Caen : Musée de Normandie et Abbaye aux Hommes

BALLADE NORMANDE

Musée de Normandie dans le Logis du gouverneur

Le ciel est bien gris, nous retournons au château de Caen.

Le jardin des simples, près du logis du Gouverneur nous déçoit un peu, printemps trop sec ? été trop chaud ? les plantes médicinales sont cuites les extrémités sont grillées, l’ensemble est fané.

Dans le Logis du Gouverneur se trouve le Musée de Normandie. Au rez de chaussée, musée d’histoire, à l’étage collections ethnographiques.

La section historique, ou plutôt archéologique raconte l’histoire de la Normandie de la Préhistoire à la colonisation par les Vikings. Présentation moderne, explications abondantes, panneaux illustrés et vidéogrammes accompagnent de nombreux objets.

En introduction à la Préhistoire, dans une vitrine un crâne de mammouth.

Néolithique (5200-2300) : tumulus, dolmen et site minier d’extraction des silex dans plusieurs sites de l’Orne et du Calvados.

La salle s’intitule : « Des Paysans aux guerriers »

Age de Bronze (2300-900) dix casques ont été retrouvés à Bernières d’Ailly près de Falaise. Ils ont servi de modèle à la sculpture de Vercingétorix par Bartoldi (anachronisme !!!)

Age de Fer (800-450)

De très jolies maquettes montrent les exploitations agricoles.

Des Gaulois à la conquête romaine : correspond à la migration des Celtes. Des Gaulois on ra retrouvé des tombes à char avec le harnachement d’apparat le harnais porte des décors curieux avec ds plaques de corail. Je découvre la monnaie gauloise en or : un statère avec une tête à chevelure bouclée.

Déesse mère gauloise de St Aubin

Des objets proviennent des sanctuaires celtiques et romains. J’ai admiré la statue de la Déesse-Mère de Saint Aubin / mer qui a été trouvée au Cap-romain lors de la construction du Mur de l’Atlantique. J’y suis passée hier.

Normandie Gallo-romaine

Après la conquête par César la Normandie actuelle fait partie de la « Province Lyonnaise » on voit des céramiques importées d’un peu partout dans l’empire romain. Détail amusant : un atelier de contrefaçon des monnaies romaines à Sées.

Des guerriers et des saints (royaumes francs 5ème -8ème siècle)

Fibules

On y présente du mobilier funéraire et de jolies boucles de ceinturon, des fibules et la tombe d’un forgeron avec ses outils

Vikings (9ème siècle)

« barbares « orientaux » bijoux en or et grenats. ils ont laissé peu de traces archéologiques mais ont marqué les esprits en Normandie..

Paysages Normands : de très belles maquettes représentent le bocage normand au 13ème siècle. On voit le contraste entre la Normandie du bocage et la Normandie des plaines.

épis de faitage

A l’étage chaque salle,  construite sur un thème, rassemble de très beaux objets artisanaux normands : au dessus de l’escalier les constructions à colombages sont accompagnées d’épis de faîtage en céramique colorée.

 

Les poteries ornées du Cotentin sont en forme de têtes avec les  silhouettes de Napoléon ou de Thiers…

Battre le beurre

Une salle est consacrée au cheval, une autre met en scène la production du lait, collecte ou fabrication du beurre avec des barattes de formes diverses, l’outil pour laver le beurre….Selon le même dispositif on peut admirer la fabrication du cidre, sa distillation.

la collecte du lait

La Métallurgie  est aussi une tradition normande, de l’enclume du cloutier à la Société Métallurgique de Normandie de la fin du 20ème siècle (1917 -1993). On voit des marmites, des gaufriers….

Le travail du cuivre se faisait à Villedieu- les -poêles

J’ai aussi été très impressionnée par les dentelles. Les dentelles de soies 19ème siècle  étaient remarquables.

Cette visite au Musée de Normandie a été passionnante et très longue. Je renonce à me lancer dans celle du Musée des Beaux Arts et ses expositions qui mériteraient une autre demi-journée.

statues de Huang Yong Ping

Avant de quitter le site du Château je photographie les curieuses statues perchées sur de hauts poteaux de Huang Yong  Ping (1999) un homme et neuf animaux près des remparts. Un coup d’œil rapide aux fossés qui mériteraient la promenade si on disposait de plus de temps (décidément trois jours c’est le minimum pour Caen !).

Abbaye aux Hommes ou abbaye aux dames ?

Abbaye aux hommes et Hôtel de Ville

Nous ne pourrons pas voir les deux !  L’Abbaye au Hommes est incluse dans un très grand espace architectural contenant une église en ruine, des murs, une place où circulent les voitures, un très beau jardin fleuri et l’Hôtel de Ville. Les althéas fleuris doivent être très vieux, la boule est soutenue par un tronc très épais. On ne résiste pas au plaisir de photographier les massifs fleuris. Les visites guidées permettent de visiter les salles conventuelles. la visite libre (4€) est décevante elle comprend deux expositions les Anglais en Normandie n’est pas aussi intéressante que celle de la Salle de l’Echiquier et l’autre montre des photos de la Guerre au Vietnam , je zappe, trop de guerres dans la région, le Débarquement m’a saturée. J’entre dans le vaste cloître aux arcs toscans d’architecture très classique ennuyeuse. Un beau jardin vert est planté au milieu.

L’Eglise Saint Etienne est impressionnante, très vaste, très haute, très claire. Elle a servi d’abri à la population de la ville pendant la bataille de Caen en 1944, des photographies montrent comment on y vivait, on y coupait même les cheveux ! Autour de la pierre tombale de Guillaume le Conquérant des enfants anglais font des selfies.

Riga :Musée de Plein Air

Un Musée de Plein Air est une collection de maisons authentiques démontées et remontées afin de reconstituer la vie traditionnelle rurale disparue. Nous avons visité de tels musées en Hongrie, à Szombathely, en Roumanie à Sibiu et Bucarest, à Hanoi et au Canada. C’est toujours une promenade très agréable, promenade dans le temps, découverte d’un pays.

La grande avenue Birlibas commence au Monument de la Liberté et coupe tout droit dans la ville. De beaux immeubles Art Nouveau la bordent,  dans les quartiers périphériques c’est plus ou moins bien réussi. Au-delà des barres soviétiques aux balcons rouillés deux grands centres commerciaux sont sortis de terre récemment. A la sortie de la ville, on longe un lac : c’est tout de suite à droite.

Le premier groupe de maisons provient d’un village de Courlande. La maison d’habitation est vaste. On a disposé partout à l’intérieur  des feuillages qui sèchent en bouquets sur la table,le tilleul. De l’autre côté de la cour, dans la remise un artisan du bois fabrique des jouets au tour : toupies, hélices volantes qui reviennent comme des boomerangs. Des traîneaux et charrettes sont rangés.

Sauna

A l’écart, la petite hutte-sauna est composée de trois pièces:une petite entrée,  la cabine de déshabillage et la pièce principale. Un gros tas de pierres chauffé dans le feu, occupe tout un coin. Au milieu, se trouve un baquet dans lequel on plonge les pierres. En face, des estrades pour transpirer avec les branchettes de bouleau.

A l’arrière du groupe des maisons se tient un beau moulin carré avec des ailes mais pas de voilure.

Poêle et bouquets qui sèchent, travail du lin

De là, le sentier descend très raide vers le lac Jugla qui remplace la mer Baltique. Au bord du lac sont installés les villages de pêcheurs  avec les petites huttes, fumoirs à poisson. Un autre village des pêcheurs est composé de petites cabanes pour les filets, de petites maisons mais aussi d’une très belle maison du capitaine (n°21) qui vient de Lusikis, district de Liepaja. On y entre par une entrée ouverte sous un toit à deux pans, les rambardes sont en bois ouvragé, un banc permet de s’y asseoir. La porte est peinte de jaune, noir, bleu et rouge. La maison est construite en trois partie : au centre la cuisine principale et la chambre de la grand-mère de chaque côté les appartements du capitaine et du jeune couple. Chaque appartement est chauffé par un poêle accolé à la cuisine. L’homme qui fait visiter la maison nous montre un outil de bois avec des dents pour casser les fibres du lin. Devant la maison est planté  un beau massif fleuri et une rangée de lilas, de côté  un verger de trois pommiers avec des ruches. Un peu plus loin, se trouve la grange à grain.

Sur une butte, comme une demi barque coupée, plantée debout, une fumerie très simple, le foyer à terre, les poissons sont suspendus sur une tringle par des crochets. On raconte ici l’histoire des Lives, peuple finno-ougrien dont il ne reste plus que 180 locuteurs. Les Lives vénéraient le Terre et l’Eau. Les fermiers Lives semaient avoine, seigle pois et haricots. Ils cueillaient les noisettes et les champignons et vivaient de la pêche.

les anciens magasins du port de Lipaja

Notre excursion en Courlande se termine par la très belle maison à colombage avec un beau toit de bardeaux, entrepôt de 1640 à Liepaja.

Nous entrons dans la province de Vidzeme. Les maisons sont en rondins mal équarris. Deux objets m’amusent : le puits à balancier (identique à ceux que nous avons découverts en Hongrie dans la puszta et les échelles d’un rondin creusé identiques à celles des Tata Sombas du Bénin. Parentés des formes, par de là la géographie, pour un emploi similaire.

On visite ensuite Latgale, la province Est de la Lettonie : une église en bois précédée d’un curieux clocheton deux poteaux soutiennent un auvent à quatre pans. La chapelle est celle d’Eleornoraville 1815 : à l’intérieur le plafond est bleu étoilé. Un lustre baroque de salon à pendeloque est un peu étrange dans cette église de bois rustique.

Ecorce de bouleau

L’artisanat de la Lettonie est présent : objets en écorce de bouleau tissée pour des ceintures, enroulée pour faire des boites avec des couvercles, tressé pour des chaussons. Le parfum des Rosa Canina est entêtant. Il y a aussi une petite église orthodoxe provenant de Rogoska. Nous continuons la promenade dans l’odeur du seringat. Les groseilles sont mûres.

Zemgale, le Sud de la Lettonie, est plus développé : les maisons sont en planches sciées et le machinisme agricole a été introduit plus tôt que dans le reste du pays.