FEMMES
Depuis très longtemps Nancy Huston est une référence féministe et je me suis toujours promise de faire connaissance avec l’œuvre de cette autrice. Le billet de Jostein, et surtout le titre qui me rappelait Ouidah (Bénin) m’ont attirée. Dès que je l’ai trouvé à la médiathèque, je l’ai emprunté.
Ce livre féministe militant a tout pour m’intéresser : l’Afrique et à l’esclavage, les études féministes et les clins d’œil à Sylvia Plath, Hélène Cixous, Luce Irigaray, Julia Kristeva et j’en passe…Diversité ethnique, la Shoah avec les parents juifs de Joel, l’amie Haïtienne, au vaudou et à la santeria à Cuba, émeutes raciales à Baltimore, La GPA, toutes les thématiques que la droite qualifierait de « woke »!
Seulement, chacun de ces thèmes mériterait un roman! Mélanger le tout en 305 pages ne peut que donner le tournis à la lectrice qui souhaiterait qu’on s’arrête pour approfondir chacun de ces sujets. On saute d’un personnage à l’autre, d’une époque à une autre sans transition.
J’aime m’attacher à un personnage, le suivre… Je n’ai éprouvé d’empathie pour personne. Jenka, la mère juive, est caricaturale comme Eileen, la mère de Lili Rose. Lili Rose est peu sympathique, on se demande comment elle passe de son enthousiasme pour les bikinis à une thèse universitaire, des relations avec des adolescents plutôt ploucs au féminisme radical. Shayna ne m’a pas plus séduite non plus. Je n’arrive pas à l’imaginer, à part sa couleur de peau « marron » et ses rondeurs » là où il faut« , elle est peu incarnée. Le seul que j’arrive à suivre c’est l’anthropologue très calé pour décrypter les cérémonies préhistoriques, mais si peu perspicace quand il se promène avec sa fille métisse à Cuba qu’on prend pour une prostituée. L’enfer est pavé de bonnes intentions!

Malgré cette déception je vais continuer à lire Nancy Huston parce que ses thématiques m’intéressent.