Hier nous avons acheté un joli instrument à cordes dont nous avons oublié le nom :
– « trau » précise Prun.
– « C’est lui qui a sauvé mon père pendant la période des Khmers rouges. Il jouait pour eux. Depuis cette époque, il est découragé et n’utilise plus son français qu’il pourrait enseigner. Il joue de la musique dans des fêtes rapporte gâteaux et bâtonnets d’encens »
Il nous livre un peu de sa vie. Adolescent il est allé à la pagode, puis a rencontré des humanitaires est devenu instituteur. C’est un garçon charmant et gai qui parle doucement et ne répond jamais brutalement. « oui-oui-oui » qu’il ponctue de petits rires, « non-non-non », encore un petit rire. Politesse extrême. Hier, il nous a montré des photos de son fils jouant à faire du bateau dans une bassine devant leur maison, la rue transformée en ruisseau pendant la saison des pluies.
Dans notre « monde touristique » où n’ont cours que les dollars, on nous montre les attractions touristiques. La vie quotidienne, nous ne la découvrons que par hasard, regards volés dans les maisons ouvertes . Les confidences de notre guide n’en sont que plus précieuses.