La plage de Cavalaire à La Croix Valmer – Gassin – Saint Tropez : l’Annonciade

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Saint Tropez – Signac

Les gros nuages sont si épais et si bas qu’on ne voit pas le sommet de la colline. Temps médiocre prévu de longue date. Mais ce ciel gris est bien triste. Heureusement les mimosas resplendissants remplacent le soleil.

Comme la pluie est fine et intermittente? je parcours la plage de Cavalaire pieds nus dans l’eau mousseuse, pas plus froide que l’air, jusqu’à la Plage du Débarquement de La Croix Valmer; Je me rechausse pour monter sur le sentier du littoral qui rejoint en 10 minutes la Plage-Bouillabaisse et ensuite d’autres plages. Je croise trois dames plus trop jeunes en chaussures de tennis. Si elles sont passées je passerai aussi. Le sentier est bien entretenu : marches solides, passages cimentés. Le dernier tronçon sur les rochers mouillés. Une averse plus forte, je rentre.

La Baie de Cavalière – Cross

Le village de Gassin, perché au-dessus de la route de Saint-Tropez, nous fait faire un détour. L’église grise et massive est presque une tour de guet. La vue est dégagée à 360°. Vers l’Est on découvre Sainte Maxime et Saint Tropez, vers l’Ouest Hyères et ses îles. La terrasse panoramique est dallée ornée de sculptures du Sculpteur local Ducreux qui suspend des petits personnages filiformes dans des cercles mobiles qui s’intègrent dans le paysage. Il a aussi réalisé des sculptures à taille humaines, aplaties que je n’apprécie pas trop. Les rues du vieux villages sont piétonnières, paysage paisible (peut être pas en haute saison).

Bassin – Ducreux Le Passage

Saint Tropez : Musée de l’Annonciade

Il se trouve dans une chapelle (1548) à l’entrée du port. Les collections sont accrochées sur deux étages. A l’entrée je constate une grande parenté entre les tableaux qui ont pour sujet Le Port de Saint Tropez ou ses environs, presque tous pointillistes. Paul Signac découvrit Saint Tropez et y invita ses amis Seurat, Cross et d’autres artistes. Même Picabia a peint un Port de Saint Tropez pointilliste. Pointillistes et nabis : Bonnard et Vuillard pour des sujets plus intimistes. Marquet a aussi peint le port. Camoin (photos interdites) rattaché au fauvisme a des couleurs plus éclatantes et un style plus personnel.

Vuillard la soupe d’Annette

Il y a aussi de très beaux Matisse, Maurice Denis (j’aime moins), Lhote, Othon Friesz, et des statues de Maillol.

Une collection de premier plan et une très belle visite pour un jour de pluie !

 

 

 

 

dans les Maures : la Garde-Freinet – Collobrières

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La Garde-Freinet

Pique-nique sous de beaux chênes liège. Des ouvriers déjeunent à quelques mètres. Dès qu’ils ont terminé ils mettent en route leurs tronçonneuses et abattent de grosses branches à quelques mètres de nous. Nous déménageons. Cet élagage m’étonne : pourquoi s’attaquer à des branches bien vivantes et laisser les noircis et morts après l’incendie.

Nous avons visité La Garde-Freinet, il y a deux ans. J’avais beaucoup aimé le petit Musée du Patrimoine présentant la culture du liège, la châtaigneraie, la sériciculture, l’apiculture. Je m’étais promenée dans les rues du village mais j’avais regretté de ne pas être montée au village fortifié perché très haut sur le sommet dominant le village. Imprenable ? Il fut démantelé pendant les Guerres de Religion en 1585 de peur que les Huguenots ne s’y retranchent.

A partir du parking de la Planète, deux itinéraires : un rouge réservé aux intrépides et un bleu plus facile. Evidemment je suis le bleu, bien aménagé, bien balisé avec des marches taillées dans le rocher ou consolidées par des rondins ou de la ferraille. De bonnes chaussure et un bâton de marche sont nécessaires. Après une demi-heure je découvre les fortifications taillées dans le roc entourées de douves (ou citernes ?). Un escalier de schiste termine l’ascension. Du village, il reste un petit four à pain, quelques fondations des maisons blotties au flanc de la montagne. Les restes ne sont pas très visibles mais il y a des panneaux explicatifs.

la Chartreuse de la Verne

Puisqu’il fait très beau et qu’il est encore tôt nous faisons un détour (30 km) dans les Maures pour atteindre Collobrières. Une route étroite tournicote dans la corêt de chênes. A l’approche de Collobrières des châtaigniers se font plus présents. Ils n’ont pas l’air en forme. Sècheresse ou maladie ? Sur le versant sud se déploie la Chartreuse de la Verne et dans un creux le petit lac de barrage. A vol d’oiseau, notre gîte de La Môle est juste derrière.

Collobrières

L’office de tourisme de Collobrières est fermé, « consultable par téléphone ou par mail » informe un papier scotché sur la porte. Ce n’est pas ainsi que j’obtiendrai le plan de la promenade géologique que je m’apprêtais à suivre (commencée il y a 2 ans, interrompue par la pluie). Sans plan, je me promène au hasard dans les jolies places avec leurs platanes, les bords de la rivière, les rues qui montent à l’ancienne église ruinée ont des noms qui me plaisent Galilée, Copernic, Marat. Collobrières est la capitale autoproclamée des marrons glacés : j’achète une glace aux marrons exquise.

Chênes liège au coucher du soleil

Nous rentrons au soleil couchant dont les rayons filtrent dans le feuillages des chênes, de temps en temps on voit les îles d’Hyères.

 

 

 

 

Le Thoronet

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Le Thoronet : Galerie du cloître

Depuis que j’ai lu Les Pierres Sauvages de Fernand Pouillon j’ai eu envie de visiter Le Thoronet, abbaye dont le roman raconte la construction. Dernièrement, j’ai croisé le travail de Fernand Pouillon à Meudon-la-Forêt, Marseille et au château de Belcastel en Aveyron .

50 km entre La Môle et le Thoronet en passant par Cogolin, au pied de Grimaud perché sur s colline, à travers les forêts autour de la Garde-Freinet ravagées par un incendie en 2021. Les troncs des chêne-liège sont noirics mais les arbres s’en sortent, les pins et les autres arbres ont disparu tandis que la broussaille, les arbousiers et les bruyères grandissent. Je scrute avec attention la régénération de la végétation. Nous traversons la Plaine des Maures au creux des collines qui n’est pas plate du tout mais couverte de vignes gentiment penchées. L’autoroute passe dans la plaine, nous l’emprunterons samedi.

 

L’Abbaye du Thoronet est à l’écart du village du Thoronet, bien cachée en creux dans une forêt de chênes. Le clocher dépasse à peine et on ne le remarque qu’en quittant le site. Une allée dallée conduit à l’enceinte. Une grille contemporaine de mailles carrées en bois marque la clôture. Plus aucun moine n’occupe l’abbaye depuis 1791. C’est un musée de la RMN. Remarquée par Prosper Mérimée, elle est inscrite à la Liste des Monuments Nationaux depuis 1840.

En attendant la visite guidée devant l’église, je convoque mes souvenirs de lecture des Pierres Sauvages. Sobriété de l’église, pas le moindre décor, même pas un porche à étudier. Sur la façade occidentale, une petite porte étroite et basse pour les convers. De l’autre côté la grande « porte des morts ». Un très vieil arbre. Je découvre encore les arches et la galerie du cloître aux arcades parfaitement nues. Sans guide, la visite aurait été courte. J’aurais écouté le murmure de l’eau du lavabo. J’aurais cherché les angles pour le cadrage du clocher dans les arcades géminées. J’aurais admiré le calme, l’harmonie qui se dégage de l’ensemble. J’aurais peut être trouvé des ressemblances entre ces murs parfaits et les façades de pierre de Meudon-la-forêt ou de Marseille réalisée par Pouillon.

A 10h30, la guide nous entraîne dans le cellier autour de la maquette de l’abbaye. Sans préambule, elle affirme que nous sommes dans le plus bel endroit du monde et qu’elle va nous montrer des merveilles. Il faut quelques efforts aux visiteurs pour voyager dans le temps, endosser la coule blanche des cisterciens du XIIème siècle qui ont construit le monastère et adopter leur schéma mental, essentiellement religieux mais aussi très savant. Pour atteindre cette conscience, il convient de détruire tous les préjugés concernant le Moyen Âge, évacuer les images grossières véhiculées par le film « les visiteurs »  et se situer dans le contexte historique.

Si on adopte ce point de vue, l’évènement fondamental de l’époque serait la Réforme Grégorienne (du nom du pape Grégoire VII (1073-1085) affirmant l’indépendance du clergé par rapport au pouvoir laÏc particulièrement vis-à-vis du Saint Empire Romain Germanique. Accessoirement, le célibat des prêtres est affirmé. La lutte contre la Simonie : le trafic des charges ecclésiastiques et celui des reliques.

Comme conséquence de cette réforme, l’Abbaye de Cluny devient immensément riche et puissante. Par réaction à cet enrichissement, Robert de Molesme et Saint Bernard ont fonde les abbayes de Cîteaux et de Clairvaux en se basant sur la règle de Saint Benoît : affirmant pauvreté, humilité et travail manuel.

On distingue alors les moines noirs, les Clunisiens, et les moines blancs cisterciens. A côté des moines, les convers revêtaient un habit marron de bure et pouvaient être barbus. Les fondateurs du Thoronet s’installèrent d’abord à Tourtour au sommet d’une colline ce qui ne correspondait pas avec le principe d’humilité, ils ont préféré descendre dans le creux du Thoronet au cœur d’une forêt, cachés près des deux ruisseaux. Après le choix de l’emplacement, la construction a pris plusieurs dizaines d’années, toujours régie par la Règle de Saint Bernard afin d’atteindre la perfection. Parmi les moines, se trouvaient des érudits, un astronome, un herboriste, le maître d’œuvre. Ils ont cherché la « quadrature du cercle », le cercle symbolisant Dieu et le carré, le monastère.

Le Thoronet Lavabo

Pour avoir conscience de leur démarche, il convient de « s’orienter » c’est-à-dire chercher l’Orient. En bon modernes, nous avons une boussole pour indiquer le nord. Les cisterciens cherchaient le soleil levant à l’équinoxe du printemps (d’où l’importance de l’astronome) . A l’Est, la lumière, la réflexion, l’activité intellectuelle des moines, la galerie Est est celle des moines tandis qu’à l’Ouest, l’Occident (occidere : faire périr) c’est la galerie des frères convers ces auxiliaires ayant la charge des travaux des champs. A l’netrée du cloître, le sol était empierré grossièrement dans la cours empruntée par les convers ta&ndis que le cloître est dallé et carrelé soigneusement.

Dans le cloître, la guide noud initie à la symbolique des nombres.  est Dieu, l’occulus qui surmonte les arches, arches géminées pour le 2, le 3 est important, c’est la Trinité, visible au sol avec les trois travées de dalles encadrées par le carrelage. Le 4 est le carré, carré du cloître, 4 parties du jardin (comme celui des Ryads) . 3+4 donnent 7, encore un chiffre magique, 7 jours de la semaine, 7 péchés capitaux. 3 X4 = 12, 12 heures, 12 mois, 12 apôtres, 12 côtés à la margelle du lavabo. Pour dessiner le Maître d’œuvre plante son bâton, 1coude, = 1 empan =1 pied + ??? = 1.55 m. le bâton du Maître d’œuvre planté à l’équinoxe servira à s’orienter.

Pour obtenir le 5, la conférencière manipule un visiteur en lui faisant jouer l’Homme de Vitruve (anachronisme Leonard de Vinci l’a dessiné en 1490, donc bien plus tard) Le 5 représente Lhomme ou les 5 doigts de la main. Mes collègues visiteurs, devenus moyenâgeux comptent les portes, les marches, additionnent, retranchent….

Pause devant l’entrée de la Salle Capitulaire  d’où vient l’expression « voix au chapitre ». on y lisait un des 73 chapitres de la Règle de Benoît.  5 x 73 = 365 jours. Chaque année revoyait 5 fois la lecture de la règle. Et nous voici adeptes de la numérologie ! Alors que les ornements sont rares (quasi-inexistants) la sculpture d’une pomme de pin, d’un trèfle à 3 feuilles et d’un autre à 4 feuilles, et d’une langue bifide à l’entrée de la Salle Capitulaire nous interroge. La pomme de pin qui garde serrée ses écailles mime le geste de la prière, la langue fendue symbolise les paroles qui peuvent le bien comme le mal. Les deux trèfles (3+4) sont les 7 péchés capitaux< ;

Fin de la visite à l’église. Actuellement elle est ornée de deux statues, à l’origine elle était vide. Cette église possède une acoustique exceptionnelle. Selon la guide, seul le Taj Mahal la surpasserait dans la réverbération. Les moines l’ont construite en se basant sur le nombre d’or mais cela ne suffit pas pour justifier cette acoustique inimitable. On suppose donc que les pierres chantent. Pour apprécier cette acoustique la guide nous demande de fermer les yeux et de faire silence ? Puis la musique résonne et nous entoure. Est-ce un enregistrement ? j’ai une angoisse : j’ai oublié de fermer mon téléphone, et s’il sonnait ? je suis si obsédée par cette crainte que je le sors discrètement, l’ouvre et le rend muet. Pour ce faire, j’ouvre les yeux et vois la guide qui se déplace dans le transept et le chœur. Elle chante le Salve Regina et c’est magique. La visite a duré plus d’une heure, pendant une heure nous avons voyagé 800 ans en arrière .

 

 

 

 

 

Le jardin du Rayol – plage de Cavalaire

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Col de Canadel

De notre gîte à La Môle au Rayol il y a une douzaine de km par le Col de Canadel et une bonne trentaine si on fait le tour par la grande route par Cogolin et la Croix-Valmer. La route de Canadel est coupée par des travaux d’Enedis. Nous voyons des cyclistes qui descendent du col.

« Peut-on passer quand même ? » je demande. D’après eux la tranchée a été rebouchée, il y aurait une petite marche mais tout à fait négligeable.

On passe. Tôt le matin, il n’y a personne. La montagne est toute fleurie de mimosas surtout du côté de la mer. C’est une merveille. Je descends à pied faire des photos et surtout profiter du parfum des mimosas. Un homme et une femme ramassent des graines de genièvre.

Jardin du Rayol flore de l’Australie : mimosas

Nous arrivons à l’ouverture du Domaine de Rayol que j’avais visité à la mi-mars, après la floraison des mimosas. Ce jardin des Méditerranées conçu par Gilles Clément est promesse d’un voyage.

En février le jardin est jaune, de mimosa et des fleurs d’oxalis pointant de coussins verts qui ressemblent à des trèfles.

Canariesavec  aeoniums et dragonnier, et Californie. Je suis éblouie par les mimosas Australiens de toutes tailles, de différentes espèces, épanouis en grappe, en touffes, en inflorescences vaporeuses ou en pompons alignés, en épis fournis, en boules serrées. Tout est jaune autour de moi. Fragrances délicieuses.

Rayol : flore Amérique centrale aride

Les acanthes aux grandes feuilles découpées vernies remplacent les oxalis, puis le sol est couvert de rampante bleutée. Des eucalyptus géants terminent la perspective de marches de briques bordée de cyprès. Une colonnade délimite un palier avec une pergola et je quitte Australie et Eucalyptus pour arriver en Amérique subtropicale aux plantes très graphiques.

Chênes-liège, arbutus, petit-houx, lentisques me voici revenue en pays de connaissance en Provence. Des palmier- doums et les floraisons des oxalis tranchent avec ces plantes de maquis. Dans l’ombre profonde s’épanouissent des pervenches d’un bleu très pâle. Espace sauvage. Je suis seule avec les oiseaux.

Fraîcheur d’un vallon, deux petits ponts aux garde-corps en ferronnerie et une haie de bambous…

La rumeur des vagues m’a avertie que j’approche de la mer.

Rayol Nouvelle Zélande

Palmiers et fougères arborescentes au creux du vallon où coule un petit ruisseau ? J’arrive en Nouvelle Zélande.

Nous avons retrouvé la Plage de Cavalaire qui s’étend jusqu’à la Croix Valmer et la Plage du Débarquement. C’est une belle promenade sur la digue, chaussée à l’aller, pieds nus dans l’eau presque tiède au retour.

De Marseille à La Môle par le chemin des Crêtes et Carqueiranne

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parc des Calanques – route des crêtes

routes des Crêtes de Cassis à la Ciotat – déjeuner à Carqueiranne – Bormes les Mimosas

Nous quittons vers 9h Marseille d’Est en Ouest par un long tunnel payant qui débouche dans le IX ème arrondissement vers Mazargues, Cabot, Le Redon. Nous passons sous l’énorme barre blanche de la copropriété La Rouvière à la Panouse que j’avais repérée du bateau du Château d’If. Le grand rectangle blanc tranchait sur le paysage et m’avait paru monstrueux. Elle a été érigée au début des années 60 pour héberger les rapatriés d’Algérie. Un peu plus loin, sur la route de Cassis je découvre Luminy et son campus. Nous entrons dans le Parc National des Calanques aux montagnes blanches arides. Les Calanques sont inaccessibles en voiture.

Cap Canaille et Cassis

Après Cassis, le Cap Canaille avec sa haute falaise se détache. On parvient très vite au sommet de la plus haute falaise de France (394 m) par des lacets serrés. De belvédères partent des sentiers dans la garrigue pour atteindre le rebord de la falaise. Vertigineux ! le romarin en fleur, les bruyères se détachent sur le bleu intense de la mer. Nous sommes passées, il y a une dizaine d’années par grand vent et Dominique avait été prise de vertige. Soit la route a été élargie, soit le temps magnifique a contribué à nous sécuriser. Après plusieurs arrêts nous avons trouvé le parcours trop rapide. Les grands pins pignons nous ont étonnées. Ils ont été plantés après un incendie en 1982. Spectaculaires aussi ces rochers, grottes, arches du côté-terre.

Nous voulions éviter l’autoroute et rester en bord de mer. Rapidement nous en avons assez de rouler dans les stations balnéaires entre feux rouge, ralentisseurs et passages-piétons nous rejoignons l’autoroute avant Bandol. Traversée en souterrain de Toulon.

Carqueiranne

Déjeuner sur le bord du port de Carqueiranne qui semble être un haut lieu de la pétanque. Côté port deux rectangles sablés entourés de planches formant des bancs. Deux hommes avec de la ficelle s’affairent à tracer les terrains, survient un troisième avec un cerceau. Au-dessus des rochers, un parc arboré est aussi dédié à la pétanque : « la Boule des pins penchés », au sol les rectangles sont très étroits et très longs délimités par des lignes blanches permanentes.

Bormes les Mimosas

Je n’ai pas emporté de documentation touristique pour le Var comptant sur celle des Offices de Tourisme. L’OT de Bormes-les-Mimosas est ouvert le samedi après-midi. Ce n’était pas vraiment une bonne idée. Ce week-end à Bormes-les-Mimosas, se déroule le Corso, la fête du Mimosa en pleine floraison. Le parking est très difficile.  Le village est occupé par diverses anima tions. Trois comédiens-danseurs costumés en jaune se trémoussent. Des ateliers sous des barnums occupent la place : peinture de bouquets de mimosa pour els enfants, pompons jaunes et divers travaux manuels avec de la laine jaune (enfants + dames âgées) . Un petit marché touristique propose des spécialités locales et du mimosa. A l’Office de Tourisme les hôtesses sont débordées. Je n’en tirerai rien de bien intéressant.

Courses au Leclerc de Cogolin, immense.

notre cabanon dans les vignes

Nous retrouvons avec grand plaisir notre « cabanon dans les vignes »Je ne me souvenais pas que la chambre était si jolie avec le linge en dentelle et les rideaux à volants brodés, couette assortie, la commode ancienne et les grandes photos de cerisiers blancs en fleur.

Dimanche nous retournons à La Londe-les-Maures sur le sentier côtier de l’Argentière à Cabasson (en face de Brégançon). Sentier spectaculaire, magnifique, mais un peu trop fréquenté le dimanche matin. On y reviendra en semaine !

Marseille : Le Château d’If

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le château d’If

11h45 sur le  Vieux Port . L’Ombrière ne me séduit pas , Peut-être l’été par temps chaud ?

Coup de chance : le bateau pour le Château d’If part dans 5 minutes, j’ai juste le temps d’acheter le ticket (11€), un homme d’équipage m’assure qu’il ne partira pas sans moi.

Voir le fort Saint Jean et le Mucem du bateau est un régal. L’architecture gagne en cohérence.

A peine dix minutes de traversée. Le bateau s’approche du quai, pas de grosses cordes ni de chaînes. Pas de passerelle non plus ; il faut sauter sur le quai. Un marin attrape le coude des moins rassurés. Une feuille de papier sur un petit panneau indique les prochains passages. Le prochain 12h55, après 14h15.

le Fort Saint Jean vu du Bateau

Une visite guidée vient de commencer dans la cour du château. François 1er décida de sa construction en 1529 pour surveiller le Port de Marseille et les galères royales. En 1591, la ville de Marseille refusa de reconnaître l’autorité d’Henri IV parce qu’il avait été protestant. Le gouverneur du château d’If, fidèle au roi fit bâtir des fortifications qui seront surélevées en 1604 puis en 1701 par Vauban.

graffiti prisonnier 1848

Plus qu’une place forte, If fut une prison d’Etat où furent incarcérés des prisonniers politiques comme le chevalier d’Anselme 1580 accusé de complot. Le Masque de fer y aurait séjourné. Avec la Révocation de l’Edit de Nantes des protestants y auraient été entassés avant d’être enchaînés aux galères. Mirabeau, sur lettre de cachet, à la demande de son père y rédigea l’Essai sur le Despotisme. JB Chataud, commandant du Saint-Antoine qui aurait amené la peste à Marseille en 1720.

Le corps de Kléber, assassiné en Egypte, embaumé dans son cercueil aurait été « oublié » pendant 17 ans de 1801 à 1818.

En 1848, les ouvriers, tailleurs de pierre de Marseille, contraints de travailler une heure supplémentaire non payée se révoltèrent. Incarcérés, ils laissèrent des « graffiti », souvenir de leur emprisonnement. Gravure de belle facture très émouvantes. Graffitis aussi des Communards de 1971 en attente de déportation. Combien y moururent ? Selon le guide, les conditions étaient si dures que l’espérance de vie était de huit mois. Certains prisonniers « à la pistole », comme Mirabeau, qui payaient une pistole par jours étaient mieux traités et avaient même une cheminée.

La légende du Château d’If, c’est bien sûr le Comte de Monte-Christo sur lequel s’étend le guide qui montre la cellule-présumée de l’Abbé Farias, celle d’Edmond Dantès….mais je suis plus touchée par les traces des véritables prisonniers.

J’aurais pu passer plus longtemps dans le château lire tous les panneaux, regarder les reproductions mais je voudrais prendre le bateau de 12h55 pour être de retour pour déjeuner.

Et voici à 14h45 que je vois un bac s’éloigner. On me rassure, celui de 12h55 sera au rendez-vous, en revanche il ne rentre pas directement au Vieux Port. Il fait d’abord escale dans les îles du Frioul et ce sera beaucoup plus long, près de 40 minutes ! Manque de chance, il se met à pleuvoir et la « croisière » enfermée est moins agréable. Je remarque un bloc d’immeuble, rectangle blanc qui barre le paysage vers l’est.

Nous retournons déjeuner face à la mer sous le soleil revenu.

Marseille – La Vieille Charité et le quartier du Panier

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le panier

Itinéraire p. 34 à p. 50 du petit guide Hachette Marseille et ses Calanques. (Quartier 2)

Ce petit guide est tout à fait pratique avec ses petites cartes à l’échelle du quartier, très petit 10.5×15.5 cm vraiment un format de poche avec des explications claires.

J’ai très présentes à l’esprit les lignes le Prologue  Rue des Pistoles vingt ans après de Total Khéops d’Izzo et je vais mettre mes pas dans ceux de Fabio Montale  qui gravit les marches de la Montée des Accoules puis la Rue du Panier,

Dominique a retrouvé une place de parking (payant) rue Saint Jean et je monte dans la colline, par des rues en pente et des escaliers. Je débouche sur la Place du Lenche qui est aussi en pente. C’était l’emplacement de l’ancienne agora grecque. Une plaque commémorative rappelle que l’ancien quartier Saint Jean, la « Petite Naples » fut détruite par les Allemands en février 1943, 1500 immeubles rasés, les Juifs déportés. Les murs des petites rues sont bien décorées en Street Art. J’ai bien aimé la fresque peinte sur un coin ; sur un mur on reconnait les quartiers de Marseille et ses monuments emblématique, sur l’autre mur la fameuse partie de cartes de Pagnol.

La partie de Cartes

Du Street-Art, il y en a partout, rue du Refuge, Rue des Repenties qui rappellent un couvent qui « soignait les brebis galeuses » prostituées ou femmes adultères. J’arrive enfin rue des Pistoles, chez Lole…

La Vieille Charité

Tout près, la Vieille Charité  et retrouve Izzo :

« Je passai devant la Vieille-Charité, le chef-d’œuvre – inachevé – de Pierre Puget. Le vieil hospice avait hébergé les pestiférés du siècle dernier, les indigents du début du siècle, puis tous ceux que les Allemands avaient chassés de chez eux après l’ordre de destruction du quartier. Il en avait vu de la misère. Il était maintenant flambant neuf Sublime dans ses lignes, que la pierre rose mettait en valeur. Les bâtiments accueillaient plusieurs musées, et la grande chapelle était devenue un lieu d’exposition. Il y avait une librairie, et même un salon de thé-restaurant. Tout ce que Marseille comptait d’intellectuels et d’artistes venait s’y montrer, presque aussi régulièrement que moi j’allais à la pêche. Il y avait une exposition César, ce génie marseillais qui a fait fortune en faisant des compressions de tout »

Œuvre de l’architecte marseillais Puget (1620-1694) que je connaissais plus comme sculpteur. La Vieille Charité correspond à un projet hospitalier et carcéral . En 1640 le Conseil de Ville décide, selon la politique royale de « grand renfermement des pauvres » de rassembler dans un lieu propre les pauvres natifs de Marseille. La chapelle d’inspiration romaine (Puget voyagea en Italie) a été remaniée au deuxième Empire. Le Corbusier la fit classer aux Monuments historique et s’en inspira pour sa Cité Radieuse. Calme d’un cloître bordé de trois étages d’arcades, de moins en moins hautes vers les étages supérieurs.

Un centre de poésie avec une bibliothèque est installé au rez-de-chaussée tandis qu’au premier se trouve le Musée des Antiquités méditerranéennes. Antiquité égyptiennes et grecques. Tentant.

Je ne fais qu’une rapide incursion dans la section égyptienne où se trouve la Collection Clot Bey – Antoine Barthélémy Clot, médecin à l’Hôtel-Dieu de Marseille démissionna de dépit de ne pas avoir obtenu la promotion qu’il pensait mériter, partit en 1825 en Egypte où il resta jusqu’en 1849. Il y soigna Mehmet Ali, créa un Conseil de santé et une Ecole de médecine, introduisit la vaccination et lutta contre une épidémie de peste. Pendant son séjour en Egypte il réunit une belle collection qu’il fit don à la Ville de Marseille. Les antiquités sont très bien présentées, on se croirait à l’intérieur d’un mastaba. Je suis la seule visiteuse et la dame me fait les honneurs des vitrines.

Malheureusement il me faut négliger les antiquités grecques ou du Proche-Orient. Je veux garder du temps pour flâner dans le quartier du Panier.

Rue du Petit-Puits, de nombreuses boutiques de savons, santons des galeries chics. Place de Lorette un mur est tout écrit.

Street Art au Panier

Je cherche l’Hôtel-Dieu et tournicote dans les rues, un vrai labyrinthe malgré le plan du Guide Hachette. Le clocher des Accoules me sert de repère, je trouve enfin la Montée-des Accoules  et le Préau des Accoules : dans le collège des Jésuites (1702) on installa en 1863 le Musée des enfants où se déroulent en ce moment des animations, il y a également une exposition qui leur est destinée : « Elles ! les femmes artistes » mais les visites libres sont après 16 h.

Hôtel dieu

Au pied de la Montée des Accoules, que je redescends je trouve enfin l’Hôtel-Dieu monumental transformé en Palace Continental. Près de la grille je remarque le buste de de Honoré Daumier (né à Marseille en 1808). Il domine la grande place Villeneuve Bargemon qui descend par paliers successifs jusqu’au Vieux Port. Je trouve la Maison Diamantée avec son bossage à pointe et l’Hôtel de Ville Louis XIV

L’Hôtel de Ville

Le Musée des Docks Romains est fermé.

Marseille : Musée Regards de Provence – Exposition Poésie et Lumière JP Blanche

PRINTEMPS DES ARTISTES

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Exposition JP Blanche

Musée Regards de Provence

En face de l’Esplanade du J4, un bâtiment d’angle, discret en pierre de taille, ancienne station sanitaire maritime construite par Fernand Pouillon en 1948, c’est le Musée Regards de Provence où deux expositions s’affichent : Poésie et Lumière de Jean-Pierre Blanche avec une affiche qui me plait beaucoup et 25 ans de Collections.

Jean-Pierre Blanche (1927-2022) est un peintre de la Méditerranée, passé en 1940 à Montpellier, il a passé deux années en Algérie, quelques temps au Liban et s’est installé dans les environs d’Aix-en-Provence en 1965.

On entre dans la première salle où est accrochée une série de pastels très lumineux : bleus et blancs avec parfois du jaune. Corniche de Marseille ou bords de mer d’ailleurs, géométriques, très construits. Malheureusement ils sont protégés par une vitre ; les reflets rendent les photos impossibles.  Dommage parce que je les ai beaucoup aimés.

JP Blanche Le sous bois rouge

J’aime aussi ses études d’écorces d’arbres, de troncs des cèdres, roseaux, oliviers, fusain et encre. J’ai pensé à Szafran. Une autre série est consacrée au plateau de Cengle. Blanche a peint Vauvenargues autour de sa maison. Il ne peint pas sur le motif ; en atelier il reconstruit. Ces tableaux de nuit évoquent un peu Hopper. Ils sont très beaux.

JP Blanche Tableau de nuit

J’aime beaucoup ces découvertes inattendues !

Pour pique-niquer nous retournons aux Goudes et à Callelongue. Moins de soleil que la dernière fois, mer bleue et crêtes blanches. Je suis retournée sur le sentier côtier pour faire la promenade jusqu’à la Calanque de Marseilleveyre bien décidée d’aller au bout. Un peu plus d’une heure et je n’ai pas regretté d’avoir persévéré : la fin est beaucoup plus facile que le début et j’ai le plaisir de découvrir une petite crique avec un bar, qui m’a fait penser aux restaurants de Grèce.

 

Marseille – Grotte Cosquer

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Le petit cheval de la Grotte Cosquer

Visite réservée par Internet à Cosquer/Méditerranée pour 9h50.

Nous nous sommes levées très tôt pour être à l’heure. Dominique a retrouvé sa place de parking Rue Saint Jean. Je vais faire un tour autour de la Major, fermée également jusqu’à 10 h. Cette Cathédrale XIX -ème de style romano-byzantin, construite à partir de 1852 ne me passionne pas . La vieille Majo du XIIème siècle m’intéresserait plus mais elle est enfermée derrière des planches avec la nouvelle. le vieux baptistère du Vème siècle n’est pas visible.

9h30, le Centre Méditerranée ouvre ses portes. On me laisse entrer en avance, m’équipe d’un audioguide et d’un casque. Descente en ascenseur qui simule la descente de 37 m dans la véritable grotte Cosquer. A la sortie de l’ascenseur, par groupe de 6 on monte dans des « capsules » qui ressemblent à des voitures d’auto tamponneuses. Il est demandé aux visiteurs de faire silence. Nous sommes plongés dans l’obscurité pour se mettre dans l’ambiance des galeries que les plongeurs ont parcourues avant de découvrir la grande salle. Stalagmites, stalactites, parfois soudés pour obtenir des colonnes quelquefois cannelées comme les colonnes des temples antiques, draperies élégantes et surtout plusieurs rangées de « lustres » ressemblant à des assiettes empilées. Certaines concrétions très fines poussent aussi dans tous les sens.

On remarque d’abord les traces de doigts parallèles dans le plafond de la grotte. J’avais cru à un décor mais l’audio-guide propose une autre hypothèse : cette boue très fine, très tendre, aurait pu être prélevée pour d’autres usages, protéger la peau, se maquiller, ou pour des utilisations médicinales. Les traces d’un feu sont encore visibles. Ses flammes ont éclairé la grotte, les charbons ont servi à dessiner. Justement nous découvrons les premiers chevaux parfaitement dessinés au charbon. D’autres animaux sont stylisés : bouquetins ou cerfs. D’autres, gravés. Dans les gravures on reconnait une vulve. En plus des animaux de nombreuses mains ont été dessinées en une sorte de pochoir en soufflant des pigments rouges, noirs. Ce sont elles que Cosquer a vues avec sa lampe de plongée en premier avant de découvrir les animaux.

La grotte a été occupée à diverses époques : Gravettien (34.000 – 22.000 ans) Epigravettien (22.000 – 10.000). ¨Plusieurs artistes, plusieurs techniques. J’ai été bluffée par le bouquetin (peut être chamois) dessiné en deux traits, le premier une partie de la tête, l’autre jusqu’au dos – maîtrise extraordinaire du tracé. Les artistes ont tiré profit des volumes de la paroi, certains animaux semblent en sortir.

Le bestiaire de la Grotte Cosquer : 50% chevaux petits avec la crinière en brosse, 35% bouquetins, 20% aurochs ou bisons, phoques, pingouins, mégacéros (élan irlandais), saïgas(antilopes à gros nez) félin.

Il faut imaginer que cette grotte actuellement immergée était à l’air libre. Le niveau de la mer était 120 m plus bas qu’actuellement. Au maximum de la dernière glaciation une plaine était découverte là où se trouve la mer et les calanques. Les hommes gagnaient la grotte à pied sec. Ils n’y vivaient pas, on n’a pas trouvé de relief de repas ou de cuisine. Cette grotte serait plutôt une sorte de chapelle.

Le fac-simile est tout à fait convaincant. On peut aussi lui donner un statut de conservation de l’état au temps de la découverte. Avec la montée des eaux déjà constatée entre 2010 et 2020 les images se détériorent. Un petit cheval intact en 2010 porte des signe d’altération au niveau du museau.

35 minutes passent vite à essayer de déchiffrer les dessins, l’audioguide et les spots lumineux aident bien.

Après cette « promenade en capsule » des flèches nous conduisent dans un auditorium pour visionner un film d’une dizaine de minutes racontant la découverte de la grotte près de la Calanque Morgiou en 1985, déclarée en 1991. En cherchant sur Internet, j’ai trouvé des critiques de ce film hagiographique centré sur la personnalité de Cosquer alors que tout un groupe était autour de cette découverte et que le film passe sous silence.

Au premier étage des reconstitutions attendent le visiteur : animaux naturalisés comme l’énorme auroch ou la Saïga qui existe encore en Asie Centrale. On a aussi recréé la grotte de l’Ours à Sormiou où des animaux (hologrammes) évoluent. Deux grands pingouins mâles se battent tandis que la femelle plus petite attend de côté ce qui a été dessiné dans la grotte. Des cerfs passent, la saïga, au loin des phoques et une cavalcade de chevaux .

parure de tête de la Dame de Cavillon coquillages et dents

Une exposition a pour thème : les hommes et la mer montre les parures de la Dame de Cavillon (24.000 ans) découverte près de Menton en 1872. Parure de tête en coquillages retenus par un tissage en fibres d’orties. Un canot expérimental a été reconstruit avec quatre peaux de bison.

Des instruments de musique : Conque (18.000 ans)

Des dents de cachalots sculptées ou gravées présentent des scènes avec des animaux marins>.

Un dernier thème est traité : l’Histoire du Niveau de la Mer

Un diaporama montre la rade de Marseille au cours des temps préhistoriques et actuels.

Un montage est une alerte sur la montée des eaux en Camargue et dans le Delta du Rhône.

Marseille : Corniche et Calanques –

CARNET PROVENCAL

Calanques : piquenique entre Les Goudes et Callelongue

Ciel rouge et orange au-dessus de Marseille, splendide !

9h15 – Nous descendons vers la mer traversant des quartiers hétéroclites : un joli petit pavillon côtoyant une barre d’immeuble de 20 ou 3 étages, puis une rue commerçante animée avec Döner Kebab, agrumes en vrac et petits commerces traditionnels, sans transition une autoroute passe par des tunnels, à la sortie une belle avenue bordée d’arbres. Un autopont interminable jusqu’au grand bâtiment bleu de l’Hôtel du Département. Au loin, les ferries rouges de la Corsica, et à nouveau un tunnel qui nous prive de Mucem et du Vieux Port pour surgir au pied du Pharo.

10h le long de la Corniche. Dominique a retrouvé le parking face à l’Anse de la Fausse Monnaie à côté du Marégraphe qui calcule le zéro du niveau de la mer. Ne se visite pas.

Villa Valmer au dessus de la Corniche

Presque en face : le Parc Valmer est ouvert je fais un détour pour découvrir la villa Valmer « villa Vague à la Mer » (1865) presque un château. En travaux entourée de grillages. Je prête plus d’attention aux belles villas de la Corniche. L’une d’elle est un établissement thermal. Toute la colline du Roucas Blanc en est construite émergeant de la verdure des jardins.

Plage du Prophète, une pensée à Gianmaria Testa et à Izzo qui en a écrit le poème. J’ai commencé ce matin la Trilogie de Fabio Montale qui réunit Total Khéops, Chourmo et Solea et qui va me servir de guide touristique.

Marseille Plage du prophète

Le Mémorial des Rapatriés d’Algérie et son hélice de bateau haute de 9 m . Etonnant monument noir conçu par César.

La Marina olympique est en chantier derrière de grandes palissades. Chantier très bruyant qui occulte le sentier littoral mentionné en pointillé sur ma carte. Je retrouve le bord de mer à La Plage du Prado très grande et très bien aménagée. Le grand David, copie de celui de Michel Ange me tourne le dos.

Des jeunes s’exercent au kayak sur ce qui ressemble à un canal et qui est un fleuve l’Huveaune. Pour le passer, retour à la route. De l’autre côté, l’Hippodrome et le Parc Borely. Dominique m’a donné rendez-vous à la Pointe-Rouge à la sortie du port.

marseille calanque de l’escalette

Nous continuons en voiture au bord de l’eau et à travers Montredon qui fait penser à un village et que nous dépassons pour nous arrêter juste au-dessus de la Calanque de l’Escalette très étroite avec un restaurant Le Petit Port, suspendu au-dessus de l’eau. Plus au fond, se profilent les arcades et les ruines d’une usine abandonnée. Selon le guide, il y aurait une galerie de sculptures qui se visiterait, mais c’est fermé aujourd’hui. Des randonneurs du 3ème âge, bâtons et doudounes retournent à leurs voitures. Du parking je distingue un sentier bordé de piquets sur la roche blanche.

Nouvel arrêt à la Calanque de Samena.

Marseille Les Goudes

Le village des Goudes a ses maisons pastel alignées au fond d’un petit port. La montagne au- dessus est hérissée de rochers dominés par un piton qui dépasse comme une dent. Nous allons au bout du village jusqu’à ce qu’un panneau l’interdise « demi-tour difficile – réservé aux riverains et aux clients du Restaurant de la Baie des singes ». Je continue à pied. Des cabanons bordent la route. Certains sont bien décorés avec des bouées de bateaux de pêche, bouée de sauvetage orange, bouées oblongues, coniques oranges ou délavées, filets. C’est là que Fabio Montale a son cabanon ! Au bout de la route goudronnée j’espère trouver le Sentier des Goudes pour une randonnée. Un couple âgé m’explique qu’il vaut mieux aller chercher à Callelongue pour une plus belle balade. Nous suivons leur conseil et déjeunons à côté de la table d’orientation en face de l’ île de Maïre et des petits rochers les Pharillons. Le temps est magnifique. Au menu de grosses crevettes roses et un beignet aux pommes.

Calanques Callelongue

Le village de Callelongue est blotti au creux de la calanque étroite et sinueuse comme un  fjord. Quelques maisons un bar a installé ses tableaux dehors et il y a du monde à la mi-février. Le sentier littoral commence par une belle montée rocailleuse. Heureusement je suis munie de mon bâton. Le sentier est bien balisé. Il faut se fier aux marques pour trouver l’itinéraire. Quand on arrive à une belle hauteur il continue en balcon. Cela fait longtemps que je n’ai pas grimpé un sentier aussi sportif. Les rochers escarpés ne découragent pas les randonneurs. Le mardi, en février il y a affluence ! je n’ose pas imaginer les week ends d’été. Selon notre guide il faudrait 45 minutes pour arriver à la Calanque de Marseilleveyre. Sans doute, les randonneurs aguerris au rythme de marche soutenu y parviennent. Après la Calanque de la Mounine, je fais demi-tour après que des promeneurs m’aient assuré qu’il faut encore une demi-heure pour arriver (avec le retour cela fait une heure) et il n’y a pas de réseau Internet ni téléphone  pour prévenir Dominique.

Le calcaire est très blanc, très lisse. « On a ciré le carrelage » remarque un Monsieur avec un bel accent marseillais. De temps en temps, des pins tordus par le vent donnent un peu d’ombre. Il faut s’arrêter pour admirer le paysage et marcher les yeux attentifs aux plaques glissantes ou aux cailloux instables. Merci à mon bâton de m’assurer dans la descente et de me hisser en haut de marches naturelles très hautes.

Calanque de Sormiou le soir

Sormiou est une autre calanque visitable en voiture. Il faut retourner à Marseille et suivre le Chemin du Roy d’Espagne. Brusquement l’urbanisation s’arrête. Une petite route en lacets escalade la colline puis redescends de façon spectaculaire. Grand stress pour la conductrice et grand spectacle pour la passagère. La calanque de Sormiou est déjà à moitié dans l’ombre : eau marine lisse comme de la soie. La falaise se reflète du côté encore ensoleillé. Cette calanque me rappelle la Cala Lunga de Sant Antioco en Sardaigne.