Une exposition fascinante dans le bestiaire fantastique du littoral, filmé sous l’eau avec cet équipement baroque ou au laboratoire en microphotographie.
puce
J’ai perdu la conscience du temps qui passe en regardant les films de Painlevé : La Pieuvre, Les Daphnies, Le Vampire, L’Oursin, Crevettes…filmés de loin, de près, de très très près, grossis 150.000 fois. Et j’ai découvert des animaux dont je n’avais jamais entendu parler : Aceras, (mollusque)Hyas et Sténorinques(crustacés), j’ai vu se déployer des Spirographes.
Certains films datent de 1929, d’autres sont beaucoup plus récents comme la Transition de phase des cristaux liquides, en couleur, presque de l’art abstrait (d’ailleurs pourquoi ai-je écrit presque)?
Des tirages Noir&Blanc d’une grande beauté, non dépourvus d’humour comme ces pinces de crustacés qui évoquent un profil (il y en a une autre où la pince de homard ressemble à De Gaulle).
J’ai pensé au temps jadis où la sortie du projecteur Super8 en classe déclenchait l’enthousiasme des élèves pas encore saturés d’Instagram et de documentaires animaliers pompeux. Loin des opéras filmés qui hantent les programmes télévision. Du cinéma slow, sobre, mais tellement bien filmé, du soin, de l’humour, de la précision, de l’observation, de la science quoi!
Après de très belles journées ensoleillées, la dépression attendue est arrivée à grand fracas : vent et averses, pendant la nuit. Dès 10 heures du matin, elle est déjà passée. Cette météo pessimiste ne nous a pas incitée à préparer la randonnée et le pique-nique mais plutôt à prévoir un déjeuner le déjeuner de crêpes que j’attends depuis le début des vacances.
J’ai pris mon bâton de marche en prévision des chemins mouillés et glissants et je trouve le GR à deux pas de notre gite de Saint Antoine le long de l’Aber Wrac’h vers l’intérieur. Je me méfie, dimanche dernier, je me suis perdue à Kerviré, une ferme un peu à l’écart de la côte, j’avais fait au moins 3 km de plus pour retrouver le sentier (grâce au GPS de Visorando) . Au lieu de suivre le chemin agricole dans les maïs, je trouve le GR qui s’engouffre dans les taillis, petite trouée que je n’avais pas remarquée, le chemin creux est aussi bien gadouilleux, je me félicite d’avoir mon bâton. j’arrive rapidement au chantier naval où une belle épave est répliquée à neuf. Un jeune homme explique qu’ils ont prélevé les 3 mâts pour les mettre sur le nouveau bateau. C’est un gros chantier : 30 charpentiers y travaillent parfois.
Encore une petite grimpette et j’arrive sur l’aber près du petit port à côté du Pont de Paluden où se trouve la petite Crêperie du Pontoù nous avons réservé une table. Dans une ancienne maison de pierre deux salles sont meublées traditionnellement : tissu à carreau rouge et blanc, vieux et lourds meubles sculptés en bois sombre, une belle cheminée de granite. nous commandons des galettes Mont d’Arrée(chèvre chaud et miel) et Océane (saumon) et deux crêpes paluden (pommes caramel au sel) pour dessert.
Le soleil brille, je reprends le GR à la Plage de Saint Cava où nous avions piqueniqué dimanche. Entre le Pont Paluden et Saint Cava, le GR suit la route, puis s’éloigne de l’Aber en prenant de la hauteur sur un bon chemin agricole à 50 m au dessus du niveau de l’eau. Chemin facile, tout droit dans les champs de maïs qui descend au niveau du lieu-dit Perros en suivant une petite route. Après, c’est un peu compliqué parce que la côte est construite et qu’on ne peut pas suivre le littoral, il faut contourner les maisons (ce n’est pas très bien balisé non plus).
Après la plage de Saint Cava, le sentier colle bien à la côte, impossible de se tromper, une plage est bordée de restaurants, la pointe en face des phares de l’île Vierge – vue spectaculaire . A un tronçon plus sauvage vers Reun, succède une pointe un peu plus construite avec de jolies maisons bretonnes fleuries. Enfin, je retrouve Dominique à Porz Gwenprès de viviers. Mais c e sont aux viviers de Paluden que nous achèterons les dernières moules des vacances!
Départ de Korejou et à la petiteîle de Penn Enez accessible en voiture jusqu’à la Maison de la mer qui abrite le SNSM, un club nautique et un club de plongée. Le reste de la petite île est encore sauvage et herbue. La petite maison du garde date de Vauban qui a fortifié la côte et le Fort Cézonsur une petite île de l’Aber Wrac’h. Le GR fait le tour de l’île.
Marin de pierrer de François Breton
Vers le large un marin de pierre regarde vers le large. Je reconnais le style de François Breton vu à l’Abbaye des Anges et la grande Vierge à l’Enfant de Lilia.Un peu plus loin on voit une femme de pierre qui se tient sur un rocher.
Un ensemble de sculpture forme un Calvaire accompagné par un poème de Xavier Grall. L’œuvre est inachevée, un peu disparate. Les bas-reliefs racontent la vie des marins et des pêcheurs, on y voit aussi des bateaux.
Le GR34 se confond avec la route jusqu’à Moguéran puis il suit une petite pointe rocheuse jusqu’à la plage de Zorn. je marche dans un chemin creux, les buissons forment des arceaux. S’il pleuvait je pourrais marcher au sec sous cette voûte. Mais aujourd’hui, le ciel est sans un nuage. je m’amuse à faire des photos à travers les frondes des fougères.
A travers les fougères
Après la Plage de Zorn, le GR grimpe dans la colline; fougères et prunelliers forment un chevelu végétal impénétrable. je découvre d’en haut la Plage du Vougo, inaccessible. Après cette belle grimpette et le détour puis la descente parmi des maisons qui n’étaient pas détectables sur la carte je parviens enfin à la longue plage de sable fin, de temps en temps barrée par des amas rocheux qu’il me faut escalader. Le GR est tracé dans la dune appelée la Sècherie.
Salle à manger de luxe
Dominique m’attend à la Pointe près d’un centre nautique. Elle a sorti les chaises de camping dans une luxueuse « salle à manger » : des blocs de granite qui nous abritent du vent et elle est tapissé d’un vert et doux gazon. Le poissonnier de l’Intermarché de Plouguerneau a cassé les pattes de tourteau. Soudain, le vent forci et les morceaux de chair de crabe péniblement extirpés des pinces risquent de s’envoler. le soleil s’est caché, de gros nuages gris obscurcissent le ciel. le froid tombe. Repli dans la voiture.
Nous avions prévu d’emprunter la digue qui relier Le Curnic à Nodeven et qui enferme une lagune, site ornithologique réputé. Avec le vent fort, l’observation des oiseaux est inconfortable et il n’y a que quelques canards impassibles.
Guisseny est un village très tranquille à l’heure de midi.
Nous contournons un petit aber : Port de Tresseny en voiture . Le soleil est revenu. Je reprends la promenade juste avant Neiz Vran contourne un petit cap puis parcours pieds nus la longue plage de Kerlouarne sur le sable fin et doux.
Menez Ham, au bord de la carte IGN 0416 est un lieu touristique avec un grand parking, des attractions et des restaurants. Mais il est tard et les nuages sont très menaçants. Nous rentrons donc (25000 pas au podomètre)
La promenade le long de l’Aber Benoit est une des plus belles de la région. Mais attention! Elle est plus longue qu’il n’y paraît. Félicitations à l’Office de Tourisme ou à la Mairie : le parcours est très bien entretenu. le début après le pont à Tréglonou est bien signalé. Les marches solides sont équipées de grillage antidérapant. Parfois on a installé une rambarde ou une corde. J’avais pris mon bâton de marche par peur des glissades. Aucun souci de ce côté là. Le bâton facilite les petites montées raides. C’est donc une randonnée facile en sous-bois de hêtres, châtaigniers, près de l’eau à marée haute. Le miroir de l’eau est calme. on voit de nombreux oiseaux. Le sentier colle aux renfoncements imprévus et aux petites pointes, l’évaluation de la distance en comptant un index pour 250 m sera complètement fausse.
des surprises : un manoir caché, une petite guérite de pierre, une plage…je marche parfois entre de très hautes fougères. Un ruisseau je jette dans l’aber, formant une profonde échancrure que je confonds avec celle du Garo de la vallée des Moulins. L’heure tourne, je ne pourrai pas faire le détour par les moulins qui me tentait.
moulin
Cette dernière partie de la balade s’éternise. Je monte des marche, le GR s’éloigne de l’eau, monte sur des petites routes, contourne des propriétés . les six kilomètres deviennent onze.
J’arrive enfin à Saint Pabu au quai deStellac’h. Je passe devant un chantier naval avec d’assez gros bateaux et de grands catamarans. plus loin, se trouve le petit port avec le club nautique où Dominique m’attend pour un pique-nique délicieux avec les rillettes de thon de la Cancalaise, du pâté au poivre vert et kouing aman.
Après midi : tour de la presqu’île Sainte Marguerite entre l’Aber Benoit et l’Aber Wrac’h. Dominique me lâche dans l‘anse de Brouesnou . Je découvre de très belles plages de sable découvertes par la marée basse, me déchausse et préfère marcher pieds nus que suivre le sentier. Approchant de la pointe , je devine le phare de l’île Vierge qui annonce l’Aber Wrac’h. La pointe est rocheuse, il y a de beaux thuyas. Le Fort Cezon(construit par Vauban)coiffe une petite île accessible par marée basse.
Fin de la soirée au Sémaphoreun trois mât passe sur l’eau bleu marine.
Nous avons terminé en musique ce beau dimanche, au Café du Port de l’Aber Wrac’h. Sur une petite scène installée au fond du jardin, trois musiciens : un rouquin à bouille rigolote, accordéon et clarinette, un guitariste guitare et bouzouki, et le chanteur en maître de cérémonie: petit chignon sur le haut du crâne, petit gilet serré et boucles d’oreilles.
Ils chantent de vieilles chansons maritimes du Boulonnais. Trouvées dans les carnets de chanson, écrites par des gens du peuples, marins, conscrits mais aussi des femmes, parfois en patois boulonnais.
Chansons inconnues de moi, surprenantes. Chansons d’un autre siècles, certaines ont plus de ans. Accompagnement inattendu: clarinette jazzy, bouzouki chamarré, pas du tout grec par ailleurs. mandoline miniature. Ces instrument sont de beuax objets .
Si les marins sont boulonnais ou originaires des villages entre Boulogne et Calais, les airs naviguent entre Antilles et Algérie.
En saison, les visites guidées se succèdent toutes les heures. Le dernier dimanche de septembre est la dernière occasion de visiter l’Abbaye. Je ne suis pas seule à la visite de 16 heures.
1507-1509 : des Franciscains s’installent après 60 ans sur l’île Vierge où les conditions de vie étaient très difficiles. Les derniers frères quittèrent l’Abbaye en 1791. Un particulier y tint une auberge et un hôtel jusqu’en 1936.
En 2002 commença la restauration. Plus qu’une visite historique, c’est celle d’un chantier de restauration encore en cours, passionnante!
Abbaye des anges : porte
On entre sous une arche au motif des choux frisés. le conférencier nous explique que l’église fut endommagée après que des aviateurs américains en 1917 en avaient démonté les poutres pour la construction d’une base aérienne à proximité. Les Compagnons du Devoir ont reconstruit la chapelle. La couverture est en ardoises de Sizun : la taille des ardoises est décroissante à mesure qu’on monte, ce qui facilite le travail des couvreurs et qui donne un aspect plus élégant.
Abbaye des anges : sablière sculptée motif marin
A l’intérieur la voûte est en carène de bateau renversée. Le sculpteur Bernard Duvillers, avec l’aide des jeunes du Père Jaouen qu’il a formé a sculpté des poutres de la chapelle : les sablières – poutres horizontales sont décorées de motifs marins du côté de la Mer et des animaux et végétaux terrestres du côté Terre. Les engoulants aux extrémités des poutres représentent des animaux fantastiques.
sablière motif terrestre
Dans les murs on remarque des trous circulaires, ce sont les cols de poteries: 122 pots acoustiques en céramique améliorent l’acoustique de la chapelle – 60 sont d’origine. En projet, des concerts auront lieu ici dès 2023.
Les vitraux sont aussi remarquables, œuvre du verrier d’art de Nantes Eric Boucher . Le verre thermoformé est constitué de trois couches ce qui leur confère du relief.
Abbaye des Anges : mur de séparation du chœur et pots acoustiques
Un mur de séparation (1792) isole le chœur de la nef, pour séparer les Récollets des laïcs.
La Bibliothèque des moinescontenait 1200 livres à la Révolution. Il reste une galerie ouverte marquant la limite entre le cloître occupé par le jardin des simples – Haute-Cour consacrée à la vie religieuse et la Basse-Cour où se trouvait le puits, les logements des frères converts, le pigeonnier, la buanderie et l’écurie où se déroulait la vie quotidienne.
Abbaye ds anges : fontaine
Deux petites sculptures ont été réalisées par Joseph Pinchon. A côté d’une petite source à l’extérieur des murs il y a également une statue :La Vierge et l’Enfant du sculpteur local François Breton dont nous allons voir d’autres sculptures dans la région.
Joseph Pinchon, (1871 – 1953) l’inventeur de Bécassine, illustrateur, a aménagé toute une aile pour en faire une résidence qu’on peut visiter et admirer les décors originaux.
26 septembre : dernière occasion pour visiter l’Eco-musé des Goémoniers et de l’algue, en octobre tout sera fermé!
Dès l’entrée, une présentation des algues selon la zonation
dans les grands fonds : les algues rouges fixent le calcaire. Le maerl forme des amas solides, il est utilisé en agriculture, dans le traitement des eaux et en chirurgie osseuse
les laminaires, algues brunes disparaissent en dessous de 25 m. Des échouages permettent la récolte. jusqu’au 20ème siècle les laminaires fournissaient l’unique source d’iode. On a aussi mis en évidence le relâchement de grandes quantité d’iode dans l’atmosphère en situation de stress (fort ensoleillement à marée basse)
sur l’estran : les ulves . leur développement est dépendant de la quantité d’azote. Le fucus vesiculus et ascophyllum sont capables de supporter des variations de température et de salinité. On les utilise pour faire des engrais.
Historique de l’exploitation du goémon
A l’origine le goémon servait à l’amendement des terres en particulier dans le Léon pour les cultures maraîchères.
Dans les îles il servait de combustible.
les exploitations industrielles : soude pour la fabrication du verre, iode, récemment , alginates.
25 tonnes de laminaires, séchées donnaient 5 tonnes de matière sèche, 1 tonne de soude et 15 kg d’iode.
tonne d’algues donne 30 à 40 kg d‘alginates utilisés comme épaississants alimentaires, dentifrices, gaviscon…
les carraghénanes entrent dans la composition des desserts lactés, des crèmes flans, mousse au chocolat…
Le travail des goémoniers était une activité de complément pour les petits agriculteurs. Il suffisait d’adapter les outils agricoles pour la récolte du goémon. Les agriculteurs pauvres l’utilisaient à la place du bois de chauffage, ils s’en servaient comme bourre pour les matelas, même de nourriture, on confectionnait des sortes de flans. Enfin pour la teinture des coiffes ou comme soin de beauté. C’était un travail pénible, toute la famille y travaillait et on connaissait peu de protection sociale. L’exposition montre ces conditions de travail, les outils et aussi les bateaux : les sloups
La recherche scientifique est développée dans la région. On mesure la biomassepour ne pas épuiser la ressource. Une vidéo passionnante montre les méthodes de mesure , sur place comptage dans des cadres, ou par des photographies aériennes et des mesures physiques.
Bien que le musée ne soit pas imposant de l’extérieur, il faut compter près de 2 heures pour lire tous les panneaux. Et encore! je n’ai pas vu les vidéos.
Nous avons tourné dans la campagne avant de trouver la flèche de bois indiquant le Lavoir en descendant la route de Landeda. Nous étions arrivées trop tôt et avions fait une halte au Port de l’Aber Wrac’h à l’Office de Tourisme.Les indications de nos hôtes ne correspondaient plus et le GPS s’entêtait à nous faire passer par un sens interdit.
Une belle maison de bois très contemporaine est construite en contrebas du jardin sec : graminées, arbustes et fleurettes des Pâquerettes des murailles et agapanthes dans des copeaux de bois. De grands baies vitrées laissent largement pénétrer le soleil sur trois orientations dans la grande salle meublée avec une grande table, six chaises de skaï orange, coin salon avec deux canapés et une télévision écran plat XXL. Dans un placard peint nos hôtes ont laissé à notre disposition toute une bibliothèque, Guide Vert et beaux livres sur la Bretagne. La cuisine laquée de blanc contient tous les accessoires, four, lave-vaisselle, micro-onde, robots et des plaques à induction. Le réfrigérateur est caché par une porte de bois brut sous l’escalier d’où on peut tirer un plan de travail supplémentaire et un tiroir profond pour les sacs des courses et les réserves.
La chambre du rez-de-chaussée a un lit King size, avec de jolis coussins et une tète de lit très originale, porte lazurée de gris . Une guirlande de boules de verre comme des boules de Noël qui s’éclairent. En guise de table de nuit, un casier de bois accolé au mur.
A l’étage se trouvent de belles chambres et une salle de bains. Nous n’y sommes montées qu’une fois pour visiter.
Accueil parfait, situation parfaite, proche du port et du GR34. Les courses sont à Lannilis (grandes surface) et à Landeda (superette et excellente boulangerie).
La surprise c’est le ruisseau qui coule au milieu de la pelouse et surtout le lavoirde l’autre côté du muret : un enchantement!
Le Sillon de Talbertest un cordon de dune et de galets de plus de 3 km de long accumulés par les courants contraires du Jaudyet du Trieux.La langue de terre s’enfonce dans la mer en s’incurvant entre les rochers et les écueils de la côte rocheuse à l’ouest et les marais vers l’est. En 2018 une tempête a créé une brèche dans le sillon si bien qu’il faut bien choisir son heure si on veut aller au bout. Les horaires des marées sont placardés avec la stricte recommandation de ne pas s’aventurer à gué, les courants pourraient être violents. C’est la première fois que les conditions sont favorables pour la (petite expédition) : beau temps et horaire de marée confortable.
Sillon de Talbert marais maritime
Par un matin sans nuage, la lumière est très belle. Je m’engage sur le sentier entre les ganivelles de bois qui retiennent le sable et canalisent les promeneurs, les empêchant de piétiner les oyats et surtout les œufs des nombreux oiseaux qui nidifient. Les plumets des graminées, en contre-jour, donnent du relief au paysage de marais maritime vers l’est. Les chardons maritimes et les cristes marines (Crithmum maritimum) se détachent sur la mer ouverte bleu profond.
Chardons maritimes et criste marine
Le passage de la brèche sera possible à 10h30, dans 20 minutes. Entre-temps je fais de jolie rencontre : une hermine très tranquille me regarde et prend son temps pour vaquer à ses occupations. De nombreux oiseaux vont d’herbe en herbe, pas encore dérangés par les passants jusqu’à ce qu’une dame n’arrive avec son yorkshire au bout de sa laisse.
Sillon de talbert galets et chou maritime
J’enlève mes sandales pour passer le gué pieds nus et les garde à la main pour marcher sur le sable mouillé un peu vaseux rapidement recouvert de graviers coupants. Je chausse les sandales pour monter sur les galets. Des végétaux poussent sur le sillon : des choux maritimes (Crambe maritime)protégés et des longues feuilles vertes vernissées des blettes maritimes.
cackilée
Il y a aussi des cakile maritima (roquette de mer) et des liserons des dunes. Pour vérifier les déterminations, l’appli Plantnet!
En avançant j’arrive à la zone interdite : protection des oiseaux nidificateur, il faut redescendre sur l’estran. Au loin, se profilent des roches, font-elles partie du sillon où sont-elles en pleine mer? A marée basse la mer se retire si loin!
Pour piqueniquer nous allons près du centre de valorisation des algues de Pen Lan. La route court derrière une digue sur laquelle se trouve le « chemin de découverte ». Comme l’estran est découvert nous suivons les mouvements des tracteurs des ostréiculteurs et les pêcheurs à pied qui fouillent la plage
Le chemin du retour se fera pour moi à pied sur le sentier des douaniers jusqu’au Port la Chaine, balade très agréable parce que variée, je monte descend sur la plage de Porz Ran puis dans une minuscule anse. Des panneaux de céramique commentent les curiosités locales qu’on ne remarquerait peut être pas seul : les queues de comètes formée par accumulations de roches ou les pêcheries. Au Port la Chaine on a construit une sorte de phare, comme une maison sur le rivage, c’est une endroit paisible qui est une halte agréable.
Pour arriver de Tréguierà Loguivy-de-la-mer la D786 passe le Trieux à Lezardrieux et arrive à l’entrée de Paimpol. Ensuite le GPS nous guide à travers la campagne et les champs de choux, choux-fleurs et maïs sur un itinéraire improbable et tortillant. Nous avons complètement perdu le sens de l’orientation quand on voit le port de Loguivy, joli et petit, tout à fait pittoresque.
les îles de Bréhat
Je trouve les balises du GR34au pied des marches et chemine un moment dans les maisons avant de rejoindre la grande baie de Ouern. Sentier facile sur la route d’abord puis près du rivage, de temps en temps dans les champs à l’abri de haies piquantes. Au large on devine les îles de Bréhat avec tout un cortège d’îlots, îlets, roches …
Bréha
Le sentier quitte la côte devant une belle propriété avec des chevaux dans un pré qu’il faut contourner, il monte très raide (j’ai regretté d’avoir oublié mon bâton, cela pourrait glisser),, traverse un petit bois puis redescend sur la Pointe de l’Arcouest dont le nom m’avait fait rêver et qui n’est vraiment pas pittoresque : un vaste parking accueille les visiteurs de Bréhat qui ne peuvent pas embarque avec leur véhicule et le terminal des ferries. A fuir!
D’ailleurs le GR34 tourne délibérément le dos à cette accumulation automobile : traverser la route et chercher le sentier qui monte très raide avec des marches au panorama sur Bréhat. De là, il faut être attentive aux balises parce que le parcours est un peu compliqué dans les maisons. (Visorandoest d’une grande aide avec une description précise et toujours avec le point bleu qui se promène sur la carte). Je croise d’autres randonneurs perdus faute d’un balisage régulier. Je les snobe, le nez dans l’écran du smartphone pour vérifier que je suis bien sur l’itinéraire. On passe devant la Maison Notericqui est la maison de la Réserve Naturelle (fermée ce jour-là). le sentier remonte encore bien raide, je loupe la Croix des Veuves mais pas la Chapelle de la Trinitéet j’arrive à Pors Evenoù Dominique m’attend.
Chapelle de Ploubazannec
Elle a garé la voiture sur la cale des ostréiculteurs et nous restons une bonne heure au soleil à observer le va-et-vient des tracteurs qui tirent des barges métalliques qui flottent dans l’eau et qui sont chargées des coussins sur lesquels grandissent les huitres. Le bateau devient remorque quand le tracteur le tire sur le rivage rocheux à côté de bassins de ciment. Les hommes déchargent des piles de ces coussins. C’est un travail de fourmis. Je dessine pour observer plus précisément. Les Viviers Dauphin sont ouverts. j’achète un petit kilo de moules, sur la route il faudra aussi trouver de la crème dans un petit supermarché à l’entrée de Paimpol.
chapelle de ploubazannec
Pendant que je marchais, Dominique a trouvé la très belle Chapelle de Ploubazanec avec ses sculptures de granite et les ex-votos sous le porche. Nous sommes dans le roman Pêcheur d’Islande de Pierre Loti et la toponymie nous le rappelle avec le Mur des Disparus en mer et la Croix des Veuves.