Litgatne, Parc Naturel de la Gauja – Cesis, château fort

 

Château de Césis


De Sigulda, par la route de Pleskov, avec beaucoup de circulation, nous devons tourner à gauche à Ausligatne.

Premier essai, voie sans issue.

Deuxième tentative : on demande notre chemin devant un bar à un homme complètement à l’ouest.

Troisième essai : l’homme ne parle que Russe, il nous envoie sur la « chaussée » et nous fait comprendre qu’il faudra tourner après l’arrêt de l’autobus.

Le guide Vert nous a fait peur : depuis sa parution, la signalisation a progressé, un grand panneau est installé. On a goudronné la « piste ». Le Parc National a fléché toutes les promenades et les visites.  Nous trouvons donc facilement Ligatne et le bac qui traverse la Gauja. Un radeau glisse le long d’un câble entre deux cylindres de bois. Un gaillard bond aux mains gantées est à la manœuvre et tire le câble, péage 2 LAT .

Litgatne : bac sur la rivière Gauja

A la sortie du radeau, une piste dans la forêt,  le GPS que j’avais programmé pour Cesis se réveille : « tournez à droite ! » à l’intersection d’une mauvaise piste de terre. Miracle de la technologie!

Le château de Cesis est une forteresse des Chevaliers teutoniques commencée au 13ème remanié  au 15ème début 16ème. Il a subi des dommages pendant la guerre de Livonie (1558-1583) puis pendant  la guerre du Nord(1703).

La visite du château est toute une aventure : on accède aux prisons au sous-sol de la tour sud par une échelle métallique que je descends avec une pointe d’appréhension. Puis tour des jardins pour la deuxième épreuve : la visite de la Tour Ouest  à la lanterne métallique contenant une bougie. L’escalier en colimaçon est étroit. On ne peut pas se croiser. Pas de rampe, des marches bien usées. D’une main je tiens ma loupiote, de l’autre l’axe central. Au 2ème étage, se trouve une très belle pièce, avec le plafond nervuré de brique, la chambre du Grand Maître de l’Ordre de Livonie Walter von Flattenberg au 16ème    

Les fouilles archéologiques se poursuivent dans la cour du château. Deux trésors ont été trouvés dans les murs. En 1971, 965 pièces de monnaie d’argent, puis un squelette féminin portant autour de sa taille une belle chaîne en argent. En 1985, un squelette d’un soldat russe tué en septembre 1577 est enterré sous les blocs éboulés, une flèche fichée dans le genou. Ce n’était pas un simple soldat : sa croix orthodoxe était ornée d’une perle et il portait une bonne somme de monnaie du Tsar Ivan IV (1533-1584).

le trésor

Je ne me suis jamais intéressée à la numismatique ; Généralement les pièces de monnaie m’ennuient. Celles de Cesis racontent toute une histoire. Parmi elles on retrouva de curieuses pièces frappées en urgence par le Maître de l’Ordre Livonien, Wilhelm Von Fürstenberg en 1538 pour payer ses mercenaires. Des pièces de Philippe II d’Espagne (1556-1598)  portent à l’avers la contremarque du roi de Pologne Sigismond II. La mère de Sigismond, princesse napolitaine, Bona Sforza, en 1556 avait prêté 430 000 ducats d’or au roi d’Espagne. Le roi de Pologne a payé une partie de ses dettes en utilisant la monnaie espagnole rendue à Bona Sforza, en y apposant sa contremarque. Cette monnaie circulait dans les dominions polonais. (je lirai plus tard la suite de l’histoire au château de Trakai en Lituanie). Les archéologues ont également retrouvé des chaudrons enterrés en 1577.

Dans les jardins, dans un énorme coffre de bois, dort la statue de Lénine dévoilée le 7 novembre 1958 et descendue le 17 octobre 1990.

Au musée du château de Cesis, les explications manquent de traduction. Ils racontent la restauration du château des Comtes von Sever, 18ème . Au bout d’un couloir, dans une pièce obscure le trésor est exposé dans des vitrines, pièces et bijoux.

De Cesis à Valmiera, la voie ferrée coupe la route maintes fois. Il faut s’arrêter aux passages à niveau non  gardés.  Nous regardons passer un train interminable de citernes de carburant venant de Russie. Le GPS nous facilite Pique-nique sur les berges de la Gauja : salade de chou, betteraves, boulettes de foie et Käsekuchen aux raisins secs.

Nous traversons de magnifiques forêts, de très grands pins mais aussi d’autres essences. Le Parc National de Gauja s’étend jusqu’à la frontière avec l’Estonie. De nombreuses promenades sont balisées.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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