
7h, devant l’hôtel voisin, un seul touktouk, rouge, un chauffeur très souriant. Je marchande un peu 15$ pour Angkor Vat et le Bayon. Il proposait 20$ pour un plus grand tour.
Au lieu de traverser la ville, le touktouk s’engage dans une petite route. C’est possible parce que nous avons nos forfaits-semaine et qui peremettent de court-circuiter la billetterie. Nous découvrons une vie provinciale, tranquille, des écoliers qui partent à l’école, les hordes de motos des Cambodgiens qui partent au travail. Tellement plus sympathique que la RN6 bordée d’hôtels gigantesques, de restaurants tapageurs, de salons de massages…
A la sortie de Siem Reap, la poussière rouge nous assaille ? Nouvel usage du krama : en faire u n masque ; C’et une interprétation personnelle. La plupart des Cambodgiens possèdent de vrais masques en non-tissé. L’habitude de la moto dans la poussière a rendu très courant cet accessoire ;
Lunettes noires et krama, dans l’air frais du matin, je goûte la promenade en touktouk. Les grands arbres de la forêt d’Angkor sont odorants. Sur les bas-côtés, on balaye les feuilles, les employés de l’Apsara (société qui gère le site d’Angkor) sont innombrables. Quelle tâche de Sisyphe ! En tout cas, le Routard a tout faux, qui conseillait les chaussures fermées pour éviter serpents et scorpions faisant miroiter un voyage d’Indiana Jones alors qu’en réalité la première feuille qui tombe est impitoyablement balayée.

le Bayon dans la lumière du matin
Jolis reflets sur les bassins. Le Bayon baigne dans la lumière du matin. Les tours-visages sourient de leur grés orangé. Visages par tours, 37 tours selon Jacques et Freeman, bien difficile à dessiner ! Ce temple-montagne représente également le Mont Mérou et les pics célestes malgré le fait que Jayavarman VII qui l’a construit était bouddhiste, il ne négligeait pas les traditins hindouistes.

préparation d’un banquet : cochon dans la marmite, brochettes grillées et flacon de boisson
Nous avons décidé de nous consacrer aux bas-reliefs : pas de problème pour s’orienter tôt le matin : le soleil est à l’est et nous arrivons par la terrasse orientale ! Le tour des galeries extérieures remplira toute la matinée. Nous avons l’intention de chercher les détails, de retrouver les bas-reliefs qui correspondent aux photos du livre de Jacques et Freeman. Dans la procession, nous retrouvons les Khmers et leur corde autour de la poitrine, les Chams et leur coiffure en fleur de lotus, les Chinois et leurs longs manteaux brodés…Est-ce la bataille de 1177 que Jayavarman VII livra contre le Champa ? Laissons la question aux spécialistes, nous recherchons les détails amusants, les scènes de genre dépeignant la vie quotidienne, les poissons du Lac Tonlé Sap, les animaux de la forêt. C’est un jeu. Parfois on trouve, parfois, non. La galerie à l’intérieur est décorée de scènes mythologiques plus difficiles à interpréter.

sous la bataille navale, les poissons du lac TonléSap et sur le registre inférieur : des scènes de genre
Entre temps, les groupes Coréens, Chinois, et autres, se pressent et encombrent le passage. A 10heures, nous retrouvons Monsieur So Pha et notre Touktouk. Nous n’avions pas remarqué la petite glacière rouge sur la banquette. M. So Pha nous offre des petites bouteilles bien fraîches.
A Angkor Vat aussi on se contentera des bas reliefs des galeries : la Bataille de Langka, le défilé de Suryavarman II, le Jugement de Yama et les Enfers et le Ciel. Malheureusement le Barattage de la Mer de Lait est en restauration à demi cachée par des panneaux de chantier. Nous effectuons nos révisions avec un réel plaisir. Prun nous avait très bien conté les récits mythiques mais il y avait tant de chose à assimiler qu’une histoire en effaçait une autre. Revoir les bas-reliefs était vraiment nécessaire !
Après 4 heures d’observation soutenue, la fatigue se fait sentir. Nous ne pénétrerons pas plus avant dans le temple, négligeant couloirs, galeries, tours préférant rester sur une impression, agréable.
Un jus de coco siroté sous les arbres en compagnie de 2 Russes et de leur guide. Ce dernier, plus très jeune, avec sa raie bien droite partageant ses cheveux, sa silhouette mince, sa chemise de guide soigneusement rentrée dans le pantalon, correspond exactement à l’image que je me fais d’un commissaire politique aux ordres de Moscou du temps de la Guerre Froide : c’est sans doute de l’entendre parler russe qui me donne des idées pareilles ! Comme il voit que je les observe il me demande si je parle russe moi-aussi. Mais lui s’exprime en anglais et en français !
L’après midi à la piscine est un régal. On s’amuse à voir les employés du restaurant aménager un karaoké sur le bord de la piscine : chaises habillées de blanc, tables dressées aux nappes rouges, énormes baffles et un écran. Alignement des plantes vertes au cordeau sous l’oeil expert du maître d’hôtel. Nous craignons le pire pour cette nuit. Nous serons agréablement surprises. C’est un goûter d’enfants qui se terminera tôt !