Sous un beau soleil, nous terminons les vacances au jardin exotique de Roscoff situé juste derrière la marina du port des Bloscons.
Ce jardin a commencé par l’acquisition d’un rocher monumental, les collections sont venues ensuite.
le rocher
Nous sommes conviés à un voyage dans l’hémisphère sud : plantes d’Afrique du sud, de l’Australie, du Chili…Les plantes sont belles, mais tellement exotiques que je n’essaie même pas de mémoriser les noms. Je passe devant ébahie par les formes et les couleurs. Il me faut photographier le panneau pour identifier la plante. Des parcours sont fléchés entre les bosquets, autour du grand rocher, vers une serre de succulentes, autour d’une pièce d’eau ornée d’animaux en mosaïques.
Ceci n’est pas un chou!
Sur des ardoises, des poèmes, des citations du Petit Prince, de Cioran aussi.
Les panneaux explicatifs nous emmènent à la suite des explorateurs, des botanistes, des connus comme Cook ou Bougainville mais d’autres inconnus. Je découvre la première femme à avoir fait le tour du monde Jeanne Barret qui accompagna Commerson, moins connu le breton Glaziou qui fonda un jardin pour l’Empereur de Brésil et professa des idées universalistes, Labillardère qui rapporta en Europe l’Eucalyptus en Tasmanie en 1792, Frazier qui rapporta du Chili des plants de fraisiers. Après plus d’une heure de déambulation, je quitte le jardin sans avoir tout vu. J’aurais dû apporter mon cahier.
Comme dans les musées, on sort par la boutique. Ce n’est pas une boutique de souvenirs mais des étals de plants. Les prix sont vraiment plus que raisonnables. J’aurais tout acheté : des pélargoniums ou géraniums de collection , des petits grenadiers, des aloès… Les conditions de culture et les exigences de température sont très bien expliqués. De nombreuse plantes ne craignent pas le gel.
Cet itinéraire combine les promenades 7 et 6 de la brochure de l’Office de Tourisme et la longueur annoncée est environ 10km – d’expérience les trajets sont plus longs que prévus !
foret de Santec parc de statues
Du parking proche du camping des dunes et de l’école de voile, je trouve le GR qui se confond avec le parcours sportif qui traverse la forêt domaniale de Santec. Malgré ce nom forestier, le parcours est aménagé dans une grande trouée, une sorte de coupe feu occupé par une verte pelouse. C’est au début une sorte de parc de sculpture en granite rose : agrès où œuvre contemporaine ? Un cercle évidé, un triangle creux également un portique, deux autres stèles semblent plus « artistiques ». Pourtant j’apprécie les parcs de sculptures, celui-ci est vraiment basique.
Un petit kilomètre plus loin j’atteins l’estuaire de l’Horn. La carte ainsi que « passage submergé à marée haute » et « pont glissant » rien de rassurant ! Un itinéraire est prévu pour passer l’Horn au Pont Bihan. Avant d’emprunter ce dernier, je vais jeter un coup d’œil au pont. Malgré la haute mer, il est tout à fait possible de l’emprunter ; large de près d’un mètre, il est en ciment, certes mouillé mais tout à fait praticable. J’ai ainsi évité la dérivation qui ait 3km et j’arrive rapidement à Kerbrat où nous avons déjà piqueniqué là où les bords de l’Horn sont une belle plage blanche et où cormorans, aigrettes et mouettes se tiennent sur les rochers et où l’eau cascade joliment.
Kerbrat
Le sentier court un peu plus haut que le sable au niveau des champs. Dans l’échancrure de l’Horn je distingue des silhouettes poussant des perches – des pêcheurs de crevettes, j’imagine d’abord ; Non ce sont des surfeurs avec une rame ou du paddle. Le sentier contourne la très mince pointe de Tout en Ouch où un paléosol a livré des objets de l’âge de fer.
Après la plage du Guillec, je m’engage dans l’estuaire du ruisseau du même nom. Le parcours de la vallée du Guillec est très agréable. Tantôt je longe un vaste estuaire où un beau bateau repose, tantôt je passe dans un véritable tunnel de verdure le long du ruisseau qui se rétrécit pour passer sous le joli pont saint Jacques. Après le pont, un beau manoir, un peu sévère, un moulin en rénovation. Le sentier est moins charmant, c’est un large chemin gravillonné en bordure des cultures, topinambours, choux…
Appelé Panthéon mégalithique par Malraux, le cairn de Barnenez a bien failli disparaitre en 1955. Un entrepreneur avait acquis le terrain pour exploiter le cairn comme carrière. Le site est inscrit aux monuments historiques depuis un siècle, il n’était cependant pas classé. Quand les ouvriers ont atteint les chambres funéraires, ils ont hésité, en ont parlé dans un restaurant. Le bruit s’est répandu atteignant les oreilles d’un journaliste de Ouest-France. L’entrepreneur indélicat fut condamné à payer la restauration du site. Les archéologues commencèrent alors une campagne et fouillèrent les couloirs. Quelques rares objets donnèrent des datations au C14 : quelques tessons de céramiques et un petit poignard de cuivre. La rareté des objets tient à la nature acide du sol granitique attaquant la matière organique et aussi probablement à la réutilisation du site, donc à des pillages. On n’a retrouvé que 20g de squelette.
les deux cairns superposés
4700-4500 avant J.C pour un premier cairn construit majoritairement en dolérite
4300 av J.C. pour un second adossé au premier plus granitique.
Comment les hommes ont-ils apporté tous ces matériaux ? Ils ont trouvé la dolérite sur place, en revanche les carrières de granite étaient plus éloignées : sur l’île Stierec à 1.3km, jusqu’à l’emplacement actuel de Saint Samson. A l’époque, le niveau de la mer était plus bas et la baie de Morlaix était une plaine. La domestication des animaux n’était pas encore faite : les hommes du Néolithique se sédentarisaient, connaissaient l’élevage, mangeaient les animaux mais ne les faisaient pas travailler. On suppose que les blocs étaient placés sur des rondins et tirés par les hommes, puis débités sur places.
Entrée du couloir qui mène à la chambre
11 couloirs menant à une chambre funéraire ronde s’ouvraient face à la baie. Ils furent recouverts d’une énorme quantité de pierres formant des gradins. La guide a comparé cette construction à degrés à la pyramide de Saqqarah. Un seul couloir, le couloir C est ouvert aux visiteurs. C’est celui qui a le plafond le plus haut, les autres de 80cm maximum auraient contraint les touristes à ramper. On les a également fermés pour préserver les gravures.
Il s’agit donc qu’une nécropole. Yves Coppens propose une autre hypothèse : Barnenez serait bien un lieu d’inhumation mais aussi un lieu de pouvoir : le monument de grande taille se voit de loin. Cette hypothèse me rappelle la fonction de certains nuraghe que nous avons visités en Sardaigne, bien que la datation ne soit pas comparable, ni la fonction. Le cairn correspondrait plutôt aux Tombes de Géants. Tombes collectives ou tombes réservées à une certaine élite ? L’absence d’ossement ne permet pas d’avoir des certitudes.
Les chambres funéraires ne sont pas toutes identiques : certaines rappellent un dolmen ou une allée couverte avec des mégalithes, d’autres sont couvertes de fausses coupoles, genre de tholos. La guide nous montre la technique de l’encorbellement qui a été mise en œuvre pour construire la coupole, utilisant des dalles plates et les superposant en laissant dépasser celle du dessous qui supporte la masse.
En plus de l’intérêt historique, le monument s’inscrit dans un paysage magnifique sur une presqu’île entre Carantec et ses îles portant le Château du Taureau, un phare, l’île Stierec et vers le nord-est, Saint Samson et plus loin Plougasnou. Avec la journée radieuse, nous profitons de la vue.
Autour du cairn est exposée l’œuvre commune de deux artistes : un photographe Daniel Challe et un graveur Pierre Collin. Le photographe utilisait une chambre noire en bois comme les anciens photographes du 19ème siècle, des plaques argentiques. Le piqué des photos est exceptionnel. Le graveur met en scène le monument et le photographe. Il grave à l’eau-forte puis utilise le pinceau, combinant la lenteur de la gravure à la rapidité du lavis avant que l’encre ne sèche. Cette notion du temps s’inscrit en face du monument comme un marqueur du temps historique.
Après la visite j’avais prévu de faire le tour de la péninsule sur le GR. Nous sommes restées jusqu’à 11h30 au cairn et il ne reste pas assez de temps avant le pique-nique. Je descend chercher le point de vue à la Pointe de Barnenez, trouve le GR et remonte à regrets, la promenade semble superbe.
Nous trouvons un banc au dessus de la plage de Saint Samson pour déjeuner et je suis le GR34 vers Terenez.
nous rentrons tôt parce que j’ai envie d’essayer l’aquabike à la piscine de Rocroum puisque qu’une activité est comprise dans le billet d’entrée (15€). Mauvais plan : il aurait fallu s’inscrire à l’avance ; il n’y a que 9 vélos et ils sont réservés. De mauvaise grâce je quitte la piscine de natation pour rejoindre l’autre bassin avec ses bulles, ses jets et les nombreux enfants. Pour nager il faut contourner les baigneurs, éviter ce père de famille qui porte un enfant sur ses épaules et qui tire l’autre, ne pas se cogner dans la petite fille flottant avec deux frites l’enserrant tandis que son grand frère, très fier la suit partout. Il y a beaucoup plus de monde que la semaine dernière. Même pour la douche il faut faire la queue.
Premier jour de franc soleil. Une promenade en bord de mer s’impose.
L’office du tourisme de Plouescat et Cléder, a publié une brochure décrivant le parcours du sentier côtier, en 9 promenades, mises bout à bout les n° 4 (4km)et la N° 3 ( 6.2km).
Ecume et vent
A Cleder, difficile de trouver le Port de Polennou (départ de la 4) , au hasard, nous arrivons à Croac’h Zu ajoutant un bon kilomètre, sinon plus, mais aussi des rochers spectaculaires. Comme la mer est haute, sous le soleil, les vagues sont éblouissantes. Le vent tire vers le large l’écume de la lame qui vient de se brises sur un rocher.
Four à goémon
Je passe devant plusieurs fours à goémon :minces tranchées bordées de dalles plates. Sans explication, j’aurais pensé à des vestiges préhistoriques. D’autant plus qu’un fin et haut menhir se dresse non loin du rivage.
Autre curiosité : les Maisons de Garde des Amiets et de Lavillo, édifiées en 1744 pour émettre des signaux en cas de navires ennemis, ils n’abritaient que 3 ou 4 guetteurs. Il reste une très belle cheminée. Ces maisonnettes sont très bien situées sur des pointes et s’intègrent dans le décor de chaos rocheux. Après Poulfoën je passe devant des « rochers atypiques » isolés. J’ai cherché sans la trouver la fontaine de Saint Eden. Une belle maison est construite non loin et sur la côte et le entier côtier est dérivé vers l’intérieur sur une route goudronnée dans les maisons du petit village de Menfig construit de très belles maisons de pierre. L’une d’elle a un beau puits dans son jardin.
Menfig ne favorise guère les randonneurs : le GR court sur la route. Mais il y a des bancs de granite pour observer les rochers et les vagues. C’est là que nous mangeons notre salade de pommes de terre, thon anchois et olives avec un kouing amann pour dessert.
A Porsguen, considérant que j’ai assez marché, nous rentrons profiter du soleil sur les chaises longues sous notre pommier.
La météo nous a promis une journée ensoleillée, pour une journée de randonnée après une journée pluvieuses de correction de copies, hier.
Au carrefour « des oignons » sur la route de Morlaix , D10 traversant Sibiril, Plougoulm, Cleder et Plouescat pour rejoindre la baie de Kernic sur un point noté char à voile.
Dès que je découvre le sentier, de mauvais souvenirs me reviennent. Je m’y suis bien enlisée et trempée en prenant des « raccourcis » dans les salicornes et autres halophytes. Surtout ne pas céder à la tentation . Ne pas quitter d’un cm le GR même si des traces de pas ou de pneus de vélo m’appellent sur l’estran. Le GR court sur une digue surélevée et herbue. Au bout de cinq minutes j’ai les pieds trempés ainsi que le bas du pantalon. Il faut regarder où je mets les pieds, cela glisse terriblement. Lot de consolation : 3 très belles aigrettes s’envolent du ruisseau sous la digue. Elles sont tout près alors qu’il est difficile d’approcher ces oiseaux farouches. A peine 1kilomètre pour arriver à la route au niveau du casino mais cela semble très long. L’arrivée n’est pas plus engageante : des chiens tout proches et très gros, aboient furieusement. Ensuite le GR24 suit la route, encore dans l’herbe sur une levée qui surplombe l’anse. Un très beau bâtiment Brittania m’oblige au détour, il faut marcher sur la D10 très passante.
Dune de Keremma
Le long cordon dunaire de Keremma ferme presque la baie. Le GR traverse le parking du camping Ode Vaz . De là, une route conduit à la dune. Des panneaux conseillent de ne pas quitter le chemin balisé « la dune est fragile, reconstitution d’une dune grise ». Disciplinée je marche sur le parcours balisé sur une herbe très fine rase ou sur une mousse épaisse. C’est doux, très vert. Mais on ne voit pas la mer ! Est-ce marée haute ou basse mer ? Je n’en ai aucune idée. Si au moins l’itinéraire suivait la crête ! Mais « la dune est fragile ! ». Au bout de deux km environ, je me lasse et grimpe la dune pour descendre sur la plage. Je quitte chaussures et chaussettes trempées et marche avec grand plaisir sur le sable fin souple et bien tassé jusqu’à une pointe rocheuse, avec deux rochers ressemblant à deux doigts faisant le V de la victoire. Plus loin dans les rochers des pêcheurs à pied grattouillent.
Ce serait un bel endroit pour pique-niquer mais nous préférons la Maison des Dunes pensant y trouver des tables. Je remonte en voiture, et nous dépassons la Maison des Dunes et nous retrouvons au village de Goulven. La Grève de Goulven ressemble un peu à l’anse de Kernic, à marée basse l’eau est très loin, l’estran brille avec de la vase, pas de sable pour déjeuner. Nous poursuivons jusqu’à Plounéour-Trez quiest un charmant village avec son église enclose avec ses deux ossuaire, le monument aux morts, et la grande Mairie aux volets bleus. Je descends visiter l’église (19ème) rien d’extraordinaire, c’est l’ensemble qui est harmonieux, pittoresque, tranquille et si breton.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à la Maison des dunes – fermée. Je parcours le GR dans la dune, là où j’étais sur la plage, et sur la plage là où j’étais sur la dune. La chapelle Saint Guevroc est très simple, assez grande, précédée d’une sorte de stèle cylindrique, très simple sur laquelle on devine un homme, peut être le Christ.
Sur la plage, les promeneurs sont nombreux, familles avec souvent des chiens, des équipements de pêcheurs, cannes et épuisettes…
Nous arrivons à 10h, à l’heure de la messe, dans ce petit village ramassé autour de son église et son enclos paroissial. Les parkings sont complets, les familles entières se pressent. J’attends stoïque que l’arche de triomphe se dégage pour pendre ma photo. Une charmante fontaine se tient près de l’entrée, deux personnages figurent debout et trois étages d’angelots crachent leur jet par leur bouches rondes, joues rondes et visages arrondis, se pressant en guirlandes.
L’enclos contient le cimetière actuel avec des tombes très fleuries à une semaine de la Toussaint. Un ossuaire se trouve sur un côté. De l’autre un curieux abri avec un toit très pentu en lauzes, un élégant œil de bœuf et à l’intérieur des boiseries sculptées de motifs naïfs et grotesques. L’église a été ravagée par trois incendies (le dernier en 1955), son clocher carré est sans grâce et l’intérieur assez classique. De beaux vitraux contemporains aux motifs de plomb très légers éclairent l’intérieur. Une dame est très choquée que nous nous dépêchions de sortir avant que ne commence l’office. Au fond une bâtisse imposante avec une tourelle était peut être l’ancien presbytère.
Pour un si petit village, l’enclos est vraiment très grand. » La richesse de Saint Jean du Doigt tient plus à son pèlerinage qu’au lin « peut-on lire sur le cartel émaillé sous le porche. La relique d’une phalange de l’index de Saint Jean Baptiste a donné son nom au village et attirait de nombreux pèlerins.
Le bar fait aussi épicerie. Il est ouvert le dimanche.
« Le chemin des moulins » fait un petit circuit dans les maisons fleuries. Un ruisseau, mais pas de moulin !
Le sentier côtier de Plougasnou vers Guimaec
Quelques kilomètres plus loin, une plage rectiligne est bordée par la route. Pour trouver le GR il faut monter vers un parking. Dès que je découvre l’escalier glissant, je retourne chausser les chaussures hautes et prendre le bâton télescopique. L’été est bien fini, il est temps de penser au Goretex et à la cape de pluie !
Le parcours est très sportif. Le sentier court à mi-pente mais pratiquement jamais à plat. Dès qu’on a descendu la pente pour franchir un petit pont de bois, il faut remonter presque au niveau de la route pour contourner une falaise puis redescendre illico. Le bâton est indispensable : en montée pour me hisser en descente pour m’assurer. Sans lui j’aurais trébuché et glissé. Non seulement c’est du sport mais aussi des montées d’adrénaline. Le paysage est rude : je marche dans les fougères déjà roussies et les ronces. Seules fleurs, les ajoncs bien piquants. En dessous, les vagues s’écrasent sur les rochers bruns.
moulin de Trobodec
Le paysage est différent de celui du Léon avec ses champs de choux et d’artichauts à perte de vue. Ici c’est plutôt le bocage. Haies vives, châtaigniers, chênes moussus, prés où paissent des vaches noires et blanches. Les légumes se cultivent dans de grandes serres de verre. Il y a bien sûr toujours des artichauts mais dans de plus petites parcelles. Les fermes sont dispersées dans la campagne dans un dédale de petits chemins et d’impasses à l’arrière des pointes rocheuses.
A Prajou on peut visiter un Musée rural – que nous zappons. Non loin se trouve la petite route du Moulin de Trobodec où nous avons décidé de déjeuner. Un petit parking, une pelouse avec 5 tables à pique-nique en ciment, une stèle commémorative. C’est en effet un lieu de mémoire. En 1944 en relation avec la Résistance on prépara ici le Débarquement allié. Sur la stèle de granite, le drapeau tricolore et le drapeau anglais, croix rouge sur fond blanc. On serait bien assises mais on ne voit pas la mer. Il faudrait descendre sur la plage en contre-bas. Les écoliers de Guimaëc ont rédigé un panneau : un galet retourné, une maison cassée exhortant les touristes à remettre en place les cailloux soulevés pour sauvegarder l’habitat de la petite faune des rochers, ceci dans le cadre des « 1000 gestes pour sauver la planète ».
Le Moulin de Trobodec
moulin de Trobodec
Encore un lieu de la Résistance.
Le moulin a été restauré en 1989 et semble presque en état de moudre le grain. Sa grande roue est encore là, la rigole par où on peut dériver le ruisseau pour l’actionner est en bon état. Il ne manque que le meunier.
L’endroit est charmant. Les hortensias bleus fleurissent le mur. Un petit pont de boi franchit le ruisseau.
Nous déjeunerons un peu plus loin sur la plage de Poul rodou. Près du parking, sur la Place Léo Ferré, un sympathique café propose aussi des livres. Café-libraire, voilà qui est bien sympathique surtout sous le patronage de Léo Ferré !
Il reste du pâté aux pommes caramélisées, délicieux avec le pain aux céréales, une salade de courgettes grillées plus méditerranéenne que bretonne et nous terminons classiquement avec des petits babybel et de la crème Montblanc.
De nombreux promeneurs avec du matériel de pêche à pied et de gros chiens noirs vont jusqu’à l’eau, très loin à marée basse. Après le déjeuner je me promène dans les rochers faisant l’inventaire de la faune observable. Sur des rochers noirs, schisteux, se sont installées des moules. Un peu plus loin, les moules sont galeuses le rocher est encroûté de balanes. Les patelles sont aussi très nombreuses les plus petites ont une jolie coquille, les grosses sont recouvertes de balanes. Il y a aussi des bigorneaux et d’autres gastéropodes. Les algues sont très variées. Cette année, pas de marée verte ; les ulves sont rares. Il y a en revanche du goémon, des laminaires et ces jolies algues rouges qui font penser à du corail. Dans les petites flaques la vie semble figée à marée basse, tandis que dans les grandes alimentées par des cours d’eau je vois nager petits poissons de sable et crevettes. Les anémones de mer sont nombreuses mais toutes refermées.
Il est temps de reprendre le sentier côtier pour rejoindre le Moulin. Moins escarpé par ici avec des passages très humides où les arbres sont moussus et où d’innombrables champignons blanchâtres à la forme de girolles décolorées tapissent le sol.
Matin gris, ciel bas. Ce n’est guère encourageant puisque c’est le jour de changement de lune et que les gens du pays disent que si le temps est beau, il le restera, et inversement s’il est mauvais….
On traîne, grasse matinée et activités domestiques. Puis course à Saint Pol de Léon.
Au déjeuner, les artichauts violets offerts par la dame du gîte et une belle limande-sole.
Pour aller à Cléder, c’est facile! La D10 passe au « carrefour des oignons », on passe Plougoulm, Sibiril. A partir de Cléder, cela se complique Poulennou est inconnu des panneaux routiers le GPS l’ ignore , on circule au jugé.
Le petit port de Poulennou encadré par des chaos granitiques spectaculaires, est charmant avec quelques bateaux de pêche colorés. Le sentier longe la plage sur la dune puis passe devant des rochers étranges. La côte est découpée. Par moment le sentier quitte le rebord littoral. Il est alors abrité par des tamaris, en timide floraison dans cet octobre trop doux. Les promeneurs sont nombreux, accompagnés de chiens de chasse, souvent des épagneuls bretons. Sur la pointe de Theven braz, un curieux monticule rappelle un nuraghe sarde, je monte vers cette petite tour : c’est une carrière d’extraction du granite.
A l’entrée de la petite ria étroite du Port Neuf, un énorme rocher a une forme de tête de singe. Le sentier contourne le petit fjord. Je descends trop tôt et marche dans l’estuaire un peu vaseux et glissant. Il me faut grimper un escalier de pierre heureusement équipée d’une corde pour me hisser mais j‘arrive dans une très belle propriété fleurie de massif d’œillets d’inde orange avec un petit ange blanc en pierre. Pourvu qu’il n’y ait pas de chien ! Je passe un petit pont de pierre sur le ruisseau et marche ensuite dans un tunnel de verdure. Sur la plage de Pors Misclic les surfeurs se régalent dans les vagues de la marée haute malheureusement les tempêtes hivernales ont fragilisé le rebord du littoral et le maire de Sibiril a fermé l’accès au sentier côtier. La promenade s’arrête là.
Le vent a chassé les nuages: déjeuner sur la petite table ronde sur la pelouse devant le gîte. Déjeuner gastronomique : pinces de crabe, crevettes grises, pain de campagne toasté et beurre salé au dessert, les bons gâteaux de Morlaix avec du café. Le luxe !
A 15h30, seule animation de la semaine pour les touristes à la Criée. C’est une Criée très moderne située dans le port en eau profonde à proximité de la gare maritime des ferries de Brittany Ferry desservant l’Angleterre mais aussi l’Irlande et même Santander en Espagne. Ce port en eau profonde permet aux bateaux de décharger le poisson 24h/24 alors qu’avant sur le vieux port ils étaient tributaires de la marée. Ceci donne plus de souplesse et surtout de fraîcheur au poisson.
La visite de la Criée est sommaire : l’étage au dessus de la Criée est aménagé avec des panneaux très bien faits sur le crabe (Roscoff est le premier port pour la pêche au crabe), les différentes espèces pêchées, les différents bateaux. Par des fenêtres on peut voir le tri du poisson dans des plastiques colorés. Les employés de la Criée en ciré manipulent d’énormes raies, de petits requins, des lottes impressionnantes. L’une d’elle remplit à elle-seule le bac en plastique. Ils remplacent la glace.
L’animatrice installe les touristes dans une salle et projette des DVD. Le premier raconte le retour de la pêche d’un chalutier après 8 jours en mer, 7 coups de chalut par jour, rapportant 7 tonnes de poisson. Une flottille d’environ 110 navires décharge à la criée de Roscoff qui est la 7ème en importance sur 24. 44 personnes y travaillent en trois équipes. La criée autrefois à la voix est passée au numérique. 70% des mareyeurs achètent sur Internet sans se déplacer. Roscoff s’est fait une spécialité du poisson noble comme le bar, la raie ou la lotte. La Chambre de Commerce de Morlaix prélève 3% du chiffre d’affaire pour financer les frais de la Criée, personnel mais aussi investissements et service aux pêcheurs comme le service de glace, ou les réparations des filets…
Un autre audiovisuel détaille la vente aux enchères dans une vente à la voix : le crieur équipé d’un micro et d’un haut parleur, décide du prix du lot, il énonce des nombres sans que le profane ne comprenne ce qui se passe. Les mareyeurs sont attentifs aux enchères mais aussi aux réactions de leurs collègues. Il ne faut pas qu’un autre mareyeur ne fasse monter les prix uniquement parce qu’il s’est aperçu que le lot en intéresse un autre. Le crieur comprend les signes inaudibles pour nous. Qui a remporté l’enchère ? demande l’animatrice ? Nous sommes bien incapables de deviner si c’est le gros monsieur qui est de dos et qui a déposé un ticket dans un casier, ou si c’est le monsieur en bleu impassible, ou celui en vert qui fait des mimiques haussant les sourcils, clignant des yeux. La présentatrice repasse la séquence avec des sous-titres qui sont censés nous aider. Nous lisons le prix mais ne devinons rien. Le monsieur au ticket a bien acheté un lot mais ce n’est pas celui dont on débat présentement. Le monsieur qui tourne le dos est un employé de la criée et non pas un acheteur. Le jeu se joue entre le monsieur en bleu impassible et celui en vert qui cligne des yeux. Mais quel est le signe qui conclut la vente ? C’est la moue du pull vert, le prix excède celui qu’il pensait mettre, il renonce au profit de son voisin.
Quand on sort, le vent est plus froid et plus fort. La Manche hérissée de vagues ; Il n’y aura pas de départ pour l’Angleterre. Je n’ai que moyennement envie de rentrer à pied au gite. Je fais le trajet court de la plage de Laber à Kerestat, moins de deux kilomètres qui me paraissent bien dur avec ce vent à couper le souffle.
De retour au gite, impossible de profiter des chaises longues.
8h, il pleut à verse et le vent secoue les arbres.9h30, au moment de partir, le ciel se dégage. De grands lambeaux bleus apparaissent.
Le GPS nous conduit dans les rues et venelles tournicotantes du centre ville de Morlaix jusqu’à ce qu’on trouve le parking sur la place Viarmes, proche de la Place des Jacobins où se trouve le Musée. Les collections permanentes doivent être transférées à la Manufacture.
le musée abrite une exposition est consacrée à Elodie Le Villetteet Caroline Espinet, sous-titrée « Etre femme-artiste au XIXème siècle », deux sœurs nées à Strasbourg qui ont épousé des marins. Elodie exposa de 1870 à 1914.
Sujets bretons et marines. Dans les tableaux d’Elodie Le Villette, une femme est peinte, de dos, au premier plan :une jeune fille sous un chapeau, une paysanne avec sa brouette.
Caroline Espinet a peint une série de bateaux aux voiles rouges et aux ciels roses.
Au rez de chaussée les sujets sont plus campagnards : paysages d’automnes dans les tons marron, clairières et brouillards hivernaux. Un âne traîne une charrette noire dans le brouillard. .
De 1888 à 1914, l’atelier de Portivy réunit des peintres et des musiciens.
Le billet du musée est combiné à celui de la Maison à Pondalez 9 rue Grande à proximité. Le curieux nom pondalez correspond à ces passerelles corridors reliant les chambres de la façade aux chambres de l‘arrière. Ces grandes maisons construites du XVème au XVIIème siècle étaient celles des marchands de Morlaix. Pour devenir négociant, les nobles devaient déroger : rendre leur épée et perdre leurs privilèges. La splendeur des demeures témoigne de leur noble lignage. La maison à pan de bois en encorbellement est décorée de sculptures sur bois à chaque étage, d’anges musiciens au premier, de saints avec leurs attributs au dessus.
l’escalier à vis d
A l’intérieur elle s’organise autour d’un grand vide : la salle manoriale chauffée par une grande cheminée de granite et d’un magnifique escalier à vis en bois. De hautes poutres verticales finement sculptées s’élèvent d’un seul tenant sur toute la hauteur de la construction. A chaque étage une passerelle relie les chambres de l arrière à celles de la façade. De belles cheminées, les latrines et un mobilier servent de décor à une exposition racontant le lin. Plus on monte, plus la façade de la maison d’en face se rapproche, on croirait la toucher.
Musée du Lin
Richesse de Morlaix, la toile de lin s’exportait en Espagne et au Portugal depuis le XV ème siècle et ensuite aux Amériques. Les semences, elles, venaient des Pays Baltes. La maison Pondalez montre les outils du travail du lin. De nombreux panneaux explicatifs racontent :
la cheminée de la cour manoiriale
les 100 jours du lin : semis en Mars/avril, croissance mai/juin, floraison en juin/juillet, les capsules apparaissaient en juillet/Aout. L’arrachage se fait à la main quand les capsules remplacent les fleurs.
De la fibre à la toile : rouissage, teillage, peignage, filage, blanchiment dans les maisons kanndi avec de la cendre de hêtre, tissage à la campagne et en ville et finalement pliage et empaquetage.
Le lin actuellement : de nouvelles utilisations en plus du textile : oméga3 présentes dans les graines, fibres composites : raquettes de tennis ou coques d’iphone, fabrication de papiers spéciaux mais aussi éco-construction, litière pour les animaux, paillis….
Nous terminons la matinée dans les rues anciennes, achetons des gâteaux : gâteau breton à la framboise et gâteau à la pomme et au beurre. La rue Grande aboutit à une vaste esplanade où se déploie le marché le samedi au dessus le quartier Saint Mathieu est plus tranquille, la grand église Saint Mathieu est imposante. Au loin le viaduc domine l‘horizon visible de partout.
Le trajet du retour est moins direct : nous longeons les quais, la Manufacture et le port, puis l’estuaire de vase luisante à marée basse. C’est une jolie route tranquille qui nous conduit à Carantec où nous reprenons le Pont de Corde et la grande route avec ses ronds-points
9h30, sous un pâle soleil, je prends le chemin balisé boucle léonarde qui suit de petites routes tranquilles entre les maisons et les champs de choux et traverse la voie ferrée. Je découvre un quartier très tranquille et encore agricole de Roscoff. Arrivée sur la Grande Grève, je n’ai pas encore rencontré une seule voiture. Le long de la route, le bas-côté est planté de toutes sortes de géraniums et pélargoniums ainsi que d’herbes connues ou exotiques étiquetée comme dans un jardin botanique.
Le sentier côtier longe la plage, s’en écarte pour traverser le Creach André – hameau composé de très belles maisons – rejoint une nouvelle plage à Kersaliou. La marée est basse, l’estran est couvert de goémon et de laminaires. J’assiste aux ébats de deux bergeronnettes amoureuses qui font du vol stationnaire. Plus loin, on taille les haies, avec un énorme tracteur et une barre de coupe fixé sur un bras mécanique. Les thuyas, les romarins et les éléanus portent des blessures qui me font mal pour eux.Sur les quais de Saint Pol de Léon, le long de la baie presque fermée par l’îlot Sainte Anneet le Centre Nautique, je rencontre de nombreux joggers. Le soleil est maintenant chaud.
La promenade très agréablequand le GR longe les grands murs du château de Kernevez et que le bitume laisse place à une allée sablée plus souple sous les pieds. Une étroite digue enjambe le ruisseau. Les bandes rouge et blanches du GR s’agrémentent ici d’une coquille Saint Jacques bleue ou jaune. Sur le bord de l’eau ou abrité par une haie vive, sur le bord des champs de choux ou d’artichauts jusqu’à la pointe Saint Jean – où un cartel émaillé rappelle qu’autrefois les Templiers avaient construit un établissement et que sur la pointe on a retrouvé les fondations de la chapelle Saint Jean.
Après cette pointe le trajet est plus compliqué, le GR tortille dans les choux. Je pourrais peut être me faire des raccourcis sur les petites routes mais je perdrais les traces de GR au risque de me perdre complètement. Je suis scrupuleusement les balises quoique le parcours me paraisse très long et aberrant. Il rejoint une petite route pour la quitter et contourner une maison, découvrir une fontaine. J’avais estimé une demi-heure entre la Pointe Saint Jean et le Pont, il m’en faudra une bonne heure au pas de marche forcée. Je n’ai plus trop de goût à la promenade.
Pique-nique à Carantec sur la plage des Kelenn. De là le sentier contourne une pointe, je découvre deux belles plages échancrées et à l’arrière de magnifiques maisons de pierre aux toits de lauzes aux fenêtres surmontées de pyramides sous de beaux pins maritimes, l’un d’eux est immense. Au sommet de la nouvelle pointe la vue est saisissante sur le château du Taureau: un premier château date de 1542. Vauban visita d’abord l’îlot en 1689 et le fort fut achevé en 1745.En 1871 le dernier prisonnier Auguste Blanqui quitta le fort. En l’an 2000 on a entrepris de le restaurer. J’aurais bien aimé le visiter mais les visites s’arrêtent en septembre. Ur un autre îlot est installé un phare et une autre construction sur un troisième
château du taureau
Nous avions choisi de retourner à Roscoff pour profiter de la magnifique piscine du centre de thalassothérapie de Rockroum. C’est une thalassothérapie de bien-être et non pas médicalisée. Nous espérions trouver un kiné pour des soins prescrits par le médecin mais ce n’est pas possible. En revanche, l’accès à la piscine est libre pour les non-curistes au prix de 15€ (ou 130€ le carnet de 10 entrées).
A 17h précise je suis prête à profiter du bassin d’eau de mer chauffée ouvert sur la baie de Laber. C’est un vrai plaisir de flotter dans l’eau de mer qui porte bien mieux que l’eau de la piscine. Pas d’odeurs de chlore, celle des algues ; malheureusement le plaisir de nager ne dure que 30 minutes. Un cours d’aquagym se déroule dans la piscine de natation. Tout le monde se retrouve dans la piscine à bulles et jets. Si j’avais compris que le cours d’aquagym était compris dans le ticket d’entrée je serais restée. Je rejoins donc les familles avec enfants qui nagent sur de grandes frites. Au bout d’une demi-heure je me lasse et reste un moment dans le jacuzzi (intérieur – je n’ai pas osé le jacuzzi extérieur).