CARNET PROVENCAL
La Nationale 7
Pourquoi prendre l’autoroute sous la pluie et le vent et ne pas utiliser la Nationale 7 gratuite et regarder le paysage ? C’est raté à la sortie d’Orange, le GPS nous dirige vers l’autoroute et on s’engage dans une file de Télépéage qui ne délivre pas de tickets. Petite angoisse : allons-nous payer comme si on venait de Lyon, quel est le tarif de « ticket perdu » ? Sortie à Courthézon, 4 km plus loin. Impossible de sortir, on presse sur le bouton rouge. La dame est compréhensive « 40 centimes pour Orange, vous pouvez mettre ce que vous voulez la machine rend la monnaie ». Fin de l’aventure !
La Nationale7 n’est pas touristique. Garages et entrepôts alternent avec des vergers en tenue hivernale dont les filets roulés ont une allure de gros serpents. Dans les villages, contrairement aux aires d’autoroutes, il n’y a pas de ravitaillement. Les commerçants ferment à l’heure de midi. Nous avons laissé filer Courthézon à l’écart de la route. Nous tentons notre chance à Bedarrides nous tournons autour d’un collège et dans des quartiers pavillonnaires. Raté pour le pique-nique.
Sorgues est plus animée. C’est une jolie ville où on se serait arrêté volontiers. Sur les bords de la rivière je devine une boucherie.
La route s’approche d’Avignon. Traversée de zones commerciales infinies. Nous ne retrouvons la Nationale7 qu’après le Parc des Expositions, affublée d’une étrange appellation DN7n . Elle saute la Durance puis la quitte, beaucoup plus tranquille bordée de magnifiques platanes traversant des vergers. La route des vacances ! même le ciel s’éclaircit.
Orgon nous tente pour la pause de midi avec ses maisons provençales, sa jolie église, son château en ruine. A l’entrée du village le rond-point porte une réplique de rudiste (fossile en forme de cône tordu). Cela fait tilt. Bien sûr, Orgon a donné son nom a un faciès bien connu des géologues : l’Urgonien, barre calcaire qui marque le paysage. Des souvenirs remontent. La géologie est célébrée dans les ronds-points ! Un musée au nom d’Urgonia n’ouvrira qu’à 14h. Une petite route monte à la chapelle N.D. de Beauregard dépassant les cimetières puis un bois de pins. Elle grimpe très raide bordée des rochers ruiniformes des Alpilles. A la fin de la route le « sentier de pierre » passe sous un porche pour arriver à une table d’orientation. Le calcaire mouillé par la pluie est très glissant, je ne porte pas les bonnes chaussures, je renonce. Pique-nique panoramique sur le parvis de la chapelle qui mérite son nom de Beauregard face à la Durance qui s’étale dans la plaine et se ramifie en différents bras.
Je descends à pied jusqu’au village (1.7 km) pour profiter du paysage. Des petites fleurs bleues (Globularia Alyssum ou globulaire buissonnante) forment de jolies taches bleues. Dans un crEux, un petit lac aux eaux vertes.
Le Musée Urgonia
Entrée gratuite.
Trois sections : Géologie consacrée à l’Urgonien et aux fossiles crétacés de la région, Ornithologie avec des espèces menacées, Archéologie.
L’Urgonien est daté 39 Millions d’années à la base du Crétacé. L’étage Urgonien, défini par Alcide d’Orbigny en 1850 est représenté par deux faciès : le Barrémien à ammonites (région de Barrêmes et l’Urgonien à rudistes. On abandonnera l’Urgonien en tant qu’étage on lui substituera le Barrémien. L’Urgonien sera défini comme faciès calcaire de type plate-forme de type marin subtropical de faible profondeur.
Les rudistes sont présentés en position de vie semi-enfouis sur le fond marin d’environ 10 m de profondeur. Ils n’ont pas construit de récifs comme les coraux visibles dans les vitrines du musée. On peut aussi découvrir des œufs de dinosaures (Aix-en-Provence).
Le calcaire crayeux urgonien est exploité dans la carrière OMYA. C’est un calcaire très blanc qui a diverses utilisation : lait en poudre ( !!!!) chewing-gum, médicament, dentifrice dans les peintures, papiers et crépis.
Salle ornithologique :
De nombreux panneaux et photos présentent des espèces menacées : l’Aigle de Bonelli, le vautour percnoptère (1 seul couple subsiste dans les Alpilles, le Circaète Jean Leblanc, le Grand duc, l’Outarde canepetière et le Rollier d’Europe.
Salle archéologique :
Divers objets sont présentés :
Poteries gauloises
Maquette d’un dolmen du Mas des Gavots à Orgon (IIIème millénaire av. J.C.) qui était une tombe collective.
Stèle anthropomorphique.
Je me suis attardée un bon moment, retrouvant des souvenirs anciens d’un stage de la fac à Barrêmes. Les propriétaires du gîte nous attendent vers 16 h à Marseille. Nous serons en retard et faisons confiance au GPS pour arriver au plus vite. Evidemment par l’autoroute que nous trouvons à Salon-de-Provence. Il fait soleil au- dessus de l’ Etang de Berre.