la bienvenue avant d’entamer le retour. Ayant traversé cet horrible endroit on s’arrête sur la Paralia Megali, beaucoup moins courue que le Canal d’Amour. Aucun attrait particulier si ce n’est une grande plage tranquille et des fonds sableux en pente très douce, très bien pour les petits, pas terrible pour nager.