de la plage del’Aber à celle de Trez Bellec – visites à Camaret

CROZON

Rozan : affleurement volcanisme

Départ de la balade :  en face de l’île de l’Aber inaccessible à marée haute. En chemin nous sommes passées à côté d’une motte castrale et du four à chaux de Rozan. Sur l’île est signalé un oppidum et non loin, un menhir à Raguenez.

Rozan : îlot de l’Aber

 

Je suis le GR 34 me fiant au balisage et à la carte IGN.  Il chemine au-dessus de la falaise. Je passe à côté d’un affleurement signalé sur le dépliant de la Maison des Minéraux : à Rozan, volcanisme sous- marin Ordovicien. Le sentier est très agréable. Il surplombe une petite plage bordée de galets : la Plage de Poul puis s’élève dans la pinède pour arriver à la Falaise de Guern (85 m).

Falaise du Guern

La mer turquoise vue à travers les troncs de pins et les roches blanches (Grès Armoricains) déchiquetées ressemble un peu aux paysages de calanques méditerranéennes. La Falaise de Guern est une zone protégée pour al faune et la flore. La descente dans la pinède est raide, encore une fois je me félicite d’avoir pris le bâton. La pluie annoncée a bien fini par tomber à la sortie du bois. Heureusement Dominique m’attendait à Trez Bihan un peu avant la fin de l’itinéraire prévu.

Falaise de Trez Bihan

Puisque je suis déjà bien mouillée pourquoi ne pas marcher dans l’eau le long de la plage de TRez Bellec ?

Déjeuner à la Crêperie du Presbytère au Fret. La terrasse est protégée par un plastique transparent ondulé comme de la tôle, des vitres protègent des vents du large. Malgré la pluie nous déjeunons en terrasse. Galette olivier : andouille, crème, chèvre, oignon, pour moi et Pêcheur saumon sauce aux herbes et à la crème. Crêpes marrons et caramel beurre salé. Excellent. 36€ avec un café et du vin blanc.

Camaret : Tour Vauban

Camaret tour Vauban

Avant d’entrer dans la Tour on peut observer le four à boulets : chauffés au rouge-cerise ils permettaient d’incendier un navire ennemi.

Dans la Tour, une reconstitution de la vie des soldats montre qu’ils vivaient dans un logement mal éclairé avec les volets fermés puisque les fenêtres n’avaient  pas de vitres, le sol était garni de paille et tous dormaient dans un lit commun sur des planches.

Une salle est consacrée à Vauban (1633-1707) Ingénieur militaire, en 1668 commissaire général aux fortifications. Il a donné au Royaume une « ceinture de fer ».La Tour de Camaret fut édifiée dans le cadre de la guerre contre la  Ligue d’Augsbourg (1688) qui a opposé le royaume de France à l’ensemble des princes européens.

En mai 1694, l’attaque de la Tour se prépare selon le plan anglais. 1080 hommes sont tués ou blessés. La toponymie a gardé le souvenir de cette bataille de Camaret avec le Rocher de la Mort Anglaise.

Deux tableaux  dépeignant Camaret celle de Cottet (Musée d’Orsay et de Boudin (Musée de Quimper)

On voit des affiches des  Allemands qui ont utilisé Vauban pour leur propagande du mur de l’Atlantique.

Le beau temps est revenu, je parcours la Plage de Kerloc’h qui se poursuit par la Plage de Kersiguenou pour se terminer Plage du Goulien : encore une belle promenade dans l’eau. J’avais mis mon maillot mais il n’y a personne dans l’eau en dehors d’un homme sur son paddle et de 4 surfeurs. Je n’ai pas osé me risquer à nager seule. Aller et Retour 1h30 et environ 6 km !

 

 

 

Landevennec : ancienne Abbaye et balade en forêt

CROZON

Landevennec Ancienne Abbaye Saint Guénolé

L’anticyclone s’éloigne, les nuages font leur apparition. Les agriculteurs se dépêchent de faucher, botteler les foins en grandes roues qu’ils ramassent à la hâte. Dommage pour les graminées et les marguerites qui se balançaient gracieusement au vent. Les digitales se font d’autant mieux remarquer.

Entre Le Fret et Landevennec la route passe à Lanvéoc avec ses bases militaires Base Aéronavale et Ecole Navale, nous circulons à ras des pistes du petit aérodrome. Non loin de là, l’Île Longue. La présence de l’armée est perceptible.

J’ai commencé la randonnée à la Chapelle de Folgoat nichée au creux de la forêt. Assez grand et austère, pour seul décor, une plaque rectangulaire ciselée. Une source et un bac en pierre carré. La légende raconte qu’un ermite du nom de Salaün vivait là, démuni de tout, mendiant son pain et chantant Ave Maria. A sa mort une fleur de lys fleurit et on construisit la chapelle en son souvenir.

Le GR monte derrière la chapelle, grimpe dans le bois et rejoint une piste forestière sous de beaux feuillus : fraîche promenade. Arrivée au-dessus de l’Aulne, il y a une belle vue sur le Pont de Tenerez et ses élégants haubans qui enjambe le petit fleuve là où il est étroit. Pour joindre la route au-dessus la grimpette (57 m) est bien raide. Le GR34 emprunte la route goudronnée. A Bellevue, le belvédère domine la boucle de l’Aulne et la petite île ronde de Tenerez. Au creux se trouve le cimetière des bateaux. Je suis un peu déçue par ces grands bâtiments métalliques peints en gris.

vieux mur

Le soleil brille quand j’arrive au bourg de Landevennec, calme et charmant. Pas ou très peu de voitures, des randonneurs à pied et des cyclistes. Des collégiens de Brest courent en tout sens avec des questionnaires. Landevennec n’est pas un site gâché par le surtourisme. Pourvu que cela dure !  Les palmiers lui confèrent une ambiance exotique.  le long des murs les gros massifs d’hortensias commencent à fleurir. Les belles maisons sont pour la plupart des gîtes ruraux. Deux crêperies, une « épicerie communale » et deux beaux musées : Breizh Odyssée et l’Ancienne Abbaye Saint Guénolé. Une arche de triomphe précède le cimetière autour de la fine église qui domine l’Aulne.

Eglise de Landévennec

Le Musé de l’Ancienne Abbaye  Saint Guénolé de Landévennec

Saint Guénolé

Il est conseillé de visiter le musée avant les ruines, ruines romantiques fort jolies près de l’eau mises en valeur par les acanthes en fleur les palmiers et la valériane.

Le musée permet de resituer l’Abbaye dans son contexte historique

L’Armorique à la fin de l’Empire Romain a subi dès le IIIème siècle des raids et des pillages de pirates venant de la Manche. De nombreuses villas gallo-romaines furent abandonnées. Un système défensif fut mis en place avec la présence de soldats. Dans l’Empire Romain les bretons participaient à la défense contre les invasions barbares. La toponymie en conserve le souvenir jusque dans les régions du Rhin et du Neckar. Jupiter-Taranis chevauchant l’Anguipède est au carrefour des religions où l’on trouve aussi des représentations de la Grande Mère, déesse de la fécondité de la nature.

Les routes de l’émigration et les premiers monastères bretons :raconte une autre géographie. Les fondateurs venaient de Grande Bretagne, Cornouaille  et d’Irlande. Les échanges entre les deux rives de la Manche formaient un seul ensemble culturel. Conomor, roi des Bretons au VIème siècle avait un  royaume double. Les immigrants achetaient des terres en Bretagne et défrichaient. Le monachisme celtique gagne le continent avec Colomban au VIème siècle. Les îles bretonnes étaient propices à l’érémitisme.

En 818 Louis le Pieux décrète l’uniformisation des monastères sous la règle de saint Benoit et l’impose à Landevennec, dernier bastion de la Règle celtique.

Arrivée des Vikings à landevennec en 913

Une Exposition Heurs et Malheurs d’une Abbaye Bretonne en l’An Mille – Sur des Cendres fumantes

Montre le travail des archéologues reconstituant la reconstruction de l’Abbaye autour de l’An mille (1025-1030) après que les moines qui avaient pris le chemin de l’exil soient revenus. Destruction du monastère par un incendie mais aussi une inondation. Cette inondation a été une aubaine pour les archéologues : pour lutter contre l’envahissement des eaux on a construit alors une sorte de digue avec du remblai où on a retrouvé des objets très bien conservés.

Comme souvent dans les Abbayes se trouve un très beau Jardin des simples où je n’ai pas eu le temps de m’attarder.

Après le repas j’ai repris le sentier côtier à travers la forêt de Landévennec en direction de l’Ouest. Le GR  emprunte d’abord une petite route en montée entre les jardins et la campagne. Arrivée à la cote 90, juste avant la grande route, une buvette encourage les marcheurs qui peinent en montée par des panneaux de bois « encore 100 m et une boisson fraîche » « 25m encore et du saucisson ». Une récompense pour l’effort ne serait pas superflue. Dommage je n’ai pas un sou en poche ! La tenancière très aimable me montre le Gr qui dévale la pente grimpée à grand peine.

Jour de canicule sur la France, supportable dans le Finistère, j’apprécie la marche sous le couvert de la forêt. Pas de beaux chênes ou des hêtres comme ce matin au-dessus de l’Aulne, plutôt des taillis et des résineux. Quand on s’approche de l’eau, Aulne ou mer, je ne sais pas très bien, le clapotis est rafraîchissant.

Le Sillon des Anglais est un curieux phénomène géologique : cordon littoral de galets s’accumulant en dérivant avec le courant. Il est long de 800 m et se déploie parallèlement à la côte avec une largeur de quelques dizaines de mètres puis se recourbe.

Après 4 km de balade à plat, on arrive au Bois de Loch, réserve naturelle intégrale. La piste devient étroit sentier très étroit et monte dans les arbres régulièrement. Un belvédère est signalé mais on ne voit pas grand-chose. La descente sur le Loch est plus difficile dans les schistes qui font des escaliers avec des marches naturelles sur la pente très verticale ; j’ai du m’asseoir à plusieurs reprises pour trouver la marche située en-dessous, ravie de m’assurer avec mon bâton. La vue sur le Loch, son marais retenu par son cordon de galets est très belle.  Je n’ai pas envie de m’arrêter pour photographier : les premières gouttes de pluie tombent et vont rendre le schiste encore plus glissant.

A peine arrivée à la voiture, l’averse éclate. J’ai vraiment eu de la chance !

 

 

 

 

Du Cap de la Chèvre à la Pointe de Dinan et la plage de Goulien

CROZON

cap de la chèvre stratifications de la pointe de Kerroux

Passant par Crozon, j’achète une barquette de fraises de Plougastel, c’est une véritable addiction ! Après Saint Hernot nous traversons de charmants villages de petites maisons aux volets bleus et pignons triangulaires, enfouies sous les rosiers et les hortensias. A Rostudel, un groupe de maisons  mitoyennes pittoresque est à louer.

La route s’arrête devant le monumental sémaphore (terrain militaire), interdit d’entrer et de photographier ; qui en aurait envie ? il est hideux avec un grand mur gris qui le double, comparé au  joli phare blanc de Toulinguet. Le sentier contourne le terrain militaire pour rejoindre le sentier côtier bordé de fils de fer pour permettre à la végétation de repousser. En balcon, le sentier offre des vues impressionnantes sur les falaises et les pointes. J’essaie de reconnaître les affleurements signalés sur le dépliant de la Maison des Minéraux. La pointe est formée de Grès Armoricain, puis de dolérite, roche volcanique, enfin de schistes et calcaires. De loin, je ne reconnais pas grand-chose mais m’obstine à photographier de loin les stratifications et les bancs qu’on voit plonger sous l’eau transparente ; Certains bancs sont découpés en prismes sur la plage en dessous. Je regrette d’être incapable de lire les structures intéressantes.

Cap de la chèvre crique

Le couvert végétal est composé de bruyère et de coussinets très verts et très denses. En regardant mieux : j’identifie des ajoncs très bas serrés et piquants, des prunelliers forment également des boules serrées. De temps en temps, des taches orange de filaments étranges. Des randonneurs me disent que ce serait des « cheveux  du diable », plante parasite. Ce végétal m’intrigue. Un peu plus loin, j’ai le plaisir de voir s’envoler un Crave à bec rouge son bec est vraiment rouge.

Cheveux du diable

A l’entrée de la Plage de la Palue, on traverse une zone boueuse puis j’arrive dans la dune. Le sable sec s’infiltre dans mes chaussures, les alourdit et la marche devient pénible. J’aurais mieux fait de descendre sur l’estran et de marcher sur le sable mouillé.

Dominique m’attendait avec un pique-nique gastronomique : salade de champignons de Paris frais avec saumon en fines tranches marinées avec de l’aneth et du citron confit et pour dessert les fraises de Plougastel.

A partir de la Pointe de Lostmarc’h le sentier en balcon court à travers une lande, véritable patchwork coloré. La floraison des ajoncs s’annonce avec les boutons jaunes prêts à éclore, les bruyères forment des taches roses, coussins verts. Même l chèvrefeuille s’est invité, il rampe sur les ajoncs. De petits troènes sont fleuris. Pourquoi cette lande située sur le même versant, même orientation est-elle plus fleurie que celle située avant la plage ? Cette portion du sentier côtier est beaucoup moins fréquentée que la première du Sémaphore jusqu’à la plage, en effet elle ne figure pas sur la rando-fiche. Je ne croise qu’un coureur qui dévale les pentes. Le tracé du sentier est moins visible, on l’a même interdit sur le rebord de la falaise. Le GR rentre dans la campagne. Je marche, téléphone en main en me guidant au GPS et marchant le long du fil de fer. A l’approche de Kerguillé, je descends jusqu’au bord de l’eau et remonte de 60 m perpendiculairement aux courbes de niveau, contente de m’aider de mon bâton. Enfin la Pointe de Dinan et le Château de Dinan se profilent.

Pour terminer la journée à la plage de Goulien toute proche à pied la voiture doit retourner à Crozon, traversant le ravissant village fleuri de Keraveno. La plage de Goulien est très grande et relativement fréquentée par de nombreuses familles avec des enfants (beaucoup d’Allemands). Je fais un petit tas avec la robe rose glissée dans les sandales que je perche sur un rocher (beaucoup de moules et balanes). Malgré la fraîcheur je nage dans une eau calme comme en Méditerranée. Je pourrais nager très longtemps, je me suis habituée à la température de l’eau.

Morgat et trois belles plages

CROZON 

Pendant que je révisais ma géologie, Dominique a exploré le Cap de la Chèvre, découvert les très jolis villages Kerdreux et Menesguen composés de maisons basses blotties les unes contre les autres et couvertes de rosiers en pleine floraison. Volets bleus. Les haute valérianes roses bordent la route. Parfois, le lierre couvre une façade. Des barrières de bois bleues enferment les jardins. C’est charmant.

Cap de la Chèvre plage de la Palue

Elle a aussi trouvé l’emplacement idéal pour le pique-nique au-dessus de la Plage de la Palue. Je descends à pied la piste caillouteuse, sur ses bords de très belles orchidées Orchis pyramidal selon PlantNet dépassent largement les graminées. Du chèvrefeuille fleuri s’étale sur les buissons Les Tas de Pois de la Pointe PenHir se détachent sur la mer bleu vif. Au pied du parking bas un escalier de hautes marches de bois descend à la plage de la Palue qui s’étend sur au moins 1.5 km . La mer s’est retirée très loin. Le sable est très fin, clair, plutôt jaune. Des ruisselets s’écoulent, des bâches sont encore pleines. Mais la mer remonte, avec les bâches je me méfie, je n’ai pas envie de me retrouver encerclée d’eau, je marche au bord de l’eau prête à remonter vite vers le sable sec. Au parking, des panneaux interdisent la baignade, dangereuse avec les baïnes. Seuls, surfeurs et véliplanchistes, peuvent pratiquer leur sport,  avec prudence.

Morgat

Morgat a un air irlandais avec ses maisons colorées alignées. C’est une station charmante avec un port de plaisance, des clubs sportifs, location de kayaks et des vedettes touristiques pour de courtes excursions : visite des Grottes marines (50 minutes 16€) tour du Cap de la Chèvre (1h15 – 27 €). Plus loin, s’alignent boutiques et restaurants tandis qu’à l’autre extrémité de la plage se trouve de beaux hôtels blancs, style 1920. Le Grand Hôtel de la Mer domine la plage de ses larges gradins qui conduisent directement sur le sable et que je monte avec un peu d’appréhension parce que je ne sais pas comment je serai reçue en haut. J’ai jeté un coup d’œil à la piscine et suis passée comme si de rien n’était.

Plage de l’Aber

C’est encore une belle et grande plage de sable fin mais l’eau est peut-être un peu plus trouble. Bien décidée à me baigner j’entre dans l’eau avec détermination.

Crozon et la Maison des Minéraux

CROZON

Marché de Crozon

Crozon est une petite cité  où nous faisons nos courses.

Leclerc est assez éloigné en périphérie, pour les produits de base.  Le centre-ville est tout à fait suffisant pour la semaine : marché et Carrefour-contact ainsi que des commerces traditionnels.

Le marché se tient sur la Place de l’église. C’est un marché des producteurs : trois étals de légumes avec des bottes de carottes, radis, oignons soigneusement disposés. Un poissonnier bien sûr, un fromager propose des fromages de chèvres de toutes sortes. Pains variés. Miel. Un camion-charcuterie. Une roulotte-crêperie. Sans oublier les fraises de Plougastel : un régal pour les yeux et le nez ! le parfum des fraises se répand sur toute la place et me fait oublier les déconvenues récentes en supermarché garriguettes chères et décevantes. Le panier de 250 g est à 3€ presque la moitié des prix franciliens et moins cher que les fraises « bio » espagnoles de Carrefour de l’autre côté de la place 3.99€

Une belle librairie, des banques, une boutique de téléphonie et accessoires. Crozon est commerçante et vivante.

Quand j’entre dans l’église, trois femmes sont affairées avec des chiffons et balais. Bonne odeur d’encaustique. Il y a de quoi cirer : buffet d’orgue tout en bois, bancs…Un autel porte le retable en bois peint des dix-mille martyrs du mont Ararat.

La Maison des Minéraux

Septaria en lumière fluorescente

La Maison des Minéraux se trouve à Saint Hernot sur la route du Cap de la Chèvre. Elle occupe l’ancienne école primaire. L’accueil est très cordial.

La première salle offre une expérience inédite : le bac à sable. Du sable très fin est livré aux visiteurs qui peuvent jouer à modifier le relief, construire des collines ou les araser. Des capteurs de la topographie sont reliés à un logiciel qui fait apparaître les courbes de niveau et les couleurs sur le sable comme sur une carte traditionnelle.

La seconde présente la Géologie de Crozon. Une carte géologique de grande taille permet de saisir la diversité et les accidents géologiques de la presqu’île. L’essentiel des roche est sédimentaire avec un peu de volcanisme ancien, pillow-lavas de volcanisme marin, grès et schistes sont très anciens. Les phyllades de Douarnenez (alternance de grès et de schistes) sont du Briovérien (+ de 600 Millions d’années). Les roches les plus récentes sont du Permien (sauf les alluvions et sables Quaternaires).

spongiaire

Des reconstitutions paléontologiques des fonds marins anciens sont basées sur des fossiles spectaculaires ; je n’ai jamais vu de si belles accumulations de brachyopode et de graptolites ; jolis trilobites. Surprenant : un nodule de 70 cm de diamètre environ avec un cœur de pyrite : des couches régulières ont été accumulées en périphérie ; le résultat est une boule aplatie avec des cercles concentriques. On présente aussi des ripplemarks et des traces de vers.

Collection minéralogique dans la salle suivante. Dans les vitrines on découvre des minéraux provenant de toute la Bretagne : Grenats de l’île de Groix inclus dans une gangue de schistes verts. Amphiboles et staurotides. J’ai surtout été impressionnée par les Roches de Coray : staurotides présentant des macles en croix de Malte ou de Saint André qui ont été source de légendes.

Une belle exposition-photos : Pierres, Feuilles et oiseaux. J’ai surtout aimé les photos géologiques.

roches éclaireées en lumière fluorescente

Enfin, j’arrive dans une salle très sombre. Dans des vitrines de beaux cristaux. Aux murs des pierres grisâtres. Je commence à m’extasier devant les plus beaux spécimens. Mon préféré une septaria (nodule de dessication) très décoratif. La salle s’éteint pour être illuminée en lumière fluorescente : sur le mur les cailloux gris prennent des teintes surprenantes, on croirait un vitrail. Les septarias changent de couleur. Très spectaculaire.

La visite se poursuit en extérieur avec le Jardin Insoli(h)e qui met en scène de très gros échantillons. Un livre est fourni à l’accueil ; le jeu consiste à identifier les différentes installations. Facile pour le Granite rose que je connais bien de Perros Guirec, ou pour la rivière de schiste. Plus difficile pour les amphibolites.

la Pointe des Espagnols et Camaret

CROZON

Le Fret

Roscanvel : vipérines

Le Fret, notre port d’attache est à 800m du gîte. Alignées sur le quai, les petites maisons bretonnes, certaines blanches d’autres colorées, une plus grande, jaune, clôt la série, perpendiculairement en face du port de pêche. Plus loin, le quai des navettes pour Brest(en saison), vélos électriques en libre-service. De là je découvre une petite plage. Un peu plus loin, l’Ile Longue, base militaire, donc inaccessible. En face, Brest. La seule petite épicerie-dépannage est fermée ce matin.

Roscanvel

Pas plus de courses possibles à Roscanvel, c’est décidé, nous irons au restaurant !

Roscanvel : fontaine et lavoir

 Roscanvel est un village charmant autour de son église Saint Eloi, XVIIème siècle. Ses vitraux modernes, colorés, en verre très épais, surprennent. Ils étaient l’œuvre de Labouret selon la technique originale de dalles de verre cloisonné ciment. Un incendie en 1956 a mis à mal les vitraux originaux qui sont remplacés par des copies. En face de l’église, une pelouse sert d’écrin à une très jolie fontaine (1666) et à un lavoir (1831). Dans l’église, on peut trouver un circuit de promenade de découverte des sources, fontaines et lavoirs autour de Roscanvel. Bordant la pelouse, une belle maison avec un jardin fleuri. Des vipérines des Canaries (Echium pininana) très hautes, très touffues, bleues attirent mon regard. Malheureusement, elles sont à contre-jour et les couleurs ne ressortent pas. La propriétaire surgit et m’invite à entrer dans le jardin pour avoir un meilleur éclairage. « Savez-vous comment elles s’appellent ? – savez-vous combien de temps elles vivent ? – Trois ans » dit la dame –« la floraison va précéder leur mort. Il faudra les arracher. Elles ne font pas de rejet mais se dessèchent. Il faudra recommencer avec des graines ». La dame n’est pas inquiète. Les inflorescences donnent de nombreuses graines. Ces belles colonnes bleues attirent bourdons et abeilles vraiment très nombreux.

De la petite place, partent deux randonnées signalées par des flèches en bois malheureusement pas de balisage visible. Visorando m’oriente sur la route jusqu’à Port Scorff parmi des jardins fleuris et longeant la mer. Puis on quitte la route au Lez pour monter sur l’arête de la Pointe. Je trouve le GR qui chemine en sous-bois, promenade très tranquille. A l’approche de la Pointe je passe à côté des fortins, batteries des fortifications. Mais c’est le chantier : le GR est refait, élargie, sablé, dans le parking de la Pointe de gros engins travaillent. Des grillages interdisent le GR qui conduit à la Pointe. Quelle est la raison de ces travaux ? Souhaite-t-on canaliser les visiteurs, mettre en valeur les fortifications, ou sécuriser le sentier côtier mis à mal à cause de l’érosion ? Aucune explication n’est proposée.

Pointe des Espagnols lavoir de Stiff

Sur l’autre versant de la pointe, le sentier domine une côte très escarpée. La végétation est rase : bruyère très fleurie, fougères-aigles très vertes ? Dans un creux, le sentier passe en sous-bois frais et humide. On a même construit un chemin de planches qui conduit à la jolie fontaine et au lavoir de Stiff aménagé à la fin du XIX ème à l’usage des militaires. Des papyrus et des arums se reflètent dans le miroir d’eau du lavoir. Le sentier remonte ensuite et suit la côte en balcon.

Digitales

A l’approche de Camaret la route passe à côté d’une base militaire en fonction. Décidemment, cette Pointe des Espagnols est très militarisée !

Avant d’arriver à Camaret : la plage protégée par la Pointe Sainte Barbe a un nom étrange La mort anglaise est très accueillante malgré son nom. J’apprendrai après que ce nom correspond à un épisode de la bataille de Camaret.

Camaret

Camaret port, tour Vauban, chapelle

Nous arrivons à l’heure du déjeuner à Camaret. Les terrasses des restaurants sont alignées sur le quai sous un beau soleil. Promesse d’un bon déjeuner. Promesse qui ne sera pas tenue. Impossible de garer la voiture. Impossible aussi de revenir en arrière, le quai est à sens unique. En général, une rue parallèle est en sens unique inverse. Pas à Camaret ! Impossible de faire le tour, il faut retourner dans la campagne. Nous ne déjeunerons donc pas au restaurant mais grignoterons biscuits apéritif et andouille en réserve dans la voiture. Cela donne soif ! Je retourne à pied vers le quai avec l’intention d’acheter une bouteille d’eau minérale dans une épicerie, un bar ou un restaurant. Je suis entrée dans chaque établissement avec cette demande simple : « pouvez-vous me vendre une bouteille d’eau ? »Eh bien non ! Ils ne peuvent pas. Je retourne à notre banc les mains vides. La mauvaise volonté a une excuse : la consigne. En effet, sur chaque table, il n’y a aucune bouteille en plastique, seulement de lourdes bouteilles de verre, sans bouchon. Pas de San Pellegrino, ni d’Evian ou autre « marque ». Château-La Pompe uniquement. Pourtant je milite pour cela. Voici que le boomerang me revient à la figure. Pareil pour la piétonisation ! Si j’avais pris ma gourde peut être me l’auraient-ils remplie ? pas sûr.

Notre Dame de Rocamadour est une jolie chapelle au clocheton décapité par un boulet en 1694 au cours de la Bataille de Camaret, tentative anglo-hollandaise de détruire la flotte française. Un autel peint rappelle cette bataille. A côté de la chapelle se dresse la Tour Vauban.

Après ce déjeuner raté nous retournons à la jolie plage de la Pointe Sainte Barbe . j’ai approfondi mon « longe-côte » en marchant avec l’eau à mi-cuisse. Si le beau temps persiste je me baignerai avant la fin de la semaine !

 

Voyage vers Crozon et arrivée au Fret

CROZON

Le Faou

Voyage facile :autoroute A11 presque vide ainsi que les 4 voies jusqu’à Rennes . Nous quittons la RN 12  à une trentaine de km de Rennes pour la RN 164 qui coupe la Bretagne par le centre . Le plus souvent, la route en 2×2 voies (pas toujours) évite les bourgs et les villages. On devine les grandes installations agro-alimentaires, usines et hangars à camions, leur emprise n’est pas négligeable.

Pour acheter le pique-nique, nous quittons la grande route à Mûr-de- Bretagne, village pittoresque, avec sa grand église (en restauration), ses maisons de pierre bâties autour de la place et quelques commerces : un fleuriste croûle sous les rosiers, corbeilles et bouquets (c’est la fête des mères). Chez le traiteur-charcutier-pâtissier, trouvons le déjeuner : une tourte au saumon excellente et une croûte à thé (gâteau aux amandes et pistaches). Pour le carburant, il n’y a aucune station-service entre Rennes et Châteaulin, encore un détour, par Carhaix. A Châteaulin : une fourchette au sud : Quimper, nous prenons vers le nord, Brest et Crozon (Rn 165). Depuis un moment l’Aulne serpente non loin de la route ; appelée aussi, la rivière de Châteaulin, c’est un petit fleuve de 144 km qui se jette dans la rade de Brest.

Le Faou : maison à encorbellement

Pause sur le port du Faou au pied de l’église Saint Sauveur XVIème siècle, dont le fin clocher ajouré est coiffé d’un dôme. Son architecture est complexe. Autrefois un enclos paroissial avec un cimetière ont été déplacés lors d’une épidémie de choléra. Le village du Faou est tout à fait charmant :  maisons de granite et maisons à pans de bois à encorbellement recouvertes d’écailles d’ardoises. Village touristique : la rue principale est animée avec les terrasses des restaurants. Le long de la grève, un panneau explique l’action menée pour contrer l’invasion par la spartine, plante invasive importée d’Amérique par les eaux de ballast des navires au 19ème siècle. Elle fait disparaître la flore de pré-salé et accélère l’envasement de la rade. On dispose des bâches tenues par des dalles pour étouffer la spartine.

Belvédère de l’Aulne

Au-dessus du Faou une route grimpe la colline au Belvédère de Rosnoën d’où le panorama sur un méandre de l’Aulne est spectaculaire. Le Pont de Tenerez – élégant pont moderne haubané – enjambe l’Aulne.

Argol : enclos paroissial

Arrêt-photo à Argol pour admirer l’enclos paroissial.

Enfin la mer !

A Telgruc – sur- mer, pique-nique sur le parapet bordant la belle plage de Trez Bellec. En robe de plage, j’entreprends un « mini-longe-côte », pieds nus, l’eau au-dessus du genou étonnamment tiède jusqu’à la Pointe de Bellec.

Le Fret

Le Fret

16h, comme prévu, arrivée au gite au Fret. C’est un studio en rez de chaussée dans un groupe de maisons neuves un peu biscornues (œuvre d’un architecte) Le studio, petit et discret, s’ouvre sur un jardin merveilleux. La pelouse légèrement en pente se trouve sous de très beaux chênes, elle est plantée de quelques arbres fruitiers et ornées de massifs fleuris. Les roses sont à leur meilleure saison et embaument, des artichauts graphiques les accompagnent. Les acanthes sont aussi fleuries. Devant notre porte, une petite table ronde et des rosiers jaunes et rouges. C’est là que je m’installe pour écrire. Dans le studio, tout le confort moderne, télévision, Wifi mais un clic-clac tient lieu de lit. Le coin cuisine occupe tout un mur percé d’une belle baie ensoleillée l’après-midi. Séparant chambre et cuisine : un lit-cage breton avec un coffre, c’est plus joli que les placard modernes et il y a du rangement. Un buffet sculpté complète le décor breton.

Gîte Le Fret : jardin

L’installation est laborieuse. J’ai plus envie de profiter du jardin ensoleillé que de défaire les valises.