retour à Riga

maiosn des têtes noiresRevenir à Riga est un plaisir! A l’hôtel Edvards nous nous sentons comme à la maison: il faut croire que 4 jours suffisent pour prendre des habitudes : »notre rue » Dzirnavu « notre hôtel », « notre supermarché »….

Il fait un temps magnifique, nous allons refaire les photos un peu ternes prises avec des nuages sur la place de l‘Hôtel de Ville. La maison des Têtes Noires est mieux éclairée dans la lumière de l’après midi, je sors mon carnet moleskine….


j’ai envie de revoir la Daugava et du pont la vue générale sur la ville.

Deux monuments sont moins plaisants : le parallélépipède noir qui abrite le Musée de l’Occupation et un monument des tirailleurs rouges lettons

détail plus léger : un carillon au dessus de l’Hôtel de ville, tout à fait original!

 

Retour en Lettonie : Rundale, le « Versailles letton »

le palais de Rundale


Entre Ignalina et Riga,  266 km.

La  campagne est  ondulée, cultivée avec de grands champs de blé. Au début du séjour on se croyait au printemps avec les colzas en fleur. Maintenant c’est  la moisson! Un  agriculteur laboure déjà.Les cigognes avides de gober les vers suivent les labours. Les cigogneaux, petits au début juillet, ont quitté les nids .

A midi, nous arrivons en Lettonie. Nous avons donc le temps d’aller visiter Rundale, le « Versailles Letton ». Sur la carte cela parait tout près. Le GPS annonce 48km mais 1h48, incrédule je recommence : même résultat. Explication : c’est  une piste, bien roulante, mais caillouteuse tout de même. On arrive plus vite que prévu.

Salon rose

Une longue allée de marronniers,  le long d’une pommeraie bien entretenue, mène à une grille impressionnante. La cour bordée de3  ailes identiques avec 3 perrons, des murs jaunes des centaines de fenêtres. Il faudrait une bonne demi-journée pour visiter  ce palais. Il faudrait un guide qui nous raconte l’historie de Biron, la princesse qui deviendra impératrice, le séjour de Louis XVIII. …JP Kauffmann avait nommé Rundale « un manoir » palais conviendrait mieux ? Rastrelli, l’architecte a déployé les fastes de Saint Saint-Pétersbourg où il a dessiné le Palais d’Hiver.

Malheureusement je ne dispose que d’une heure, nous voulons arriver tôt à Riga. Je parcours donc à grands pas rapides la magnifique Galerie du Trône, sorte de Galerie des Glaces avec ses glaces dorées, ses stucs éblouissants, les cabinets de porcelaine où des consoles en stuc ont été réalisées exprès pour des potiches chinoises ou japonaises bleues turquoises et vertes ;

Une salle rose avec guirlandes de fleurs et oiseaux colorés en relief me plait beaucoup. Les poêles en faïence m’impressionnent ! Quel volume à chauffer !

 

plages de Courlande : Bernati, Jurmalciems

Bernati : plage

La route vers Klaïpeda  est directe mais de petits détours permettent de découvrir de belles plages.

Bernati 

Nous quittons la route principale pour découvrir une plage sauvage  merveilleuse – site protégé Natura2000 – . Un parking, des cheminements dans la dune. Sur la plage, seul artefact : une cabine de bois rudimentaire pour se changer. La plage s’étend à perte de vue. Je marche vers le sud, personne. Impression merveilleuse. Deux tuyaux rouillés émergent du sable au milieu de la plage : un sous marin ensablé sous nos pieds, je gamberge. Il fait chaud 26° L’eau n’est pas froide. Je n’ai pas envie de me baigner Les avertissements du Petit Fûté ont laissé un doute. L’eau serait polluée. Pourtant certaines plages ont obtenu le Pavillon bleu ? qui croire ?

Près du parking, des lilas, des pommiers et un poirier je m’interroge. Poussent- ils sauvages ? Y avait-il autrefois une ferme qui a complètement disparu ?Un peu plus loin, un village de vacance est en voie de désintégration était-ce un village de vacance pour récompenser les travailleurs soviétiques méritants ?

7km  de piste relient Bernati à Jurmalciems dans les champs de colza défleuris et de pommes de terre qu’on récolte à la main. Le village de Jurmalciems est insaisissable : habitat dispersé fermes cachées derrière des haies de lilas, remises à moitié enfouies, remises à moitié enterrées dans une butte de sable. Des panneaux signalent une église baptiste et une église luthérienne –  invisibles. Quelques vieux bateaux ont été hissés sur le sable de la plage. La digue est miniature, un chemin de planche de 60 à80 cm entre deux rails rouillés sur une vingtaine de mètres avec deux bateaux de pêcheurs amarrés , un vert et un rouge. Et toujours cette plage immense, magnifique, pas tout à fait déserte : une fille a planté un parasol, apporté une table. Un couple se baigne à gauche. Une famille arrivera plus tard. C’est tout. Le sable blanc, vierge de tout détritus, pas de mazout non plus.

Les poivrons farcis avec des morceaux de carotte ont un goût de gefillte fisch – excellents – le gâteau est une tresse aux raisins secs et à la cannelle – délicieuse. C’est le meilleur pique-nique des vacances. Les fourmis volantes n’ont pas réussi à la gâcher mais ont fini par nous chasser.

Liepaja : Karosta base navale des Tsars et des soviétiques

Les halles de Liepaja

Les Halles – fin 19ème –  façade briques et pierre, plafond vitré. Les étals sont très bien achalandés : poissons fumés de toute espèce : thon, espadon, maquereaux, harengs et même un carrelet entier fumé. Nous achetons un poisson blanc épais et moelleux ! Espadon ? Ou thon ? La boulangère accepte de couper en deux un gâteau tressé. Plus loin nous achetons des poivrons farcis. Ce sera le meilleur pique-nique des vacances.

les HLM rouillés mais habités de Karosta

Karosta

Karosta est l’ancienne base navale russe. Liepaja était  l’un des rares ports russes libres de glace l’hiver. JP Kauffmann raconte le départ de l’escadre russe en 1904 pour la guerre Russo-Nippone en faisant le tour de l’Afrique.

Pour rejoindre Karosta on longe encore de vieilles usines de briques désaffectées. Un pont métallique enjambe le canal de Karosta. On trouve des barres de 4 ou 5 étages en très mauvais état mais habitées. Des tilleuls magnifiques bordent les rues. Les habitations sont minables mais le cadre est très verdoyant. Une escouade de jardiniers tondent, ratissent, balaient. Jamais vu des effectifs si pléthoriques !

La cathédrale orthodoxe Art Nouveau est surdimensionnée. Nicolas II en a posé la première pierre (brique ?). Au dessus de l’iconostase une fresque 1900 est originale – photographie interdite ! Ce n’est pas la seule interdiction : un panneau porte les pictogrammes habituels, pas de cigarette allumée, pas de téléphone, des vêtements décents….mais d’autres interdictions surprennent : pas d’alcool ! ni de mauvaises pensées ! La détection des mauvaises pensées se fait comment ? Foulards et tissus sont prévus pour les mécréantes.

les bâtiments de la flotte tsariste

Les anciens bâtiments tsaristes tombent en ruine. On a l’impression de traverser une ville-fantôme et pourtant encore habitée. Par qui ? Condensé extrême de ce que nous avons découvert à Liepaja.

Espérant en apprendre plus, j’attendais beaucoup de la visite à la prison de Karosta. Mais je serai bien déçue.

Visite à la prison : appel

Le guide est déguisé en officier fusse, casquette plate ave l’étoile rouge, bottes de cuir et vareuse khaki trop courte, moustache grisonnante. Il nous entraine à grand pas vers une cour et nous aligne derrière une ligne blanche. Appel, les visiteurs se présentent. A mon tour on me demande « vous parlez Russe ? » – « Niet ! ». Cela fait rire tout le monde, c’est plutôt un bon point de ne pas parler Russe ! D’ailleurs le guide traduit très bien en anglais. Cette prison est une prison militaire. En 1905 elle a hébergé des opposants politiques mais depuis 1918 sept armées différentes l’ont utilisée pour incarcérer les soldats désobéissants et les déserteurs : armées du Tsar, allemande, lettone, à nouveau russe allemande, soviétique jusqu’en 1994 pui lettone. La visite a pour but de nous faire revivre quelques minutes la vie de cette prison militaire ; rien à voir avec ce que je recherche.

le paquetage du soldat russe

Nous entrons dans le bâtiment sombre, peint en noir. Dans une salle consacrée à la 2ème guerre mondiale sur un mur est exposé l’équipement allemand avec sac à dos et matériel ad hoc, en face un sac en toile de jute à peine mieux qu’un sac de patates, une corde et une sorte de marmite en fer blanc : l’équipement du soldat russe. Les armes, grenades, mines interessent plus mes compagnons que moi. Le guide raconte qu’après 1945 ; 70 unités étaient  basées à Karosta avec jusqu’à 25 000 soldats et que Karosta était fermée à la vie civile. Pendant 49 ans les mauvais soldats se trouvaient emprisonnés, une moyenne de 5 jour avec rééducation politique et entraînement militaire. Une cellule toute noire était destinée aux fortes têtes. Dans la pièce réservée aux interrogatoires

Ce qui est étrange c’est que cette prison, aujourd’hui, peut faire fonction d’hôtel bon marché (plutôt auberge de jeunesse) Ont-ils vraiment des clients ? Tourisme de l’extrême ? Bêtise ?

Liepaja ville rock

plage de Liepaja après l'orage

Orage

De Kuldiga à Liepaja, sous  la pluie violente nous ne regardons pas le paysage.

Liepaja

Arrivée à Liepaja dans les travaux, route défoncée,  à l’entrée de la ville, des usines gigantesques, un complexe métallurgiques, ont un air fantomatiques. Quelques unités semblent encore ouvertes mais on ne voit ni rougeoiement de fours ni aucun signe d’activité.

Sans crier gare, on passe un canal. Deux hôtels de luxe sont installés dans des docks de briques. On se croirait Rue de Flandres sur le bord du canal de l’Ourcq. « Vous êtes arrivés ! » claironne le GPS devant l’Hôtel Promenade 5* L’adresse est bien celle du voucher mais le nom de l’Hôtel ne correspond pas. 5* c’est trop pour nous !

En allant chercher de l’aide au Hessbürger (mac do local) tout s’éclaire, l’adresse indiquée est à Roja. Que faire ? Téléphoner  à Vilnius ?

Dans le dossier, j’ai une autre adresse Les Sept Sœurs, Eglu8. Le GPS nous emmène dans des rues pavées de gros galets ronds où l’herbe pousse dru dans les interstices. La Skoda se transforme en carriole tirée par un cheval tant il y a de cahots. Eglu est une rue campagnarde avec des maisons de bois basses cachées derrière leur palissade. Une belle maison à étage penche dangereusement, les tourelles sont en train de basculer, les appentis de travers, et le toit est crevé.

Liepaja, rue Eglu

Notre hôtel est la seule maison de brique de la rue Eglu. Dans un autre contexte il aurait belle allure. L’enseigne Seven Sisters dorée est toute neuve mais rien n’indique qu’il s’agit d’un hôtel. La porte ordinaire est verrouillée. J’ai de gros doutes.Une jeune fille en short m’accueille dans un anglais parfait. Deux chambres ont été retenues. Elles sont immenses : trois fenêtres avec des doubles rideaux foncés, de curieux meubles tournicotés noirs et dorés, un lit kingsize, une épaisse moquette. Quelle belle surprise ! Comme je m’étonne de ces dimensions, la jeune femme donne l’explication « vous êtes à Liepaja ! ».

Hôtel 7sisters

 Tour en ville.

D’abord les « boulevards extérieurs », grandes artères répertoriées dans le plan qui nous conduisent au canal et aux hôtels de luxe déjà vus, puis on passe par un centre urbain avec de grands immeubles anciens et on arrive à un parc qui borde la plage. C’est une très belle plage, au sable très blanc, très large. Ce qui retient mon attention, c’est le ciel tourmenté après l’orage. Les bancs de nuages très gris alternent avec un ciel jaune. La plage est orientée à l’ouest, j’avis imaginé un coucher de soleil oubliant qu’en Juillet en Lettonie, le soleil se couche très tard. Au loin, plus au nord, la silhouette de très gros bateaux se profile. Aux abords du parc Jūrmala il y a de très belles villas de bois, je ne résiste pas à photographier celle qui combine un bulbe d’église à un chalet peint en rose. Nous ne trouvons pas la mignonne église orthodoxe peinte en mauve.

Cherchant le Centre-ville, nous débouchons devant un édifice énorme au fronton classique et aux colonnes impressionnantes : l’université. La grande place Rozu Laukum (Rosenplatz) est presque déserte – peut être après la pluie – quelques jeunes gens déambulent. Un clochard, peut être seulement ivrogne, est appréhendé par la police qui lui colle une amende. La Liela iela,la rue la plus fameuse de Liepaja,  résonne de musique Rock. Un guitariste est suspendu, enseigne énorme d’un café moderne aux larges baies vitrées  dominant une place où le monument est une guitare électrique et où des cubes de ciment conservent les empreintes des mains de « célèbres » musiciens de Liepaja.

Liepaja s’est choisi un symbole jeune : le rock. La musique lui portera-t-elle l’élan  que le Musée Guggenheim a apporté à Bilbao ?

L’impression que nous tirons de ce tour de la ville est très mitigée. Liepaja a connu autrefois son heure de gloire : les immeubles Art Nouveau, les villas en témoignent. Témoignage bien fané de la prospérité du port de commerce d’où s’embarquaient les émigrants vers le Nouveau Monde, Halifax et New York avant 1914, Juifs et Russes allant chercher un monde meilleur. Barres soviétiques, probables conséquence du Combinat de Métallurgie entrevu à l‘entrée de la ville.

Impression de délabrement, d’abandon. Tout s’écaille, se rouille, s’écroule. La moitié de la ville parait vide. Départ des Russes ? Ruine de l’industrie lourde ? Ou de la base navale soviétique ? D’ailleurs, les Russes sont toujours là, les pauvres gens, pas les 4×4 noirs de Jūrmala.

Lipaja ville rock

Liepaja Ville Rock

Ville destroy

Des notes de musique pour guider le visiteur.

Quelle sorte de Rock ? Heavy Metal en l’honneur de la métallurgie. Rock punk destroy pour les maisons croulantes dévastées ? Rock protestataire contre le régime totalitaire, Liepaja était déjà rock avant 1991, dès 1960.

Résilience.

les villes et villages de Courlande

 

 

L'Abava, rivière sauvage de Courlande

matin à Roja

Très joli petit déjeuner : avec du pain perdu au fromage et au lard, une salade de fruit.

Le temps est magnifique, la marée basse a laissé des flaques. En short je vais d’îlot en îlot dans une eau très fraîche observant de beaux ripple-marks.

Quittant la route côtière 128 de Roja à Talsi, nous traversons une campagne assez peuplée, prés et champs cultivés de pois. Les toits des maisons en tôle ondulés sont si moussus qu’on croirait des chaumières. Les cigognes arpentent gravement les prés. A plusieurs reprise nou traversons la rivière Roja qui se jette dans la Baltique à Roja.

Valdemarpils: arrêt devant une très mignonne église cachée sous les arbres. Un panneau raconte l’histoire du bourg   peuplé jusqu’en 1850 de 80%de Juifs ( Guide Vert) mais il est bilingue Letton/Russe!

A un carrefour,  beau moulin est à vendre (affiche en Allemand).

Talsi

Bourg tranquille bâti sur des collines. L’accueil à l’office de tourisme est chaleureux, on nous donne un plan avec un itinéraire historique. Malheureusement lundi est jour de fermeture des musées. Je monte par un  chemin malaisé pavé de très gros pavés pour voir une église. Deux cantonnières blondes joufflues ratissent les feuilles.

–          « parlez- vous Russe ? »  – « niet ! »

La jeune femme rentre au presbytère pour me faire ouvrir l’église. Une stèle en Allemand m’apprend que le pasteur, ami de Mozart a recueilli ses enfants à la mort du compositeur. Ici ???

Le Musée historique (fermé) se trouve dans une maison palladienne bicolore, rose sur le balcon sur un fronton classique avec une colonnade, gris autour.

Stende

Recommandé par le Guide Vert « fleuri », est un village ordinaire  qui respire plutôt la décrépitude que les fleurs avec plein de HLM et deux usines fermées et ses voies ferrées envahies d’herbe.

Un train passe 31 citernes et 27 bennes de charbon, inscriptions en cyrillique.

Sabile

Sabile: la vigne la plus septentrionale du monde!

JP Kauffmann, dans Courlande raconte avec enthousiasme sa visite du vignoble de Sabile, le plus septentrional du monde sur  une colline très en pente.

 

 

 

 

 

 

Nous faisons une curieuse visite : dans un jardin des dizaines de personnages en paille sont habillés et mis en scène avec différents accessoires, et sonorisé, figurant la vie villageoise. L’artiste est une dame très aimable mais russophone Daina Kucere. Une visiteuse joue les interprètes, c’est une rencontre chaleureuse ; Ce n’est pas une exposition temporaire. Daina laisse ses personnages par tous les temps hiver comme été de temps en temps elle les habille de neuf.

Un peu plus loin dans la colline il y a une exposition de sculptures contemporaine « foutage de gueule » !

synagogue de sabile

La synagogue rose sur un jardin est vide, c’est un musée (fermé). Dans le jardin une inscription sur un rocher de granite « Izcor ! »

Les cascades de l’Abava, sont de petits rapides sur une jolie rivière tranquille. Ici aussi, on a aménagé des tables de piquenique. Nous nous installons dans une gloriette ronde qui tourne comme un manège.

Maras Chambers

Ces grottes dans du sable dolomitique au dessus de l’Abava ont un intérêt archéologique. S’y déroulaient des cérémonies chamaniques. Le circuit fléché est une jolie balade un peu sportive d’un peu plus d’une heure.

Il existe d’autres grottes dans le sable qui se visitent. Elles résultent de l’exploitation du sable et les tunnels font plusieurs kilomètres.

Kuldiga

les maisons et els toits de Kuldiga

Jolie ville ancienne tranquille sur le bord de la rivière Venta. Rue Baznica se trouvent de vieilles maisons des marchands 16ème et 18ème , un peu négligées mais d’autant plus charmantes. La petite rue Skolas descend à un petit canal. L’église catholique de la Trinité a de jolis lustres baroques mais elle est très simple, peinte en bleu et blanc, sans torsades ni dorures. Un groupe de maisons coiffées de toits de tuiles qui se chevauchent derrière une cour très fleurie nous a bien plu. Rue Liepaja, la rue commerçante, est bien calme cet après midi. Kuldiga est bien tranquille après l’animation de Pärnu et de Jūrmala. A l’extrémité de la rue, l’église orthodoxe en brique a ses bulbes peints de couleurs vives un peu criardes.

La Venta est une rivière un peu envahie par la végétation. Le pont de brique à plusieurs arches laisse imaginer un cours d’eau beaucoup plus important. Non loin du pont, les chutes n’ont rien de spectaculaires, un mètre seulement.

Les plages de la Courlande

plage très fréqauentée le dimanche à 30km de Riga

La route 128 qui contourne la Courlande traverse le Parc National Kemeri – magnifique forêt. Ici aussi, le parking est problématique. Tout Riga s’est garé sur les bas-côtés pour aller à la mer, ramasser des myrtilles ou des champignons. Nous nous éloignons de la ville, passons Engure. La route longe le rivage mais la Baltique est invisible derrière la dune plantée de pins. Il faut oublier le coin pique-nique solitaire le dimanche ! On expédie les harengs derrière la voiture. C’est méconnaître la Lettonie ! Si les parkings sont bondés, cela ne signifie pas qu’il y aura foule sur la plage. Celle-ci est si étendue que les gens se répartissent sans se gêner ! C’est aussi oublier l’ingéniosité balte pour aménager tables et bancs couverts d’un auvent pour els jours de pluie avec cabane en bois pour les toilettes. Ces installations en bois s’intègrent parfaitement dans la forêt comme les chemins de planche qui protègent la dune.

Nous poursuivons notre voyage autour du Golfe de Riga entre les pins – depuis l’Estonie, le paysage n’a pas changé, des arbres, toujours des arbres. Je commence à saturer. Les arbres finissent par m’ennuyer. Je n’arrive plus à retenir mes bâillements et mes yeux se ferment.les nuits sont courtes sur la Baltique, voilà que je m’endors le jour !

Cap Kolka

Cap Kolka monument des marins disparus en mer

Le Cap Kolka borne le Golfe de Riga qui s’ouvre sur la Baltique. Mer tranquille, on ne voit rien dans l’eau. Au Danemark la pointe qui bornait la Baltique s’ouvrant sur la Mer du  Nord était plus spectaculaire. Même sans effet spectaculaire, c’est quand même un cap qui fait rêver. Rêver les Lettons d’autant plus que l’endroit était interdit aux temps soviétiques et resté sauvage encore maintenant. Je m’offre encore une belle promenade les pieds dans l’eau sur le sable de Courlande.

Roja

Retour en arrière pour aller à l’hôtel de Roja proche de la mer. La dame me fait visiter notre suite : une chambre et un salon. Je suis toute joyeuse : une suite ! Et ferme la porte après avoir laissé mon sac. Catastrophe ! J’ai verrouillé de dedans la mauvaise serrure. La clef ouvre l’autre et la dame a perdu l’ancienne clé. Elle ne fait aucune difficulté à nous donner une autre chambre mais voilà que mon sac est prisonnier ! Que faire ? c’st dimanche, la dame ne trouvera pas de serrurier tout notre argent et nos papiers sont enfermés !

Arrive une dame débrouillarde avec deux couteaux de bonne taille, elle fait glisser la lame de l’un, soulève la targette, introduit le second et ouvre la porte. On est tellement soulagées qu’on lui donne un pourboire exagéré de 20Lat.

Le tour dans Roja ne s’avère pas spectaculaire, nous sommes fatiguées !

De Pärnu à Jurmala ou du Deauville estonien au Deauville letton

 

villa bleue de Jurmala

Quittons l’Estonie

Nous quittons l’Estonie sous la pluie. Le poste frontière rouille tandis que les camions sont immobilisés sur le parking. Pour les voitures, seul changement : le revêtement de la chaussée ; La magnifique route estonienne financée par l’Union européenne fait place à une chaussée étroite mal revêtue. La file ralentit. Sur le bas-côté sont garées de nombreuses voitures. Un accident ? Pas du tout ! des tentes rondes partout, des jeunes affublés de couronnes  et de colliers de fleurs. Woodstock letton. Un jeune invective les camions en brandissant le poing tandis qu’une fille le retient. Il doit être saoul ou drogué.

Nous contournons le Golfe de Riga sur 300km sans voir la mer pourtant proche. Une forêt touffue l’éclipse. Pendant 300km nous ne verrons que des pins magnifiques, des bouleaux géants, des sous-bois verts vif des myrtilles mais pas de mer.

Riga

A l’approche de Riga, le ciel se dégage. Il fait chaud. Dans la pluie estonienne, il faisait 16° et le pare-brise était tellement embué qu’on avait mis le chauffage. Nous sommes heuresues de retrouver Riga, le long boulevard Brivibas, croiser Dzirnavu la rue de l’Hôtel Edvards, les jardins, la vue sur la Daugava…Plaisir de re-connaître….

Jurmala

23 km de Riga : Jūrmala est le « Deauville letton ». Après Pärnu, « Deauville estonien », cela fait redite !

Pour entrer à Jurmala, on s’acquitte d’un péage 1LAT par voiture. Ensuite il faut trouver un parking, mission quasi impossible à midi. Nous croisons à petite vitesse rue Jura de Majori, utilisons les places interdites (bateaux) pour rester dix minutes en ne quittant pas des yeux la Skoda. Au premier passage, on ne sait pas où donner du regard dans ces villas luxueuses tapies dans des parcs, peintes en bleu pâle ; gris perle, jaune ou marron. Puis on s’organise pour les photos. Les maisons sont enfermées par des clôtures très hautes qui compliquent la prise de vue.

Finalement au troisième passage, après avoir éliminé les maisons les plus prétentieuses, celle qui est une réplique de la Grande Guilde de Riga, celle en ciment quiu ressemble aux villas de Bao Dai de Nha Trang, celle qui a un gros 4x4noir garé… nous éliminons les contemporaines reconnaissable à l’huisserie carrée en PVC et les maisons de série sans personnalité. Elles ne sont pas si nombreuses à photographier, celles qui ont des pignons, des découpes de bois. D’ailleurs j’en ai vue de plus charmantes et de plus facile à photographier en Roumanie qui leur ressemblaient beaucoup.

Sur les trottoirs les passants parlent majoritairement Russe.   Sont-ils des Lettons russophones de Riga, ou viennent-ils de Russie ? Habitants de Riga toute proche venus passer à la plage un dimanche ensoleillé ou en villégiature ? Le train relie Jūrmala à Riga. Si nous étions à Riga nous aurions dû choisir ce moyen de transport.

Il n’y a pas de promenade de bord de mer, de corniche ou de croisette à Majori. Les énormes villas invisibles cachées par les grands arbres colonisent le front de mer. Au détour d’une petite rue j’arrive directement sur le sable. 26°, le dimanche, je ne pouvais p

as m’attendre à la trouver vide ! Les horribles accessoires contemporains sont présents : château-fort gonflable, pyramide-iceberg dans l’eau (comme à Sihanoukville), lits blancs en plastique. Il manque les parasols. Ici on ne se cache pas du soleil, on s’expose ! Les cabines de déshabillage sont sponsorisées par une compagnie de téléphone mobile. Seul l’établissement de bains en bois peint est Belle Époque.

Nous avons encore une longue route et ne nous attardons pas. Ce n’est pas ici le lieu pour saucissonner ou plutôt manger nos harengs dans les assiettes en papier !

Litgatne, Parc Naturel de la Gauja – Cesis, château fort

 

Château de Césis


De Sigulda, par la route de Pleskov, avec beaucoup de circulation, nous devons tourner à gauche à Ausligatne.

Premier essai, voie sans issue.

Deuxième tentative : on demande notre chemin devant un bar à un homme complètement à l’ouest.

Troisième essai : l’homme ne parle que Russe, il nous envoie sur la « chaussée » et nous fait comprendre qu’il faudra tourner après l’arrêt de l’autobus.

Le guide Vert nous a fait peur : depuis sa parution, la signalisation a progressé, un grand panneau est installé. On a goudronné la « piste ». Le Parc National a fléché toutes les promenades et les visites.  Nous trouvons donc facilement Ligatne et le bac qui traverse la Gauja. Un radeau glisse le long d’un câble entre deux cylindres de bois. Un gaillard bond aux mains gantées est à la manœuvre et tire le câble, péage 2 LAT .

Litgatne : bac sur la rivière Gauja

A la sortie du radeau, une piste dans la forêt,  le GPS que j’avais programmé pour Cesis se réveille : « tournez à droite ! » à l’intersection d’une mauvaise piste de terre. Miracle de la technologie!

Le château de Cesis est une forteresse des Chevaliers teutoniques commencée au 13ème remanié  au 15ème début 16ème. Il a subi des dommages pendant la guerre de Livonie (1558-1583) puis pendant  la guerre du Nord(1703).

La visite du château est toute une aventure : on accède aux prisons au sous-sol de la tour sud par une échelle métallique que je descends avec une pointe d’appréhension. Puis tour des jardins pour la deuxième épreuve : la visite de la Tour Ouest  à la lanterne métallique contenant une bougie. L’escalier en colimaçon est étroit. On ne peut pas se croiser. Pas de rampe, des marches bien usées. D’une main je tiens ma loupiote, de l’autre l’axe central. Au 2ème étage, se trouve une très belle pièce, avec le plafond nervuré de brique, la chambre du Grand Maître de l’Ordre de Livonie Walter von Flattenberg au 16ème    

Les fouilles archéologiques se poursuivent dans la cour du château. Deux trésors ont été trouvés dans les murs. En 1971, 965 pièces de monnaie d’argent, puis un squelette féminin portant autour de sa taille une belle chaîne en argent. En 1985, un squelette d’un soldat russe tué en septembre 1577 est enterré sous les blocs éboulés, une flèche fichée dans le genou. Ce n’était pas un simple soldat : sa croix orthodoxe était ornée d’une perle et il portait une bonne somme de monnaie du Tsar Ivan IV (1533-1584).

le trésor

Je ne me suis jamais intéressée à la numismatique ; Généralement les pièces de monnaie m’ennuient. Celles de Cesis racontent toute une histoire. Parmi elles on retrouva de curieuses pièces frappées en urgence par le Maître de l’Ordre Livonien, Wilhelm Von Fürstenberg en 1538 pour payer ses mercenaires. Des pièces de Philippe II d’Espagne (1556-1598)  portent à l’avers la contremarque du roi de Pologne Sigismond II. La mère de Sigismond, princesse napolitaine, Bona Sforza, en 1556 avait prêté 430 000 ducats d’or au roi d’Espagne. Le roi de Pologne a payé une partie de ses dettes en utilisant la monnaie espagnole rendue à Bona Sforza, en y apposant sa contremarque. Cette monnaie circulait dans les dominions polonais. (je lirai plus tard la suite de l’histoire au château de Trakai en Lituanie). Les archéologues ont également retrouvé des chaudrons enterrés en 1577.

Dans les jardins, dans un énorme coffre de bois, dort la statue de Lénine dévoilée le 7 novembre 1958 et descendue le 17 octobre 1990.

Au musée du château de Cesis, les explications manquent de traduction. Ils racontent la restauration du château des Comtes von Sever, 18ème . Au bout d’un couloir, dans une pièce obscure le trésor est exposé dans des vitrines, pièces et bijoux.

De Cesis à Valmiera, la voie ferrée coupe la route maintes fois. Il faut s’arrêter aux passages à niveau non  gardés.  Nous regardons passer un train interminable de citernes de carburant venant de Russie. Le GPS nous facilite Pique-nique sur les berges de la Gauja : salade de chou, betteraves, boulettes de foie et Käsekuchen aux raisins secs.

Nous traversons de magnifiques forêts, de très grands pins mais aussi d’autres essences. Le Parc National de Gauja s’étend jusqu’à la frontière avec l’Estonie. De nombreuses promenades sont balisées.

Riga :Musée de Plein Air

Un Musée de Plein Air est une collection de maisons authentiques démontées et remontées afin de reconstituer la vie traditionnelle rurale disparue. Nous avons visité de tels musées en Hongrie, à Szombathely, en Roumanie à Sibiu et Bucarest, à Hanoi et au Canada. C’est toujours une promenade très agréable, promenade dans le temps, découverte d’un pays.

La grande avenue Birlibas commence au Monument de la Liberté et coupe tout droit dans la ville. De beaux immeubles Art Nouveau la bordent,  dans les quartiers périphériques c’est plus ou moins bien réussi. Au-delà des barres soviétiques aux balcons rouillés deux grands centres commerciaux sont sortis de terre récemment. A la sortie de la ville, on longe un lac : c’est tout de suite à droite.

Le premier groupe de maisons provient d’un village de Courlande. La maison d’habitation est vaste. On a disposé partout à l’intérieur  des feuillages qui sèchent en bouquets sur la table,le tilleul. De l’autre côté de la cour, dans la remise un artisan du bois fabrique des jouets au tour : toupies, hélices volantes qui reviennent comme des boomerangs. Des traîneaux et charrettes sont rangés.

Sauna

A l’écart, la petite hutte-sauna est composée de trois pièces:une petite entrée,  la cabine de déshabillage et la pièce principale. Un gros tas de pierres chauffé dans le feu, occupe tout un coin. Au milieu, se trouve un baquet dans lequel on plonge les pierres. En face, des estrades pour transpirer avec les branchettes de bouleau.

A l’arrière du groupe des maisons se tient un beau moulin carré avec des ailes mais pas de voilure.

Poêle et bouquets qui sèchent, travail du lin

De là, le sentier descend très raide vers le lac Jugla qui remplace la mer Baltique. Au bord du lac sont installés les villages de pêcheurs  avec les petites huttes, fumoirs à poisson. Un autre village des pêcheurs est composé de petites cabanes pour les filets, de petites maisons mais aussi d’une très belle maison du capitaine (n°21) qui vient de Lusikis, district de Liepaja. On y entre par une entrée ouverte sous un toit à deux pans, les rambardes sont en bois ouvragé, un banc permet de s’y asseoir. La porte est peinte de jaune, noir, bleu et rouge. La maison est construite en trois partie : au centre la cuisine principale et la chambre de la grand-mère de chaque côté les appartements du capitaine et du jeune couple. Chaque appartement est chauffé par un poêle accolé à la cuisine. L’homme qui fait visiter la maison nous montre un outil de bois avec des dents pour casser les fibres du lin. Devant la maison est planté  un beau massif fleuri et une rangée de lilas, de côté  un verger de trois pommiers avec des ruches. Un peu plus loin, se trouve la grange à grain.

Sur une butte, comme une demi barque coupée, plantée debout, une fumerie très simple, le foyer à terre, les poissons sont suspendus sur une tringle par des crochets. On raconte ici l’histoire des Lives, peuple finno-ougrien dont il ne reste plus que 180 locuteurs. Les Lives vénéraient le Terre et l’Eau. Les fermiers Lives semaient avoine, seigle pois et haricots. Ils cueillaient les noisettes et les champignons et vivaient de la pêche.

les anciens magasins du port de Lipaja

Notre excursion en Courlande se termine par la très belle maison à colombage avec un beau toit de bardeaux, entrepôt de 1640 à Liepaja.

Nous entrons dans la province de Vidzeme. Les maisons sont en rondins mal équarris. Deux objets m’amusent : le puits à balancier (identique à ceux que nous avons découverts en Hongrie dans la puszta et les échelles d’un rondin creusé identiques à celles des Tata Sombas du Bénin. Parentés des formes, par de là la géographie, pour un emploi similaire.

On visite ensuite Latgale, la province Est de la Lettonie : une église en bois précédée d’un curieux clocheton deux poteaux soutiennent un auvent à quatre pans. La chapelle est celle d’Eleornoraville 1815 : à l’intérieur le plafond est bleu étoilé. Un lustre baroque de salon à pendeloque est un peu étrange dans cette église de bois rustique.

Ecorce de bouleau

L’artisanat de la Lettonie est présent : objets en écorce de bouleau tissée pour des ceintures, enroulée pour faire des boites avec des couvercles, tressé pour des chaussons. Le parfum des Rosa Canina est entêtant. Il y a aussi une petite église orthodoxe provenant de Rogoska. Nous continuons la promenade dans l’odeur du seringat. Les groseilles sont mûres.

Zemgale, le Sud de la Lettonie, est plus développé : les maisons sont en planches sciées et le machinisme agricole a été introduit plus tôt que dans le reste du pays.