Marseille : Vieux Port – Corniche – N.D. de la Garde

CARNET PROVENCAL

Corniche

Midi, soleil sur le Vieux Port. Une belle animation. Vieux marseillais en goguette (ave l’assent) touristes débarqués d’une croisière, en famille ou en couple attendant le petit train touristique bleu et blanc. Les terrasses de restaurants se remplissent. Des immeubles de pierre tous identiques reconstruits après les destructions de la guerre (il y a du Pouillon, dans l’utilisation du calcaire, ressemblance avec Meudon-la-Forêt mais je n’ai pas compris qui était en définitive l’architecte). Au bout du vieux Port, les bateaux pour le Château d’If et l’Ombrière (bof bof), je trouve un beau marché aux fleurs avec beaucoup de mimosa (c’est la saison), des foodtrucks ; des étals de produits régionaux. Chez les Arméniens libanais j’achète du taboulé, du houmous, des feuilletés aux épinards.

Pour le pique-nique, direction la mer et la Corniche ! J’indique au GPS Plage des Catalans. Le stationnement n’est pas évident. Nous trouvons la place idéale près de l’anse de la Fausse Monnaie avec vue sur les îles du Frioul et le Château d’If. Le Mistral a chassé le mauvais temps mais la mer est très formée. La lumière est très belle.

Le château d’If vu de la corniche

La Corniche est très bien aménagée : la piste cyclable est bien séparée des voitures et des cheminements-piétons. Les joggers courent sur le trottoir, une rangée de bancs font face à la mer et de l’autre côté le cheminement est assez large pour la promenade même avec poussettes et landaus.

J’arrive à la Plage du Prophèterésonne la voix de Gianmaria Testa disparu en 2016, mais que j’écoute dans ma playlist. Je n’avais pas remarqué que le texte était de Jean-Claude Izzo dont j’emporte la trilogie de Fabio Montale dans ma liseuse.

De belles villas et leurs jardins sont dans la colline.

Le long banc aux formes douces, arrondies qui borde la promenade est égayé  par des mosaïques de couleurs vives qui racontent des histoires de Marseille : une classe de CM2 se présente , les prénoms inscrits sur les feuilles d’un arbre, une autre avec des petits poissons. Des monuments. J’en oublierais de regarder la mer. Un paquet d’embruns qui gicle à ma figure me la rappelle.

Un bel hôtel est construit en contrebas, 250€ la chambre,30€ le petit déjeuner, pas mon budget !

Au Club de Voile, des palissades me séparent de l’eau. Des nuages ont assombri le ciel, il fait froid. Demi-tour !

 

Nous montons à N.D. de la Garde. Nous n’y sommes pas seules. Il faut patienter pour trouver une place de parking. La vue sur Marseille est splendide. Pas question de visiter l’intérieur de la basilique pour cause de messe. Normal c’est dimanche ! Roulements de tambours, les percussions sont très présentes. Drapeaux multicolores, tables sur des tréteaux. Une foule armée de gants, pinces et sacs-poubelles jaunes nettoient la colline. Bonne initiative les sacs sont bien pleins.

Le GPS nous ramène au gîte par des voies rapides et autoponts jusqu’à Château-Gombert. Après Casino nous connaissons le chemin !

 

Antiquités Orientales au Louvre – Mésopotamie

palais de Khorsabad

Les voyages en Mésopotamie semblent bien compromis, Irak et Syrie peu recommandés pour le tourisme. Le Département d’Antiquités Orientales offre une belle alternative et en plus un voyage dans le temps.

Hommes barbus de Tello

le site archéologique de Tello fut l’objet de fouilles dès 1877 par les archéologues français, identifié à la ville de Girsu, et à Sumer – époque Uruk 3500Av JC a livré de nombreux objets, statuettes représentant des hommes et des animaux ainsi que des sceaux cylindriques d’une grande délicatesse.

 

C’est à Sumer à l’époque d’Uruk que se développe l’écriture cunéiforme. Une vitrine présente la naissance de l’écriture. Les cartels montrent que des idéogrammes peuvent être reconnus: des têtes avec des barbes attirent l’attention sur la bouche et signalent la parole, un œuf la naissance…Des tablettes d’argile renferment des textes mais on écrivait également sur des roches, des galets, des stèles de pierre, des cônes…

sumériens sur une stèle

les sumériens sont bien reconnaissables avec leurs grands yeux, leurs sourcils à la Frida Kalho et leurs jupes de mèches de laine (kaunakes)que j’avais prise pour des plumes.

La salle suivante présente des objets provenant de Mari (2900-2300 av.JC)  cité construite dans une boucle de l’Euphrate dans la Syrie actuelle. Cité circulaire. le Temple d’Ishtar recelait des statues en lapis lazuli, et une mosaïque de coquille nacrée. mari était également un  centre pour le commerce en provenance d’Afghanistan, d’Inde

incrustations de nacre

Trois civilisations se succèdent Akkad (2340-2200 av.JC)Lagash (2150 -2100) et Ur. Dans la salle suivante je découvre des personnages : Naram-sin, le roi d’Akkad avec une merveilleuse stèle de victoire, des représentation du roi Manishturu et sa stèle en forme de pyramide couverte de signes cunéiformes.

Gudéa prince de Lagash

Gudéa prince de Lagash, un prince bâtisseur est représenté assis, debout faisant des libations. Des sceaux racontent toute une mythologie et des légendes le « drame du Nouvel An » avec un dieu-soleil, un dieu-serpent….

Babylone (1894-1589)

Hammurabi(1792-1750) sur sa stèle noire où est gravé le code, rencontre le dieu-soleil Shamash. Il entre en conflit avec le roi de Mari

Les conservateurs nous invitent à suivre Zimri-Lim, le dernier roi de Mari (1775-1761) dans un voyage partant de Mari jusqu’à Ugarit sur la côte méditerranéenne en longeant l’Euphrate et le Khabur. A Ugarit, il rencontre des marchand chypriotes et des Crétois. En 1762, il tombe sous les coups d’Hammurabi, roi de Babylone. D’impressionnantes fresques murales retrouvées dans le palais de Mari donnent une idée de la vie alors. 

Mon voyage en Mésopotamie se termine avec les Assyriens du palais de Khorsabad (717-706 av. JC) et ses bas reliefs géants. 

Pour me changer, je monte à l’étage supérieur où sont suspendues de magnifiques tapisseries du XVIème siècle Les Tapisseries de Scipion l’Africain me rappellent que j’ai oublié de visiter le temple de Tanit de Carthage je redescends pour découvrir une salle consacrée à Bahrein bien étonnante. Je n’en ai pas fini avec les surprises au Louvre! 

De retour à la maison, je sors des étagères le très gros bouquin de   Mazenod L’Art Antique du Proche-Orient ou je retrouve sumériens et assyriens…

Noirmoutier-en-l’île – promenade patrimoniale jusqu’au Bois de la Chaize – Le Vieil et l’Herbaudière

NOIRMOUTIER

l’Estaque du bois de la Chaise

Circuit jaune Sur les traces des Jacobsen – un parcours patrimonial 7.2 km 2h

Les Jacobsen

Cornil-Guislain Jacobsen originaire de Dunkerque, a fait fortune dans le commerce maritime. Le prince de Condé, seigneur de l’île voulait construire une Place d’Armes, Jacobsen y bâtit son hôtel particulier. Son fils Jean-Corneille fit exécuter en 1810 la jetée Jacobsen enfermant une vaste zone de dessèchement : le Petit et le Grand Müllembourg. La jetée Jacobsen relie le Fort Larron, un îlot à l’avant-port portant un ouvrage du XIVème siècle.

C’est aussi Jacobsen qui a reconstitué la Bois de la Chaize endommagé pendant la Révolution et les Guerres Vendéennes.(deuxième bataille de Noirmoutier, victoire de Charrette massacres 1794, les Républicains reviennent à Noirmoutier et se déchaînent)  12 octobre 1793.

Les chênes verts étaient là depuis 8000 ans, on a planté des pins.

C’est encore à la famille Jacobsen qu’on doit l’essor de la station balnéaire en vendant une partie du Bois de la Chaize dont ils étaient propriétaires. Augustin Jacobsen fit tracer des allées et réglementer le lotissement. On édifia de grosses villas presque des manoirs. La Société des Bains de Mer fut créée en 1859. Les estivants venaient en bateau de Pornic. L’estacade construite en 1885 pour développer les liaisons en bateau avec Pornic.

La promenade :

Noirmoutier en l’île : l’étier du Moulin et la jetée Jacobsen

Départ sur le Port. Marée basse, les voiliers reposent sur la vase de l’étier bordé par  de grosses bâtisses : les Salorges, en pierre et en bois, destinées à stocker le sel et les chantiers navals bien actifs. Passant sur l’autre rive, j’arrive au marché. Les commerçants de bouche sont à l’abri d’une belle halle, sur la place on vend surtout des vêtements. Attention, à Noirmoutier pas de friperie, du chic ! Bijoux et minéraux, de la belle fantaisie. Les prix sont plus abordables que dans les jolies boutiques de la Grande Rue. La robe de plage est autour de 25€ au marché, 39€ l’équivalent en magasin.

Le château est fermé le mardi, l’église Saint Philibert est cachée sous un échafaudage. La Maison Jacobsen est ouverte (fermeture le vendredi) sur la Place d’Armes.

La jetée Jacobsen est très fréquentée, cyclistes et piéton s’y pressent. Du côté Mollembourg, les oiseaux sont nombreux, je reconnais les avocettes, les mouettes et un couple de canards. Après la Pointe de Fort Larron, l’itinéraire balisé jaune suit la piste cyclables le long des campings assez loin de la plage. Je préfère descendre sur le sable mouillé de la très belle Plage des Sableaux. Les campings sont très discrets : en front de mer on a planté de grande tentes canadiennes, couleur sable, sur des parquets elles se fondent dans le paysage. Pas de caravanes et de voitures brillantes, elles sont sans doute parquées à l’arrière, encore moins de camping-cars gros comme des camions. Même les bornes électriques sont invisibles.

les cabines de la plage des Dames et le Bois de la Chaize

A proximité de la Pointe Saint Pierre, les cabines de bain blanches en bois se blottissent en formant un arc de cercle qui épouse la Plage des Dames. J’escalade (à grand mal) les rochers qui terminent la Pointe Saint Pierre et découvre l’estacade.

Un sentier tapissé d’écorce entre dans le Bois de la Chaize où sont cachées d’immenses villas, briques et pignons pointus dans de véritables parcs arborés. Je retrouve Dominique Place Clémenceau à proximité de l’hôtel qui fait face à l’estacade.

Trop tôt et beaucoup trop de monde pour un pique-nique d’autant plus que Dominique a trouvé des pinces de crabe.

Le Vieil et la plage de la Madeleine

le Vieil

Nous tentons notre chance au Vieil. Pour y arriver, nous traversons une étendue cultivée principalement de pommes de terre notée « plaine agricole » sur notre carte. Tranquillité dans cette zone où la densité de construction est moindre. Nous suivons les indications : Plage de la Madeleine.

Des impasses entre de très jolies maisons fleuries mènent à la plage ou plutôt à de petites plages séparées par des rochers. Je tente une baignade et sors assez vite chassée par les méduses. Un thuya énorme, sculptural pousse au sommet d’un rocher qui domine la plage. Nous dégustons avec une lenteur étudiée les crevettes grises et les pinces de tourteaux. Dans l’eau, deux femmes et un homme rejoignent à la nage les bateaux amarrés près du rivage. Cela m’encourage à retourner à l’eau.

L’Herbaudière

l’Herbaudière, port de pêche

L’Herbaudière est le port de pêche et la marina de Noirmoutier. On y pêchait la sardine et quatre conserveries étaient actives au XXème siècle ; la dernière a fermé en 1965. L’activité de pêche s’est maintenue avec le crabe et l’araignée. Belle promenade dans le port.

C’est aussi un petit village sans prétention qu’on atteint après avoir traversé la zone agricole où tracteurs et engins sont au travail dans les champs de pommes de terre.

La Pointe de l’Herbaudière  est occupée par un camping , plutôt caravaning, sans aucun charme. En revanche le sentier côtier dominant la côte rocheuse est pittoresque. Cela change des longues plages de sable.

15 h, retour au gîte et de là je vais à pied à la Cale des Perles. Je retrouve ma bouée jaune qui donne « un sens » à mes exploits nautiques.

 

Tour de Camaret

CROZON

L’Office de Tourisme vend des Rando-fiches 1 € plus pratiques que la carte IGN à déplier.

Le tour de Camaret commence au port non loin de la Tour Vauban . Très rapidement le sentier s’engage dans la lande. Avant la pointe du Grand Gouin se dresse un fortin type 1846 daté 1859 qui a été restauré récemment. Des panneaux racontent la construction et la vie des militaires dans le fortin. Ils sont bien faits et précis.

La végétation est rase mais très fleurie. Hier, je n’avais remarqué que la bruyère en fleur, aujourd’hui, je suis conquise par la floraison des Géranium sanguins(détermination PlantNet)roses presque violets accompagnés par les pompons duveteux de Lagurus ovatus (Chaton), les fleurs bleues  peut être Jasione maritima . Il y a une floraison jaune spectaculaire de crucifères probablement de la moutarde.

Géraniums et Chatons

Sur un rocher dominant la mer un homme joue la vigie brandissant un grand drapeau ukrainien.

L’arrivée sur la Pointe de Toulinguet est spectaculaire. Dans la mer des rochers sont percés d’arches, de grottes et le sémaphore au sommet de la pointe, tout blanc brille au soleil. Le sentier descend jusqu’à la route puis escalade une pente raide. Un mur d’enceinte et un grand portail interdisent l’accès : terrain militaire. La vocation de défense de Brest a conduit à fortifier le littoral de la presqu’île à toutes les époques, de Vauban jusqu’au Mur de l’Atlantique.

Pointe de toulinguet

Je descends à la très belle plage de Pen Hat découverte à marée basse. Le sable a une jolie couleur et l’eau est cristalline. Elle forme un rectangle encadré de hautes falaises. Il faut donc remonter par un parcours rocheux escarpé.

A mi-chemin entre la Pointe de Toulinguet et la Pointe de PenHir les drapeaux français, britannique, américain, ukrainien se voient de loin pour annoncer le Mémorial : musée de la Bataille de l’Atlantique installé dans de grands blockhaus. A l’entrée une rangée d’ancres marines accueillent le visiteur. Dominique m’y attend dans le parking. La visite des bunkers ne nous dit rien, en revanche j’ai raté les alignements mégalithiques de Lagatjar et comme la balade à pied est longue Dominique m’y conduit en voiture. 87 menhirs alignés en deux rangées. Impressionnant et en même temps si énigmatique.

Pen Hir

Le sentier vers la Pointe de Penhir est encadré par deux fils de fer : opération de restauration de la végétation très dégradée par les passages, de nombreux sentiers sont fermés. Curieux phénomène : des taches orange s’étendent sur la lande, comme si elle avait été traitée au glyphosate. De bizarres filaments recouvrent les buissons. Peut-être ces filaments sont naturellement oranges ?

Une énorme croix de Lorraine est érigée au sommet de la Pointe : « Aux Bretons de la France Libre ».

Après avoir dépassé le monument je découvre des rochers spectaculaires : schistes gris argentés découpés en éventail. Les  îlots des Tas de Pois qui prolongent la Pointe.

Anse de Pen Hir

On descend sur la Plage de Veryarc’h : un parking se trouve à côté d’un restaurant. La grande plage de Veryarc’h est découverte à marée basse. Eau cristalline, sable très fin. En robe de plage j’entre dans l’eau et marche parallèlement au rivage. L’eau m’arrive à mi-cuisses puis monte encore jusqu’à ma taille. Si j’avais été en maillot j’aurais nagé. Je ne m’attendais pas à une telle température le 5 juin !

Il reste encore 5 km de sentier en balcon jusqu’à Kerloc’h. Après la baignade je n’ai plus très envie de chausser les chaussures de randonnée. On continue donc en voiture mais c’est beaucoup plus long puisqu’il faut repasser par Camaret pour trouver la D8.

La plage de Kerloc’h est plus grande que les précédentes et cette fois-ci je revêt mon maillot.

 

 

 

Dom Juan de Molière – David Bobée à la Maison des Art de Créteil

THEATRE

Aux temps du déboulonnage de statues, de héros, de la réécriture d’oeuvres presque-classiques, certains doutent qu’on puisse encore jouer Molière (interview de Roselyne Bachelot, aujourd’hui).

David Bobée signe une mise en scène contemporaine de Dom Juan. Dans une Note d’intention distribuée avec le programme à l’entrée du spectacle il écrit:

« En relisant Dom Juan, j’ai réalisé que chaque scène qui compose cette pièce représente quelque chose contre lequel je lutte depuis toujours. Dom Juan est tour à tour classiste, sexiste, glottophobe, dominant[…]Dès lors, j’ai très envie de monter ce classique de Molière de mettre mes propres principes de vie à l’épreuve de ce texte sublime et […]ainsi continuer mon travail de revisitation des grandes figures littéraires, historiques ou mythologiques…. »

 

Le Festin de pierre  est donc monté dans un décor de statues antiques à terre, déboulonnées, décapitées, à moitié émasculées. la statue du Commandeur est tellement insignifiante qu’on l’oublie. 

Diversité des acteurs, deux africains, deux asiatiques, Parité hommes/femmes : il remplace Dom Luis le père de Dom Juan par sa mère, le spectre est une danseuse le patois de Pierrot est remplacé par du chinois… Bobée coche toutes les cases du politiquement correct. 

L’essentiel est ailleurs : il campe un Dom Juan voyou et dragueur. Dans mon imaginaire, Dom Juan, aristocrate libertin, était incarné par Michel Piccoli, élégance et dentelles, classieux toisant le ciel, invoquant la raison et l’arithmétique…Le Dom Juan de Bobée (Radouan Leflahi) a une dégaine de petit voyou avec des chaines à ses pantalons taille basse. Il a les mains baladeuses et de fort mauvaises manières. Il ne cherche que sa satisfaction personnelle et ses blasphèmes sont bien superficiels et peu crédibles.

En revanche, Sganarelle (Shade Hardy Garvey Moungondo) a une très belle prestance, et une belle voix. Il est vraiment désolé d’être au service d’un tel maître.

Séquence Metoo avec Dona Elvire sur fond rouge, on croirait presque Clara Luciani et sa Grenade. C’est Rock mais un peu étrange. Elvire est si peu incarnée. C’est quand même très beau.

Beaucoup d’effets spéciaux, presque trop. Ils nous font oublier le déchaînement final et la colère du ciel que j’attendais. Peut-être est-ce voulu? Au XXIème siècle on n’a plus rien à attendre du Ciel.

Décapant, un peu trop?

Bananeraie et jardins

GUADELOUPE

La Plantation Grand Café ne cultive pas de café mais des bananes. Visite guidée tous les jours sauf le week end à 10h30. Elle se trouve au nord de Capesterre-Belle Eau. La propriété est une belle maison coloniale du XIX ème siècle.

On y est très bien accueilli avec un café et un jus de banane offert avant la visite. La dame confectionne le jus de banane sous nos yeux, c’est plutôt un smoothie mousseux et tout frais. A la billetterie, en guide de ticket on donne une banane.

Au début de la visite des champs sur une remorque tirée par un tracteur, le propriétaire nous explique l’exploitation de la bananeraie.

La mûrisserie : les bananes sont cueillies vertes et expédiées vertes vers l’Europe. Elles doivent subir un traitement de mûrissage 25 jours à froid, ou 3 jours à 20°. Sur place le gazage (éthylène) est remplacé par la présence de quelques pommes.

En passant, il vante les bananes vertes qui peuvent être cuisinées en gratin ou en purée. Elles sont pauvres en glucose (indice glycémique 42) et peuvent servir de pansement gastrique.

Nous passons ensuite dans le hangar d’emballage où les régimes passent sur des rouleaux où on les coupe par 6 et on les lave. Un carton contient 20 kg et son prix est de 12€. Un traitement fongicide empêchera le développement des moisissures. L’emballage plastique transparent laisse passer l’éthylène pour le mûrissage. Les cartons seront conditionnés en palettes de 54 cartons qui voyagerons dans le container à la température de 13°C. Un bateau par semaine . Avec l’ouverture du Marché européen le nombre de planteurs est passé de 1200 à 600. Les producteurs ne peuvent subsister qu’avec les subventions 70% des frais étant des frais de main d’œuvre. Ils ont dû se regrouper au sein du groupement POMONA .

Pour rester sur le marché, les bananes guadeloupéennes doivent miser sur la qualité et le développement durable. Les bananes de Capesterre-Belle Eau sont encadrées par INRA Montpellier. Les plants de bananes arrivent de Montpellier en éprouvettes. l’INRA analyse les sols. La subvention de 30% est conditionnée au respect du cahier des charges de l’INRA/

L’utilisation de la Chlordécone  contre le charançon qui s’attaquait aux rhizomes et aux racines du bananier, a cessé il y a maintenant 43 ans. Depuis, il n’utilise plus d’herbicides et fait un débroussaillage mécanique. Cependant avant de passer à la culture bio, le cultivateur recommande de faire une « fouille de sol » de 2.50m pour étudier la structure du sol.

Le tracteur fait un arrêt au niveau de la piste d’avion qui ne sert plus pour les traitements des bananes, depuis 2014 les avions ont été vendus à Saint Domingue mais la piste est toujours entretenue pour des atterrissages de secours en cas de catastrophe (cyclone)

Le cycle des bananiers dépend de l’altitude, au niveau de la mer il est de six mois, de 14 à 600 m. Au 6ème mois le tronc est adulte et la fleur éclos , 15 jours plus tard toutes les grappes sont sorties et la fleur se relève. Un cueilleur passe pour sectionner les 4 dernières grappes. On emballe le régime dans une Polygaine anti-UV. Le lien de couleur change chaque semaine et permet de repérer els régime. Une station météo analyse la quantité de chaleur et permet de calculer exactement la date de la récolte deux mois et demi environ après la floraison .

Nous pique-niquons à la Plage de Bananier au sud de Capesterre-Belle Eau. La petite route est invisible quand on circule en direction de Basse-Terre. Nous l’avons bien sûr ratée et avons fait demi-tour . Avec l’aide du facteur, nous avons enfin trouvé la petite route en bas de la pente. La petite plage est jolie, de sable noir, avec plusieurs rangées de vagues blanches enchâssée entre deux falaises, dans un écrin vert de cocotiers. Le restaurant : Le Rivage a une belle terrasse face à la mer.  Nous avons acheté des feuilletés au thon et à la morue.

Nous sommes repassées devant le temple Hindouiste de Changy

La route de Valombreuse se trouve au niveau de Petit Bourg et on parcourt 4 km sur la Route de la Grande Savane qui monte dans la colline. Le domaine de Valombreuse a été installé sur l’emplacement de pépinières détruites par l’ouragan Hugo en 1989. Madame Chaulet a dessiné un véritable parc floral, jardin botanique, zoo avec des aras, des ibis rouges et des perroquets. Je n’aime pas voir les oiseaux dans des cages mais ici, ce sont les visiteurs qui entrent dans les volières et les oiseaux dans des jardins fleuris.

 

Comme ce n’est pas ma première visite de jardins en Guadeloupe et que je reconnais les végétaux les plus spectaculaires, héliconias, alpinias rouge, blancs ou roses, porcelaines roses et balisiers.  Les « plantes vertes » de nos maisons, tradescantias, bromelias et cordylines forment de grands massifs. Je me promène avec ravissement dans le jardin sans chercher plus que le plaisir des yeux : promenade de paresseuse !