Dom Juan de Molière – David Bobée à la Maison des Art de Créteil

THEATRE

Aux temps du déboulonnage de statues, de héros, de la réécriture d’oeuvres presque-classiques, certains doutent qu’on puisse encore jouer Molière (interview de Roselyne Bachelot, aujourd’hui).

David Bobée signe une mise en scène contemporaine de Dom Juan. Dans une Note d’intention distribuée avec le programme à l’entrée du spectacle il écrit:

« En relisant Dom Juan, j’ai réalisé que chaque scène qui compose cette pièce représente quelque chose contre lequel je lutte depuis toujours. Dom Juan est tour à tour classiste, sexiste, glottophobe, dominant[…]Dès lors, j’ai très envie de monter ce classique de Molière de mettre mes propres principes de vie à l’épreuve de ce texte sublime et […]ainsi continuer mon travail de revisitation des grandes figures littéraires, historiques ou mythologiques…. »

 

Le Festin de pierre  est donc monté dans un décor de statues antiques à terre, déboulonnées, décapitées, à moitié émasculées. la statue du Commandeur est tellement insignifiante qu’on l’oublie. 

Diversité des acteurs, deux africains, deux asiatiques, Parité hommes/femmes : il remplace Dom Luis le père de Dom Juan par sa mère, le spectre est une danseuse le patois de Pierrot est remplacé par du chinois… Bobée coche toutes les cases du politiquement correct. 

L’essentiel est ailleurs : il campe un Dom Juan voyou et dragueur. Dans mon imaginaire, Dom Juan, aristocrate libertin, était incarné par Michel Piccoli, élégance et dentelles, classieux toisant le ciel, invoquant la raison et l’arithmétique…Le Dom Juan de Bobée (Radouan Leflahi) a une dégaine de petit voyou avec des chaines à ses pantalons taille basse. Il a les mains baladeuses et de fort mauvaises manières. Il ne cherche que sa satisfaction personnelle et ses blasphèmes sont bien superficiels et peu crédibles.

En revanche, Sganarelle (Shade Hardy Garvey Moungondo) a une très belle prestance, et une belle voix. Il est vraiment désolé d’être au service d’un tel maître.

Séquence Metoo avec Dona Elvire sur fond rouge, on croirait presque Clara Luciani et sa Grenade. C’est Rock mais un peu étrange. Elvire est si peu incarnée. C’est quand même très beau.

Beaucoup d’effets spéciaux, presque trop. Ils nous font oublier le déchaînement final et la colère du ciel que j’attendais. Peut-être est-ce voulu? Au XXIème siècle on n’a plus rien à attendre du Ciel.

Décapant, un peu trop?

Bananeraie et jardins

GUADELOUPE

La Plantation Grand Café ne cultive pas de café mais des bananes. Visite guidée tous les jours sauf le week end à 10h30. Elle se trouve au nord de Capesterre-Belle Eau. La propriété est une belle maison coloniale du XIX ème siècle.

On y est très bien accueilli avec un café et un jus de banane offert avant la visite. La dame confectionne le jus de banane sous nos yeux, c’est plutôt un smoothie mousseux et tout frais. A la billetterie, en guide de ticket on donne une banane.

Au début de la visite des champs sur une remorque tirée par un tracteur, le propriétaire nous explique l’exploitation de la bananeraie.

La mûrisserie : les bananes sont cueillies vertes et expédiées vertes vers l’Europe. Elles doivent subir un traitement de mûrissage 25 jours à froid, ou 3 jours à 20°. Sur place le gazage (éthylène) est remplacé par la présence de quelques pommes.

En passant, il vante les bananes vertes qui peuvent être cuisinées en gratin ou en purée. Elles sont pauvres en glucose (indice glycémique 42) et peuvent servir de pansement gastrique.

Nous passons ensuite dans le hangar d’emballage où les régimes passent sur des rouleaux où on les coupe par 6 et on les lave. Un carton contient 20 kg et son prix est de 12€. Un traitement fongicide empêchera le développement des moisissures. L’emballage plastique transparent laisse passer l’éthylène pour le mûrissage. Les cartons seront conditionnés en palettes de 54 cartons qui voyagerons dans le container à la température de 13°C. Un bateau par semaine . Avec l’ouverture du Marché européen le nombre de planteurs est passé de 1200 à 600. Les producteurs ne peuvent subsister qu’avec les subventions 70% des frais étant des frais de main d’œuvre. Ils ont dû se regrouper au sein du groupement POMONA .

Pour rester sur le marché, les bananes guadeloupéennes doivent miser sur la qualité et le développement durable. Les bananes de Capesterre-Belle Eau sont encadrées par INRA Montpellier. Les plants de bananes arrivent de Montpellier en éprouvettes. l’INRA analyse les sols. La subvention de 30% est conditionnée au respect du cahier des charges de l’INRA/

L’utilisation de la Chlordécone  contre le charançon qui s’attaquait aux rhizomes et aux racines du bananier, a cessé il y a maintenant 43 ans. Depuis, il n’utilise plus d’herbicides et fait un débroussaillage mécanique. Cependant avant de passer à la culture bio, le cultivateur recommande de faire une « fouille de sol » de 2.50m pour étudier la structure du sol.

Le tracteur fait un arrêt au niveau de la piste d’avion qui ne sert plus pour les traitements des bananes, depuis 2014 les avions ont été vendus à Saint Domingue mais la piste est toujours entretenue pour des atterrissages de secours en cas de catastrophe (cyclone)

Le cycle des bananiers dépend de l’altitude, au niveau de la mer il est de six mois, de 14 à 600 m. Au 6ème mois le tronc est adulte et la fleur éclos , 15 jours plus tard toutes les grappes sont sorties et la fleur se relève. Un cueilleur passe pour sectionner les 4 dernières grappes. On emballe le régime dans une Polygaine anti-UV. Le lien de couleur change chaque semaine et permet de repérer els régime. Une station météo analyse la quantité de chaleur et permet de calculer exactement la date de la récolte deux mois et demi environ après la floraison .

Nous pique-niquons à la Plage de Bananier au sud de Capesterre-Belle Eau. La petite route est invisible quand on circule en direction de Basse-Terre. Nous l’avons bien sûr ratée et avons fait demi-tour . Avec l’aide du facteur, nous avons enfin trouvé la petite route en bas de la pente. La petite plage est jolie, de sable noir, avec plusieurs rangées de vagues blanches enchâssée entre deux falaises, dans un écrin vert de cocotiers. Le restaurant : Le Rivage a une belle terrasse face à la mer.  Nous avons acheté des feuilletés au thon et à la morue.

Nous sommes repassées devant le temple Hindouiste de Changy

La route de Valombreuse se trouve au niveau de Petit Bourg et on parcourt 4 km sur la Route de la Grande Savane qui monte dans la colline. Le domaine de Valombreuse a été installé sur l’emplacement de pépinières détruites par l’ouragan Hugo en 1989. Madame Chaulet a dessiné un véritable parc floral, jardin botanique, zoo avec des aras, des ibis rouges et des perroquets. Je n’aime pas voir les oiseaux dans des cages mais ici, ce sont les visiteurs qui entrent dans les volières et les oiseaux dans des jardins fleuris.

 

Comme ce n’est pas ma première visite de jardins en Guadeloupe et que je reconnais les végétaux les plus spectaculaires, héliconias, alpinias rouge, blancs ou roses, porcelaines roses et balisiers.  Les « plantes vertes » de nos maisons, tradescantias, bromelias et cordylines forment de grands massifs. Je me promène avec ravissement dans le jardin sans chercher plus que le plaisir des yeux : promenade de paresseuse !

 

La vieille ville de Funchal

CARNET DE MADERE 20022

Sé – la Cathédale de Funchal

Nous pensions déjeuner près du port dans la vieille ville où les restaurants ont installé leurs terrasses dans les ruelles. Mais comment garer la voiture? Les parkings sont saturés, les rues? piétonnières. Dominique s’arrête sur une place réservées aux « moradores »(riverains) en face d’un snack. Sur l’ardoise : «  Repas de poisson 6.5€ viande 5.9€ ». C’est un self, on me donne une barquette « à emporter » qu’on garnit de 4 beaux morceaux de cabillaud pané, 2 grosses pommes de terre vapeur, du chou et des cubes frits qui ont un peu le goût de chou-fleur : c’est du milho frito sorte de polenta de maïs mélangée à du chou, une spécialité de Madère. Nous retournons à FX Pena et déjeunons au soleil sur la terrasse moquettée de vert au-dessus d’une petite bananeraie.

14 heures –  je descends la Rua Pedro Jose de Ornelas bordée d’arbres magnifique, puis la Rua das Hortas pour arriver Rua do Bom Jesus, très animée avec de nombreux bars en terrasse, restaurants et boutiques.

Collège des Jésuites

L’Université de Madère est installée dans l’ancien collège des Jésuites qui a une très belle église dont les murs sont recouverts d’azulejos, les autels et chapelles dorés et le plafond peint en trompe-l’œil figurant des balustrades avec des personnages, balconades et  colonnades et même une fausse coupole. Evidemment il y encore une crèche avec de grands personnages.

Place de la mairie et marché de Noël

Une large place rectangulaire est bordée de bâtiments officiels aux murs blancs aux portes et fenêtres encadrés de pierre sombre. Le marché de Noël est très envahissant. Je rejoins la Cathédrale dont j’admire surtout le plafond de bois travaillé à la manière mudejar en cèdre doré. Le campanile en lave coiffée de tuiles vernissée, tranche sur le bâtiment blanc.

Chalet du marché de Noël : les poinsettias remplacent les sapins

L’avenue Arriaga, est également occupée par les chalets du marché de Noël : petits chalets rouges des artisans et des fleuristes. On peut acheter les spécialités de l’île :des confitures, le typique Bolo de Caco ( petit pain de Madère), du punch, des dentelles ou lainages tricotés à la main, on peut aussi acheter des semences ou des bulbes. Les rares sapins verts sont éclipsés par les poinsettias rouge et blancs. Une crèche géante en liège est une reconstitution d’un village entier avec moutons et bergers. Toute cette animation est sonorisé avec des chants de Noël ou des standards internationaux.

Le jardin municipal situé de l’autre côté de l’avenue offre un peu de calme sous ses arbres immenses.

Je rentre par le front de mer écrasé par deux énormes bateaux de croisières qui bouchent l’horizons  et par une circulation automobile intense et bruyante. Au-dessous de l’artère, une rue en contre-bas est bordée de bars, petits restaurants et même un pub irlandais.

Fortalezza Palacio Sao Lourenço

 

La Fortalezza Palacio Sao Lourenço – un ensemble de bâtiments blancs avec des tours, canons, pont, bâtie au XVI -le siècle – a belle allure. C’est une zone militaire, résidence du Gouverneur militaire de Madère. Le soldat qui monte la garde m’éconduit poliment et me recommande la visite du Musée Militaire (entrée avenue Zarco).

Flânant au hasard derrière la Cathédrale, je trouve la grande et belle Place de Colombo attirée par la musique d’un guitariste qui joue à la terrasse d’un café. J’apprécie cette musique tranquille. La place est presque vide. Une stèle de pierre très sobre imite les replis d’une draperie ; elle est dédiée aux brodeuses.

Musée du sucre : armoiries e la ville de Funchal

Le Musée archéologique : Museu a Cidade do Asucar , dans une maison ancienne raconte l’histoire de la production sucrière au XV et XVI ème siècle, connue comme « le cycle de l’Or Blanc ». la plupart des objets exposés proviennent de la maison du marchand flamand Janine Esmenaut  ou en portugais Jao Esmeraldo qui a été l’hôte de Christophe Colomb en 1478. Colomb a fait la connaissance de Filipa Perestrelo qu’il a épousée, Colomb avait une résidence à Porto Santo. Dans le port de Funchal on peut voir une réplique de la caravelle Santa Maria.

De cette visite tranquille je retiens que les armes de la ville portent 5 cônes de sucre, le blason encadrés d’une palme de canne à sucre et d’un sarment de vigne. Le vin de Madère a ensuite supplanté l’ »or blanc »

Cônes de sucre, moule, marteau pour casser le sucre

J’aurais aimé parcourir encore les petites rues de la vieille ville mais il est temps de remonter à FX Pena et de faire quelques courses. J’ai trouvé des goyaves, des petites bananes et des oranges locales et surtout les petites « tomates de Madère » qui ne sont pas des tomates mais des fruits rouges vernissés en forme de poires brillantes à l’écorce épaisse (immangeable) mais remplie de petits grains rappelant les fruits de la passion.

 

Coucher du soleil sur la petite terrasse verte au-dessus de la bananeraie. Le soleil se couche plus tard qu’à Créteil vers 18h15 et se lève plus tôt. Non seulement nous avons gagné en température mais aussi en luminosité !

 

 

 

 

Austerlitz – W.G. Sebald – Actes Sud

LES FEUILLES ALLEMANDES

Il ne me semble pas que nous connaissions les règles qui président au retour du passé, mais j’ai de plus en plus
l’impression que le temps n’existe absolument pas, qu’au contraire il n’y a que des espaces imbriqués les uns dans les autres selon les lois d’une stéréométrie supérieure, que les vivants et les morts au gré de leur humeur peuvent passer de l’un à l’autre, et plus j’y réfléchis, plus il me semble que nous qui sommes encore en vie, nous sommes aux yeux des morts des êtres irréels,

Comment chroniquer ce beau roman sans divulgâcher? Et pourtant ce n’est ni un policier, ni un thriller. Au contraire, c’est un livre qui flâne entre gares et bibliothèques, aux promenades rêveuses dans des manoirs abandonnés et parfois fantastiques entre coupoles byzantines, escaliers et lianes, portes ouvertes vers le passé qui ressurgit par surprise. Ecriture vagabonde qui emmène le lecteur à Londres, Anvers, Prague et Paris, qui traverse cinq décennies. Vous le suivrez aussi à  Marienbad  et à Theresienstadt, de bien triste mémoire…  Ecriture circulaire – l’expression est de D Mendelsohn qui m’a fait connaître Sebald. 

Ce n’est qu’au mitant du livre que j’ai compris ce titre d’Austerlitz, pour moi une gare ou une victoire napoléonienne, mais pour un enfant Gallois?

Szafran

A vous de vous perdre dans les méandres des déambulations, de découvrir les belles photographies, cela en vaut la peine.

D’autres blogs en parlent aussi Nathalie chez mark et marcel

 

Arrivée à Guernesey : notre hôtel Fleur de Jardin

CARNET DE GUERNESEY

Saint Pierre-Port au coucher du soleil

18h30, nous voici enfin sorties du ferry,  dernière voiture de la queue. Le coucher du soleil colore le ciel en orangé. Des clochers, des tourelles se détachent au-dessus des toits en contre-jour : vision irréelle presque les mille-et-unes nuits. Je ne songe qu’à prendre la photo pour immortaliser cette splendeur. Pas facile avec une rangée de camions au premier plan.

Pas de mesures-barrières ! Jackie nous fait la bise comme au temps d’avant-Covid. Nous suivons sa voiture dans les rues en pente de Saint-Pierre-Port. Architecture britannique, fenêtres à petits carreaux, bow-windows, nous sommes bien dépaysées. Le drapeau qui flotte n’est pas l’Union Jack mais la croix rouge de Saint Georges surmontée d’une croix dorée et pattée de Guillaume le Conquérant qui a été ajoutée récemment (1985). Guernesey, sous l’autorité de la Couronne Britannique ne fait partie ni du Royaume Uni, ni du Commonwealth, c’est un baillage qui a un statu particulier et qui est très fier de cette particularité. Les Iles Anglo-Normandes sont le reliquat de l’ancien Royaume de Normandie après que Philippe Auguste ait rattaché la Normandie au royaume de France en 1204. Boites aux lettres et cabines téléphoniques (il en reste en fonction) ne sont pas rouges comme en Angleterre.

J’essaie de retenir le nom des routes pour retrouver notre chemin quand nous serons livrées à nous-même. Tous les noms sont en Français, nous suivons la Route de la Roquette, arrivons dans la rue des Grandes Moulins, passons devant Courtil Jardin. La petite route qui va à la plage est une « Ruette » où piétons, cyclistes et cavaliers sont prioritaires, les autos ne doivent pas dépasser 15mpH(20 km/h)

La nuit tombe quand nous arrivons dans la campagne. Au Vazon, les gerbes des vagues spectaculaires jaillissent, dépassent le parapet et s’écrasent sur le pare-brise de la voiture. Sous les dernières lueurs du couchant la météo capricieuse nous a réservé une arrivée somptueuse.

Notre hôtel Fleur du Jardin

Fleur du Jardin

C’est une ancienne ferme. L’accueil est très aimable mais on nous a réservé une suite au 2ème étage. Rude montée pour Dominique par un escalier très étroit en colimaçon. Nos efforts sont récompensés : le cadre est particulièrement soigné. Deux pièces sous une soupente boisée de lambris cérusés qui contraste avec les vieilles pierres du mur. Un salon très cosy avec un canapé profond et des fauteuils club en cuir. Une bouilloire et une théière nous permettent d’offrir à Jackie « a cup of tea » et de bavarder confortablement.

 

La chambre est sobre : lit immense, jolies tables de chevet. Des persiennes intérieures à lamelles orientables ferment les fenêtres qui se font face et d’où on peut deviner la mer. J’avais oublié que les prises électriques anglaises étaient munies d’un petit interrupteur discret. La batterie de mon téléphone est descendue à 20% et ne se recharge pas. Nous avions connu le même problème autrefois à Chypre. Heureusement nous avons prévu les adaptateurs pour les grosses prises. Au bout de quelques temps je corrige le problème

Sulciana, la route du Sud-ouest de la Sardaigne jusqu’à Baia delle Ginestre

CARNET SARDE

Dernier bain à Cala lunga

Après un dernier bain à Cala Lunga eau tranquille malgré le vent, nous quittons Sant’Antioco pour la dernière étape l’Ecovillage Baia delle Ginestre.  Court voyage d’une quarantaine de kilomètre en suivant le chemin des écoliers : SS 126 puis SS 195 (Sulciana) et enfin des petites routes qui nous conduisent à Porto Pino.

Porto Pino

Porto Pino

Porto Pino est une station balnéaire chic et pittoresque au bout d’un petit cap. La route passe entre deux étangs enchâssés dans les vignes cultivées à flanc de collines couvertes en leur sommet par des forêts. Calme des étangs, pas de flamants roses, à la place des aigrettes et des goélands. Une piste en bord d’étang conduit au Parking des Dunes. On voit s’approcher une grande dune blanche éblouissante qui sépare l’étang de la plage. Les voitures se pressent au parking (6€/journée pour els voitures,4€/ motos, 10€ pour les camping-cars. Raisonnable pour la journée mais cher pour ne rester que quelques minutes juste pour voir la dune de plus près. Les gens trainent leur matériel sur roulette pour passer la journée à la plage. Nous faisons un arrêt sur le bord de l’étang avant d’aller voir le village : un petit port sur un canal, des villas cachées à l’ombre des pins d’Alep qui ont donné le nom à Porto Pino. Une très belle plage dans les standards italiens lettini et parasols assortis, cordons pour barrer le passage aux promeneurs, bar et restaurants de plage dans de jolies cahutes, sable blanc qu’on ne foule pas, il y a des cheminements en caillebottis, l’eau a une couleur merveilleuse menthe glaciale, des petites vagues mais pas trop agitée. Selon le guide Vert, à l’arrière de la zone militaire une troisième plage serait ouverte en juillet et Aout, fermée aujourd’hui.

Un joli bois de pin parcouru par des pistes sableuses occupe le cap. Des maisons, des restaurants sont construits dans la verdure.

Porto di Teulada

Retour sur la Sulciana (SS 195) pour 11 km le long de la zone militaire, ratons la route pour Sant’Isodoro, puis SP 71 pour Porto di Teulada à côté du petit port de Porto Tramazzu.

Pique-nique sous la belle tour ronde Torre del Budello (construite en 1601 – désarmée en 1843, d’une hauteur de 11.80 m) Sous la domination piémontaise elle a servi contre la contrebande. La tour est construite sur un chaos granitique. Après tout le volcanisme que nous avons vu dans le sud-ouest de la Sardaigne, les gros blocs de granite dépaysent.

Torre del Budello

Le long de la SP 71 qui fait une corniche les schistes affleurent, tantôt argentés, tantôt verts ou gris. Aux alentours de Baia delle Ginestre, les schistes argentés brillent sur la mer bleu foncé.

L’écovillage Baia delle Ginestre est un gros village de vacances occupant le versant d’une colline au-dessus d’une petite plage. Les bungalows s’étagent le long de chemins très pentus, certains ont des terrasses à l’étage, d’autres de plain-pied, comme le nôtre, tous ont une belle vue sur la mer toute proche. Une grande piscine à mi-pente est bordée par un bâtiment où peuvent se dérouler des activités diverses, en-dessous s’étagent des terrains de jeux pour petits et grands. La réception se trouve près du restaurant dans un grand bâtiment qui abrite aussi des chambres d’hôtel.

Baia delle Ginestre : notre bungalow

Evidemment, les voitures ne circulent pas le long des chemins en pente, trop étroits. Les parkings sont en haut, juste en-dessous de la route. Nous comprenons immédiatement que Dominique ne pourra pas quitter seule le bungalow, la montée est trop raide et trop longue. La dame de la réception, et tout le personnel, sont très dévoués, ils nous conduisent avec la voiturette de golf électrique et proposent de revenir la chercher quand elle voudra bouger. Prisonnière, certes, mais dans un très joli endroit fleuri avec vue sur mer avec tout le confort : télévision, climatisation, grande salle à vivre, grande terrasse….

Je descends à la plage.  Puis vais nager à la piscine assez  grande pour faire des longueurs