Pour Guernesey, les ferries partent de Cherbourg (lundi et vendredi) ou de Saint Malo. Le passage des voitures est assurés par Condor Ferries . D’autres ferries partent de Dielette ou de Granville pour les piétons seulement. Nous souhaitions partir vers la mi-septembre ; le décès de la Reine Elisabeth II a contrarié nos plans, impossible de réserver quoi que ce soit dans le Royaume Uni pendant la période de deuil.
Vers Cherbourg
Autoroute A13 jusqu’à Caen, RN13 par Bayeux. Il est encore tôt. Détour par La Pointe du Hoc qui fait partie d’un circuit de mémoire : Débarquement le 6 Juin 1944 : blockhaus et belvédère surplombant la mer. Les touristes sont nombreux malgré la pluie. La mer est grise et agitée.
Grand Camp-Maisy
Petit port de pêche actif avec sa halle au poisson, un front de mer sympathique. La mer est grise et les vagues battent la digue, et recouvrent la plage. Dans la rue commerçante, nous achetons des sandwiches originaux à la boulangerie : grignettes à l ’andouille et au camembert. La statue de la paix, en acier étincelant sculptée par l’artiste chinois Yuo Yuan, sur la route de la pointe du Hoc ne m’avait pas convaincue. Sur le port, un monument de granite gris foncé dans lequel est évidée la silhouette d’un avion portent les grandes inscriptions Guyenne/Tunisie honore la mémoire de 216 aviateurs.
Isigny
Acheté de retour de Guernesey : excellent
Une usine agro-alimentaire se trouve à l’entrée de la cité d’Isigny-sainte Mère. On a décoré le rond-point de vaches normandes en plastique. Un peu plus loin nous trouvons la fabrique de caramel d’Isigny qui parfume la route.
Nous passons la Vire et traversons les Marais du Cotentin et du Bessin .
Cherbourg
Le port de Cherbourg vu du Ferry
Nous évitons la ville par une rocade conduisant directement au Terminal des Ferries. Pas facile de trouver une station-service pour faire le plein avant d’embarquer (le 95 est à 1.7€ à Guernesey), nous traversons la ville de part en part pour nous retrouver au point de départ de la rocade. Refaisant un tour, nous avons parcouru 15 km pour rien ! Pique-nique face à une mer grise et agitée qui ourle de blanc la digue et le chapelet de forts alignés gardant la radehttps://www.netmarine.net/g/dossiers/cherbourg/forts.htm. Cette fortification a commencé en 1783, ordonnée par Louis XVI sous le conseil de Suffren, reprise plus tard par Napoléon, et terminée au 19ème .
Si nous avions disposé de toute la journée j’aurais aimé visiter la Gare maritime Transatlantique qui abrite la Cité de la mer. Je me contente d’admirer de loin le monument.
Journée pluvieuse, tantôt crachin, tantôt averse violente, vent d’Ouest, ciel gris, mer grise, agitée. L’Office de tourisme a imprimé deux circuits pédestres : l’un va au Pollet et monte sur la falaise l’autre longe le quai Henri IV et le front de mer, monte au château et passe au Centre-ville.
Visiter Dieppe le 19 Aout n’est pas forcément une bonne idée : la fête foraine occupe l’extrémité de l’esplanade en front de mer, neutralisant les parkings. Cette fête a lieu le 15 Aout, fête dd l’Assomption et aussi commémoration de la Victoire du 15 Aout 1453 rendant Dieppe tenue par les Anglais du Capitaine Talbot au roi de France, grâce à Charles Dumarais aidé du Dauphin, futur Louis XI . C’est une fête foraine assez banale : manèges, autos tamponneuses, grande roue.
Le 19 Août, autre commémoration : celle du débarquement le 19 Aout 1942 anglo-canadien : Opération jubilée 4963 canadiens et 1125 britanniques. Le quart des Canadiens périrent. Lees canadiens ont laissé un souvenir tenace dans la toponymie de Dieppe.
Aujourd’hui, 80 ans plus tard, la ville est pavoisée de feuilles d’érable. Presque tout le Centre-ville est bloqué à la circulation automobile pour les cérémonies. Il en résulte que parking et circulation sont un casse-tête : les itinéraires de déviations nous conduisent dans les quartiers périphériques et les zones commerciales. Quand enfin on parvient au centre, à l’Office de Tourisme proche du Pont Jehan Ango (départ des circuits pédestres) les parkings sont saturés. La ville n’en manque pourtant pas. Dominique trouve une place dans une petite rue et je pars seule sur le Port.
le Pont jehan Ango
Après le pont-levant bleu vif, Jehan Ango, le long du bassin Duquesne ; sous une pluie battante, je m’abrite sous les abris des étals des poissonniers. Il y a grand choix. Je longe ensuite le Quai des Carénages d’où il y a une belle vue sur les belles maisons du quai Henri IV derrière les mats des bateaux de plaisance. Le Pont Colbert est un pont métallique qui conduit au Pollet, le quartier populaire des marins et des pêcheurs aux étroites maisons de silex et de briques.
la falaise du Pollet
Place du vieux Port, je trouve les marques rouge et blanches du GR qui monte raide au Belvédère puis à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours perchée toute seule sur la falaise. Elle fut bâtie en 1876 en brique avec une frise en céramique colorée. Les murs de la nef sont tapissés de plaques de marbre à la mémoire des naufragés, le nom du patron du bateau et la liste des marins décédés, la date et les circonstance du naufrage. C’est impressionnant. Autour du chœur : des maquettes dans des vitrines.
Le parcours continue sur le sentier côtier. Les abords de la falaise, fragile, sont interdits par un haut grillage infranchissable, pas très joli gâchant les photos. J’arive à une bastille (blockhaus ?) un drapeau canadien flotte. Comme il pleut fort, j’&abrège le circuit en empruntant l’avenue des Canadiens bordée de pavillons avec des jardins fleuris qui sentent bon le parfum des roses. Le Chemin de la Bastille descend, puis le Chemin Dauphin Louis XI , enfin une rampe et des escaliers mènent au Pollet. Tout autour du Port, de nombreux restaurants font envie. Certains sont gastronomiques avec des cartes alléchantes de poissons variés, d’autres sont des bouisbouis sympathiques proposant des moules à 12 € ou des maquereaux à la moutarde. L’impossibilité de se garer tranchera.
Nous montons en voiture à la chapelle Notre Dame de Bon Secours pour déjeuner de quiches face à la mer, sur la falaise avec une vue panoramique, surplombant le port et l’avant-port, plus loin la plage. Dieppe est harmonieuse avec les maisons anciennes regroupées autour des bassins. Mais les barres d’immeubles vues du plateau la défigurent surtout en front de mer, les immeubles gris en ciment aux fenêtres carrées. Du château également on ne voyait qu’eux. Quel gâchis !
Les cérémonies de commémoration du débarquement de 1942 se tiennent au Mémorial des Canadiens au bout de la plage. Deux camps militaires ont été reconstitués, l’un canadien, l’autre britannique avec tentes et véhicules d’époque, figurants en uniforme ou pour les femmes en robes et coiffures des années 40. Nous sommes bloquées, la voiture ne peut ni avancer ni reculer. Nous avançons avec circonspection deans les quartiers piétonniers. Je regrette de ne pas avoir vu les fresques des indiens du Brésil dans l’église Saint Jacques.
Dieppe falaises
A la place de la balade urbaine, je suis le sentier côtier qui monte de la plage de Sainte Catherine au phare d’Ailly. Ici aussi il y a des jeeps de la Seconde Guerre mondiale et des uniformes, les cornemuses et des airs de jazz d’époque montent jusqu’au sentier. Le sentier littoral s’écarte du bord de la falaise. J’entends le bruit des vagues mais je ne vois rien. La pluie a rendu le sol glissant. En montée tout va bien, mais en descente je marche avec précautions, choisissant bien mes appuis pour ne pas dévaler la pente. J’arrive jusqu’à un bois et au phare. Avec le vent de face je rentre toute trempée
Réveil brumeux. Des écharpes noient le marais et les étangs de la Saâne. Mer et ciel se confondent en un bleu très doux. Je ne distingue pas l’horizon.
Au programme : le village de Veules-les-roses et le plus petit fleuve de France avec ses cressonnières.
Saint Aubin : bâteau de pêche
En chemin, nous nous arrêtons à Saint Aubin où, comme à Quiberville et Pourville, une haute digue barre la vue. Sur la digue les cabines de plage, ici sont multicolores pastels, rose jaune poussin ou bleu clair. Les propriétaires ont donné des noms et les ont personnalisées par des fresques et des dessins naïfs. La marée est basse, l’estran est dégagé, la plage de sable parait immense. Dans l’eau, au loin des silhouettes poussent des filets à crevettes, d’autres font du longe-côte. Après avoir passé en sandales le cordon de galets je me déchausse et marche sur le sable mouillé parfois vaseux et me dirige vers la falaise où des épis semblent bien rouillés et délabrés. Des rochers arrêtent ma progression. Ils sont bas, hérissés de silex coupants ou forés de trous de pholades, couverts d’algues glissantes. Avec des bottes et un seau, j’aurais pu faire une belle pêche !
la plage de Saint Aubin à marée basse
Je me rapproche de l’eau et marche à la limite de la vague dans la direction opposée (vers Veules-les-Roses) où m’attend encore des affleurements de ces rochers pointus.
Pendant que j’arpentais la plage Dominique s’est installée sur la plate-forme où le poissonnier a son étal : directement du bateau de pêche à la vente ! le bateau est encore là. Les pêcheurs tirent leurs filets pour les ranger. La coque est en métal brillant, à bord des piquets portent des drapeaux oranges. Un tracteur va tirer le bateau et le conduire à l’eau. J’assiste à son départ entouré d’un vol de goéland qui l’accompagnent jusqu’au large.
Dominique a acheté deux petites soles qu’on conservera dans la glacière. Il y avait aussi des roussettes (avec la tête on reconnait bien els petits requins), des moules, des crabes et araignées mais pas de bulots qui sont trop chers aujourd’hui.
Veules-les -Roses
Veules les roses : le plus petit fleuve de France
Veules-les -Roses est un village ravissant aux petites rues étroites avec de nombreux restaurants, très touristique aussi ! Pour préserver le calme et le charme du village, on canalise les voitures dans de grands parkings sur le plateau à l’extérieur du village (parking du Canon et Parking de la Falaise). Le bourg n’est pas interdit à la circulation mais il est impossible de se garer (30 minutes seulement quand on trouve une place). Il faut donc avoir de bonnes jambes pour visiter Veules-les-roses et faire la jolie promenade le long du plus petit fleuve de France (un peu plus d’un kilomètre). Les restaurants sont concentrés à l’intérieur du village près de l’église les terrasses dans des recoins et des placettes ou à l’intérieur. Certains sont hors de prix. Il y a bien une brasserie sur le front de mer mais la : touristes sortis d’un car. Le déjeuner en bord de mer à Veules, c’est raté !
Dans mes recherches de restaurants je suis quand même entrée dans l’église : beau plafond de bois peint et les mêmes piliers sculptés qu’à Varengeville. Les motifs sont marins avec des coquilles Saint Jacques.
Sotteville
Sainte Marguerite : Restaurant Les Voiles
Les Voiles est un restaurant installé au milieu de la digue près des cabines de plage marron avec un liseré blanc. La terrasse est protégée du vent et du soleil par les voiles. Des canapés (demi-palettes de bois et coussins beiges confortables) face à la mer sont simples et rustiques et jolis. Le restaurant est complet, on nous fait attendre qu’une table se libère sur les canapés où nous aurions pu commander des tapas (assortiment de charcuterie, fromages, bulots ou rillettes de poisson) mais nous avons envie de moules. Il nous faudra attendre.
les parapentes débarquent
Au café, une surprise, un véritable débarquement de parapentes groupés, colorés gracieux. Un vrai plaisir des yeux !
Et puis, une baignade dans une eau verte un peu agitée mais pas trop.
Nous rentrons tôt pour profiter de la terrasse de note maisonnette.
Le musée est logé dans la belle forteresse carrée. Je passe le pont-levis, néglige les fortifications et les canons pour visiter directement les collections.
EugèneBoudin : la falaise du Pollet
Dans la première salle, en introduction : les peintures représentant la ville de Dieppe, son port, son avant-port, la vente de poisson peinte par Pissarro, le petit Renoir : Chaumière à Berneval est trop marron à mon goût. Mon tableau préféré est Les Falaises du Pollet d’Eugène Boudin.
Une vitrine contient de l’Art Précolombien rappelle avec les navigateurs anciens partis de Dieppe.
maquette en ivoire
La Collection d’ivoires du Musée de Dieppe vient aussi des expéditions lointaines des explorateurs dieppois qui rapportèrent les défenses d’éléphant ou de phacochère. 3000 ivoiriers étaient en activité au XVIème siècle ciselant cadrans de boussoles, maquettes de bateaux, tabatières et râpes à tabac ainsi que nombreux objets comme pions de jeu, éventails, médaillons….Le travail, d’une grande finesse s’apparente de la dentelle.
ivoire : de la dentelle!
Surgit un nouveau personnage : la donatrice, la duchesse du Berry Marie Caroline de Naples et Sicile, épouse du duc de Berry (fils de Charles X) vint à Dieppe entre 1824 et 1829 pour fréquenter les bains de mer. Elle encouragea les ivoiriers et fit don de sa collection au Musée de Dieppe.
Une salle est consacrée à l’Histoire maritime . elle contient de très belles maquettes et un tableau impressionnant : Le Naufrage du Steamboat l’Angers près des jetées de Dieppe.
le naufrage du steamboat
Le salon Camille Saint Saëns contient les objets que le compositeur a légué à la ville : pêcheurs Dieppe, collection hétéroclite rappelant aussi les voyages à Alger avec du mobilier oriental.
Graillon
Une très belle surprise : les petites statues de terre du sculpteur Graillon (1807-1872). Graillon fut aussi ivoirier et sculpta également le bois. Ses représentations du peuple dieppois : pêcheurs, marchandes de poissons, gitans, enfants sont très précises (comme les ivoires) très expressives et très touchantes.
Graillon : enfants
Souvent il ne se contente pas d’un seul personnage, il sculpte des saynètes comme la visite d’un médecin à un malade accompagné de sa famille, ou un groupe d’enfants. Ils m’émeuvent comme les tanagras grecques mettant en scène des morceaux de vie non pas figée dans le marbre mais vivants surgissant de l’argile.
L’exposition du Canadien Burtynisky est impressionnante avec de grands formats en Noir et Blanc ou en couleur selon le sujet. Les pyramides de charbon chinoises, accumulations incroyables, ou la montagne évidée des carrières de Carrare, les huttes africaines des campements miniers, la pollution du Delta du Niger avec des irisations se développant à l’échelle du paysage tout cela témoigne d’une vision de l’anthropocène comme les photos impressionnantes de la déconstruction de navires rouillés en Asie. Burtynisky peut être comparé à Arthus Bertrand ; C’est une vraie découverte pour moi et cela aurait justifié le voyage à Dieppe rien que pour cet accrochage.
500 m plus loin, au bout d’une allée bordée de très hauts arbres qui se prolonge par un alignement de topiaires taillés en cônes. Pas de symétrie, une grande variété de matériaux de construction, plusieurs bâtiments autour d’une cour rectangulaire, un énorme colombier. Variété de volumes, de toits, de motifs. Astucieusement, la façade de la loggia est légèrement de travers pour qu’on la devine de loin à travers l’arche du porche d’entrée.
Le manoir fut construit par Jehan Ango entre 1530 et 1544.
Jehan Ango musée de Dieppe
Jehan Ango (1480 -1551) fut le premier armateur de Dieppe. Il a affrété des expéditions en Amérique, Antilles, au Brésil, en Guinée, Inde, en Chine. Il a possédé jusqu’à 70 navires. Pirate, il a reçu de François 1er une « lettre de marque » l’autorisant à piller les bateaux espagnols et portugais. A son décès, François 1er lui a laissé des dettes, Ango ayant perdu sa fortune et son protecteur acheva sa vie, ruiné, au manoir. Ango est une figure importante encore maintenant à Dieppe : le pont levant est à son nom, son buste a sa place au Château de Dieppe.
Les capitaines d’Ango furent des explorateurs : Jean Cousin embarqua en 1488 pour explorer l’Afrique de l’Ouest et fut entraîné par le courant équatorial ; il débarqua devant un fleuve immense : l’Amazone ? on suppose qu’il a traversé l’Atlantique ans avant Christophe Colomb. Jean Fleury en 1522 pilla le butin des Cortès, arrêté par les Espagnols il fut exécuté par Charles Quint
Giovanni Verrazano découvrir le site de New York et lui donna le nome d’Angoulême compte aussi au nombre des capitaines d’Ango ainsi que jean et Raoul parmentier, navigateurs et poètes.
manoir Ango : la tour d’où l’armateur pouvait surveiller ses vaisseaux
Comme toutes les maisons d’armateurs, le manoir possède une tour qui permet d’observer la mer et les navires entrant ou sortant du port.
J’aime quand les châteaux sont habités et racontent l’histoire d’un personnage.
manoir Ango : loggia Renaissance
L’architecture du manoir est aussi intéressante. La loggia raconte la visite de François 1er figurant avec la reine sur des médaillons finement sculptés en compagnie d’Eole (dieu des vents donc important pour les marins, Ops la déesse de l’abondance, et les armes des Medicis. « Médicis de Dieppe » était le surnom d’Ango. Cette loggia italienne rappelle que nombreux des capitaines étaient italiens. L’Italie était à la mode sous François 1er.
Sous la loggia, des hublots ronds étaient les ouvertures des étuves (salles de bains) Raffinement rare dans les châteaux.
Manoir Ango : cour et colombier
Spectaculaire : le colombier ! Alors, le plus grand du royaume. Il se composait de 1500 boulins, le nombre de boulins était proportionnel à la propriété foncière, ce qui donne une idée de la richesse de Jehan Ango. Encore aujourd’hui il est peuplé de pigeons. Le toit en forme de bulbe serait peut-être d’influence byzantine, rappel de l’alliance entre François 1er et Soliman.
manoir Ango : colombier
Je suis bluffée par la variété des décors : mosaïques de silex, alliance de la brique et de la pierre, façades à pan de bois incluant des briques à la place du torchis, jeux avec les briques dans le colombier…
Varengeville est un très joli village, très chic, avec de belles maisons, plusieurs jardins remarquables, des commerces luxueux. Seulement 6 km de notre gîte de Quiberville. Nous partons par un faible soleil.
Bref arrêt au Phare d’Ailly dont le pinceau balaie la nuit visible du gîte (en cherchant bien on voit le phare pointer au-dessus des arbres. Le phare est bien là, mais on ne voit pas la mer. Le GR passe loin de la falaise dans les bois. C’est un peu frustrant de ne rien voir.
Le jardin Shamrock est à l’écart du village. Le GPS nous conduit sur le plateau dans les champs de lin, les tiges sont couchées en petits tas, coquelicots et adventices dépassent. Au détour d’un bois, la petite route de Cayenne conduit au Jardin puis continue vers le Manoir Ango, de l’autre côté on devine le château de Varengeville . Le Jardin Shamrock consiste en une collection merveilleuse d’hydrangeas et d’hortensias. Un parcours fléché de trois quart d’heures environ serpente entre les massifs fleuris en une promenade ondulante. Elle commence par un voyage en Asie avec des plantes exotiques. Je découvre des hydrangeas de toutes couleurs : des grosses têtes blanches, des cônes blancs ou roses, des fleurs compliquées avec des pétales ronds, des pointus, d’autres en forme d’étoiles autour d’un disque de petites perles colorées. Dégoulinades blanches de fleurettes. Massifs bleus en camaïeux, roses pâles…accompagnés de catalpas et de buddleias.
La pluie tombée récemment a réveillé les plantes assoiffées mais les jardiniers n’ont pas cessé d’arroser : la récupération de l’eau de pluie dans des citernes rend le domaine indépendant du réseau public. Ils ont pu arroser sans déroger aux « arrêtés sécheresse ». C’est une promenade délicieuse, j’ai déambulé une bonne heure avec beaucoup de plaisir.
La forteresse impressionnante coiffant une butte se voit de loin. Le château est en restauration, un échafaudage est dressé sur l’un de ses flancs. Des grillages interdisent l’entrée mais un sentier en fait le tour. Je suis impressionnée par l’épaisseur des murailles construites de matériaux hétéroclites, pierre blanche, silex et briques parfois mélangés, parfois brique seule. Difficile d’imaginer la silhouette intacte. Les ruines sont son charme romantique ! Dans les fossés profonds on pratique l’éco-pâturage : les moutons noirs paissent sur les pentes raides.
Le château a été assiégé en vain par Guillaume le Conquérant, Philippe Auguste, Charles le Téméraire. La Bataille qui lui donne son nom en 1589 opposa les Ligueurs et l’armée d’Henri IV qui y pénétra par ruse : ses soldats déguisés en matelots vinrent proposer des poissons. Je regrette l’absence totale de panneaux explicatifs qui auraient rendu la promenade plus vivante.
Sandwiches jambon-beurre à la boulangerie d’Arques ; trop tard pour chercher le restaurant sur la plage dont nous rêvions.
Pisciculture de Saint Aubin-sur Scie
Pour notre arrivée aux Baguenaudiers les propriétaires ont organisé un apéro d’accueil très sympathique avec un musicien, des kirs normands (cassis, calvados, cidre) et des canapés aux spécialités locales : rillettes de truite et filets de truite fumée ainsi que Neufchâtel. Les truites proviennent de la pisciculture de Saint-Aubin-sur-Scie. Nous y achetons rillettes et filets. C’est un petit établissement qui a installé ses bassins non loin de la rivière ainsi qu’un étang où des jeunes pêchent eux-mêmes leurs truites vivantes. Dans les bassins d’eau très claires se déplacent des truites énormes (4 ou 5 kg). Aucune indication sur la route, pas de publicité. Si on désire des filets à la découpe il convient de téléphoner avant et de venir les jours où ils fument le poisson. Je m’excite, Dominique m’a toujours parlé des fumeries de Norvège, de leur odeur. Le Monsieur me calme tout de suite « Vous ne verrez rien, vous ne sentirez rien ! »
Pourville-sur-mer
la plage du Pourville vue du belvédère
6 km est une petite station balnéaire qui ressemble à Quiberville en plus petit ; Mêmes falaises de craie encadrant une plage de galets gris derrière une digue avec des cabines de plage en bois au toit à double pente. A Pourville elles sont délicatement décorées en couleur. Une rivière la Scie, déroule ses méandres comme la Saâne de Quiberville.
En haut de la falaise en direction de Dieppe, un belvédère est aménagé sur l’emplacement où Monet a posé son chevalet. Continuant la route, en un clin d’œil nous sommes à Dieppe. Une corniche domine le château, la ville et la plage. Je suis un peu déçue : l’étendue plate en bord de mer occupée par la fête foraine et des parkings est bien laide. Il y a aussi des sortes de terrains vagues et une piscine. En revanche, côté plage, l’eau verte est immobile comme celle d’un lac. On s’y baigne. Un couple fait la planche. L’eau doit être tiède pour qu’ils restent ainsi longtemps immobiles. Il me vient une furieuse envie de nager.
la plage de Dieppe, vue du château
Le château de Dieppe ne se visite ni le lundi, ni le mardi. Château en silex, brique et pierre, carré avec de belles tours ; il a fière allure. Le ferry jaune Transmanche arrive au port.
les cabines de Pourville-sur-mer
Baignade à Pourville : à marée haute l’eau est tout de suite assez profonde pour nager. Des bouées jaunes délimitent une zone de baignade. Drapeau vert. L’eau est un peu fraîche Ce n’est pas la Méditerranée même si la canicule a réchauffé la Manche. A mon habitude, je me dirige vers les bouées. A mi-chemin, j’ai des doutes. Je suis seule dans l’eau et si j’avais du mal à rentrer ? L’eau est tranquille, il n’y a pas une vague mais un courant me fait dériver vers l’autre bout de la plage. J’ai du mal à nager à contre-courant au niveau des épis qu’on ne voit pas mais qui doivent jouer un rôle. D’ailleurs personne ne s’aventure au loin.
La pluie attendue pendant les semaines, les mois, de canicule et de sécheresse est enfin tombée cette nuit. Elle a fait grand bruit sur le toit de plastique ondulé. A l’heure du petit-déjeuner, tout est sec et à peine rafraîchi.
Le Château de Miromesnil
Le château de Miromesnil, à Tourville-sur-Arques est ouvert le mardi alors nombreux sites sont fermés. Il est distant de Quiberville de 16 km seulement, une bonne demi-heure sur des petites routes qui tortillent et se faufilent dans les villages.
la chapelle où Guy de Maupassant fut baptisé
La visite est accompagnée. Quand nous arrivons elle est déjà partie. Je rejoins le groupe dans la Chapelle Saint Antoine où Guy de Maupassant a été baptisé. Cachée dans une futaie de hêtres, elle semble plutôt austère mais l’intérieur est somptueux : boiseries XVIIème siècle très raffinées, jolies sculptures XVIème et vitraux contemporains. A proximité de la chapelle, une mare miraculeuse guérissait les varices. Comblée puis recreusée par les propriétaires actuels, le niveau est bien bas et la surface est recouverte de lentilles d’eau. Elle a retrouvé tritons, grenouilles et salamandres mais pas les sangsues qui expliquent les guérisons des jambes.
Le château médiéval, propriété de la famille Dyel n’est plus visible – il en subsiste qu’une tour ronde.
Miromesnil : façade henry IV
1590-1600, Jacques Dyels fait bâtir le château actuel dans le style Henri IV très sobre qu’on pourra voir sur la façade arrière. Son successeur en 1640 ajoute des décors de style Louis XIII avec des mascarons une alternance de têtes de lions et de guirlandes et des pots à feu pour éclairer la façade avec de grandes flammes lorsqu’on donnait des fêtes. Des pilastres sont plaqués contre les murs. Au XIX ème siècle on procéda à des ajouts reconnaissables aux briques plus foncées. En 1938 le château fut acquis par la famille de Vogüé qui ne s’installa qu’à la veille de la guerre. Les premiers résidents furent les alliés. Les Américains provoquèrent même un incendie. On reconstruisit la toiture plus simplement sur l’aile brûlée.
Actuellement le château est habité, il y a cinq chambres d’hôtes. On ne visite donc que le rez de chaussée.
Nous entrons par l’entrée très claire qui s’ouvre des deux côtés pour profiter de la perspective dans les jardins. Pour cette raison on a décalé l’escalier d’apparat. L’étroitesse du bâtiment étonne : 8.5 m (la longueur de la poutre), les plus longues étaient réservées à la construction navale.
Cette visite est passionnante la guide fait vivre chaque pièce. Elle raconte la figure illustre du Marquis Armand de Miromesnil, ministre de la Justice de Louis XVI populaire après avoir aboli la « Question préparatoire » (la torture) et bienveillant avec les paysans de son domaine. Il a donc passé à travers de la Révolution et est mort dans son château en 1796. On a retrouvé les Registres terriers qui, généralement ont été détruits à la Révolution parce qu’ils prouvaient que les terres n’appartenaient pas aux paysans.
Dans le salon XVIIIème , musique, jeux d’argent, thé et chocolat illustrent la vie au château.
Dans la chambre du Marquis, on a imaginé plutôt la chambre de la Marquise et braqué le projecteur sur le moment de la toilette : jupons et paniers, corset resserré à l’arrière ; la robe de marquise était composée de plusieurs pièces, le plastron était tenu par des épingles ce qui est à l’origine de l’expression « tiré à quatre épingles ». La toilette intime se faisait dans le bidet puisqu’on ne se lavait plus au XVIII ème s. alors qu’au Moyen Âge on allait aux bains.
Le cabinet du Marquis se trouvait dans la pièce ronde, ancienne tour médiévale. La guide nous initie au « secret » du secrétaire ; son tiroir caché qui s’ouvre par un mécanisme qui pourrait se trouver n’importe où dans le meuble. Les livres ont été vendus en une seule vente à Dieppe au profit des pauvres de Dieppe. Cependant la liste des ouvrages a été conservée.
Dans La Salle à manger nous avons une véritable leçon de savoir-vivre : les coutumes à table ont évolué avec le temps. Avant le XVIIIème siècle on « dressait la table » n’importe où dans le château ou à l’extérieur : une planche ou une porte dégondée sur des tréteaux. Au XVIIIème s. il manque encore des accessoires sur la table : la fourchette et les verres. Pour boire, on faisait signe à un serviteur qui apportait un verre rempli, le remportait, l’essuyait…cela dégageait de la place pour le « service à la française » où tous les plats étaient présentés au centre de la table en même temps, les personnes les plus importantes se servaient les premières, les autres mangeaient froid ou pas du tout si on ne leur avait rien laissé. La table du XIXème siècle est chargée de plusieurs verres. Le service a changé : « à la russe » les domestiques apportent les assiettes servies, chacun reçoit donc sa part, à la bonne température. « Savez-vous pourquoi les pointes des fourchettes sont vers le bas ? » – demande la conférencière : à cause des dentelles aux poignets.
le potager attenant à la cuisine
Après cette évocation de la Vie de château, nous découvrons le second personnage célèbre du Château de Miromesnil : Guy de Maupassant, né en 1850 dans la pièce ronde à l’étage. La famille de Maupassant s’est installée au château comme locataires, ils sont restés 4 ans. Dans une vitrine on présente différents documents manuscrits et des piles de livres de l’auteur. Des grisailles illustrent la nouvelle Le Lit édité dans le recueil de Mademoiselle Fifi que j’ai téléchargé sur la liseuse dès mon retour.
Le Potager est une merveille. Laissé à l’abandon, il fut recréé à l’après-guerre par la châtelaine afin de nourrir sa famille à l’époque de restrictions alimentaires ; elle fut d’abord moquée par ses voisins parce que la terre n’était pas fertile, elle a réussi son entreprise avec des buttes de bonne terre. Entouré par un mur de brique qui le protège du froid et du vent, créant un microclimat propice aux primeurs. Carré, divisé en quatre carrés. C’est une promenade charmante. J’ai aimé les magnifiques artichauts fleuris et les choux spectaculaires, choux de Saint Saëns bleutés pesant jusqu’à 20 kg, très prisés en période de restriction à cause de leur taille mais abandonnés actuellement pour la même raison. Les tunnels où les potirons sont suspendus ; les vieux poiriers couverts de fruits. Le tout est mis en valeur par les fleurs colorées : tournesols très hauts, capucines rampantes….
Entre deux hautes falaises de craie, une plage de galets bordée d’une digue qui surplombe la zone humide de la petite rivière : la Saâne qui d’étale en méandres, mares et marais, empêchée de communiquer directement avec la mer. Un système de buses régule le courant empêchant que la mer d’envahir le marais. Côté plage : des épis de ciment tentent de protéger la plage et de retenir les galets. Avec le réchauffement climatique, le trait de côte se modifie. La Municipalité de Quiberville a décidé de supprimer le camping installé en bas de la digue et de le déménager plus haut permettant à la Saâne de se déverser dans la mer et à la mer d’envahir les parties basses. Des castors ont été introduits (castors européens pas américains) pour maintenir l’eau dans leurs barrages. Lees écoliers sont associés à cette opération : ils seront les témoins des transformations du paysage. Une expérience analogue est menée en Angleterre et les scouts anglais sont invités à participer.
Fascinée par la mer, je descends sur les galets et parcours la plage de Quiberville puis celle de Sainte Marguerite attenante. Vision d’apocalypse : un morceau de falaise semble s’être détaché et tient par miracle enfoncé par un coin. Suis-je témoin de ce retrait de la côte ? M’avançant plus au bout de la plage, j’observe la surface grise, lisse, bien différente de la craie de la falaise. M’approchant encor plus, je distingue les graphs qu’on peint souvent sur les blockhaus et comprends enfin que c’est bien un blockhaus qui a basculé et non pas un morceau de falaise. Les pompiers l’ont fait tomber pour éviter une catastrophe.
Je me déchausse pour tremper mes pieds dans la mer ; les vagues arrivent jusqu’aux mollets. Le drapeau jaune est hissé. Peu de baigneurs se hasardent dans l’eau. Ceux qui affrontent els vagues se tiennent debout près du bord. Je n’ai pas sorti mes chaussons. Pieds nus sur les galets je ne serais pas assez stable pour résister à al vague. Tant pis pour la baignade !
Sur la digue, en revanche, il y a foule.
Gite des Baguenaudiers
De la terrasse du gîte : la vue sur le marais et la mer
17 heures : nous découvrons notre gîte : une maisonnette de bois entouré sur deux côtés par une large terrasse parquetée et bordée par une rambarde. Au-dessus des lattes fixées de biais font de l’ombre en laissant une bonne aération. Un côté est protégé part une plaque de plastique transparent ondulé comme de la tôle abritant la terrasse de la pluie. La vue sur la mer et les marais est merveilleuse. Des vitres coulissantes sur deux côtés de la salle à vivre qui peut rester ouverte. Il y a deux chambres (couchages pour 5). Les portes coulissent, des casiers offrent quelques rangements. Tout est calibré au cm près. Comme on peut vivre extérieur par tout temps peu importe que la surface soit réduite puisqu’il y a tout le confort. Chaque lit est équipé d’une petite veilleuse. Cafetière, grille-pain, micro-ondes, une gazinière 4 feux. La salle d’eau est de belle taille.
A marée basse coucher de soleil sur la plage de Quiberville
Après dîner, le ciel prend des teintes chaudes, roses, dorées mais la colline masque le coucher du soleil. Je me précipite sur la plage. En descendant la sente des Baguenaudiers j’arrive en moins de dix minutes sur la plage. La mer est basse et a libéré un estran sableux, luisant reflète la lumière dorée. Le soleil est caché par un banc de nuages, je ne verrai donc pas le coucher du soleil.
Quel bonheur de circuler sur le périphérique à 8h, le matin du 15 Août : vide ! A l’approche de Saint Denis une foule de grues se profilent dans le ciel. Un stade à moitié construit montre son ossature de bois qui ressemble à une coque de bateau coupé par moitié. Gennevilliers, plus de constructions. Sur l’A15 entre Franconville et Cergy des activistes ont écrit sur un pont « POLLUTION – MORT.E.S » Tag en écriture inclusive ! comment scander un tel slogan avec des points ?
Le Vexin est moissonné, les chaument dorés marquent de larges ondulations. Le maïs est minable, je l’aurais confondu un instant avec du sorgho. La route est bordée de deux rangées d’arbres, érables et tilleuls. Sur les côtés, de jolis villages.
Gisors : le château sur sa motte
Gisors – petite ville de l’Eure, 11.000 habitants – est à la limite du Vexin français et du Vexin normand. Son château est spectaculaire et motive un arrêt. Le donjon fut bâti par Guillaume le Roux, le fils de Guillaume le Conquérant, roi d’Angleterre 1087 – 1100, disputant le contrôle de la Normandie à son frère. Le donjon est fermé à la visite libre seulement accessible en visites guidées (le mercredi et le samedi) . Un panneau indique que la motte fait 70 m d’altitude et domine la boucle de l’Epte. De beaux remparts édifiés par les Henry II Plantagenêt (Anglais) au XIIème siècle, enferment la Basse-Cour aujourd’hui plantée d’un vaste parc arboré. Au XIIIème les rois de France conquièrent Gisors et construisent des tours monumentales dont la Tour du Prisonnier. De grands travaux de restauration sont en cours : La grosse tour ronde est emballée de blanc ressemble à une installation de Christo. La Barbacane est réparée ainsi que le dallage ancien qui y mène. Je descends à L’Office de Tourisme dans une courette et de là par un passage j’arrive à la rue Principale avec de belles maisons à pans de bois. Malheureusement aujourd’hui, 15 Août, tous les commerces sont fermés. Dernier regard au panorama et à la grande église qui domine la ville.
Gisors barbacane
Gournay-en-Bray
Dans le paysage vallonné je cherche les indices de la structure géologique de la Boutonnière de Bray (anticlinal soulevé au Tertiaire dont les sédiments calcaires Crétacé ont été érodé laissant les épaisses couches Jurassique, argileuses et sableuses apparaître, formant un sillon. Pays de bocage varié.
Le Guide Gallimard propose un circuit dans le Pays de Bray. J’y apprends que Gournay en Bray était une ville-marché bien reliée à Paris par le chemin de fer dès 1850. C’est aussi le berceau du Petit Suisse et du Carré Gervais(1872). Il reste une usine de produits laitiers Danone à Ferrières.
Sur la place, un curieux édifice de brique attire mon regard : Kursaal, c’est maintenant le Cinéma Les Ecrans. L’architecture de brique est dépaysante pour nous : nous avons quitté la Région Parisienne !
La Collégiale Saint Hildevert trône en majesté sur sa large place plantée de tilleuls. Un café a pour enseigne « Au Marché aux chevaux ». Les éléments romans du porche ont été très (trop ?) restaurés au XIXème, ils sont très clairs et contrastent avec les deux tours plus sombres ; Par chance l’église est ouverte. Si nous disposions de plus de temps j’aurais pu examiner un à un les chapiteaux très variés et les vitraux. A la suite des bombardements en 1944, un artiste a fait de beaux vitraux modernes très colorés (il cite les bombardements)
Gerberoy
Gerberoy
Un petit écart (12 km)pour quitter la route de Dieppe vers la Picardie. La petite route est difficile à trouver. Incursion dans l’Oise à Gerberoy.
Gerberoy est un petit village (85 habitants) très fleuri et très touristique. Remarqué par le peintre Le Sidaner(1862-1939) qui y a planté un jardin célèbre, il est devenu un repère de galeries de peinture et d’ateliers d’artistes, peintres et potiers. Les maisons basses de briques et de colombages sont agrémentées
De rosiers grimpants ou buissonnants. Heureusement, la sècheresse ne les a pas desséchés ! Nous garons la 108 à la place « handicapés » en face d’un bassin fleuri de nymphéas. Je commence la visite par le tour des remparts de Guillaume le Conquérant sous l’ombrage bien touffu de grands arbres. Ce petit village fut une place forte très disputée entre Guillaume et ses fils. Les fortifications disparaissent sous la luxuriance des jardins. Il flotte dans le village rendu aux piétons une senteur de roses tout à fait perceptible. Un puits carré est surmonté d’un toit garni d’une tonnelle. Un bâtiment percé d’arcades est ouvert sur els deux rues. Partout des tables des restaurants et salons de thé dans les jardins invitent les passants.
L’église est située au sommet. On franchit une arche enjambant une rue pentue. Sa richesse est étonnante pour un si petit village : trois tapisseries d’Aubusson ornent les murs, c’est peu commun pour une église de campagne. Les stalles de bois sculpté sont plus classiques. Le chœur est aussi richement orné.
Forges-les-Eaux
Etape du circuit de Gallimard. Forges-les-Eaux doit son nom à l’activité métallurgique datant déjà de l’époque romaine. Louis XIII et Anne d’Autriche vint y faire une cure de 19 jours, Louis XIV serait peut-être le fruit de ce séjour thermal. Nous traversons la ville sans nous y arrêter laissons le musée des maquettes et l’exposition de faïence vantés par le Guide/ Nous arrivons devant le Casino moderne. En contrebas d’un vaste parking se trouve un lac et une plage, plus loin, le golf et l’hippodrome.
Neufchâtel-en-Bray
Pays du fromage en forme de cœur que je goûterai ce soir à l’apéritif des Baguenaudiers .
Des petits nuages décoratifs envahissent le ciel qui se voile. Il serait judicieux d’arriver à la mer avant le mauvais temps prévu par la météo. Nous pique-niquons en vitesse pour arriver vers 15 heures à Quiberville.