Le bruissement de la canne à sucre semblable à celui d’une averse sur les feuilles de bananier a remplacé le roulis de la mer de Sao Nicolau ou de Santo Antao. Les volets d‘Alternativapeints en jaune ont une ombre bleue et l’ensemble est étrange. J’avais même cru qu’on avait peint l’envers en bleu.
pensao Alternativa
Ce vent m’inquiète un peu : est-ce que les vagues sont revenues ?
Sal, île du vent, mérite sa réputation.
Après le petit déjeuner, nous fermons les bagages en gardant le strict nécessaire pour la journée de plage qui reste avant de reprendre l’avion.
Nous nous installons devant les grands hôtels de bungalow et trouvons deux lits de plage et un parasol dans un endroit qu’on vient tout juste d’aménager. Nous sommes seules et personne ne dérangera. Nous avons toute la journée à attendre l’avion sur cette plage animée par les estivants des hôtels, c’est un peu une transition vers l’Europe. On parle plutôt Italien. Les planches à voiles évoluent devant nous faisant des poursuites, presque des régates, curieuses évolutions de Windsurf, sur une planche accroché à une sorte de cerf-volant comme celui des parapentes. Les vagues sont de taille raisonnable, il fait beau, je me baigne… Vers le soir, je pousse la promenade jusqu’au bout de la plage interminable. Des magnifiques voiliers rentrent à Santa Maria.
SDF?
Quand le soir tombe, nous sommes un peu SDF et dinons de yaourts sous un réverbère. Il faudra encore attendre de longues heures avant le taxi à 22h, puis dans le hall de l’aéroport. Une escale d’un avion brésilien en provenance de Fortaleza fait diversion. Les Brésiliens s’amusent beaucoup de la fresque, des escudos capverdiens. Pour nous, ils sont exotiques.
Notre avion, Amalia Rodrigues, nous conduira jusqu’à Orly. Il est presque vide, nous avons de la place pour nous installer et dormir.
Nous faisons nos adieux à Aquinino, toujours aussi souriant mais discret. Il est dans son bureau avec ses ordinateurs à l’arrière de son magasin général, du nom des Vieux Amis. On y vend vraiment de tout, de l’eau, des légumes, des fruits, mais aussi des baignoires, des rouleaux de linoléum, des sacs de ciment, de la plomberie…
Aquinino et son secrétaire sont sur Internet tandis que la femme rend la monnaie sortie d’un tiroir en bois et inscrit les menus comptes à la main sur un cahier d’écolier.
Je fais des compliments sur les plages. Une restriction, cependant. Les dépôts d’ordures sur la plage de Barril. Justement, en Octobre, les luxembourgeois ont un projet pour nettoyer tout cela. On a bien besoin du Luxembourg !
Révision des paysages, à bord d’un magnifique 4×4 de Toy (notre loueur), décoré de petits drapeaux américains. J’aime toujours repasser plusieurs fois aux endroits visités.
Transfert Sao Nicolau/Sal
Pour changer, l’avion est ponctuel. Dominique a enfin trouvé l’explication des retards à répétition : pour les liaisons inter-îles TACV ne possède que trois ATR. Si un seul est en retard, cela détraque tout le planning des vols. Comme d’habitude, nous prenons nos places à l’avant de l’avion pour avoir plus de place pour les jambes. Pour trente minutes, ce n’est pas indispensable, mais c’est amusant. Ce sont nos places attitrées !
Retour à la modernité
A l’aéroport de Sal, retour à la modernité : un autobus nous fait traverser le tarmac, peut être 100m à parcourir. Les bagages arrivent sur un tapis roulant. Sommes nous encore au Cap Vert ? Santa Maria est beaucoup plus animée que lorsque nous l’avons quittée : des boutiques ont ouvert leurs portes, tous les restaurants sont ouverts, les agences immobiliers aussi. La saison touristique bat son plein ! Il fait aussi nettement plus chaud.
Notre chambre à la Pensao Alternativa nous surprend agréablement : vaste, fraîche, grande salle de bain, mobilier simple et clean.
Vers cinq heures, je vais me baigner au ponton. Les vagues ont disparu. La première fois que nous étions venues c’était le jour de la tempête de sable.
Plage
Aujourd’hui l’eau est tiède, limpide. J’ai renoncé aux sandalettes. Quel plaisir de fouler le sable juste tiède. Il est beaucoup plus blanc et plus fin que sur les autres îles. C’est la blancheur qui est surprenante lorsqu’on revient à Sal. On est ébloui par les dunes claires. L’œil s’était habitué à l’ocres rouges et noires des basaltes.
Promenade pieds nus sur toute la longueur de la plage sur le sable mouillé. La vague vient me lécher les orteils.
Le temps est couvert. Lorsqu’on arrive au col avant Cachaço, il fait même carrément frais. La piste du Monte Gordo est très étroite. Au beau milieu devant une maison toute une foule fait du ciment. Ils aplatissent leur tas pour qu’on puisse passer au-dessus. Je me renseigne : « Est ce que la route est carrossable ? ». Une femme regarde le 4×4 et nous rassure. La montée est impressionnante, cela grimpe tout droit pendant un bon moment puis les lacets sont très serrés, des épingles à cheveux. La Suzuki est très vaillante mais comment se comportera t-elle à la descente ? Dominique n’a pas du tout confiance. Une fois engagées, nous n’avons d’ailleurs plus le choix. Nous arrivons à une maison, une grille barre la route. Il faudrait continuer à pied. Une jolie forêt d’eucalyptus et de plantes inédites aurait été bien tentante sans le soucis – que dire, l’angoisse du retour. Qui gâche tout.
D’autant plus que Suzuki refuse de repartir. Que faire ? De toute façon il faudra redescendre. Je pars quelques minutes en exploration. En d’autres circonstances j’aurais été enthousiasmée par la forêt magique avec les mousses et les lichens qui pendent, les cultures soignées dans le cratère. J’aurais cherché les caféiers censés s’y trouver. Mais dans ce matin gris et froid avec la perspective de la panne ou pire encore, je n’ai pas le cœur à herboriser.
Quand je reviens à la maison, Suzuki, refroidie, veut bien redémarrer. Nous faisons une distribution de chewing gum et de crayons aux enfants de la maison forestière, très polis.
Distribution de crayons
LA VOITURE EST MAUVAISE !!
Dominique entame la descente. Je la précède à pied pour dégager la route des passants éventuels, je baragouine « la voiture est mauvaise« . Incrédulité,- « pas de freins »-. J’explique sans doute mal, le mot portugais doit être très différent.
Dominique descend à 5 à l’heure. Les premiers virages, j’ai à peu près confiance. Si elle réussit à maintenir cette allure, cela devrait bien se passer. Ce qui m’inquiète le plus, c’est la grande ligne droite. J’ai peur que la voiture ne s’emballe.
Une vieille avec deux enfants descendent un bidon d’eau sur la tête du petit et de la lessive. Je me gare. Dominique les décharge du bidon et de la lessive. La petite fille est ravie. A un tournant, des hommes maçonnent le parapet, les femmes gâchent le ciment et surtout vont chercher l’eau pour en refaire d’autre. Elles sont 4 avec leurs seaux. J’essaie de les faire pousser, – pas moyen-, elles entourent la voiture. Je recommence : « Carro mau ! Non ! ». Celle qui porte un maillot de foot est catégorique, la voiture est très bien, pour un peu, elle la conduirait elle même. Elles ne comprennent pas pourquoi nous encombrons le passage. Je trouve la solution : « la voiture a chauffé, elle doit refroidir« . Cela, je sais le dire en Portugais, et cette explication leur convient.
Le volcan Montegordo
Heureusement, parce que Dominique, au volant, est sur le point d’exploser. La femme au maillot bleu répète doctement les explications à ses copines. Pour les freins, elle est incrédule. La Suzuki est une bonne voiture.
Dominique maintient la cadence de tortue, tous freins serrés, à pied et à main. Nous sommes presque en bas, il faut encore franchir l’obstacle du tas de ciment (on l’aplatit à nouveau). Imprévu : un âne refuse obstinément de dégager le passage. Un gamin tire de toutes ses forces sur la ficelle, l’âne coince ses sabots, rien à faire, une des maçonnes lui donne des coups de pelle (elle tape sur le harnais, pas sur l’âne). Après l’âne, je monte en voiture, la descente se termine bien mais nous avons besoin de nous refaire. Pause à la chapelle pour être au calme.
La chapelle était très belle sous le soleil, se détachant toute blanche sur le ciel bleu. Aujourd’hui, sur un fond de nuages blancs, elle ne mérite même pas la photo. De plus, il fait froid.
La galerie de l’eau
Dragonnier et >MOnte Gorgo dans le brouillard
A Faja, nous cherchons la galerie qui a permis d’apporter l’eau de la nappe phréatique captive sous une vallée fossile : un tunnel long de plus de 2km. Tout le monde connaît la « galeria » et nous en indique l’entrée près d’une entreprise de menuiserie. Le menuisier lui-même nous guide à la grille cadenassée: Rien à voir : une galerie cimentée avec une arrivée rudimentaire d’air de l’époque du forage. Un responsable parlant très bien le français nous commente l’ouvrage. En cette saison, la nappe est vide, on attend la pluie sur le Monte Gordo pour qu’elle se recharge, alors viendra le délicat travail de fermeture des vannes et de distribution de l’eau d’irrigation.
Faja : jardins
les jardins de Faja
Faja est une véritable oasis avec de jolis jardins des vergers enclos dans des murettes surmontées de claies en bambou. Les papayers sont magnifiques. Certains ont des branches verticales comme les cactus des westerns. Les bananiers sont florissants ainsi que la canne à sucre à la base presque rouge avec des anneaux rapprochés. Des rangs serrés de carottes, de courges, de salades de betteraves sont très bien entretenus, désherbés (il y a même des mauvaises herbes ici !). Je demande à une femme sur le bord de la route avec un sac de mangues où je pourrais acheter des papayes ou des bananes mûres. Elle appelle un jeune homme qui me demande un sac en plastique .
papayer
et disparaît un long moment puis revient avec deux magnifiques papayes orange pour 70$. Nous nous promenons dans les petits sentiers. On se croirait dans une oasis. Les nuages sont bas, il tombe une sorte de crachin pendant quelques minutes.
Dès que nous passons le col vers Tarrafal, plus un nuage et chaleur accablante. Nous traversons la ville et continuons vers la plage, la route traverse une sorte de plaine caillouteuse très laide, le long de la montagne, des éboulis et des pierriers sans intérêt. Le village de Barrilest formé de cubes de ciment le long de la plage. Sur une pointe, un joli petit phare et surprise ! Plus loin, un bosquet d’acacias de belle taille qui donnent une ombre agréable, une plage de sable fin à l’abri des gros rouleaux. Ce serait un endroit idéal si ce n’était une décharge avec des gravats et surtout des centaines de bouteilles de bière entassées. Pour gâcher encore plus cette plage merveilleuse, des pelleteuses viennent chercher du sable. Quel dommage ! Nous pique-niquons sur le bord de l’eau. Le vent rend la chaleur supportable. Je pourrais même me baigner si nous n’avions prévu de continuer l’exploration de la côte Ouest. Dès que nous reprenons la voiture, le paysage devient plus intéressant, les montagnes se rapprochent avec des reliefs imposants et des couleurs variées : cendres noires oxydées en surface orange à jaune, poussière jaune, roches rouges violacées, noires ou grises, mauves de loin. Certaines coulées se débitent en prismes. Un volcan aux pentes couvertes de cendres grises présente trois cratères emboîtés, extrêmement bien préservés. Seules quelques rigoles creusées témoignent de l’érosion, mais de loin le cône est très régulier. Au retour nous remarquerons que du côté de la mer un secteur est effondré.
Les petits acacias forment des buissons secs, ne serait-ce que pour eux. Je prie pour une pluie abondante le mois prochain. Ils semblent à la limite extrême de la sécheresse, seules quelques branches paraissent encore vivantes.
Praia branca perché au bout de la piste
Praia Brancaest un très joli village à mi-pente avec des maisons colorées. Comment-peut on habiter un tel désert ?
Après Praia Branca la route pavée devient piste poussiéreuse pavée seulement aux endroits critiques. Le rivage est très découpé et rocheux. La piste contourne un canyon très étroit découpant une coulée noire formant des orgues basaltiques. La piste devient alors scabreuse. Je retiens mon souffle, transpire de peur, conduis en pensée le 4×4 . Quelques fois, on ne devine plus la suite de la route. Il semble qu’elle donne directement sur le vide. Je descends pour voir s’il y a une suite à la piste. Oui, elle continue en pente raide. Dominique, cramponnée au volant, a déjà eu son compte de frayeur. Elle est forcée de continuer. On ne peut pas faire demi-tour. Que se passerait-il si un véhicule survenait en sens inverse ? Ce n’est pas si impossible que cela. Les rochers sont habités, partout on voit des pêcheurs perchés sur les rochers. Comment sont-ils arrivés ? Finalement nous trouvons un espace assez large pour faire demi tour. La falaise en face est vierge. Pas une trace de chemin côtier, seul le roc plongeant quasiment à la verticale dans l’océan. Fin du voyage ? Fin du monde ?
Falaises du bout du monde
Au retour on retient son souffle jusqu’à Praia Branca.
D’après Aquinino, il faut une heure de marche pour rejoindre cette jolie plage de sable blanc. D’après le guide Olizane, il y aurait 6 km ; d’après la carte, encore plus.
La piste traverse la plaine caillouteuse hérissée de petits monticules (des coulées) et creusée d’entailles (canyons). L’environnement immédiat est assez laid et surtout ennuyeux, toujours des scories bulleuses de tailles diverses sans intérêt. Heureusement à l’arrière plan le Monte Gordo domine le plateau formé d’épaisses coulées avec un alignement de petits cônes.
Les nuages cachent le plus souvent le soleil ce qui permet de marcher dans une relative fraîcheur. La suite de la piste est cachée par des chicots rocheux. On a du mal à savoir par où passer. Je crois qu’un canyon est caché derrière le rocher et je prends la piste qui le contournerait. Dominique m’emboîte le pas. Erreur ! Nous avons perdu un bon quart d’heure. Après avoir marché plus d’une heure, on ne voit rien qui indiquerait une plage de sable. La mer est à quelques centaines de mètres plus bas, bleue, calme. On entend parfois se fracasser une vague sur une avancée rocheuse. Elle est trop loin pour nous rafraîchir. La piste se déroule devant nous dans ce désert. Seule distraction, des oiseaux, genre de rapaces ressemblant à des vautours aux plumes marron. Enfin, le sentier bifurque à 90° vers l’océan. Fausse joie, pas de plage !
La plus belle plage du Cap vert
Récompense après deux heures de marche : la plus belle plage du Cap vert se mérite ! Sable blanc, gerbe de prismes basaltiques qui ne sont pas sagement alignés en orgues mais disposés en bouquets formant des arches, des sortes de grottes. Le sable fin, doux au pied, blanc contraste avec la roche noire, donne à l’eau transparente des teintes turquoise. La mer est extrêmement calme. Même tout près du bord, je vois les grains de sable qui roulent sur le fond au gré du flux et du reflux. Avec le masque de plongée, c’est une immersion merveilleuse : être dans le bleu, voir le soleil faire ses jeux de lumière sur le fond, les petites rides de sable. A un moment, je nage au milieu d’un banc de poissons.
Au retour, les nuages se sont dissipés et il reste encore deux heures de marche sur les cailloux. Après la baignade je me suis bien rafraîchie mais pour Dominique c’est un calvaire.
Nous rentrons à 2h. Enfin de l’eau glacée. On déjeune de yaourts et moi de fruits.
Dernière baignade à Tarafal
Dernière baignade sur la plage de Tarrafal. Pas de vagues aujourd’hui, dommage, c’était rigolo.
Dernière soirée sur la terrasse. L’atmosphère est plus brumeuse. On ne distingue pas les îlots comme les autres soirs. Le soleil, grosse boule jaune, nous donne un espoir de coucher de soleil mais comme tous les soirs il est englouti dans la brume. Nous regardons les gens déambuler sur la promenade le long du port. Des enfants ont fabriqué un radeau en bidons tout à fait perfectionné avec des rames en tasseaux de bois et couvercles de pots de peinture. La surface de l’eau prend des couleurs changeantes dorée, puis rose mauve enfin argenté. Curieusement, ici, les différences sociales sont plus visibles. Les femmes, qui vendent le poisson, passent avec leurs fichus, leurs pagnes enroulés portant des seaux noirs et des bassines. Des enfants misérables et poussiéreux jouent à la plage. En revanche des groupes bien habillés en tennis neuves, des hommes en pantalons repassés chemise et mocassins passent avec des serviettes d’hommes d’affaire. Certains enfants grassouillets et habillés en Nike et en Gap parlent américain.
Nous avons loué un magnifique 4×4 noir avec une capote rose. Cela change la vie !
Rando de la chapelle à Ribeira Brava
A la sortie de Tarrafal, la route monte dans le désert puis traverse des champs en altitude. Un vaste parking permet d’admirer toute l’île. On voit la mer de tous les côtés et aussi le sentier qui va de la chapelle Nossa Senhora da Monte à Agua das Pataspuis à Ribeira Brava, la capitale de Sao Nicolau. Des petits lacets descendent au flanc de la colline, puis des maisons dispersées dans une ribeira cultivée. Dominique me laisse au village de Cachaço et fera un grand détour de 35 km par la route pour me retrouver en bas à l’entrée de Vila Ribeira Brava.
le sentier de Ribeira Brava
Je monte à la chapelle blanche bordée d’un liseré rouge sur une place fleurie. Au village, des ânes stationnent devant la fontaine publique. Dans un grand jardin irrigué poussent des fraisiers, des betteraves et des salades,. A côté il y a également une pépinière de petits arbres dans des pots en plastique. Le sentier muletier est bien pavé mais très raide. Il est même pavé avec beaucoup de soin, on voit des dessins, des croisillons et j’arrive vite à des maisons très fleuries. Aboiements. J’ai un peu peur, mais les chiens restent chez eux.
Dominique m’attend à Agua das Patas. La jolie Jeep ne freine pas très bien, c’est plutôt gênant en montagne. Peut-être les petits pavés glissants y sont ils pour quelque chose. Heureusement il n’y a pratiquement pas de circulation à cette heure ci.
Ici on ne passe pas inaperçues!
Dominique a rencontré une dame qui a attendu l’avion avec nous à Sao Vicente et qui lui a parlé. Nous la retrouvons et j’essaie de faire la conversation avec mon petit portugais. Je complimente le paysage. Elle se désole : « c’est sec, si vous étiez venues après la pluie cela aurait été plus joli, tout vert. Les champs sont prêts, on y sème quelque chose. »
La petite capitale de la petite île
Ribeira brava la capitale de l’Ile
Ribeira Brava est une très jolie ville au creux de la vallée avec ses rues étroites bordées de vieilles maisons peintes à étages aux fenêtres ornées de ferronneries compliquées. Les places fleuries sont très fraîches. Nous nous installons dans un jardin public sous des flamboyants et de jacarandas. Il y fait très bon.
Visite de la ville, de la vieille cathédrale blanche, l’intérieur est peint en blanc, bleu et doré. Dans la rue principale, les boutiques anciennes sont nombreuses. Les produits d’entretien trônent dans leurs belles vitrines de bois. Certaines, comme à Mindelo, sont tenues par des chinois. Nous faisons le tour par le haut de la ville pour voir les minuscules jardins contenant parfois un seul plant de canne, un plant de coton ou un papayer.
la place fleurie de Ribeira Brava
Route en corniche
Nous prenons ensuite la direction de l’Est et suivons la route en corniche le long de la mer qualifiée de fantastique par le Petit Futé. Nous ne sommes pas déçues. L’eau transparente a des couleurs magnifiques, les vagues font un liseré blanc signalant des rochers invisibles. Du côté de la montagne, les coulées empilées donnent des formes étranges, mur vertical d’une cheminée qui traverse les couches horizontales, grottes, arches, blocs éboulés…
Sur la gauche, deux villages de cubes de parpaings peu photogéniques.
Juncalinho
Au bout de la route, le village perdu de Juncalinhoest flanqué de deux cônes très bien conservés, l’un d’eux porte un cratère couronné de roches noires. Juncalinhon’est pas encore défiguré par le parpaing. Ses maisons sont encore en pierre couvertes de chaumes, les rues poussiéreuses, certaines maisons plus modernes sont peintes surtout en jaune. L’électrification est arrivée mais le village est tranquille. Un homme rentre sa vache et ses deux veaux. Partout, des chèvres.
Pique nique
Juncalinho
Nous prenons une piste pour trouver un coin pique-nique. Cette piste est assez mauvaise, pavée seulement par endroits, le plus souvent caillouteuse et poussiéreuse. Curieusement, il y a pas mal d’arbres. Il nous faut de l’ombre mais aussi un endroit pour garer la voiture. L’endroit a l’air complètement désert mais nous rencontrons toute une troupe avec des bêches et du fourrage sur la tête. Il y a des champs que nous n’avions pas remarqués !
Au retour, nous prenons une autre piste vers la mer : au bout trois barques hissées sur des , pêchent avec une canne de bambou, un fil et un hameçon. La pêche est miraculeuse, à peine a t-il lancé, il remonte un nouveau poisson frétillant. Je me mouille les pieds sans aller plus loin. Dominique demande au père des gamins s’il y a une plage dans les environs : » oui, Prahina après Vila Ribeira Brava« .
Baignade à Prahina
Prahina
La piste qui descend à Prahina est vraiment très raide. Je ne m’y serais pas engagée. Au retour je serais vraiment très surprise de voir comment la Suzuki grimpe bien. Dans une petite anse, une estrade est installée sur la plage. Au Cap vert, il y a toujours des estrades pour des spectacles musicaux sur les plages fréquentées. Les Capverdiens ne sont pas des fanatiques des baignades mais ce sont des fervents des fêtes sur les plages.
Au lieu d’un gros rouleau menaçant, les vagues arrivent en sept ou huit rangs. Interférent peut-être à se multiplier ainsi, elles se neutralisent et perdent de leur violence,. Elles se brisent avec une belle écume blanche sans que je me sente aspirée par le reflux. Ni giflée par le mur liquide. Il y a quelques baigneurs. Prudente, je reste quand même près du bord. Je joue avec les vagues d’eau presque tiède et limpide. Elles n’ont pas assez de vigueur pour soulever le sable, l’eau est donc parfaitement transparente.
Sur la route du retour, je découvre des villages très verts, de la canne à sucre, quelques cocotiers, de papayers, des jardins. Quelques chaumières basses sont du plus bel effet.
Dragonnier
Dragonnier
A Faja, je photographie un dragonnier, mais la circulation s’intensifie. Trois aluguers passent.
Nous terminons la soirée sur la terrasse. Pendant que le soleil se couche nous regardons le manège des barques et des petits chalutiers qui rentrent moins d’une heure après être sortis. Une barque pose ses filets près de la plage. Les barques ne sont pas hissées sur la plage comme ailleurs. Elles dansent dans l’eau dans la belle lumière du soir qui tombe.
Le dîner d’Alice est infect. Dommage, la journée avait été très réussie.
Tarrafal est éveillée depuis un bon moment. Des groupes d’hommes passent en bavardant très fort. Quelques femmes portent des bassines. Je contemple, l’usine de l’autre côté de la route : des murs jaunes enferment une aire carrée de ciment légèrement en pente, au fond un bâtiment bas aveugle couvert de tôle surmonté par une imposante cheminée. Quelques objets : deux filets, un chaudron. Sur l’aire, hier, des ouvriers ont répandu et ratissé ce qui me paraît être du gravier. A quoi cela peut il bien servir ? Aquinino lèvera peut être ce mystère ?
De quoi vivent ces gens?
D’ailleurs, toute l’agglomération de Tarrafal me renvoie à cette question. De quoi vivent ces gens ? Evidemment de la pêche, je ne vois aucune industrie et nous sommes en plein désert. Mais ce n’est pas si évident si je compare le nombre de barques avec celui des autres ports que nous avons visités, à Tarrafal de Santiago surtout où nous avions eu tant de plaisir à aller voir le retour des pêcheurs.
La ville s’agrandit, il semble qu’on cultive ici les maisons qui poussent anarchiquement. Certaines sont fort imposantes et plutôt bien construites. Est ce l’argent de l’émigration américaine ? Dans son bureau du Magasin Général, Aquinino affiche ses diplômes de Los Angeles,. Chez Alice? où j’ai acheté du poisson et du riz hier soir, un jeune, pas du tout surpris de mon exigence de « take away» m’a répondu en parfait américain. Le bâtiment peut il être considéré comme la plus grande industrie locale ?
En tout cas, il faut bien loger ces gens et cette foule d’enfants.
petit déjeuner américain
Le petit déjeuner est servi dans la cuisine de l’appartement d’Aquinino, vaste cuisine américaine, made in USA avec tout l’équipement moderne, micro onde, robots ménagers, batterie de cuisine, au grand complet, décor de bon goût, la femme d’Aquinino très discrète, ne parlant que le Portugais, nous laisse en compagnie d’un autre locataire, sur la table papaye et gâteau.
Courses
La banque est une école de patience, elle ouvre à 8heures, mais à 8h30 tout le monde est assis à attendre que les employés s’installent.
Nous avons un magnifique 4×4 noir avec une capote rose, cela change la vie !
Tarrafalsemble être au bout du monde,. Ville sans queue ni tête, une promenade le long du port, une rue large bordée d’acacias perpendiculairement à la mer allant jusqu’à de la mer à l’église. Ailleurs, les maisons sont construites n’importe comment sans former des rues bien définies. Procession interminable des enfants qui portent des bidons et des seaux allant aux fontaines publiques.
Nous cherchons une plage vers le nord. Marchons environ deux kilomètres pour arriver sur une magnifique plage déserte de sable noir réputé guérir les problèmes articulaires. Un seul rouleau, véritable mur liquide vert, lisse, s’enroule avant de venir se fracasser, très impressionnant d’autant plus que le reflux est très fort. Je me cramponne en enfonçant mes pieds dans le sable mouillé pour ne pas perdre l’équilibre. Quand la vague se retire, l’eau m’arrive tout juste au dessus des chevilles . C’est très agréable de sentir ce sable mou sous mes pieds.
Le rouleau
En ouvrant la porte sur le couloir pour faire un courant d’air et avec l’aide du ventilo, il fait presque frais . La veille nous avions été surprises par la chaleur pour la première fois au Cap Vert
Jeux d’enfants sur la plage
Surf de bidons
La plage de Tarrafal, ce matin, était vide. Elle nous avait paru sale et triste. A quatre heures de l’après midi elle est remplie de gamins qui ont bricolé des planches de surf très ingénieusement : une dizaine de bidons rectangulaires vides dans un sac de maïs en plastique, une ficelle et deux bâtons forment un flotteur rigide . De belles vagues déferlent avec une belle écume blanche sur laquelle ils se laissent glisser. Les vagues sont moins puissantes et je suis en confiance avec tous les enfants. Je m’amuse beaucoup à sauter dans les vagues. Sur le sable, le spectacle est partout : les surfers, les petits avec ou sans slip noirs se roulent dans le sable noir . Certains jouent au cerceau avec des jantes de roues de vélo. L’un d’eux est très rigolo avec son slip qui lui tombe aux genoux, tout couvert de sable, et sa bouille effrontée. Vers six heures les adultes arrivent, des jeux de volley s’organisent. A un moment tous les occupants de la plage convergent vers une bagarre, on sépare les combattants.
l’enfant au ceerceau
Nous rentrons pour nous installer sur la terrasse en compagnie du chien Orféo attendre que le soleil se couche sur les îlots. Au dernier moment la boule jaune avant de virer au rose disparaît dans la brume . L habitants ont la promenade sur la route qui longe la mer. Les bateaux rentrent au port, les pêcheurs sur leurs petites barques . Des filles font une partie de foot.
Le dimanche, Mindélo est endormie. Nous allons prendre en photo les azulejos du marché africain. Baignade très agréable : pas de vagues. Le ciel est couvert, il fait frais. Après une omelette-salade, en attendant le taxi dans le jardinet de Che Guevara, je passe le temps en faisant de la couture.
A l’aéroport, il nous faut encore attendre deux heures.
Le vol est très agréable. Nous survolons Mindelo, les nuages nous cachent l’île déserte de Santa Luzia et les deux îlots mais ils se dispersent à l’arrivée à Sao Nicolau. Géologie en vue aérienne : des canyons entaillent la montagne. Je devine les accumulations d’alluvions de rivières disparues, érosion du temps où il pleuvait sur le Cap Vert, volcanisme lisible, coulées, prismes de basalte, pics déchiquetés.
Pas de transport collectif pour nous, un taxi pour 2000$. Nous n’avons pas choisi le chauffeur le plus gracieux. Il conduit à toute allure, téléphone en roulant. Nous sommes pressées d’arriver avant la nuit et ne profitons pas du paysage comme il le faudrait. Il y a très peu de verdure. On doit attendre la pluie, les champs beaucoup plus grands qu’à Santo Antao sont prêts pour de nouvelles cultures. Les fermes sont isolées, très peu de parpaing. Les maisons sont jolies, allongées avec des toits en pente, des jardinets et souvent de très beaux paysages.
Les dragonniers sont bien là. Je les attendais, j’en avais déjà vu un au dessus de Passage.
Avant Tarrafal, nous retournons dans le désert de pierre. Le soleil se couche entre deux pitons. C’est notre premier coucher de soleil depuis que nous sommes au Cap Vert.
Le taxi nous dépose au pied d’une bâtisse fermée chez Aquinino. Rien n’indique que nous sommes dans un hôtel. Notre chambre à l’étage est très vaste. Elle a une belle vue sur la mer. L’installation est très simple : un cabinet de toilette-douche dans la chambre des murs blancs sans décoration, deux grands lits, un cosy, une table de jardin en plastique. Seul élément de décoration : des fleurs artificielles. Beau ventilateur au plafond. Aquinino parle très bien anglais.
Nous partons de nuit explorer le village et trouvons des yaourts à la boutique Shell. Quatre femmes en noir nous souhaitent bonne nuit. Elles se présentent et ont envie d’engager la conversation et veulent savoir si nous sommes des sœurs (c’est une question qui revient souvent).
Après Cova, nous quittons la forêt et retrouvons le désert, les cônes éruptifs, les acacias au feuillage, si léger qu’on ne les voit que quand le Hiace s’approche. Travail titanesque de terrassement pour une végétation invisible !
Nous sommes en avance au bateau
Au bateau : pas de touristes, déménagement des miséreux : vieilles chaises, bidons en plastique, cartons scotchés, bassines plastiques… Pas de vent, la mer est lisse et pourtant la houle fait des vagues que le bateau aborde de côté. Nous avons retrouvé la meilleure place à l’avant sur le pont.
Mindelo Palais du peuple
Nous retrouvons nos habitudes à Che Guevara
Elisabeth nous redonne notre belle chambre avec les poutres qui soulignent la tourelle, les baies vitrées donnant sur deux orientations pour faire courant d’air, le lustre aux pendeloques de verre et la vaste salle de bain. Je vais me baigner puis nous déjeunons d’une salade et d’une omelette. Nous faisons une sieste prolongée avant une nouvelle baignade bien rafraîchissante.
La maison de Cesaria Evora
Promenade à la fraîche en ville
Nous nous promenons à la fraîche dans Mindelo animée seulement par les cortèges de voitures klaxonnant pour deux mariages. Le soir tombe, le port est illuminé, on tire deux fusées rouges.
Quand nous retournons à l’hôtel, tout est fermé. Les propriétaires sont invités à un mariage. Pas de dîner, nous nous contentons de yaourts.
A 7h30, l’aluguer de Porto Novo nous emmène à Cova pour 500$.
Cette route mérite à elle seule le voyage : nous roulons sur les crêtes au dessus d’une mer de nuages. J’avais un peu oublié la route de l’aller ou plutôt, j’avais tout télescopé : le cratère, le chemin de crête… Dans mon souvenir tout était situé dans le même coin et nous aurions pu marcher ensemble sur la route de crêtes après avoir fait le tour du cratère, erreur ! Une dizaine de kilomètres séparent les deux sites. Le cratère est beaucoup plus près de Porto Novo, dans une belle forêt de pins, cyprès, tamaris et eucalyptus.
A la descente du HIACE , une douzaine d’ânes gris clair et blanc, très petits et très poilus, passent portant des bidons. Deux enfants galopent pour rejoindre la troupe. Cavalcade sympathique. Nous descendons dans le cratère pour en faire le tour. Mais ce n’est pas une balade occupant toute une journée.
Nous partageons le pique-nique et nous séparons. Je ferai la descente mythique seule et Dominique me rejoindra à Passagem en aluguer.
J’escalade le rebord du cratère sur un mauvais sentier (il en existe un meilleur mais je ne l’ai vu qu’après). Pierres blanches, poussière claire. A mi-pente, je me retourne pour regarder les champs de maïs formant une mosaïque, on dirait la piste d’un cirque, les ânes galopent ; deux cavaliers à cheval semblent sur un hippodrome.
Au petit col, sur le rebord de la crête, je découvre le fameux sentier aux 77 virages. Le panorama est magnifique mais je n’ai aucune impression de vertige : un parapet en bon état protège le chemin muletier pavé. Si j’avais mes chaussures de randonnée j’aurais pu dévaler la pente, avec mes tennis je sens chaque pavé. Il n’y a aucun danger. Les gens ont exagéré la difficulté sans doute pour magnifier leur exploit. La est balade merveilleuse. Le sentier épouse tellement la paroi qu’on ne le voit même plus quand on se retourne.
Je compte les tournants : au 19ème, trois jolies vaches rousses paissent sur une petite terrasse. 50ème, de magnifiques champs de choux bleutés bien pommés et une levada ruisselante. Au 60ème, un jeune homme habillé de blanc, cheveux longs bouclés, se présente : « je suis Laurino, ma profession, agriculteur, voici la maison de mon père« . Il me montre fièrement les terrasses. Deux tournants plus tard une petite fille m’offre un bouquet de fleurs rouges et jaunes ressemblant à des giroflées géantes, puis un petit garçon, des capucines. J’apprécie à leur juste valeur les présents, les fleurs sont un véritable trésor dans cet archipel désertique. Après avoir descendu la muraille minérale, je suis dans un jardin fleuri. Les caféiers sont aussi en pleine floraison : bouquets blancs sur des arbustes plus hauts que moi aux feuilles sombres et brillantes. A la première maison, on me propose de l’eau de source fraîche « qui sort de la montagne » dans une bouteille décapsulée. Ce n’est pas gratuit 120$ (en ville le tarif des restaurants est seulement de 100$). Comme je n’ai pas de monnaie, c’est 150$. je n’ose pas la boire pensant m’en débarrasser dès que je verrai la première merceria.
Un petit garçon me conduit chez Sandro qui attend les touristes devant sa porte et me fait monter au premier étage de sa maison rose. Il a envie de bavarder et n’insiste pas pour me vendre les souvenirs qu’il confectionne lui même : des allumettes collées sur des bouteilles qu’il ponce et vernit ensuite et remplit de grogue. C’est très laid. Les napperons brodés de sa copine capverdienne ne valent pas mieux, maladroits, j’en aurais fait autant… Sandro est français, de Hyères. Il me questionne sur notre périple au Cap Vert.
15
J’ai mis une petite heure pour rejoindre le premier village (après les 77 tournants). Il reste 8 km pour arriver à la ville de Paul. Sandro m’assure que j’y serai avant Dominique. Je trouve rapidement le village au dessus de Passagem où nous nous étions arrêtées avant hier. Je reconnais le manguier où les enfants jouaient à l’awélé. Au manguier suivant, une petite fille m’offre des mangues que j’achète 20$. Elle est ravie. Je m’installe sur le muret où nous nous étions arrêtées pour manger les fruits mais le parapet est en pente, une mangue roule, la petite fille accourt m’en donner une autre et les enfants me tiennent compagnie.
Au moment de reprendre la route, je m’aperçois que je n’ai plus mes lunettes. Je remonte le chemin en courant. Peut-être les ai-je laissées chez Sandro ? Les enfants les ont peut-être ramassées. Je suis toute rouge et essoufflée de la remontée quand je trouve Dominique dans un vieux pick up. Nous essayons de retourner chez Sandro. C’est loin. Au village, j’ai l’idée d’appeler Sandro qui m’a laissé sa carte avec son numéro de téléphone. Nous demandons où il est possible de trouver un appareil. Le téléphone se trouve dans une curieuse maison ronde dont les murs sont en bouteilles de bière et le toit en paille. Le propriétaire, blond, européen, anglophone, a toute les commodités modernes : téléphone et ordinateur.
Nous reprenons le chemin connu et déjeunons sous un bel arbre à pain repéré la première fois. Un pick up s’arrête. On nous propose de nous emmener à Ponta do Sol mais nous voulons nous arrêter à Ribeira Grande pour passer à TACV et remplacer les lunettes de soleil perdues.
Un Hiace transporte des passagers. C’est la poissonnerie ambulante. Nous voyageons à l’arrière avec un carton plein de merlans séchés, des bassines de mangues ainsi qu’une balance. A chaque hameau, le chauffeur klaxonne, des enfants échangent les mangues contre du poisson séché, une femme vient avec un saladier vide qu’on lui remplit pour 50$. C’est très sympa, deux garçons assis avec nous croquent dans les mangues, nous nous arrêtons dans tous les villages. Nous sommes ravies de ce nouveau mode de transport. A Paul, un autre passager monte, souliers cirés, belles fringues. Il propose de parler à Sandro de mes lunettes et de me les faire parvenir.
Sur la corniche, Dominique veut prendre en photo en souvenir de ce voyage sympathique. Je trouve tout de suite des lunettes noires au marché africain pour 500$ mais même avec une pile neuve ma montre ne fonctionne plus. Le vendeur reprend sa pile et ne fait rien payer. Le bureau de TACV est fermé, tout le personnel est à Ponta do Solpour l’atterrissage du seul avion de la semaine. Dommage, nous avons raté cet événement !
Dominique aujourd’hui a prix six aluguers différents et a confirmé le vol ce matin.
Il fait lourd et humide à Ponta do Sol, ailleurs il faisait beau. Pour me rafraîchir je retourne me baigner avec les enfants sur le port. Je suis la seule blanche.
Pour dîner Fatima nous sert un magnifique garupa, beau poisson rouge à chair délicieuse.