CORONAVIRUS

Quelque part en Afrique tropicale, un homme dort sous un manguier. Ses défenses immunitaires sont affaiblies car il est séropositif et n’est pas soigné. Il a .déjà un coronavirus dans le sang. [….]
Dans le manguier se trouve une chauve-souris avec n autre type de coronavirus. La chauve-souris est malade. Elle a la diarrhée et crotte sur le visage du dormeur….
Un des parents de l’homme du manguier travaille dans un aéroport de la grande ville[….]il tousse près d’une passagère juste avant qu’elle ne prenne un vol pour l’Angleterre.
En Angleterre se tient une rencontre sportive internationale….
(chapitre.4 p 25 )

l’Année du Lion est parue en Afrikaans (Koors) et en Anglais (Fever) en 2016.
Prémonitoire?
L’auteur Deon Meyer s’est soigneusement documenté pour écrire cette dystopie. La bibliographie occupe 5 pages avec les liens pour la documentation sur Internet.
En général, je n’aime pas beaucoup les dystopies mais en ce temps d’épidémie, la réalité rejoint ces fictions et j’ai plus envie de les lire qu’avant. Cette lecture vient à la suite de celle de la Peste Écarlate de Jack London (1912). Dans les deux ouvrages, l’humanité est pratiquement rayée de la carte et les survivants errent en bandes violentes. La technologie et le savoir sont pratiquement perdus dans la Peste Écarlate, et les humains retournent à la Préhistoire, tandis que dans l’Année du Lion il reste assez d’ingénieurs, techniciens, lettrés pour faire tourner les machines abandonnées : avions, camions, tracteurs, ouvrages hydroélectriques et même communications radio….
L’électricité a tout changé Un interrupteur nous transporté du Moyen Âge à l’ère de la technologie moderne [….]et nous a insufflé un autre élément dont nous avions surtout besoin : de l’espoir….
Parfois, je me dis que Willem Storm voyait Amanzi comme une lutte entre l’Homme et le Virus, ou au moins entre l’Homme et les dévastions du Virus. Et l’hydroélectricité était une victoire importante contre le Virus
La fondation de la communauté idéale d’Amanzi était l’utopie humaniste de Willem Storm, le père du narrateur. Les hommes de bonne volonté s’associeraient pour former une communauté accueillante et démocratique. Après l’afflux de survivants de toutes parts une société diverse se recompose, avec le pasteur qui veut mettre Amanzi sous la garde de Dieu, Domingo qui ne croit qu’à la force et se construit une véritable armée. Agriculteurs et artisans, militaires et techniciens, la communauté se calque sur des modèles connus.
Amanzi n’est pas la seule entité peuplée, il y a aussi les colporteurs et les hordes de motards pilleurs ou pillards diversement motorisés. Une grosse partie du livre raconte en détail les opérations militaires contre ces bandes. C’est la part du livre qui m’a déplu. Violence et complaisance vis à vis de la violence, beaucoup de fusillades, d’entraînements militaires de soumission au chef. Seul bémol pour moi.
Le reste est passionnant et afin de ne pas spoiler je suis forcée de laisser de côté l’opposition des idées. Willem se réfère à Spinoza,et le pasteur à Dieu, et Domingo méprise la démocratie. Manichéiste parfois, mais pas trop.
C’est aussi un roman d’apprentissage, Nico le narrateur a 13 ans au début du roman et 18 vers la fin.
C’est aussi un voyage dans les paysages grandioses de l’Afrique du Sud, on rencontre des lions, des springboks, des chacals…
J’ai dévoré ce livre jusqu’au dénouement final (et inattendu).