Quelques dates : l’exposition célèbre à la fois le bicentenaire des guerres d’indépendance de la Grèceayant commencé le 25 mars 1821 et l’entrée de la Vénus de Milo au Louvre en avril 1821. 1675 est la date de la visite de l’ambassadeur français de Nointel à Athènes et 1919 marque l’épisode de la Grande Idée – extension de la Grèce en Asie Mineure et la catastrophe qui la suivit(septembre 1922).
Le marquis de Nointel se fait représenter devant le Parthénon
De Nointel rapporta des relevés de la frise du Parthénon : son album se « feuillette ». Il rapporta également des marbres.
D’autres diplomates comme Fauvel (1753-1858) également peintre et archéologue rapportèrent des représentations des antiquités grecques.
Philhellènes :
Theodoros Vryzakis (1861) Byron à Missolonghi.
Les massacres de Scio (1822) inspirent Delacroix . Le célèbre tableau est resté à sa place dans la Galerie du XIX ème siècle à l’étage, on ne le voit pas à l’exposition . Du même Delacroix : La Grèce pleure sur les ruines de Missolonghi accompagné d’un enregistrement sonore de Berlioz : Scène héroïque (1926)
la Grèce sur les ruines de MissolonghiAry Scheffer : les femmes souliotesHorace Vernet : Incendie d’un navire turc.
On voit aussi une statue de David d’Angers : Jeune grecque sur le tombeau de Botzaris.
Après la prise par les turcs de Missolonghi (1926)La France envoya une expédition militaire et scientifique de 15 000 hommes , sur le modèle de l’expédition de Bonaparte en Egypte, sous le commandement de Abel Blouet (1828-1833) qui rapporta une description de l’Expédition de Morée gros volumes (CLIC)Patras, Milos, Délos ainsi que des statues et des objets. j’ai bien aimé la Fille de Niobé venant de Patras
Fille de Niobé
Après l’Indépendance de la Grèce, avec l’installation d’un roi bavarois Othon er sur le trône on procéda à la construction d’une Athènes nouvelle néo-classique inspirée de l’Antiquité et de Munich. l’exposition présente de nombreux plans d’architectes pour la construction de la Métropole, du Musée archéologique et du palais royal ainsi que de belles demeures cossues. entre autres architectes : Ernst Ziller (allemand) et Lysandros Kaftanzoglou (grec)
Costumes à la cour de la Reine Olga
Des peintres grecs ont été à l’Ecole de Munich, d’autres ont plutôt étudié à Paris. Un sculpteur a retenu mon attention : YanoulisChalepas de Tinos.
Yanoulis Chalepas
L’Ecole Française d’Athènes fut fondée en 1846, dispensant des cours de Français à la jeunesse grecque, mais surtout entreprenant des fouilles archéologiques : 1870 à Santorin, 1873 à Délos, 1892 à 1903 à Delphes….Ses travaux sont illustrés par une série de photographies anciennes : fouilles de Thasos, des carnets de terrain, des relevés et des reconstitutions à la plume et l’aquarelle spectaculaires
REconstitution du temple d’Eleusis
La glyptothèquedu Louvre et d’autres plâtres rendent accessibles divers chef d’œuvre de la statuaire grecque. J’ai plaisir à reconnaitre l’Aurige de Delphes, une coré parmi les autres plâtres exposés.
Glyptothèque :
Une vidéo explique les recherches récentes autour de la colonne portant les danseuses de Delphes qui soutiendraient l‘Omphalos – le nombril du monde. Un puzzle virtuel est reconstitué sur un écran avec les explications intéressantes
Delphes : colonne portant les danseuses soutenant l’omphalos
parmi les nombreux thèmes traités ici, la couleur. Après les fouilles de Cnossos et de Mycènes, les archéologues ont réintroduit la couleur et essayé de montrer l’effet produit de ces statues et bâtiments polychromes.
le parthénon en couleurs!
L’exposition se termine par des œuvres modernes de peintres au tournant de 1900.
En conclusion : une exposition très variée par les thèmes abordés qu’il faut absolument voir!
Le site désigné sous le nom de Tavola Palatine est le Temple d’Héra ? Temple dorique du 6ème siècle . C’est un élégant temple périptère 6×12 colonnes.
Le site archéologique est mis en valeur par des massifs de lauriers-roses qui accompagnent les deux rangées de colonnes qui subsistent. Cette « table palatine » est aussi réputée contenir la tombe de Pythagore.
Histoire de Metaponto
Occasion de prendre connaissance avec l’histoire de cette ville antique. Sa fondation, selon la légende remonterait à la Guerre de Troie. Les Achéens l’auraient fondée en 755av JC avec l’aide des sybarites. Entre les embouchures de deux fleuves Bradano et Basento, on suppose une activité portuaire. Située dans une plaine fertile, une activité agricole est aussi à envisager. Pythagore fonda au 5ème siècle son école ; La fondation d’Herakleia (Policoro) met fin au contrôle de Metaponto sur els territoires au sud du Sinni et au nord du Bradano. L’expansion des Romains se fit après la victoire de Pyrrhus(bataille d’Heraclée 280avJC) . L’arrivée d’Hannibal (215 av JC a éveillé des espoir chez les Métapontiens qui le suivirent et quittèrent la ville à la suite des armées puniques. Pendant la révolte de Spartacus (73-71 av JC) la ville subit encore des déprédations.
Musée Archéologique
Le Musée rassemble des objets provenant de divers sites du Basilicate : Pisticci, Scanzano et autres.
Chronologie :
dès l’âge de Bronze (13ème -11ème siècle av. JC) des contacts avaient lieu avec la Grèce Continentale et les îles de la Mer Egée sur tout le littoral du Basilicate et de la Calabre
Au 10ème siècle et au 9ème : reprise de la colonisation de Grèce
Fondation de la ville de Metaponto au 7ème siècle
En plus des grecs une population locale Enotri a laissé des témoignages, objets et textes grecs qui les citent.
Spirales : agrafes
l’âge de Bronze : surtout des spirales métalliques agrafant le tissu ou des bracelets spiralés ainsi que des poteries dont certaines sont d’importation mycénienne.
8ème siècle (Piscticci) : toujours des spirales et anneaux mais aussi des armes certains contiennent aussi du fer. Un xylophone en bronze m’a étonnée ainsi qu’une bulle en or .
7ème siècle Aliano une ceinture en perles de bronze et des parures féminines d’une étonnante complexité
ceinture de perles
Dans les vitrines, apparaît une vaisselle dont els décors sont de très belle facture à thèmes mythologiques . Les thèmes sont souvent des thémes de propagande le cycle de Troie et comme la fondation de Metaponto.
L’exposition : Hera e il Mondo femminile nell’ Antichita est tout à fait surprenante.
La femme dans l’Antiquité grecque me semblait enfermée dans le gynécée soumise et vouée aux tâches subalternes et à la reproduction. A l’opposé, les déesses jouissaient d’une grande liberté. Au début La Grande Mère était la divinité primordiale qui représentait la Terre et la Fécondité. A Métaponto, Hera était célébrée dès les temps anciens. Il y avait deux temples d’Héra et un d’Artémis. De nombreuse figurine féminines ont été retrouvées ainsi que des statuettes type tanagra.
miroir antique
On a aussi retrouvé de nombreux miroirs, parfois très décorés et les figures féminines figurent en nombre sur les vases peints : souvent femmes à leur toilette portant ces fameux vases ronds par la poignée. On trouve aussi toute une vaisselle de poupées provenant de la tombe d’une petite fille. Je suis très étonnée de cette exposition presque féministe ; C’est en tout cas la première fois que je vois braquer le projecteur sur la femme grecque.
La découverte du quartier des potiers a donné lieu à des recherches scientifiques étonnantes. On a individualisé les artisans et les artistes avec les empreintes digitales laissée sur des poteries.
Dans une petite salle on a reconstitué les éléments architectoniques du temple d’Héra polychrome et très décoré avec des têtes de lion en terre cuite mais aussi des frises peintes.
ARCHÉOLOGIE : Exposition temporaire du 2/05/19 au 12/08/2019
Les sculptures géantes du palais de Tell Halaf
Connaissez-vous les Hittites?
Si vous vous intéressez à l’Egypte ancienne, vous avez peut-être entendu parler de la bataille de Qadesh que Ramsès II a fait représenter sur nombreux temples. Si vous êtes allés en Turquie, vous aurez peut être vu des vestiges. Les Hittites sont les grands inconnus et pourtant leur empire s’étalait sur un vaste territoire et ils étaient les rivaux des Pharaons.
Stèle de Ramsès II hommage au roi Hattusi II
Cette exposition est pour moi une surprise. Je ne savais pas à quoi m’attendre quand je suis entrée.
La rotonde à l’entrée est décorée de panneaux en noir et blancs : frottage au fusain des Orthostates – travail de Rayyane Tabet, collection Tell Halaf. Me voici partie pour l’inconnu. que sont ces Orthostates : ce sont des plaques de roches (basalte ou calcaire) portant des bas-reliefs.
orthostates
A l’entrée nous sommes accueillies par des sphinx ou plutôt des sphinges monumentales
Sphinges
A côté de ces sculptures géantes il y a aussi des très petits objets métalliques, sceaux en rouleaux ou chevalières; un rhyton en forme de cerf, des petites figurines, cavaliers, dieux….Les Hittites et les Araméens maîtrisaient la métallurgie et le travail de l’or dès 1400 av. JC.
personnage en métal
Autres objets : les tablettes et les écrits. Une double écriture est employée : les signes cunéiformes sur ablettes d’argile et les hiéroglyphes louvites. Plus tard l’Araméen utilise un alphabet assez comparable aux alphabets phéniciens ou sémites en usage au Moyen Orient. Les textes ont été déchiffrés et racontent les échanges entre les différentes puissances : une lettre raconte que la veuve de Touthankamon a cherché un mari chez les fils de Suppiluliuma . Une tablette raconte la légende de la disparition du soleil et le mythe de la paralysie de la terre par le gel.
La religion des Hittites était originale : un dieu de l’orage apparaît souvent sur les stèles avec une déesse portant grenade et miroir rond.
Les hittites et leurs successeurs ont construit des palais en Anatolie et en Syrie.
L’archéologue allemande Max von Oppenheim a fouillé le site de Tell Halaf reconstituant deux palais dès 1911. la guerre a interrompu les fouilles et il a dû attendre pour les poursuivre. Le musée dédié à Tell Halaf à Berlin a été soufflé pendant la seconde guerre mondiale par les bombardement et les statues monumentales ont été pulvérisée. On a quand même pu effectuer une restauration minutieuse qui donne une idée des statues. Une vidéo raconte le travail de Max von Oppenheim. Des images de synthèse permettent de visualiser le site détruit.
J’ai été très impressionnée par cette exposition. Cependant il m’est difficile de rédiger un compte-rendu complet tant la visite était riche et tant cette histoire est nouvelle pour moi. Peut-être faudrait-il que je retourne au Louvre pour m’attacher à l’aspect historique, ou symbolique?
Meurtris par les combats et fermés au tourisme pour de nombreuses années. Il faudra me contenter d’un voyage virtuel bien que ce ne soit pas franchement ma tasse de thé.
J’apprécie les expositions de l’IMA, toujours intéressantes, bien documentées qui présentent des collections merveilleuses et variées. J’ai donc été déçue en achetant mon billet lorsque la caissière a expliqué : « il n’y a que des vidéos »
Vidéos projetées sur les murs des halls d’exposition, on est immergé dans le noir et blanc ou plutôt le gris de la cendre et de la poussière qui enveloppe Mossoul. Une trame de pointillés montre des murs ou toits, ou coupoles qui ont sans doute disparu. Puis une reconstruction numérique fait apparaître les 4 minarets d’une mosquée, nous visitons l’église Notre-Dame de l’Heure, les coupoles tournent. Il reste quelques palmiers, les voitures ont été rangées pèle-mêle, les rues sont désertes. Spectacle impressionnant. Sur les murs latéraux, des photos anciennes montre la ville plaine de vie. Dans une petite salle une vidéo montre « Mossoul, ville multiconfessionnelle et pluriethnique » avec synagogue, église, monuments yézidis et s’attache au mausolée de Nabi Younes, mausolée de Jonas vénéré par les juifs, les chrétiens et les musulmans. Daech a détruit ce symbole multiconfessionnel. Cette destruction a fait découvrir des sculptures assyriennes! Autre aspect de Mossoul : la ville antique de Ninive.
De Mossoul, nous partons pour Alep. Selon le même principe, projection géante de la vue aérienne de la citadelle; je remarque que la couleur est ici présente. Couleurs de la vie! Nous nous promenons dans les ruines des souks. Quelle tristesse! Mais Alep n’est pas une ville fantôme malgré les bombardements et les snipers. Dans une salle, une vidéo montre des alépins bien vivants malgré la guerre : un photographe qui garde ouverte sa galerie, un peintre qui conserve 25000 œuvres faites pendant les 5 ans de la guerre, un ami du cinéaste raconte comment sa fille encore très jeune (née avec la guerre) sait rejoindre les abris, on voit des jeunes filles danser…Malgré les ruines Alep bouge!
Dans le dernier hall d’exposition, face à face, les ruines antiques de Leptis Magna et de Palmyre toujours impressionnantes malgré les destructions. Reconstruction numérique des parties des monuments abattus. Un archéologue interviewé pense qu’on ne reconstruira pas Palmyre. POur l’imaginer, peut être devra-t- on se contenter de ces projections?
Le clou de l’exposition est une sorte d’immersion avec un casque de réalité virtuelle, comme un jeu vidéo. Il faut patienter et faire la queue pour se promener dans une pièce noire. On s’y croirait. Des animaux, lézard, chat, donnent l’illusion de réalité. Malgré tout je n’arrive pas à garder ce masque longtemps, sentiment de claustrophobie, alors que je me sens très à l’aise dans les grottes, les galeries de mines ou de catacombes. Le virtuel n’est pas pour moi!
Le taxi pour Merichas vient nous chercher à 15h30 alors que le bateau part vers 18h pour le Pirée ;Dionysos Solomos est très en retard. Il fait très chaud dans le hall où on attend le ferry, le soleil cogne
La nuit est tombée quand nous arrivons au Pirée vers 22h. Le taxi emprunte une route un peu détournée par le périphérique sur le conseil du GPS. Il est 23h quand nous arrivons à l’hôtel Economy. Nous retrouvons nos habitudes. Demain sera notre dernier jour en Grèce.
Mercredi 4 juillet : dernier jour à Athènes
idole cycladique
Il est logique de conclure ces vacances dans les Cyclades par une visite au Musée Cycladique
3200-2000 av. JC « Early cycladic »
Dès le Néolithique on a vu circuler l’Obsidienne de Milos, quels étaient donc les premiers bateaux ? Il semble qu’ils étaient de type canoë, de 15 à 20 m de long avec 20 à 25 rameurs et qu’ils pouvaient parcourir une distance journalière de 40 à 50 km.
Les figurines étaient-elles peintes ? Oui, les yeux, les sourcils… on a retrouvé des traces d’oxydes de fer, ocre et cinabre mais aussi azurite et malachite .
A quoi seraient ces figurines ? trouvées dans les tombes on pense que c’étaient des objets rituels.
grande idole cycladique
représentaient-elles les figurines ? Les figurines féminines les plus nombreuses (90%), bras repliés représentaient peut-être la fertilité. Quelques figurines représentaient des femmes enceintes. Elles sont présentées au musée verticalement mais elles étaient probablement couchées (d’après la position des pieds) les bras repliés suggéraient la mort. Je remarque un étonnant porteur de coupe (2800-2300) sans attributs sexuels. Il y avait aussi quelques représentations masculines. En plus des figurines féminines variées, des récipients de marbre représentent des animaux (cochon, oursins ou plat des colombes.
petitcochon de marbre
Comment étaient faites les figurines ?
Pour sculpter une figurine de marbre :
Traçer sur le bloc de marbre
ôter le matériel en trop avec des outils à percussion faits d’émeri
limer avec des outils de pierre
inciser avec des pointes aiguës d’obsidienne et d’émeri
La salle du fond présente des « géantes » de 60 cm à 1 m.
A la fin de cette période, vers 2000 av JC : l’apparition de la marine à voile demandait d’autres ancrages, d’autres ports se développent. Développement d’autres formes en céramique. Egalement des mouvements de population et des changements climatiques
2000-1600 : Civilisation Minoenne. Les Palais Crétois furent bâtis autour de 2000. Apparition d’une écriture Linear A
1600-1200 : civilisation mycénienne Linear B. Le commerce devient extensif jusqu’en Italie. Les mycéniens avaient des sanctuaires mis leurs croyances s’exprimaient mieux dans les cérémonies funéraires représentées ici
musée cycladique chevaux
1100-700 Période géométrique : fin de l’âge de Bronze marquée encore par des mouvements de population les Doriens du Nord vers le sud.
Création des premières villes, l’alphabet grec fut adopté vers 800 av JC. L’état-cité prend sa forme définitive.
Je me suis moins intéressée à la période classique ou romaine.
george condo
Les 3ème et 4ème étages sont fermés. Dans un autre bâtiment : Exposition de l’artiste contemporain George Condo né en 1957 New Hampshire
La météo agitée ne nous a pas découragées. Dès le matin l’averse de grêle a tambouriné sur le toit ; La pluie s’est abattue avec la puissance d’une mousson tropicale. Quand nous sommes sorties pour le petit déjeuner le soleil est revenu. Toute la journée nous connaîtrons cette alternance d’éclaircies au chaud soleil et d’averses violentes, avec même, éclairs et tonnerre.
Zhora a apporté les plats du petit déjeuner dans le désordre le plus complet. Fromage et gâteau, café, pain tabouna et l’Âssida : une sorte de bouillie de farine au goût d’orange, baignée d’huile d’olive décorée de dattes dénoyautées, avec un petit tas de sucre à la cannelle. Délicieux ! j’ai lampé l’huile à la petite cuiller.
Sidi Daoud
Sidi Daoud port thonier
Sidi Daoud zest un port thonier où l’on pratique la Matanza comme en Sicile. Aujourd’hui, aucune chance de voir la crique rougie du sang des thons. Des crêtes blanches hérissent la mer ; tellement blanche que j’avais cru apercevoir une ville de maisons blanches. Sidi Daoud doit être le village du vent, on a choisi d’y implanter un parc éolien d’importance. Autre indice d’un endroit venté, les paillassons qui protègent les petits arbres, les haies de roseaux et les canisses, brise-vent de protection des cultures.
Les îles Zambra et Zambretta sed détachent au-dessus des vagues. De gros nuages gris foncé se déplacent à grande vitesse et crèvent en grains brefs mais bien mouillants. La petite route suit le littoral puis rentre dans El Houaria.
au large de Sidi Dauoud : Zambra et Zambretta
El Houaria : tout le monde connaît les Grottes à la base de la falaise. Ce sont des carrières romaines dans un grès dont la stratification est creusée par l’action du vent et des vagues. Avec la tempête qui soulève l’écume le spectacle est parfait avec l’éclairage rasant qui sort des nuages menaçants.
El Houaria : les Grottes
L’association de la Fauconnerie est située juste au-dessus du Restaurant La Grotte. Le gardien me montre les faucons dans leurs cages. Il y a aussi un aigle un peu miteux et deux couples de buses bien énervées. Le gardien sort un faucon et le pose sur son poignet, l’oiseau est docile , il vient se poser sur le mien. Je suis étonnée de sa délicatesse. Peut être celui-ci est particulièrement doux avec les visiteurs. Photo de Khadafi avec les faucons. Une cigogne baguée ici a été retrouvée en Rhodésie (l’affiche doit être ancienne plus personne n’emploie le mot de Rhodésie). Un faucon a été observé au Kazakhstan. Le faucon est l’animal emblématique de El Houaria : il y a un festival du faucon au printemps et selon le Guide Bleu, on y croiserait des fauconniers avec leur oiseau.
Oeil de faucon
Olivier d’Eshraf
Selon la pancarte il aurait été planté par les Carthaginois il y a 2250 ans.
Oliviers planté par les Carthaginois
La ville punique de Kerkouane
Cette ville carthaginoise fut détruite lors des guerres puniques mais à al différence de Carthage et des autres villes antiques que nous avons visitées, elle n’a pas été romanisée. On voit donc ce qui reste d’une ville punique presque complète avec ses remparts, ses tours de défense, ses rues et ses habitations mitoyennes, ses places et son temple.
sgne de Tanit
Le projet transméditerranéen « A la suite du Magon » est une coopération tuniso-italienne qui a installé de nombreux panneaux explicatifs. Le Magon est un vin tunisien –vin passerillé – analogue au moscato de Pantelleria. Pantelleria est vraiment très proche, Olfa qui habite Kelibia la voit de sa fenêtre. De nombreux indices montrent l’intérêt des Carthaginois pour le vin : ils en faisaient commerce, importaient de la vaisselle grecque. Une œnochoé est décorée avec Ulysse et Polyphème, clin d’œil au vin et à l’ivresse. Dans les tombes on a retrouvé la vaisselle pour assurer l’ivresse au défunt au paradis.
Kerkouane ville punique
Kerkouane était une ville d’artisans : les fours de potier sont presque intacts à l’extérieur de la ville. On travaillait aussi la pourpre . Le Murex fut importé par les Phéniciens. On raconte que Melqart/Herakles avait trouvé que le museau de son chien qui avait mangé des murex était teint. Dans le musée on montre un bol avec des coquilles de murex.
Les bijoux étaient aussi d’une grande finesse.
Le Temple était, selon les panneaux, de modèle sémitique, analogue à celui de Melqart à Tyr ou au Temple de Salomon à Jérusalem.
Les maisons mitoyennes étaient confortables ; les baignoires-sabots sont enduites du même enduit rouge qu’on reconnait aussi à Sélinonte. Je ne m’en souviens plus, peut être ne les ai-je pas vues ?
Au point le plus éloigné de l’entrée, près des murailles de la ville, la grêle s’abat sur moi. Je m’abrite sous un tamaris, abri provisoire, je suis trempée lorsque j’arrive au Musée, très intéressant, malheureusement mal éclairé et aux céramiques un peu poussiéreuses. Les bijoux sont très beaux.
Kelibia
La forteresse de Kelibia
Kelibia est une ville de 46.000 habitants animée avec ses commerces et un port important, les bateaux sont de bonne taille. Nous traversons des quartiers résidentiels avec de jolies villas dans des jardins. Du port on grimpe jusqu’à la poterne du fort domine de très haut la ville (150m) Sur des fondations punique, les Byzantins ont fortifié la colline mais les constructions visibles sont 16ème siècle, donc ottomanes. Deux promenades s’offrent à moi : le chemin de ronde derrière les créneaux qui offre des points de vue spectaculaires sur le port, la ville et la mer. A l’horizon, je crois deviner une terre embrumée, Pantelleria ? Deuxième promenade à la base des hauts murs de pierre pour en apprécier la qualité de la maçonnerie ?
Du fort, nous rejoignons Menzel Temime sans passer par le centre-ville de Kelibia. Nous passons devant de grands hôtels vides en hiver. A Menzel Temime il fau trouver la petite route qui coupe le CapBon pour retourner à notre gîte sur l’autre côte. D’après la carte elle passe à Skalba et Tazoghrane. Je me renseigne auprès des chauffeurs de taxi, qui, bien sûr connaissent la route mais leurs explications sont confuses. Un monsieur nous vient en aide. Il monte sur la banquette arrière et nous met sur la bonne route. A 16h30 nous somme revenues devant notre portail blanc et j’appelle hamed au téléphone pour qu’il ouvre.
Soupière et Magon
Hamed a allumé le feu dans la salle à manger. Zhora apporte tous les plats en même temps : une soupe de potiron délicieuse, des escalopes nappées dans une sauce jaune (safran ?) fortement citronnée, la « salade » est chaude, c’est une jardinière de légumes aux carottes, petits pois, betterave rouge, et du riz à l’ail, persil, poivron comme accompagnement . Une tarte aux aubergines arrive plus tard. Nous n’avons plus faim, on en coupe 4 parts pour demain midi !
Tant qu’il y a un joyeux feu dans la cheminée, je ne résous pas à quitter la pièce et écris mon compte rendu de la journée en attendant que les trois petites bûches achèvent de ses consumer.
Le ciel est bien gris, nous retournons au château de Caen.
Le jardin des simples, près du logis du Gouverneur nous déçoit un peu, printemps trop sec ? été trop chaud ? les plantes médicinales sont cuites les extrémités sont grillées, l’ensemble est fané.
Dans le Logis du Gouverneur se trouve le Musée de Normandie. Au rez de chaussée, musée d’histoire, à l’étage collections ethnographiques.
La section historique, ou plutôt archéologique raconte l’histoire de la Normandie de la Préhistoire à la colonisation par les Vikings. Présentation moderne, explications abondantes, panneaux illustrés et vidéogrammes accompagnent de nombreux objets.
En introduction à la Préhistoire, dans une vitrine un crâne de mammouth.
Néolithique (5200-2300) : tumulus, dolmen et site minier d’extraction des silex dans plusieurs sites de l’Orne et du Calvados.
La salle s’intitule : « Des Paysans aux guerriers »
Age de Bronze (2300-900) dix casques ont été retrouvés à Bernières d’Ailly près de Falaise. Ils ont servi de modèle à la sculpture de Vercingétorix par Bartoldi (anachronisme !!!)
Age de Fer (800-450)
De très jolies maquettes montrent les exploitations agricoles.
Des Gaulois à la conquête romaine : correspond à la migration des Celtes. Des Gaulois on ra retrouvé destombes à char avec le harnachement d’apparat le harnais porte des décors curieux avec ds plaques de corail. Je découvre la monnaie gauloise en or : un statère avec une tête à chevelure bouclée.
Déesse mère gauloise de St Aubin
Des objets proviennent des sanctuaires celtiques et romains. J’ai admiré la statue de la Déesse-Mère de Saint Aubin / mer qui a été trouvée au Cap-romain lors de la construction du Mur de l’Atlantique. J’y suis passée hier.
Normandie Gallo-romaine
Après la conquête par César la Normandie actuelle fait partie de la « Province Lyonnaise » on voit des céramiques importées d’un peu partout dans l’empire romain. Détail amusant : un atelier de contrefaçon des monnaies romaines à Sées.
Des guerriers et des saints (royaumes francs 5ème -8ème siècle)
Fibules
On y présente du mobilier funéraire et de jolies boucles de ceinturon, des fibules et la tombe d’un forgeron avec ses outils
Vikings (9ème siècle)
« barbares « orientaux » bijoux en or et grenats. ils ont laissé peu de traces archéologiques mais ont marqué les esprits en Normandie..
Paysages Normands : de très belles maquettes représentent le bocage normand au 13ème siècle. On voit le contraste entre la Normandie du bocage et la Normandie des plaines.
épis de faitage
A l’étage chaque salle, construite sur un thème, rassemble de très beaux objets artisanaux normands : au dessus de l’escalier les constructions à colombages sont accompagnées d’épis de faîtage en céramique colorée.
Les poteries ornées du Cotentin sont en forme de têtes avec les silhouettes de Napoléon ou de Thiers…
Battre le beurre
Une salle est consacrée au cheval, une autre met en scène la production du lait, collecte ou fabrication du beurre avec des barattes de formes diverses, l’outil pour laver le beurre….Selon le même dispositif on peut admirer la fabrication du cidre, sa distillation.
la collecte du lait
La Métallurgie est aussi une tradition normande, de l’enclume du cloutier à la Société Métallurgique de Normandie de la fin du 20ème siècle (1917 -1993). On voit des marmites, des gaufriers….
Le travail du cuivre se faisait à Villedieu- les -poêles
J’ai aussi été très impressionnée par les dentelles. Les dentelles de soies 19ème siècle étaient remarquables.
Cette visite au Musée de Normandie a été passionnante et très longue. Je renonce à me lancer dans celle du Musée des Beaux Arts et ses expositions qui mériteraient une autre demi-journée.
statues de Huang Yong Ping
Avant de quitter le site du Château je photographie les curieuses statues perchées sur de hauts poteaux de Huang Yong Ping (1999) un homme et neuf animaux près des remparts. Un coup d’œil rapide aux fossés qui mériteraient la promenade si on disposait de plus de temps (décidément trois jours c’est le minimum pour Caen !).
Abbaye aux Hommes ou abbaye aux dames ?
Abbaye aux hommes et Hôtel de Ville
Nous ne pourrons pas voir les deux ! L’Abbaye au Hommes est incluse dans un très grand espace architectural contenant une église en ruine, des murs, une place où circulent les voitures, un très beau jardin fleuri et l’Hôtel de Ville. Les althéas fleuris doivent être très vieux, la boule est soutenue par un tronc très épais. On ne résiste pas au plaisir de photographier les massifs fleuris. Les visites guidées permettent de visiter les salles conventuelles. la visite libre (4€) est décevante elle comprend deux expositions les Anglais en Normandie n’est pas aussi intéressante que celle de la Salle de l’Echiquier et l’autre montre des photos de la Guerre au Vietnam , je zappe, trop de guerres dans la région, le Débarquement m’a saturée. J’entre dans le vaste cloître aux arcs toscans d’architecture très classique ennuyeuse. Un beau jardin vert est planté au milieu.
L’Eglise Saint Etienne est impressionnante, très vaste, très haute, très claire. Elle a servi d’abri à la population de la ville pendant la bataille de Caen en 1944, des photographies montrent comment on y vivait, on y coupait même les cheveux ! Autour de la pierre tombale de Guillaume le Conquérant des enfants anglais font des selfies.
Dans l’Odéon – théâtre de poche, très bien restauré, un guide francophone sort me montrer les escaliers qui permettent de monter à pied à la citadelle. Des Jordaniens nous disent de prendre le taxi qui ne coûterait que 1 JD, pour nous ce sera 2.
Grotte préhistorique
La Citadelle est construite à l’aplomb du théâtre. Comme il n’y a pas de source sur la colline un système de citernes et de collecte de l’eau est encore visible. Pas une goutte ne devait être gaspillée. Le site est occupée depuis l’âge de Bronze (1700 – 1550avant JC) On peut voir une grotte
Les Romains ont fortifié la citadelle.
Temple d’Hercule et la main de la statue colossale, au fnd, la ville d’Amman
Un grand temple fut dédié d’abord à Tyché de Philadelphia puis à Hercule. Tyché, la Fortune, divinité hellénistique était vénérée en Orient, à Alexandrie, en Crète, à Antioche. Le temenos d’Hercule fut détruit pendant la période byzantine. Il en reste 6 colonnes à chapiteaux corinthiens (161-166 ap.JC). la figure d’Hercule a été retrouvée sur de la monnaie battue à Philadelphia il était associé au dieu ammonite Milkom. 3 chapiteaux corinthiens sont à hauteur d’homme, on mesure mieux l’énormité des proportions.
Musée archéologique
statuette d’Ain Ghazal
Devant le musée on voit la main d’une statue colossale. Le musée est vieillot, un peu poussiéreux mais recèle des trésors. Les vedettes sont les statuettes d’Ain Ghazal (8000-4000 av. JC) certaines sont des statues jumelles : d’un corps sommaire, rectangulaire émergent deux têtes délicates au nez et yeux bien formés ; Les yeux sont soulignés de noir (asphalte). Le Louvre héberge une statue d’Ain Ghazal, c’est même la plus ancienne statue du Louvre ; J’irai lui rendre visite à la prochaine occasion.
Statuettes ammonites
L’âge de fer correspond à la Période ammonite et au site de KHirbet-el-Hajjar (8ème siècle av.JC) les statuettes en calcaire sont originales. L’une d’elle porte une inscription en phénicien.
De la période romaine on trouve des céramiques, des statuettes en terracotta, genre des tanagra, des lampes à huile et une barque funéraire, aussi du verre, ‘industrie du verre romain aurait commencé au 1er siècle ap JC.
Antiquités byzantines
La plus jolie poterie byzantine est une lampe à 7 mèches. Je photographie aussi un cygne formé à partir d’une coquille de porcelaine. On peut voir sur le site une vaste église byzantine ( 550 ap JC)
La ville bruisse de l’appel à la prière du vendredi et des prêches diffusés par des micros.
Palais Omeyyades
En sortant du musée je découvre le Palais Omeyyade avec la salle de réception restaurée : on a reconstitué le dôme en bois et les décors d’arcs soulignés par des dents (d’influence perse) agrémentées aussi d’entrelacs et de motifs végétaux. Le complexe palatial comprenait aussi des bains, de l’Iwan ou salle d’audience, il ne reste plus grand chose.
Déjeuner chez Hacheem
Tous les taxis connaissent le restaurant populaire Hacheem recommandé par le guide du Routard. Les prix des taxis ont augmenté depuis ce matin : 3JD . Les tables d’Hacheem sont installées dans une ruelle. Des familles jordaniennes sont attablées ainsi que des touristes. Le service est expéditif : le serveur dispose un film plastique sur la table, des cuillers en plastique, une corbeille de pain pita. Au menu, des mezzés : humus, falafels, tomates et oignons, aubergines. C’est très bon et bon marché (5JD pour les deux), à la bonne franquette mais les remplaçants se présentent et nous ne pouvons nous attarder.
robes brodées
Après la prière du vendredi, les commerçants ont ouvert les boutiques. Des robes brodées rouges ou noirs sont suspendues ou sur des mannequins, mais plutôt que des souvenirs, je cherche une boutique de téléphone qui me remettra ma carte SIM française, et j’espère redonnera vie au téléphone bloqué. Les boutiques de téléphone ne manquent pas. Gracieusement un jeune homme replace la puce – sans résultat pour ranimer le smartphone – « go to combany ! » me conseille-t-il. Dans la rue commerçante, je trouve le Nymphée romain monumental mais peu gracieux.
Après avoir goûté à une pâtisserie locale le Kunafa au fromage fondu chez Habiba dégusté chaud dans la rue sur le rebord d’un muret (on n’est pas toutes seules).
Nous décidons de remonter à la Citadelle pour voir le coucher du soleil. L’ambiance est différente de ce matin. Les familles ont remplacé les touristes. Des enfants font voler des cerfs-volants qui sont des drapeaux jordaniens agrémentés de franges vertes. Je dessine la ville, le théâtre à mes pieds et les collines en face. Dessiner permet de fixer mon attention ? Amman est très minérale avec ses maisons de belle spierres calcaires, quelques cyprès émergent entre les terrasses. Une mosquée à bandes noire et blanches me fait penser à certaines églises toscanes. Je constate une réelle homogénéité de l’architecture, brisée seulement par deux tours jumelles et un ou deux autres gratte-ciel qui dépassent. Il fait frais, le soir, à Amman, nous n’avons pas prévu de lainage et retournons en taxi à l’hôtel Retaj.
Amman vue de la citadelle
Omar de l’Agence Enjoy Jordan vient nous apporter un petit Nokia hors d’âge et un GPS que nous lui avons réclamés. Nous lui faisons part de nos ennuis : s’il avait donné le Nokia à ses employés hier, je n’aurais pas verrouillé mon téléphone. Il ne s’attarde pas à donner des conseils touristiques. Pour un peu, nous décourage de faire le circuit des châteaux du désert du guide Bleu en entier.
L’hôtel Retaj n’a pas de restaurant mais il est situé dans un quartier où les restaurants de toutes sortes abondent, du fast food Burger King au chic Moulin(en français sur l’enseigne lumineuse) je découvre même un Carrefour Contact. A 50m du Retaj , sur le même trottoir Jabri sera notre « cantine » c’est une sorte de self service qui propose de la cuisine jordanienne excellente à manger sur place ou à emporter. Sur place, il y a un décor « self service » sans intérêt, j’emporte donc pour 13.5JD deux plats de riz et poulet et deux yaourt lebaneh. On paie à la caisse et le serveur prépare les plats . C’est très bien servi. Il y en a pour quatre ! Le riz est le meilleur que j’ai jamais mangé : des grains longs et fins sautés et des amandes grillées, le poulet est excellent quand au yaourt ! du yaourt grec en meilleur, plus épais, plus crémeux, un peu acide, une merveille. Nous en mangerons souvent.
Pour terminer la soirée, nous trouvons la BBC et CNN parmi la centaine de chaines en arabe.
J’étais très impatiente de me rendre à la Villette à cette exposition. L’archéologie m’intéresse beaucoup ainsi que le Moyen Age.
L’exposition s’articule sur deux niveaux.
En bas, dans une galerie sombre : la chronologie de 11 siècles :à partir de 325 -christianisation de l’Empire Romain sous Constantin et au concile de Nicée, jusqu’à 1492, découverte du Nouveau Monde et fin de la Reconquista.
Quelques personnages (ou évènements) sont emblématiques de chaque siècle.
4ème, Constantin
5ème Attila
6ème Clovis et Justinien
7ème Dagobert et Mahomet
8ème Pépin le Bref et Charles Martel
9ème Charlemagne et le débarquement des Vikings,
10ème , Cluny, installation de Rollon en Normandie
11ème, Schisme entre la chrétienté d’Orient et d’Occident, conquête de l’Angleterre, 1ère Croisade
12ème Aliénor d’Aquitaine, construction de Notre Dame, assassinat de Thomas Beckett,
13ème pillage de Constantinople,
14ème : la papauté s’installe en Avignon, Peste Noire,
15ème commence avec Azincourt, Jeanne d’Arc, puis Gutenberg et la Prise de Constantinople.
Ce rappel chronologique s’accompagne de quelques photos projetées sur un mur, panorama d’un paysage et de quelques images sur des panneaux plus détaillés.
Au niveau supérieur , des boites en contre-plaqué illustrent des thèmes variés. Invasions, ou migrations? techniques de métallurgie ou du travail des os de bovins, moulins divers à grain ou à foulons, vie dans les campagnes, jeux.…..
Chaque thème est illustré de vidéogrammes: enquête des archéologues sur un point précis. Un cimetière dans une église, un hameau retrouvé, un four….Ces vidéos courtes sont remarquables, amusantes, très rigoureuses du point de vue scientifiques.
Dans des vitrines, ou sur des tables, quelques objets sont présentés. Présentation décevante : il y a très peu d’objets, plutôt des maquettes (destinées aux enfants). Les objets quand il sont présents, ne sont pas mis en valeur. Le matériau choisi : contreplaqué brut ne les met pas en valeur ni les bijoux en émail cloisonné, ni les boucles damasquinées , ni les dés, boutons ou peignes en os.
On a privilégié les activités « interactives » sorte de jeux, sans doute destinées aux enfants , peu convaincantes pour les adultes. Les enfants, s’ils ne sont pas guidés font n’importe quoi, les adultes cherchent sans doute autre chose.
Dans trois caissons de bois, des personnages « animés » racontent leur histoire en regardant le spectateur dans les yeux Hildegarde de Bingen et Thomas Beckett on retenu mon attention mais ne m’ont pas séduites. Pourtant ces personnages me fascinent. Mais pas sous forme de figures 3D animées. J’ai même trouvé cela de fort mauvais goût.
Je suis ressortie plutôt déçue de ma visite. Visite instructive, certes, mais peu satisfaisante esthétiquement. J’ai cherché (et trouvé) sur Internet quelques unes de ces vidéos que je regarderai à nouveau avec beaucoup d’intérêt. J’ai mis au propre ci-dessus la chronologie pour mémoire.
En revanche, je me pose encore la question « Quoi de neuf au Moyen Age? ». L’idée était de détruire les idées préconçues sur une période sombre, sans intérêt. Il me semble que je n’ai pas ces préjugés. Remplacer le concept de « Grandes Invasions » par celui de migrations progressives est une très bonne chose, surtout par les temps qui courent (envoyer un certain Nicolas réviser ses notions sur les Gaulois). Le travail de l’archéologie actuelle aurait pu sans doute être mieux mis en valeur.
J’ai terminé l’après midi par une traversée du Parc de la Villette à la tombée de la nuit, quand les pavillons et fabriques s’illuminent, quand les dernières lueurs du couchants se reflètent sur les Grands Moulins de Pantin et le Canal de l’Ourq, quand la grande halle et la Cité de la Musique s’éclairent et j’ai préféré cette promenade au parcours dans l’exposition.
La forteresse coiffant deux collines,rejointe par un mur crénelé, se voit de l’autoroute Sagunto est une grosse agglomération entouré de zones d’activités industrielles ou commerçantes.
Le nom de Sagunto m’est familier. Je pense confusément aux Romains sans bien savoir pourquoi. Hannibal fit le siège de Sagunto et la prise de la ville déclencha la seconde Guerre Punique. En 212 Scipion l’Africain reprit la ville.
La ville historique est pavoisée: un marché médiéval s’y installe ce week end à l’occasion du 9 octobre, la fête de la Communauté de Valence : le 9 octobre 1238, Jacques Ier d’Aragon entra dans Valence (c’est aussi la fête des amoureux).
Théâtre romain
Le Théâtre romain adossé à la colline, est ouvert à la visite. Dès que je franchis les arcades (d’époque), je découvre un théâtre « romain » complètement reconstruit. Les gradins en calcaire genre comblanchien sont prêts à accueillir les spectateurs. La scène st en planches, le mur de scène reconstruit en brique. Le plan antique a été respecté. On a mis des éléments du décor antique, une unique colonne est en place. Le résultat est surprenant, pas franchement réussi pour les puristes.
Hypogée : tombe juive
A proximité du Théâtre, se trouvait les quartier Juif ( au dessus de la route actuelle). Les tombes juives étaient des grottes à l’entrée des maisons. 50 de ces hypogées se trouvent le long d’un sentier creusé dans la roche. A partir de 1492, les tombes furent abandonnées et saccagées. Elles ont servi de refuge pendant la Guerre Civile (1936-1939). Dans la Juderia de Sagunto on produisait du vin cacher, de la cire, les juifs étaient des commerçants, négociant de textiles, soie et laine. Des témoignages écrits attestent que la présence juive remonte à l’Empire Romain. On a retrouvé des incantations écrites en latin sur un support de plomb. Jacques 1er aida les juifs à s’installer renforçant ainsi la colonisation chrétienne. En 1321 on construisit un mur enfermant la Juderia. Le premier bailli de Sagunto était juif.
Le site fortifié est actuellement en restauration – restauration durable est-il précisé – allusion aux restaurations antérieures à grand renfort de ciment et de briques. Le site est immense. D’un aménagement précédent, il reste quelques plaques avec des noms mais pas d’explications. Je grimpe au sommet de la colline, plus pour la vue et le sport que pour l’histoire ;
L’antiquarium est un long bâtiment bas adossé à la muraille. Le jeune homme qui se tient là me fait toute une conférence sur les guerres napoléoniennes : l’antiquarium est installé dans les écuries des armées françaises et sur les inscriptions hébraïques. Comme je suis bon public, il me montre comment les épigraphistes lisent le latin sur les stèles, une seule lettre souvent suffit pour un nom entier.
Nous n’avons plus le temps pour visiter le Musée Historique en bas, en ville, le marché médiéval qui a colonisé la rue, rend le stationnement impossible.
Le GPS nous mène directement à Benicassim. Il est un peu trop tôt, je vais me tremper les pieds sur la plage très bien aménagée. Il y a même une « Bibliothèque de la mer ». Quelle excellente idée ! Plage et lecture vont bien ensemble.
L’appartement de Rosa est encore plus beau que sur les photos. La terrasse est merveilleuse ; C’est là que nous passerons le plus de temps !