Dernier jour en Crète

CARNET PELOPONNESE CRETE 1999

Agia Triada

Le site archéologique  est beaucoup plus petit que celui de  Phaistos. Pas de cour centrale ni de Propylée, seulement des appartements royaux tapissés de gypse. Nous sommes un peu saturées de sites minoens. Nous n’avons pas de plan Nous nous promenons tranquillement sous les grands pins qui embaument sans trop nous soucier de comprendre.

AGIOS GIORGOS

Plage déserte découverte hier : Agios Giorgos. Elle n’est plus tout à fait déserte mais la famille qui était installée décampe à midi. La nouveauté c’est le vent. La mer est agitée jusqu’aux îles Paximadia,avec des moutons en pleine mer. Notre crique est très abritée, quelques ondulations de grande amplitude arrivent irrégulièrement. Une petite risée survient par rafales et se déplace à la surface de l’eau en faisant des interférences. Quand je nage avec le masque sous l’eau, je ne sens rien de cela, c’est un monde calme pacifié, les poissons ignorent totalement l’agitation de la surface.

Nous avons trouvé une sorte de grotte pour pique-niquer à l’ombre. Après 3 heures passées dans l’eau et au soleil nous allons chercher de l’ombre à la taverne. C’est la plus jolie taverne qu’on puisse imaginer en balcon au dessus d’une plage déserte, quelques tables toutes simples sous une tonnelle de vigne. A 2h, il n’y a personne, en dehors d’une vieille en noir qui parle toute seule, et d’un gamin qui  sert nos consommations habituelles : un  ouzo et un café. Il fait frais. Je ne me lasse pas le contempler la risée qui court à la surface de l’eau. Je lis « Le Christ Recrucifié ».

et au large les îles Paximadia

De Kokkinos à Iraklion : 70 km sur une route assez encombrée de camions  passeant par un col près de Gergéri. Ensuite des vignobles  jussqu’à Iraklion.

dernière soirée à la mer

Nous retrouvons notre Pension, la propriétaire nous reconnaît et nous a gardé une chambre.

Sur cette côte-ci, le vent soulève de grosses vagues, impossible de se baigner. Nous passons le reste de l’après midi à la terrasse de la taverne « hollandaise » de l’autre côté de la route au bord d’une mer très houleuse. Le spectacle des gros rouleaux d’eau verte qui se brisent dans une grande quantité d’écume blanche nous occupe jusqu’au coucher du soleil.

Nous commandons une moussaka et des souvlakis. Enfin de la moussaka ! Quelle erreur ! L’interprétation hollandaise de la cuisine grecque est bouillie, sans goût, dégueulasse, nous quitterons la Grèce sans avoir mangé une bonne moussaka !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Contreforts du Mont Ida –

CARNET PELOPONNESE CRETE 1999

Moni Vrontisiou


Un autre circuit du guide Nelles  nous mène dans la montagne.
La route asphaltée,mais très pentue, grimpe d’abord dans les vignes  sur les premiers contreforts du mont Ida.  A Gergéri, arrêt panorama sur les collines, la plaine de Messara et la mer de Libye. La route emprunte une sorte de corniche à la limite entre cultures et montagne rocailleuse et sauvage.

Moni Vrontisiou

Entre Zaros et Vorizia, nous prenons en stop une paysanne en noir chargée de paquets et un vieil homme qui nous remercie quand nous le lâchons en pleine campagne devant le monastère de Moni Vrontisiou.
Devant l’entrée du monastère, deux platanes énormes font de l’ombre sur la placette. Une fontaine ornée de délicates sculptures d’Adam et Eve qui sont abîmées, et d’énigmatiques têtes chevelues, crache une eau fraîche et abondante. Un pick-up stationne. Deux hommes remplissent des bombonnes.

Le monastère est ouvert aux visiteurs. Nous nous déguisons avec nos jupes longues. Un pope épluche des légumes dans la cour en écoutant la radio. Dans l’église, des fresques et des icônes, mais rien d’extraordinaire.

Moni Valsimero

Le monastère de Moni Valsimero, très réputé se trouverait à Vorizia. Le village est très tranquille. Nous montons à l’église – fermée. On nous avait assuré au kafénéion qu’elle serait ouverte. Nous y rencontrons un couple de français. Une paysanne passe. Je lui demande en Grec  où se trouve la clé. Elle nous offre une grappe de raisin noir délicieux. Certains grains ont séché. Ils ont le goût du raisin de Corinthe. La dame nous montre la maison du pope. Nous redescendons au kafénéion où une dame m’explique que nous nous sommes trompées d’église. Il faut parcourir 2 km en voiture.

Moni Valsimero est en restauration. Une équipe de maçons, de couvreurs, de restaurateurs et des photographes s’affairent avec du matériel sophistiqué. Tout ce monde ne nous laisse pas beaucoup en paix pour admirer les fresques. Dommage ! Elles sont magnifiques, colorées variées, vivantes, d’innombrables scènes racontent l’Histoire Sainte et ressemblent à  une bande dessinée. Ce sont les plus belles de la région.

GORTYNE – ville romaine

CARNET PELOPONNESE CRETE 1999

Basilique Saint Tite élevée par Justinien

 


Le site de Gortyne est très étendu. Les vestiges de cette ville romaine sont dispersés dans les oliviers. La visite est très différente de celle des palais de Cnossos ou de Phaistos.

De la route, la basilique Saint Tite est bien visible. Il ne reste plus que l’abside et deux chapelles latérales en belle pierre, taillée en blocs énormes. La grandeur du monument impressionne. Nous avons l’habitude de rencontrer des minuscules chapelles byzantines. Ici elle est à la taille des monuments romains.

Gortyne st Tite

Nous cherchons les autres antiquités. Ne voyant rien, nous reprenons la voiture. C’est une erreur. La recherche de la cité détruite est l’occasion d’une belle promenade dans les oliviers. Une via romaine dallée le long de l’aqueduc nous conduit au prétoire. Là, nous découvrons de nombreux murs, des colonnes et une statue derrière des grillages. Une équipe d’archéologues italiens, une cohorte d’étudiants et de terrassiers grecs manient la pelle, la pioche, remplissent cagettes et brouettes. Le site est fermé aux visiteurs. J’interpelle en italien les archéologues. Rien n’y fait : refus ferme. Nous verrons donc Gortyne derrière son grillage. Temple d’Apollon, et temple des dieux égyptiens, toujours enfermés.

Temples romains dans l’olivaie

Nous foulons un tapis de graminées sèches très doux aux pieds. Les oliviers donnent une ombre agréable. De temps en temps, je cueille des figues mûres. La chaleur est accablante dès le matin. Retour au parking, puis visite de l’Odéon, petit théâtre renfermant les fameuses inscriptions en boustrophédon du code de Gortyne.

Boustrophédon : comme la charrue et les boeuf, se lit de droite à gauche puis de gauche à droite…

Au sommet de la colline : l’Acropole, trop chaud et trop tard pour y grimper.
J’ai bien aimé cette visite, au hasard, sans guide ni explications. Apparition poétique d’une ville ancienne dans les oliviers.

Rethymnon

CARNET PELOPONNESE CRETE 1999

le port vénitien


9H,  les rues de Rethymnon  encore vides,  s’animent petit à petit.

La mosquée et  les deux minarets,  les maisons vénitiennes, Les balcons de bois fermés, sorte de vérandas, sont  caractéristiques de cette ville. Les rues commerçantes ont un parfum oriental de souk. Trop nombreuses boutiques pour touristes peu regardants (T-shirt, céramiques de mauvais goût …) mais aussi des trouvailles : un coiffeur à l’ancienne avec ses cages de canaris et son matériel vétuste, le marchand d’icônes et de bondieuseries, le safran vendu tel qu’il est récolté dans les étamines de crocus.

coiffeur barbier à l’ancienne

Citadelle vénitienne

La citadelle vénitienne occupe une grande superficie. La pierre blonde est belle. Les volumes architecturaux sont surprenants : remparts découpés, guérites et créneaux, mais aussi cubes et coupole de la mosquée, demi-cylindres des magasins ou des arsenaux vénitiens, curieuse construction avec un toit en pyramide.

citadelle vénitienne ou ottomane?

L’heure de l’apéro
Nous cherchons une terrasse sympathique pour rendre un pot en regardant les badauds passer. Dédaignant les cafés en bord de mer avec leurs fauteuils  rembourrés, les terrasses chics sous de grands stores, pour nous attabler sur de simples tables en bois avec des chaises de bois paillées. On nous sert l’ouzo avec les mézés : fromage de brebis, tranches de tomate et olives, le tout pour 750 drachmes. Curieusement, il n’y a que des femmes grecques attablées, c’est bien rare. Vers midi et demie, nous sommes heureuses de quitter la ville chaude pour rentrer chez nous.

Spili

les lionsd de la fontaine de Spili

Arrêt gyropita à Spili, bourgade sympathique à mi-chemin. La place est rafraîchie par une curieuse fontaine vénitienne toute en longueur où l’eau est crachée par quinze lions. C’était plutôt un mauvais plan : la circulation dans l’impasse de la fontaine est infernale, une bétonneuse coince l’autobus sur la grande route qui bouche tout le trafic. Tout le village s’en mêle, la tension monte, nous ne savons plus comment sortir de là, on se lance dans des manœuvres en marche arrière risquées …

Baignade à Kokkinos.

Sur la plage de Kokkinos, les  vagues sont juste assez hautes pour que la baignade  soit amusante, et pas assez pour qu’elle soit dangereuse. Selon la plage, le vent, l’heure, l’état de l’eau change et les baignades sont très variées.

 

VALLEE D’AMARI

PÉLOPONNÈSE ET CRÊTE 1999

 

Nous avons suivi le circuit proposé par le Guide Nelles .

Apodoulou

A 8h30, le soleil sort à peine de la montagne, nous quittons la route de Réthymnon au-dessus d’Aghia Galini. Première étape à Apodoulou : nous découvrons la petite chapelle byzantine cachée dans les oliviers. Sa façade est ornée de trois arcs brisés,  son toit de tuile est plat, tout simple. A l’intérieur, il faut s’habituer à la pénombre pour apercevoir les fresques à demi effacées : Saint Georges, à cheval, est bien reconnaissable. Il faut de l’imagination pour retrouver les scènes de l’Evangile. Les personnages portent de curieuses sandales, les visages sont expressifs, les chevaux très bien dessinés.
Nous trouvons un site minoen, probablement une ville avec ses maisons de petite taille. Plus loin une tholos enterrée sous une colline plus petite que ceux observés en Argolide mais sur le même modèle.

Aghios Yorgos

Oliviers

La route s’élève au flanc de la montagne, bien goudronnée. A l’entrée de Fourfouras, encore une chapelle sous des oliviers magnifiques. Jusqu’ici nous avons surtout vu des oliveraies irriguées avec des arbres jeunes plantés en rangées régulières. Là, les arbres sont vénérables, noueux, creux, tordus. Autour de l’emplacement du plant d’origine ont poussé des rejets qui ont eux –mêmes vieilli, se sont creusés si bien qu’ils forment un cercle de plusieurs mètres de diamètre. J’aime à penser qu’ils sont à la fois très vieux et immortels. Ils donnent toujours des fruits puisqu’ils portent une bâche enroulée pour la récolte. Je vais en quête de l’arbre photogénique qui représentera dans l’album les oliviers crétois.

Dans le village de Fourfouras, le calme est rompu par l’arrivée des marchands ambulants annoncés par de la musique traditionnelle. Nous les retrouverons à chacun de nos arrêts. Ils suivent le même circuit que nous. La camionnette jaune du boulanger, le pick-up vert du marchand de légumes qui annonce au micro « karpouzi, domata.. ». Passe aussi un autre pick-up chargé d’une encombrante pile de chaises et de tables de jardin en plastique .Les maisons habitées sont chaulées décorées avec des pots de basilic, des géraniums mais beaucoup moins de fleurs qu’au Lassithi. Des buissons de jasmin embaument, mais de nombreuses maisons tombent en ruine.

Visari

Nous redescendons à Vizari,   une tour (un moulin ?) en ruine pour chercher un autre chantier de fouilles : une basilique en ruine, très grande, mais très en ruines.

Platania, pas de platanes. A Moni Asomaton, pas de monastère, à la place une école d’agriculture précédée d’une belle allée de palmiers. Nous cherchons un autre site archéologique à Monastiraki au pied d’un village perché. Un enfant nous ouvre l’église,  il y encore des fresques. Nous livrons à un véritable gymkhana dans les rues étroites du village. La Nissan Micra réagit drôlement bien à ce parcours acrobatique. La ville minoenne est encore un labyrinthe de pierre peu lisible pour le profane, mais encore en bon état, certains murs ont 1.50 m de haut.

A côté dAmari, encore une jolie chapelle avec trois arcs comme à Apodoulou.

Apéro à la terrasse de la taverne au carrefour de Moni Asomaton où nous retrouvons les marchands ambulants.

Thronos

Dernier étape du circuit : Thronos, une belle église, fermée et les ruines de la ville ancienne de Sivritos qu’on atteint après une belle grimpette il reste les fondations d’un temple antique mais plus de colonnes, surtout une jolie vue.

Pique-nique dans un vallon

Pour le déjeuner, nous dénichons la plus mignonne chapelle qu’on puisse imaginer, pas ancienne mais située dans un vallon vert près d’un champ de luzerne entourée de très hauts cyprès, à l’ombre d’un noyer et d’un énorme figuier. Nous nous installons sur le parapet dans une ombre très fraîche. Il y a du vent et des figues pour le dessert.

La journée des ânes

Âne et ânier

Retour par la route de l’aller mais le soleil de l’après midi écrase la montagne qui a perdu ses couleurs.
C’était vraiment une journée différente des précédentes, rien de spectaculaire, mais de jolies surprises : journée des chapelles. C’est aussi la  journée des oliviers et des ânes. Toute la journée nous les avons vus attachés dans leur pré souvent au soleil, ou rentrant des champs chargés avec leurs maîtres, un groupe de paysans ont même posé, les femmes, des œufs dans les mains. Vers midi, ils étaient chargés d’herbes ou de paquets. J’ai demandé la permission à un vieil ânier de photographier son âne mais il n’a pas compris et s’est installé en gros plan devant mon objectif.

la vieille dame, âne, chèvre et chien

Moni Preveli – Plakias

CARNET PÉLOPONNÈSE CRÊTE 1999

 

les petites chèvres crétoises

La route se faufile entre deux falaises calcaires impressionnantes avant d’atteindre le monastère de Moni Prévéli.

Paysage sur la route

Le  paysage est minéral.  Très peu de végétation, pourtant des chèvres paissent en liberté. L’une d’elles dévale la pente et appelle les autres avec insistance, elles sont petites avec une jolie robe, une longue barbichette, des cornes recourbées. Il reste très peu d’eau dans le torrent. Les lauriers-roses sont très verts. Vers l’amont il y a également des platanes. Malgré l’aspect aride des sommets, il semble que cette région regorge d’eau : les saules pleureurs et les roseaux prospèrent dans chaque creux. Pourtant il n’a pas plu depuis avril. Les sommets culminent à 2400m et sont couverts de neige en hiver. L’eau de fonte est elle stockée dans des réservoirs naturels comme dans le Dévoluy ? Le pays n’est pas uniquement calcaire. Une variété étonnante de roches affleure : schistes marnes et argiles vertes, un conglomérat fluviatile, des sables et des grès.

Moni Preveli

Liturgies

Nous dépassons le vieux monastère abandonné et nous garons sur le parking.  Pour une fois nous ne sommes pas les premières arrivées : un car stationne.  Des grecs sont venus entendre la messe puisque c’est dimanche. Malgré les mises en garde de nos guides, nous entrons pendant l’office. Il y règne un joyeux désordre. Les gens entrent et sortent, se déplacent, s’embrassent pendant qu’un pope habillé de blanc officie. Devant les icônes maints signes de croix. La ferveur religieuse s’accompagne ici de toute une vie sociale qui surprend. Ils vont communier dans cette même cohue bon enfant : chacun reçoit une grosse bouchée de pain et sort son gobelet, mais c’est de l’eau qu’on verse, une vieille sort même une fiole de sirop.

Ensuite tout le monde va boire un café à la buvette installée sous une tonnelle chez les moines. Dans la crypte : un musée avec des icônes qui nous semblent moins belles que celles de l’église. Les fidèles se signent devant chacune d’entre elles.

Plage de Moni Preveli

Pour rejoindre la plage de Moni Preveli, deux solutions : soit un parking payant et des escaliers, soit une piste de 5 km qu’on trouve à la rivière. De curieux ponts en dos d’âne enjambent l’eau abondante en cette saison. La piste est très mauvaise mais très fréquentée par des 4×4 qui soulèvent des nuages de poussière  et qui circulent en convoi. Ils sont occupés par des touristes blonds qui n’ont pas l’air de craindre les insolations. Nous arrivons sur une plage occupée par un parking d’où part un petit sentier qui nous conduit à la « palm beach ». C’est est un triangle de sable entièrement occupé par des parasols de paille, situé entre la mer et un petit lac d’eau douce glacée alimenté par le torrent. Une oasis de palmiers et roseaux peut se visiter en barques j’essaie de remonter  la rivière à la nage mais le froid me décourage vite, nous nous baignerons plus tard sur la plage près du parking bien au calme et loin des touristes qui continuent à affluer en caravanes vers le « Palm beach ».

Moni Preveli : le vieux monastère abandonné

Plakias

Le propriétaire des appartements Flamingo m’avait vivement recommandé Plakias.  Nous sommes bien déçues. Le tourisme de masse a urbanisé la baie : supermarchés, parkings, immeubles récents avec pelouses vertes incongrues ont envahi les abords de la plage suréquipée en parasols verts bleus ou jaunes. Nous cherchons un endroit plus sauvage    dans les hôtels et les lotissements. Toujours des parasols payants. Après une heure nous aboutissons à la plage nudiste. Plus de parasols mais toujours beaucoup de monde. Enfin nous trouvons un endroit vierge de toute installation et nous posons sur le sable en plein soleil.
Ceci implique baignade, pique-nique, re-baignades en série. Il fait beaucoup trop chaud pour un arrêt prolongé. L’eau est agitée mais assez claire pour pouvoir observer les poissons avec le masque.

Le retour est précipité. Il fait très chaud. Le sel tire la peau. Nous sommes furieuses d’avoir roulé si loin sans avoir trouvé une plage à notre goût. Nous sommes sur une île. La mer est partout. Mais les plages accessibles en voitures sont peu nombreuses. Et le dimanche elles sont bondées. C’est idiot quand on loge dans  un appartement situé à 100m de la mer ! En bateau c’est sûrement très différent.

Phaistos et baignade à Agios Pavlos

CARNET PELOPONNESE CRETE 1999

 

Plaine de Messara et Mont Ida

 

7h45,  Phaistos, le site est pour nous seules, avec une petite chienne marron comme guide.   Le paysage est magnifique, au pied de la colline, la plaine de Messara – patchwork de vergers d’agrumes, d’oliveraies, de champs moissonnés. Au fond se détache bleutée, la silhouette du Mont Ida (Psiloritis). Dans ce cadre, sous la belle lumière du matin, dans le parfum des pins, nous découvrons le Palais sous son meilleur jour. Les ruines sont bien lisibles.

Théâtre de Phaistos


Le théâtre antique formé de  deux séries de gradins perpendiculaires de part et d’autre d’un escalier bordant une vaste cour pavée où aboutit l’allée sacrée des processions. Les appartements royaux sont revêtus d’albâtre aussi bien au sol que sur les murs, les banquettes ou les marches. C’est étrange qu’une roche si tendre et de plus, soluble, ait si bien tenu au fil des ans (près de 4000 ans). Le mégaron du roi était limité par des murs percés de vastes baies, entouré d’un péristyle et éclairé par un puits de lumière. Nous  reconnaissons les magasins, les maisons privées.

Le plaisir de se promener au calme, d’imaginer le palais, est entier. A 10 h les visiteurs arrivent, nous quittons les lieux.

Phaistos

Agios Pavlos

Nous retournons à Agios Pavlos, comme jeudi et nous reprenons notre parasol et les lits. La journée est délicieuse, l’eau est presque froide, je continue mes investigations chez les poissons. J’ai la surprise de retrouver les mêmes exactement aux endroits où je les avais laissés il y a deux jours.  J’ai maintenant une bonne représentation de la topographie des lieux : les rochers couverts d’algues un bassin abrité très poissonneux, les touffes de posidonies. J’ai aussi d’autres repères moins plaisants : une boite de sardines orange et un journal encore lisible sous l’eau. Je localise les oursins. J’observe les patelles, et sur le sable, d’énormes gastéropodes. Une holoturie grise rampe avec des sortes de protubérances. Un crustacé transparent de grande taille.

 

A l’Est de Kokkinos, marché de Timbaki, Matala, Kamilari, Kali limenes

CARNET PÉLOPONNÈSE CRÈTE 1999

 


Vendredi, jour de marché à Timbaki, la ville voisine. Quelques fermiers apportent leurs produits. Le seul poissonnier vend seulement 4 sortes de poissons, un marchand de fromages. Tout le reste du marché,  des vêtements de mémères. Nous rencontrons nos amis  de Stella Paris.

Visite au musée ethnographique de Vori où d’anciens outils (très beaux) des poteries, de la vannerie du tissage sont très bien présentés.

Nous cherchons la mer à Kamilari-Kamilaki. De jolies tavernes sont posées sur une plage rectiligne avec autant de vagues qu’à Kokkinos. Nous ne trouvons pas la route de la plage de Kosmo et aboutissons à Matala, plage très connue avec des tombes creusées dans la falaises occupées autrefois par les hippies , envahie par la foule, parkings immenses restaurants-usines à touristes.

la plage de Kali Limenes

Une piste interminable en très mauvais état mène à Kali Limenes. La  plage est  tranquille mais avec la vue sur d’énormes réservoirs de carburants. Expédition loupée !

Kokkinos
De retour à la maison, nous avons l’impression d’avoir perdu la journée. Pour couronner le tout nous faisons une promenade désabusée dans Kokkinos. Le délabrement des carcasses d’immeubles commencés pas terminés, les boutiques à l’abandon, les tavernes vides ne remontent pas le moral. La campagne ornée de serres plastiques n’est pas plus pittoresque !
Seul point positif : la dorade cuite sur un lit de citrons et d’oignons avec tomates et courgettes est un délice.

 

 

Les belles plages autour de Kokkinos Pyrgos

CARNET PELOPONNESE CRETE 1999

Aghios Pavlos

Paris/Kokkinos

A 6h45, je sors dans le couloir avec mon cahier.

A peine installée, le propriétaire m’appelle. Il m’invite au café. Pour 10 000 drachmes, la nuitée, le petit déjeuner est compris (cela doit être pour rattraper les 2000 drachmes de la clim).
Il m’explique qu’il aurait préféré rester à Paris. Sa femme est crétoise, lui Athénien. Il ne tient pas en grande estime les Crétois :

–    « ils sont tous fous, construisent sans permis puis paient l’amende au tribunal. Il n’y a pas de loi. Les gendarmes se font casser la gueule … en France au moins il y a des lois ! »

Sa femme nous racontait la veille des jalousies entre cousins. Elle avait l’air bien jalouse de « Stella appartements ».

Baignade

Après le déjeuner nous retournons à la plage. Il n’y a pas de vent. J’espérais une mer calme, mais les rouleaux sont encore là.  Nous jouons à sauter dans les vagues. Passée la barre, on peut nager.

Notre studio

Nous emménageons dans  notre studio. Comme le ménage n’est pas fait, on nous offre un café frappé. Puis, au passage, un beau melon jaune. Notre appartement est très agréable. Un grand balcon dans la verdure, un coin cuisine. Seule, la vaisselle laisse à désirer, les Grecs et les touristes vont plutôt à la taverne.

Nous partons à la découverte des environs. Le village de Kokkinos n’est pas engageant : des immeubles sans charme pas soignés, en construction, à l’abandon même pas finis.

Aghia Galini

Aghia Galini, la station voisine, au contraire, est très coquette, construite en gradins au flanc de la montagne, autour d’un petit port. Sa plage, abritée des vagues, est couverte de parasols. Les hôtels  chaulés, très fleuris, prospères. Par manque de place, les restaurants sont installés sur les terrasses sous de grands stores. Les boutiques sont bien achalandées. Plusieurs agences de voyages proposent des excursions en car, en bateau. Après la désolation, nous sommes contentes de voir une station bien vivante. Nous pouvons ainsi confier au photographe nos pellicules-photos, trouver le Monde, et acheter des sandalettes transparentes en plastique pour remplacer les chaussons engloutis.

Agios Pavlos

Sur des cartes postales nous remarquons Agios Pavlos, avec de beaux plissements géologiques. Pour s’y rendre on enjambe une montagne très aride par une petite route vertigineuse. La plage est une crique encaissée dans de très beaux rochers. L’eau est transparente, sous l’eau les rochers laissent espérer une faune abondante, l’un d’eux est planté de posidonies, j’ai l’impression de nager au dessus d’un jardin japonais.

Nous louons des lits de plage et un parasol, c’est notre journée de luxe !

Après une dernière baignade, un curieux attroupement surveille une démonstration de natation : cela pourrait être une séquence des bronzés. Un vieil Anglais nage comme un dauphin et enseigne une curieuse nage où, pieds joints, le nageur bat des fesses. Quand les bronzés l’imitent, ils sont franchement ridicules et provoquent la curiosité amusée de tous les Grecs. Ils portent de petites lunettes de nageurs et essaie de mimer la nouvelle nage Cela nous fait bien rire !

 


 

Arrivée à Kokkinos Pyrgos

CARNET PELOPONNESE CRETE 1999

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les côtes de la mer Lybienne


Kokkinos

Sur le voucher d’Atsaro, l’adresse est énigmatique : « appartement Stella, classe A ».

A l’entrée du village nous voyons une pancarte « Stella Paris ». La propriétaire sort dès l’arrêt de la voiture. Elle parle très bien Français. Elle connaît l’agence Atsaro et Monsieur Labbro. Mais elle n’a aucune réservation à mon nom. En revanche, elle a des chambres disponibles. On visite. Cela ne ressemble en rien à ce qu’on nous avait montré à Paris : pas de balcon fleuri, à la place un couloir commun à 5 chambres donnant sur un mur aveugle, la mer est à 500 m et pas du tout de l’autre côté de la rue.

Nous sommes très déçues, fatiguées et sonnées par l’absence de réservation.

J’essaie de téléphoner à La Chanée au correspondant d’Atsaro de la taverne sur la plage sans y parvenir. Tout le monde est très coopératif à la taverne, chez Stella  Paris, mais notre moral est au plus bas. Lueur d’espoir, il y aurait plusieurs Stella à Kokkinos, nous faisons trois fois le tour du village sans les trouver, en maudissant Labbro. La dame de Stella Paris s’associe à nos malédictions parce qu’elle connaît bien Labbro qui est d’Héraklion mais qui ne lui envoie jamais de clients. Finalement son mari nous montre l’autre « Stella »qui n’avait pas de pancarte visible. C’est bien là ! Je on reconnais les balcons. Mais notre studio n’est pas disponible ce soir.

Retour à Stella Paris où nous sommes très bien accueillies. La dame nous apporte une assiette de figues mais le prix de la chambre est monté de 8000 drachmes à 10 000. Comme je leur fais comprendre que j’entends le Grec, le prix  redescend à 8000 drachmes, mais sans la clim. D’ailleurs le passe temps favori de cette dame est de jouer avec les prix.  Elle nous démontre, calculette en main, qu’on s’est fait rouler pour la voiture. Pour 15 jours, nous aurions dû marchander. Ils nous invitent au café et à boire du raki. Ils ont passé 20 ans en France à Meudon, lui était chez Renault à Billancourt.

Baignade

Nous préférons aller nous baigner d’abord.
La plage est rectiligne, sable et galets, battue par de grosses vagues. Nous choisissons un endroit où de vieilles grecques sont assises dans l’eau. Le reflux fait rouler les galets sous mes pieds et me fouette les jambes. Mes pieds sont aspirés et mes chaussons de plastique sont happés. Je cherche à les récupérer et réussis seulement à me faire renverser, à boire la tasse et à me retrouver toute dépoitraillée. Je rentre pieds nus et amuse tout le monde à Stella Paris.

Notre voisine est une vieille avec une natte noire qui nous tient des discours incompréhensibles. Elle lit à voix haute en ânonnant, des prières (?). Impossible de dormir la fenêtre ouverte avec un tel voisinage, encore moins de dormir à poil. On sort avec 10 000 drachmes et réclame la télécommande du climatiseur.