Viva Varda ! Cinémathèque

Exposition temporaire jusqu’au 28 janvier2024

Cette grande exposition se tient au 5ème étage de la Cinémathèque dans le Parc de Bercy, prendre son temps pour admirer le bâtiment de Frank Gehry (1994) et s’il fait beau flâner dans le parc.

On entre dans la 1ère section qui présente des portraits et autoportraits de Varda dont on a un peu oublié les images de jeunesse tant la dame à la coiffure bicolore est encore présente dans nos mémoires. 

Les 7 familles d’Agnès la met en scène avec ses familles de Théâtre au Festival d’Avignon, dont elle était la photographe, rue Daguerre qu’elle a abondamment photographié et filmé, en compagnie de cinéastes, Demy, bien sûr mais aussi Godard. Amusant de chercher et trouver (ou pas) les visages de Piccoli, Samy Frey, Depardieu tout jeune, Brigitte Bardot, Sylvia de Monfort, Noiret…et tant d’autres qui ravivent tant de souvenirs. 

Curieuse du monde rappelle un aspect de son œuvre que j’avais oublié : ses films des Back panthersles Murs peints de Californie, Cuba, Chine,et même Madonna interviewée…

Féministe, joyeuse : L’une chante et l’autre pas est un grand souvenir des années 70, figures de Delphine Seyrig, de Valérie Mairesse, Giselle Halimi . projeté sur un mur la réception de sa palme d’or d’honneur à Cannes et la manifestation d’actrices, réalisatrices pour entendre son discours où Varda expose les chiffres ahurissants  : seulement à ce jour deux femmes palmées et encore pour Varda une palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière et Jane Campion a dû partager la sienne avec un réalisateur-homme. 

J’avis choisi la date de notre visite en fonction de la rétrospective : justement dans la salle Franju se joue Les Glaneurs et la Glaneuse dont j’avais raté la sortie et que j’ai vu avec énormément de plaisir

Du temps de Millet glaneurs et glaneuse se baissaient et amassaient les épis après la moisson. Mais ce sont plutôt des glaneurs de patates que Varda a rencontrés. Société d’abondance qui jette par tonnes les pommes de terre hors calibre, trop grosses, en forme de cœur.Société de misère qui ramasse, Varda donne la parole à ceux qui ramassent pour manger tout simplement. La parole à ceux qui ne l’ont jamais. 

Dans les vignes et les vergers, on ne glane pas, on grappille les pommes laissées sur l’arbre, les tombées, les trop petites, les trop grosses. Dans les vignes, grappillage aussi après la vendange, dans les vignes délaissées non cueillie.

Un avocat en robe rappelle le Droit : le Droit prévoit glanage et grappillage, prévoit les dates, les horaires. Oui c’est légal, prévu par le Code.

Glanage urbain aussi. Fin de marchés, dans les cageots pour les miséreux, mais pas que. Rencontre d’un homme droit dans ses bottes, salarié, intégré qui fait les poubelles par devoir militant. Scandale de ces poubelles de supermarchés pleines de victuailles encore bonnes que certain arrosent d’eau de Javel pour interdire de les consommer. Depuis la sortie du film (2000) c’est maintenant interdit.

Glanage d’objets, ou plutôt accumulation de ce qui pourrait encore servir et qui est abandonné dans la rue. Encore un avocat en robe pour dire le Droit de la propriété de ces objets abandonnés : détournement sympathique de ces objets : collection de frigos devenus œuvres d’art.

Quel joli enchaînement que ce frigo plein de figurines, play-mobiles casqués, manifestation ouvrière enfermée monté juste avant une vraie manif avec drapeaux rouges dans les avenues parisiennes. Un des intervenants de la Table ronde nous fait remarquer ce montage marabout-bout-de-ficelle-selle de cheval…. la manif arrive à Denfert Rochereau, il y a un lion de bronze, lion de pierre d’Arles….Il faut avoir vu le film un bon nombre de fois pour remarquer comment Varda a glané des images sans aucun rapport évident et avoir donné du sens au montage.

mais j’anticipe sur la Table Ronde réunissant quatre spécialistes Nathalie Mauffrey, Sylvain Dreyer, Antoine Compagnon et Pierre-Antoine Burquin. 

Curieusement Antoine Compagnon est surtout venu en tant que spécialiste des chiffonniers du XIXème siècle. Chiffonniers, biffins, ancêtre de ces glaneurs du XXIème siècle. Coïncidence? La rue Mouffetard était le rendez-vous des chiffonniers et un des premiers films d’Agnès Varda est L’Opéra-Mouffe (1958)

les Glaneurs, on comprend, mais la Glaneuse? la Glaneuse c’est Varda, elle même, qui ramasse « au hasard? » des images et des objets pour les réunir au montage. Occasion de mentionner le concept de Cinécriture ou de Roaddocumentary . Des camions, des camions, sur l’autoroute. Quel autre cinéaste s’arrêterait aux camions, encore de ces objets triviaux qui n’ont rien à faire au cinéma…

Et j’ai oublié ses films les plus célèbres : Cléo de 5 à 7 (1962) Sans Toit ni loi(1985)  Visages-villages (2018)..

Une après-midi bien remplie!

la Guérinière : Le Musée des arts et des traditions de l’île invite Agnès Varda

NOIRMOUTIER

La Guérinière : Musée des Traditions

Situé sur la place de l’église, en face de la Mairie, la maison traditionnelle à un étage ne paie pas de mine de l’extérieur. Pourtant la visite sera longue. Les 9 salles contiennent une foule d’objets et des panneaux intéressants. Du 22 avril au 15 novembre 2023 se tient une exposition Agnès Varda à La Guérinière que j’ai beaucoup appréciée.

La première salle raconte l’Histoire de Noirmoutier illustrée avec des cartes anciennes et des photographies d’époque. La deuxième salle Marines et Exposition Agnès Varda

Marines : maquettes, bateaux en bouteilles, coffres de marins…

Un coin présente la pêche et ses instruments traditionnels : une barque bleue centenaire et tout le matériel pour la pêche à pied. A propos, savez-vous ce qu’est une Gorbille : c’est le seau en bois qui se porte en bandoulière pour la pêche à la crevette.

Pêche à la sardine à l’Herbaudière et conserverie rachetée par Cassegrain en 1900

Agnès Varda (1928 – 2019)

photographie jean Vilar au Festival d’Avignon 1948 puis crée Tamaris-film en 1954 et réalise 36 films. Elle préfère se définir comme « « artiste visuelle ». Jacques Demy venait à Noirmoutier à vélo de Nantes dans les années 50 et a voulu lui faire connaître l’île. Ils font l’acquisition d’un moulin à La Guérinière en 1962. Elle y tourne en 1965 Les Créatures avec Catherine Deneuve et Michel Piccoli au Bois de la Chaize et en 2000 les Glaneurs et la Glaneuse.

Les œuvres exposées au Musée sont :

Les Cabanes de Noirmoutier (2005-2006)

 Cinq photographies de Veuves (2005) ,

 Quelques veuves de Noirmoutier long métrage 70 minutes (2004)

Une installation :le Tombeau de Zgougou vidéo en boucle 3mn40 tumulus de terre végétal couvert de sable sur une musique de Steve Reich. Rendant hommage à sa chatte

les Cabanes m’ont beaucoup plu, j’ai recopié des citations de Varda

« Cabane, le mot-même, renvoie à des désirs d’enfance, à des désirs de toujours[…]faire cabane est une façon de se mettre à l’abri, et quand je fais cabane, je raconte quelque chose, je fais des cabanes dans des matières qui ont du sens comme la pellicule de film »

J’associe ces cabanes à celles, plus virtuelles et plus politiques, de Marielle Macé une de mes lectures coup de cœur de l’année. Marielle Macé est comme Demy originaire de la région. Quand je me promène dans le marais je pense à ces images.

Le musée des Arts et traditions est riche en outils et installations traditionnelles comme ces moulins à sassor petite éolienne à pales pour assécher les marais. Les planchettes de bois ont des dénominations précises selon leur utilisation pour réguler l’eau des marais. Tous ces noms ont pour moi une poésie inédite.  

Bien sûr les habits traditionnels, les coiffe et leur évolution ont aussi du charme. Sans parler des meubles, de l’atelier du sabotier, de celui de l’ébéniste…

Je n’aurais jamais imaginé toute la richesse de ces collections !

Le passage du Gois et le pays de Bouin

NOIRMOUTIER

le passage du Gois

Pour tenter l’aventure du passage du Gois, il nous a fallu attendre la fin de la semaine. Le jour de notre arrivée, une course Les foulées du Gois bloquait le passage, ensuite les horaires étaient malcommodes. Aujourd’hui : basse mer à 10h 08  la route est dégagée de 9h10 à midi. Dominique a réservé une table au restaurant panoramique et chic Le Relais du Gois.

Les voitures sont très nombreuses sur la route, peu atteindront le continent. La plupart sont celle des pêcheurs à pied qui profitent de l’aubaine. Les huitres ont colonisé les pierres sur le bord de la chaussée, il suffit de se baisser pour les détroquer. D’autres vont plus loin munis de bêches et de paniers. Certains remplissent des bouteilles d’eau de mer. Tous ces personnages se détachent à contre-jour sur la surface lisse et brillante de ka vase. Des silhouettes, des reflets, des flaques argentées.

Le Gois : Pêcheurs à pied

L’Equipement envoie des balayeurs pour enlever la boue. J’ai un peu peur des éclaboussures des véhicules qui me frôlent. Régulièrement des refuges sont prévus pour les étourdis qui se seraient laissé prendre par le flux. Certains ont des plateformes confortables. D’autres sont simplement des poteaux avec des barreaux métalliques. Peu pratique pour attendre des heures le reflux !

A pied il faut un peu moins d’une heure pour parcourir les 4.3 km de chaussée submersible.

Le gois – pêcheur à la ligne

Un pêcheur a son téléphone greffé à l’oreille. Autrefois, la pêche à la ligne était une activité silencieuse et méditative, silence relatif troublé par les chants des oiseaux, le clapotis de l’eau, le saut des grenouilles. Il y avait aussi un aspect convivial : pique-nique et bouteille de vin. Nostalgie….

Le Gois n’a pas toujours existé. L’accumulation des sédiments du fait de deux courants dans la Baie de Bourgneuf a construit un cordon surélevé. Ce n’est qu’en 1701 que ce passage a été documenté. Le pavage en dalles de ciment date de 1930, il a été recouvert ultérieurement de macadam.

Port de Bec – pontons chinois

A 11h nous sommes sur le continent, en face du restaurant Le Relais du Gois. Beaucoup trop tôt pour déjeuner. Nous partons explorer Beauvoir-sur-mer et Fromentine. Une petite route nous conduit à Port de Bec un port ostréicole important sur le Dain qualifié parfois de « port chinois » en raison de la centaine de pontons de bois sur pilotis.

Un restaurant sympathique Le Mordeau attire notre attention : deux terrasses extérieures dont une couverte ; par un auvent de bois, et à l’avant, la proue d’un navire avec la cabine de pilotage. Carte très variée : le menu du jour 13€90 comprenant entrée, plat, dessert et café mais aussi des moules sous toutes les variantes, des plats de fruits de mer ou des assiettes d’huitres ainsi que des plats plus sophistiqués comme « blanquette d’encornets aux crevettes » ou « marmite de lotte ». Nous réservons une table en terrasse (et annulons par téléphone le Relais du Gois)

Bouin – éoliennes

En attendant nous suivons la route le long du littoral : installations ostréicoles de l’autre côté de passerelles, et un peu plus loin le parc éolien de Bouin :

Occasion d’en apprendre un peu plus sur ce Pays de Bouin que nous découvrons :

D’après un panneau sur site : Histoire du pays de Bouin

567 : un raz de marée fait périr toute la population de Bouin qui était une île

577 : retour de la population et construction de levées de terre

1715 à 1720 : une digue est construite pour enfermer le Polder du Dain

1940 : brèche dans la digue :  300 ha de polder se trouvent sous les eaux pendant 18 ans

1958 -1965 : reconstruction d’une nouvelle digue et nouveau polder.

Aujourd’hui Bouin se trouve sous le niveau de la mer à l’abri d’une digue de 14 km.

A propos des éoliennes : Utiliser la force du Vent

Autrefois le pays de Bouin comptait 14 moulins à vent. Pour les éoliennes mises en service en 2003 on note :

Rotor : 11 à 19 tours/minute

Vent de démarrage 4 m/s (14 km/h)

Vent d’arrêt : 90 km/h

Longueur d’une pale : 38,8m, longueur de la nacelle 10.3 m

En bas des éoliennes le GR (et la piste cyclable) rejoint Port de Bec (3.1 km) et se poursuis jusqu’au Gois (8 km) passant entre les blés déjà mûrs et les champs de tournesols encore petits. De temps en temps les grosses masses arrondies des figuiers rythment la promenade. Mauves vipérines, coquelicots fleurissent les abords des champs avec les ombelles des carottes sauvages. La taille des champs change avec celles de petits champs étroits de Noirmoutier.

Le temps se gâte, au restaurant les premières gouttes tombent. Nous avons choisi le menu du jour : salade composée maïs tomate, pommes de terre, moules et crabes, merlu à la sauce crémeuse et îles flottantes comme dessert. Roboratif, délicieux et vraiment pas cher ! heureusement que nous avions réservé, le restaurant refuse des clients.

Puisqu’il pleut nous rentrons à Noirmoutier par le pont. Il reste des fraises au stand du rondpoint . La dame n’en récolte qu’une cagette chaque matin.

 

 

L’Epine/La Guérinière

NOIRMOUTIER

A travers les Marais salants

Circuit « en passant par les moulins » 15.1 km 3h30 sur le Guide Nature balisage jaune

Avant de rejoindre le départ au port du Bonhomme nous faisons le détour par le stand de fraises. A 9h30, elles viennent d’être cueillies. Du rondpoint suivant au Port du Bonhomme 600m sur une route goudronnée tranquille. Je passe devant les boutiques-restaurants, dégustation d’huitre et arrive aux maisonnettes cimentées collées les unes aux autres. Au bout de la route : l’estran complètement dégagé. La mer est si loin qu’on ne la devine même pas. Dans Les installations ostréicoles, tables, j’observe le ballet des tracteurs qui tirent des plateformes et des bateaux métalliques à fond plat.

Le chemin qui mène à la Nouvelle Brille (1.3 km) est commun avec la piste cyclable au bas de la digue. J’aurais préféré marcher sur la digue mais le sentier n’existe pas et les chardons sont vraiment très touffus et piquants. A la Nouvelle Brille on peut aussi déguster des huitres ou en acheter. Le marais n’est pas joli-joli,, l’eau est verdâtre avec des algues vertes formant une mousse peu appétissante. La végétation est déjà desséchée, les chardons secs et jaunis, la vipérine et la moutarde des champs donnent un peu de couleur mais rien de passionnant.

Un sentier dans les chardons en haut de la digue permet de prendre de la hauteur et d’avoir plus de vue. A marée basse la vase est grise, il n’y a même pas de ruissellement, à peine une vieille épave. La digue en ciment plus basse porte une route. De loin on voit bien l’église de Noirmoutier ainsi que le château et ses poivrières. Après la Pointe de l’îlot, , le circuit coupe la route.

L’Epine : Marais salants Grande Mauve

Changement de paysage : on entre dans les marais salants. L’étier des Coëfs coule le long de la piste. La végétation est moins sèche ; des grandes mauves apportent leur touche de couleur.
Je retrouve le parcours balisé en bleu des « chemins de la mer et des marais » en suivant bien le jaune à l’entrée de l’Epine, je suis la Rue de la Forêt qui a de belles propriétés à l’ombre de grands arbres. La promenade continue dans le Bois des Eloux et traverse une belle pinède non loin du rivage. Les pins ont été plantés sur une dune, le sentier monte et descend, malheureusement je perds le balisage, arrive sur le sentier côtier, sablonneux et malaisé et préfère marcher sur la plage. Après plusieurs tentatives je retrouve le sentier de randonnée et le parking des Eloux où Dominique m’attend.

L’Epine : Bois des Eloux

J’ai refait la promenade quelques jours plus tard en veillant bien suivre les marques jaunes qui me mènent au bois des Eloux dans la dune et non pas sur la plage. Montées et descentes, je suis sur le « sommet » de cette île plate. Les arbres embaument, pins mais aussi arbousiers (pas d’arbouses) . Le sentier contourne par les bois un domaine fermé (Hôtel-club, peut-être?) et j’arrive à la mer sur une petite plage (parking) la Plage de la Coquette à La Guérinière. Dominique m’attendait au parking des Eloux. Récalcitrant, son GPS ne reconnait ni la Plage ni la rue de la Coquette. Comme ce n’est vraiment pas loin, je tente de la retrouver par la plage. Marée haute, pas de sentier côtier et la propriété que j’avais contournée par le bois interdit le passage. Je retourne dans le bois.

La Guérinière : Roses Trémières

Après la Plage de la Coquette le sentier côtier est bien tracé au dessus de l’eau. Il y a même un cheminement cimenté au ras des maisons fleuries qui rejoint les petite plages.

La Guérinière, promenade le long de la côte en corniche, le moulin de Both

Un joli moulin domine la côte. Les roses trémières sont fleuries. Je passe sous les batteries allemandes du Mur de l’Atlantique, bunker original parce que rond. Me voici arrivée à la Cale des Perles sur la Plage de la Cantine, je marche sur le sable puis rejoins la Plage de la Cour au niveau

 

 

Noirmoutier-en-l’île : Hôtel Jacobsen et Château

NOIRMOUTIER

Noirmoutier-en-l’île Château et remparts

L’Hôtel Jacobsen

C’est un Hôtel XVIIIème élégant construit sur la Place d’Armes.

Le Musée très contemporain ouvert en 2019 présente des collections de meubles et objets anciens, des écrans et beaucoup à lire sur l’histoire de Noirmoutier.

Salle 1 : La Mer : Les Echanges Exportations/Importations de Noirmoutier

Des vitrines présentent différents produits et font le bilan.

Exportations : Sel – sardines – Goémon (engrais de Noirmoutier) les cendres de goémon sont utilisées pour faire de la soude. Céréales et pommes de terre dès la fin du XVIII ème s.

Importations : Ardoises, Pierre (lest des bateaux) . Tuiles, Bois, Café, Thé, tissus

De jolies photographies anciennes,

Objets de marine : très bel encrier de voyage règle de marine en ivoire.

maison Jacobsen : pendule en bronze matelot noir

Un historien raconte sur une vidéo l’arrivée de Jacobsen en 1740.  Ce commerçant est très bien organisé, il tient avec soin ses livres de compte et y consignes bonnes comme les mauvaises affaires. Cet armateur possédait 5 ou 6 bateaux. Il ne néglige pas le commerce local : il tient une boutique et vend au détail. Il veut aussi faire des dessèchements comme aux Pays Bas.

Salle N°2 : Les Arts Décoratifs

Les thèmes maritimes et les références à l’Orient

Pendules en bronze :  Au Naufragé, Au matelot (1820) un homme noir porte une balle de coton sont une référence au commerce maritime, aux produits des colonies et aussi à l’esclavage

Porcelaines de Chine

Mobilier de bateau : secrétaire en acajou. La simplicité du mobilier est inspiré des Pays Bas.

Exposition : L’Egypte d’un Noimoutrin

A l’étage : on peut admirer les papiers peints veloutés (fin XVIIIème) imitant le damas des tentures, fabriqués par Jean Baptiste Réveillon.

La Chambre verte entièrement meublée est maintenue dans la pénombre : à travers une vitre, comme par effraction, et voir une malle de voyage recouverte de peau de phoque et un très élégant pot à toilette en faïence de Rouen.

Naissance du Phénomène balnéaire : illustré par des chroniques de presse, un film et des photographies de l’architecture balnéaire au Bois de la Chaize.

La forme d’une île témoigne de l’évolution du paysage. Le Gois : n’apparaît qu’au XVIIIème siècle , au XVII la baie de Bourgneuf s’est envasée et le passage est devenu praticable. Avec son relief très plat et ses polders, 60% de la surface de Noirmoutier se trouvent au-dessous-du niveau de la mer. Des mesures de protection doivent être entreprises pour éviter les catastrophes comme en 1978 la rupture de la digue Sébastopol ou en 2015 la brèche à La Guérinière. La solidarité et la culture du risque sont indispensables. Les plages doivent également être préservées par la construction d’épis et le clayonnage. Les dunes font aussi l’objet de mesures de protection.

 

Le Château :

Il se voit de loin avec ses deux tourelles pointues couvertes d’ardoise, il y a deux tours rondes en diagonales sans couverture. Il est d’ailleurs recouvert d’un enduit blanc pour se voir de loin et servir d’amer aux marins. Il m’a accompagné dans mes randonnées.

En 677 un monastère fut fondé et fortifié en 830 contre les Vikings. En 847, les Vikings incendient le monastère

Le château fut bâti par Pierre IV de Ganache en 1187. Il fut agrandi par Pierre V de Ganache et enfermé dans son enceinte.

1347, Noirmoutier passe aux Anglais, 1351 repris par les Français, 1458, invasion anglaise.

Le logis du gouverneur construit en 1690 servit de logis au gouverneur jusqu’à la Révolution puis de prison.

Dans la basse-cour un magnifique arbre , Cyprès de Lambert, a une taille impressionnante, il n’est pourtant pas si vieux il a été planté en 1939.

L’art contemporain est représenté par une baleine en tôle bleu Klein œuvre de Julien Vrignaud.

Au rez de chaussée le collectif de plasticiens Ayekan a installé une installation sonore Eidôlon : évocation du temps passé à Noirmoutier depuis les Dolmens de l’Herbaudière qui ont 6000 ans, le moyen âge et la Crypte de Saint Philibert. L’installation immersive consiste en une projection vidéo sur le mur et invite le spectateur à participer, toucher, faire vibrer. Je ne suis pas très sensible à ce genre de manifestation que les créateurs qualifient de Sieste immersive avec incantation et rythme lent. Je dispose de peu de temps pour la visite.

Dans les étages, peu de mobilier original. Que faire d’un château presque vide ? un lieu d’expositions didactiques avec nombreux panneaux à lire.

L’un des thèmes des l’Archéologie avec des possibilités de manipulations, de nombreuses explications. Passionnant pour les enfants un jour de pluie quand on ne peut pas aller à la plage….

Une salle est consacrée à la Révolution et aux guerres vendéennes. Un grand tableau montre la Mort du Général Elbée  général de l’armée vendéenne et le fauteuil sur lequel il a été fusillé en janvier 1794.

 

 

 

 

 

Promenade à l’Epine dans les marais salants

NOIRMOUTIER

Maris salants

Chemin de Mer et Marais (11.2 km – 3 h) balisage bleu du guide Nature édité par l’Office de tourisme

Départ au Port de Morin, port de plaisance de l’Epine. La capitainerie se trouve dans un groupe de bâtiments anciens qui a du charme.

Pour arriver à la Pointe de Devin on suit une route goudronnée et les parkings du bord de mer. Tôt, le matin c’est très tranquille. Les hautes graminées, déjà sèches se balancent.

cabane dans le marais

La suite de la promenade se déroule dans les marais salants sur des chemins de terre – les charrauds – bien entretenus et assez larges pour que les sauniers puissent accéder en voiture à leurs exploitations. Les Marais salants sont soignés, les tas de sel se reflètent sur le miroir des bassins. On ne voit pas de cristaux de sel. Les paludiers raclent la surface de l’eau avec leur raclette à long manche. Ils regroupent les petites pyramides en un gros tas sur une bâche plastique. La brouette est un accessoire très utilisé. Alors que je marche tranquillement, un couple d’oiseaux me survole avec des cris très fort. J’ai l’impression qu’ils veulent me chasser. Ce manège dure un moment. Je remarque le bec fin incurvé de l’avocette (Recurvirostra Avosetta). A l’approche d’une grande pièce d’eau un autre couple recommence à me survoler bruyamment, les poussins gris sont à proximité. J’imagine que ce comportement est destiné à protéger la couvée, mais ce n’est qu’une hypothèse personnelle.

Le sentier passe un petit pont de pierres.

ânes dans les marais salants

Certaines parties du marais sont en friche mais peu. Il y a des animaux, un petit troupeau de bovins et des chevaux et des ânes.

Après un long parcours dans le marais, je traverse la route et arrive à la limite entre La Guérinière et l’Epine . Le topoguide promettait une promenade entre murets blancs et jardins fleuris. Je trouve long le parcours entre les maisons désertes sans doute plus animées en saison, le 12 juin c’est encore vide.

Je rejoins Dominique à la Plage Saint Jean pour une salade champignons saumon à l’aneth face à l’océan confortablement installées sur un banc. Il fait bien chaud au soleil et le sable blanc brûle.

La mer est haute, très calme. Je nage parallèlement à la côte jusqu’à l’épi suivant. Il y a quand même un courant qui me pousse vers la plage. Quand mes genoux touchent le sable je dois retourner vers le large.

Au Port du Bonhomme , j’achète un kilo de moules de bouchot. La boulangerie de La Guérinière n’ouvre qu’à 16 h. nouvelle baignade à la Cale des Perles. L’eau est lisse. Je fais des longueurs comme à la piscine. Il y a même des bouées jaunes pour donner un but à mes allers retours.

Circuit à Barbâtre et à La Guérinière

NOIRMOUTIER

polder Sébastopol

Intermarché de la Guérinière, immense a très bonne poissonnerie où nous avons trouvé des crevettes grises et des petites soles à 4€

L’Office de tourisme a édité un Guide Nature avec des circuits bien expliqués (cartes et topo)

J’ai choisi Portes de l’île, balisage jaune, 13.4 km – 3h

Départ à l’Office de tourisme de Barbâtre sur la route principale à côté d’un moulin.

Une petite route mène au Polder Sébastopol, véritable paradis pour les oiseaux. Des vaches maraîchines paissent tranquillement dans le vacarme des mouettes. Le circuit balisé jaune est commun avec la piste cyclable. Je préfère traverser le polder et monter sur la digue (cela rallonge). Les canaux, pièces d’eau, sont envahis par une nuée de mouette. Des touffes de joncs pointent et se reflètent dans l’eau : merveilleux spectacle. De grands arbres sont plantés sur la digue au-dessus d’un curieux bassin rond : l’Etang du Vide.

Le Gois à marée haute

Quand j’arrive au Gois la marée est haute. Des poteaux noirs balisent la route submersible. Dominique m’attend sur le parking où les automobilistes attendent que le passage soit dégagé (16h aujourd’hui). L’hôtesse de l’Office de Tourisme explique que les horaires sont calculés en fonction de l’heure de basse mer mais tiennent compte du coefficient de marée. Elle déconseille les touristes de les évaluer seuls mais plutôt de suivre les indications lumineuses au rondpoint.

Le parcours jaune continue sur la piste cyclable large en enrobé clair idéal pour le vélo, dur sous mes sandales. Abritée par la digue elle est protégée du vent, parfaite pour les cyclistes mais les piétons préfèrent grimper sur la digue avec une vue sur la mer et la côte de Fromentine, et sur les marais plus bas. Les touffes de genêts libèrent un parfum puissant. Vers la Pointe de la Fosse le marais est cultivé. Dominique m’attend à proximité du pont.

Liserons sur la dune

Pique-nique dans la dune à proximité de la Plage des Boucholeurs . A marée haute on ne peut deviner les installations. Les bourdons butinent de corolle en corolle rose de liserons des dunes à feuilles épaisses et vernissée.  Les onagres jaunes complètent le décor.

14 heures, la marée descend rapidement. Conditions idéales pour une baignade. Des vagues minuscules – 20 à 30 cm – une eau tiède plus chaude qu’à Crozon mais un peu plus agitée. J’entre facilement dans l’eau mais n’ose pas nager loin, il n’y a personne.

Au lieu de chercher le chemin balisé je préfère marcher dans l’eau sur la plage. Rendez vous au club de voile de Barbâtre.

Moulin de la cour à la Guérinière

Fin de la journée à la Guérinère : les quatre Moulins de la Cour ont gardé leur toiture conique en ardoise et certains leurs ailes. Il reste à Noirmoutier une vingtaine de moulins. La plupart ont été construits après la création des polders cultivés en blé. On venait même du continent moudre son grain sur l’île. Les moulins fournissaient des indications aux marins qui observaient comment tournaient leurs voiles et réciproquement.

Port du Bonhomme

En face, de l’autre côté du rondpoint une route mène au port du Bonhomme, le port ostréicole de l’île. En plus des installations ostréicoles plusieurs magasins, restaurants s’alignent à l’abri de la digue. On y vend des huitres et des moules bien sûr, aussi des palourdes. On s’y attable pour déguster des huitres mais on peut aussi commander des plateaux de fruits de mer à tous les prix. Il y a même un distributeur automatique de bourriches d’huitres avec le couteau pour els ouvrir dans des casiers réfrigérés.

De la digue on découvre les installations découvertes et les tables où les ostréiculteurs peuvent déposer leurs poches.

Locations Abritel – Mais où est donc le propriétaire? Que faire en cas de panne?

NOIRMOUTIER

La panne : Au réveil, la télé ne veut pas s’allumer, le frigo s’est arrêté et je découvre une belle inondation dans la cuisine. Panne de courant ? Dans l’armoire électrique, un seul fusible a sauté. J’incrimine  le réfrigérateur dont le comportement m’avait donné des inquiétudes : inondé le jour de notre arrivée , en même temps, complètement givré.

Il faut prévenir le propriétaire. Qui est donc le propriétaire ? Abritel avait mis l’annonce sur Internet, envoyé le contrat de location et encaissé le loyer. Sur le contrat je découvre que c’est Poplidays le gérant. Qui est Poplydays ? En dehors d’un numéro de téléphone à Pau, nous ne le saurons jamais. J’appelle ce numéro, on me renvoie à Foncia, l’agence qui nous a donné les clés. Foncia est  une agence tentaculaire qui me balade. A chaque fois, je raconte mon histoire de frigo dégivré, d’inondation, de disjoncteur. Cela n’intéresse personne !

Il  faut donc cinq appels téléphoniques pour joindre enfin la bonne personne à l’agence Foncia  de Noirmoutier qui promet…de me rappeler. Trois intermédiaires entre le propriétaire et le locataire ! Qui va donc nous dépanner ?

Deux heures plus tard nous partons pour Noirmoutier à l’agence. La dame a contacté le propriétaire qui va faire changer le frigo, l’installateur viendra à 12h30, tant pis pour la randonnée prévue !

Je me console en allant visiter la Maison Jacobsen et le château de Noirmoutier.

La panne (bis) :  nous avons un frigidaire tout neuf, l’installateur a joué avec les disjoncteurs, la télé est revenue. Nous pouvons partir visiter l’Herbaudière.

La panne (ter) en rentrant, le frigo est à nouveau  tiède et éteint. La télé, inerte. Le disjoncteur relevé ! Retour à la case départ. Seul avantage : nous connaissons le numéro de téléphone de l’agence de Noirmoutier, que nous rappelons. En attendant, Dominique appelle une cousine qui a travaillé dans l’immobilier. Elle nous conseille de porter plainte en Gendarmerie ou à la Mairie, le téléphone est sur Hautparleur. Justement la dame de l’agence entre dans la cour du gîte et surprend la conversation. « Gendarmerie ! « Ambiance !

La dame tripote les prises, joue avec les disjoncteurs, téléphone avec ses 3 téléphones mobiles, appelle sa patronne, une collaboratrice, l’installateur…Il est question de nous donner un autre logement. Le technicien guide la dame qui parvient à faire revenir le courant.

Provisoirement !

Pendant que je suis allée à la plage, cela saute à nouveau mais Dominique a compris la manipulation.

Nouvelle visite du technicien qui soupçonne le chauffe-eau. Mais où est donc le ballon ? Introuvable. Pour tester cette hypothèse l’homme de l’art propose de mettre hors circuit le chauffe-eau et d’attendre.

C’est parfait, on a un réfrigérateur et la télévision, mais il n’y a plus d’eau chaude.

la panne (4ème épisode) le lendemain : visite du plombier qui doit démonter une cloison de la salle de bain enlever les placards pour trouver le chauffe-eau mais qui ne trouve pas la panne . Encore deux heures de perdues et toujours pas d’eau chaude.

Nous sommes dépitées : une panne d’électroménager, cela arrive mais les responsabilités sont introuvables, Abritel, Poplidays, Foncia, le propriétaire inconnu? Qui est responsable ? Qui aurait dû vérifier les installations ? Qui nous indemnisera pour les journées perdues ? Où faire remonter les doléances ?

On a réservé en trois clics sur le téléphone, mais l’après-vente est aléatoire. Avec une location traditionnelle, le propriétaire fait un état des lieux, montre le fonctionnement des appareils, laisse une spécialité locale, une bouteille, un dessert, un bouquet de fleurs, le lit fait. Nous avons reçu le trousseau de clé, les draps dans un sac, et un curieux cadeau écolo : une boîte en carton ondulé contenant un rouleau de papier hygiénique avec deux échantillons de liquide à vaisselle. Quelle attention délicate !

Conclusion : les dames de l’agence, mesurant notre déception et notre colère, nous offre en compensation de rester quelques jours supplémentaires.

Morale de l’histoire : le tourisme n’a plus rien à voir avec l’hospitalité mais avec le plateformes informatiques, dépersonnalisation et déresponsabilisation ! Et en route, qui a pris sa commission?