la piste à travers le Togo jusqu’à la frontière béninoise

3ème CARNET BÉNINOIS ET TOGOLAIS

village togolais, chaume

Une ficelle en travers de la piste : nous entrons dans une « forêt classée ». Sous un abri quelques gardes surveillent. Ici aussi des petits tecks plantés serrés. Apollinaire m’a enfin expliqué ce mode de plantation. Les tecks poussent vite. Ces petits arbres aux troncs fins sont fragiles et craignent le vent. On les regroupe ainsi pour éviter qu’il ne les mette à bas. Comme à Kpalimé, il y a des cultures dans la forêt : ananas et coton. Un grand troupeau de bœuf est mené par des Peuls et accompagné par des hérons. A Mélia un écriteau m’amuse : « teckeraie litigieuse » ( ??)
A l’entrée de Notsé se trouvent deux l’usines : celle d’Egrenage de Sotoco et l’usine textile Novatex. Notsé est une ville importante.  Nous avons toutes les peines du monde à trouver des bouteilles d’eau minérale et deux papayes mangeables. Les ananas ne coûtent rien (50francs) mais les avocats sont trop durs. Pour les petites douceurs : alocos ou chips de bananes je reste sur une déception, il n’y a rien le dimanche.
La piste de Notsé à la frontière béninoise traverse des villages de peu d’importance. Elle est plus étroite que celle que nous venons de quitter. A peine avons-nous parcouru quelques kilomètres que Kamal descend et regarde sa roue avant droite  de la 405.
–    « cela coince ! »
Nous trouvons un abri de chaume avec des rondins en guise de banc. Leur bois est poli comme du marbre de tant d’assises. Nous y prenons place et regardons Kamal sortir le cric et la manivelle, défaire la roue puis les plaquettes de frein qu’il frotte contre une pierre plate avec le même geste que  j‘ai vu pour écraser le piment. Vingt cinq minutes plus tard la roue est reboulonnée et nous repartons.
Sous le soleil de midi qui écrase tout, nous ne sommes plus d’humeur à faire du tourisme. Il serait mal venu de déranger Kamal avec mes questions alors qu’il se concentre sur la conduite :
–    « la piste est dégradée » dit- il
Comment choisit- il un côté ou un autre de la route ? Sans raison apparente, il roule à gauche puis traverse à droite, évitant dans des trous inimaginables, négociant ceux qui sont inévitables. Des femmes marchent avec leurs bassines pleines sur la tête. Il leur demande si la piste est meilleure devant. Non ! la frontière semble reculer, les trente derniers kilomètres sont interminables.
Le poste frontière est perdu dans la campagne. Sous un auvent rustique, un fonctionnaire togolais habillé de bleu, ausculte nos passeports, regarde les visas et les tampons. Il ne semble pas pressé ; Au contraire, il recopie consciencieusement tous les items du formulaire.
–    « Où est Issy-les –Moulineaux ? »
Qu’est ce que cela peut  lui faire ?
C’est interminable ! Deux curés en soutane blanche sur une mobylette passent sans s’arrêter. Quand il a enfin fini avec nos passeports il lui faut les papiers du véhicule. Un autre policier fait le tour de la voiture. Celui qui se tient près de la barrière téléphone sans fin. Cela se complique. Il veut 1000F ; même si nous ne voulons pas encourager la corruption nous sommes prêtes à donner les 1000F pour en finir. Kamal tergiverse, il ne paiera que 500F. Fin du Togo ! Mais pas des tracasseries. Du côté béninois, l’officier d’émigration me fait remplir les formulaires en double. Heureusement que je le fais moi-même ! Tant pis pour la calligraphie !

 

La piste à travers le Togo d’Agou à Notse

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village sur la route

La Détente (Kpalimé), le matin

5h30 –  il ne fait pas encore jour au Togo, mais on balaie déjà. Etonnant d’entendre et de voir tous ces balais qui s’activent à chasser la moindre feuille importune et tracent sur le sable des rayures fines. Les balais à grand manches existent mais le plus souvent on  balaie courbé, le dos cassé à l’aide d’une feuille de palme sèche ou de petits fagots.

A la Détente, le personnel  très nombreux, complète le ménage par un passage au chiffon de tous les poteaux, tous les rebords laqués de gris. Dans la fraîcheur du petit matin, une énergie incroyable est dépensée dans ce ménage. Dès que la chaleur deviendra accablante le rythme se ralentira.

Après le petit déjeuner, nous prenons congé de La Détente qui ne payait pas de mine à l’arrivée mais où nous avons été très bien.

 

la piste à travers le Togo :d’Agou à Notse

 

Au marché la vendeuse de boisson

Pour aller au Bénin, nous allons emprunter les chemins de traverse : une piste à partir d’Agou passant par Notse jusqu’à la frontière.

La route de Lomé est bordée de très jolis étals de fruits : avocats, ananas bananes et plantains sous de jolis abris de chaume. Bois et chaume, paniers et plateaux en vannerie. Aux abords d’Agou, les arbres sont magnifiques. Un panneau indique la production de spiruline (il faudrait que je me renseigne).

Après Agou, la piste traverse des villages encore intouchés par la vie moderne. Pas de voiture.  Nous sommes seuls, croisant vélos et quelques motos. Peu de maisons en ciment. Des baobabs se dressent dans les champs de maïs et de manioc. Le mont Agou s’éloigne sur notre gauche. Nous passons une rivière où se baignent jeunes hommes et gamins. Certains s’y lavent en se savonnant.

Le bourg le plus important, Kati, doit avoir un marché actif. Le dimanche matin, c’est tranquille. Seules quelques échoppes sont occupées.je suis très bien accueillie avec mon appareil photo. J’ai l’habitude des refus. Ici, c’est tout le contraire : tout le monde veut être pris en photo. Les gens se regardent dans l’écran à l’arrière de l’appareil. Ils sont ravis de leur image. Peut être n’ont-ils pas l’occasion de se voir. Ont-ils des miroirs à la maison ?

coton : sur place!

Kamal me montre les nérés petites feuilles composées et gousses en bouquet. La forêt a disparu depuis un bon moment. Nous nous arrêtons devant un champ de coton. Il en reste encore quelques poignées et certains plants sont en fleur. La première des deux récoltes se termine, on en fait deux par ans. Plus loin les gros camions orange, les « titans » chargent des ballots. Un gros tas fume : on fabrique du charbon de bois.

Les églises sont pleines le Dimanche! Nous entendons les rumeurs des messes chantées et dansées. A Notse, arrêt pour acheter de l’eau, je m’aventure dans une grande église en ciment. Tout le monde est debout. Certains dansent sur place. D’autres font la queue en une longue file qui serpente : ils portent une enveloppe brune – sans doute leur contribution financière. Je n’ose pas filmer malgré la bienveillance des gens qui me saluent. Plus tard, dans les villages des théories de villageois portent les bancs sur leur tête.

Les villages sont très beaux : les toits de chaume coniques coiffent des cases de terre ou des auvents ouverts portés par des piquets tordus. Même les écoles sont en chaume. Les tableaux noirs nous indiquent qu’il s’agit bien d’établissement scolaire. Plusieurs classes mitoyennes sont construites à la file.  Plus de grands kapokiers, à leur place nérés et baobabs.

 

Kpalimé : Les volontaires font du tourisme – Cascade – Mont Kloto

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Kpalimé -les volontaires font du tourisme

la forêt de Kpalimé

 

Entre temps un groupe de jeunes blancs est arrivé, deux garçons un peu godiches et six filles portant le T-shirt d’un camp de « volontaires ». L’une d’elles, cheveux européens tressés à l’africaine a pris la tête de la bande. Elle cherche un enfant qui les conduirait à la cascade :

–    « Djalil a dit que pour 1000F n’importe quel enfant nous y conduira. » affirme-t-elle avec l’autorité des blancs qui connaissent l’Afrique.

Appolinaire et son compère des plantes tinctoriales sourient de connivence

–    « il faudra payer 500F par tête pour l’entretien de la  Cascade »

La tressée se lève comme un ressort :

–    « Nous ne paierons rien du tout, nous avons déjà payé au Mont Kloto pour l’ensemble des sites et nous avons un reçu ! » qu’elle brandit sous le nez des guides.

–    « 500F ! ce n’est même pas un €. Quelle histoire ! », je murmure assez fort pour qu’ils entendent.

–    « un prix, c’est un prix ! pérore la tressée, « c’est marqué dessus ! » « un cadeau, c’est un cadeau ! on ne peut pas nous forcer à donner des cadeaux »

–    « vous êtes des volontaires ? »demande un togolais
–    «  c’est bien ! » poursuit le togolais.

Je comprends mieux. Ils ont payé leur voyage, ils sont étudiants et désargentés. Ils sont venus avec toute leur bonne volonté ils paient leur stage, ils travaillent et sans cesse on leur demande « un cadeau », un pourboire…Comme s’ils étaient Crésus !

Au bout de quelques semaines, cela doit devenir agaçant. En place de reconnaissance, on les considère  comme des porteurs de porte-monnaie.

 

Kpalimé – La Cascade

la cascade de Kpalimé

 

 

Nous quittons la route pour un sentier qui s’enfonce dans la forêt.

Vu de France, un sentier dans la jungle togolaise cela semble très aventureux. On imagine des bêtes sauvage, des serpents, des araignées effrayantes….
Ce n’est pas du tout ce que nous trouvons !D’abord, la forêt est très civilisée : partout, les paysans ont planté des bananiers, des avocatiers, des palmiers à huile… ensuite, le sentier est très bien tracé et fréquenté par des enfants portant des fagots, des femmes du bois dans des bassines.

La forêt est luxuriante et verte à tous les étages avec ses fougères, ses lianes sur le sol, ses épiphytes au dessus de nos têtes, ses bananiers et ses parasoliers, ses arbres à pain et les grands troncs des kapokiers allant vers la canopée. Elle est luxuriante mais elle n’est pas sauvage : elle a été reboisée puis coupée en 1992 à la suite de troubles ( ?) et maintenant fait à nouveau l’objet de nouvelles replantations. Apollinaire souhaite planter 12000 nouveaux arbres avec l’aide de volontaires canadiens cet été.

Nous arrivons donc sans encombre à une jolie cascade qui retombe dans un petit bassin ? Pour les exploits nautiques c’est u n peu trop petit. Pour la douche glaciale, je m’y reprends à 3 fois ? Une cabine a été installe à l’écart. Au milieu de sa toile, une araignée de bonne taille guette sa proie,  je me change à distance.
Le petit ruisseau, né de la cascade, coule au pied de bananiers vert tendre. Un bouquet de feuilles lancéolées sort d’un rocher qui ressemble à un petit banc. Sous la cascade il y a de délicates fougères. C’est un  joli endroit pour dessiner. Je découvre, tapie sous une feuille une araignée noire pattes écartées, tapie. Apollinaire me rassure, elle est inoffensive.

Bel endroit aussi pour le pique-nique : banane et avocat.

 

Kpalimé- balade au mont Kloto

Termitière au Mont Kloto

 

Mont Kloto
Nous grimpons d’abord au « campement »où Kamal nous attend avec la voiture. Il est aménagé comme un hôtel où des groupes peuvent passer la nuit. Rien ne semble prévu pour les individuels. Les troncs des arbres sont impressionnants.

Du  kapokier, Appolinaire dit :
–    « on fait sortir la pirogue »

Du parasolier :

–    « on fait sortir les instruments, djembés, congas… »

L’idée que l’arbre contienne de son vivant les objets qui ne demandent qu’à sortir me plait beaucoup.

Du Campement on peut aller au sommet du Mont Kloto en voiture. Apollinaire décide qu’il fait chaud et veut abréger la promenade que je réclame vivement. Pour ma punition, il marche au pas de charge. Pour retrouver mon souffle je photographie une termitière. Le mont Kloto n’est pas boisé. Son sommet est herbu. C’est vrai qu’à 3 heures de l’après midi ce n’est pas la balade la plus agréable. J’en profite pour apprendre comment on fait l’huile de palme : l’huile rouge pour la cuisine devient en vieillissant l’huile noire. Mon guide cueille une sorte de datte orange qui pousse en régime à la base de la touffe de feuilles.

Au retour Kamal nous mène au Centre Artisanal de Kpalimé où des sculpteurs fabriquent des meubles, des éléphants, des tabourets avec des  outils rudimentaires. L’un d’eux travaille un  bloc d’acajou à l’herminette. Il tient le bloc avec son pied, pas d’étau, pas de serre-joint.

De retour à l’hôtel nous bavardons avec trois enseignantes du 93 qui sont installées dans sur les chaises longues du petit salon ouvert dans un renfoncement, très agréables. Ils voyagent à 4 en taxi. Nous aurions pu faire de même. Avoir un chauffeur est un luxe mais pas une obligation au Togo !

En fin de soirée, Justin de Sandotours, qui accompagne un petit groupe, vient pour une courte visite. Ce troisième séjour en Afrique de l’Ouest est vraiment sous le signe des rencontres, des retrouvailles et de l’amitié.

Kpalimé – diverse plantes médicinales et tinctoriales

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Kpalimé -Diverses plantes médicinales

plantes médicinales

 

Apollinaire cueille la feuille du Lantana inancara qui ressemble au lantana que  nous employons comme une plante décorative, buisson fleurissant avec de petits pompons. On l’utilise ici comme plante médicinale, elle guérit certaines maladies de peau.

Dans une cour on a étalé les baies du Giropia qui ressemble à des bâtonnets verts et rouges vif comme des piments. Elles sècheront et serviront à parfumer la sauce. Leurs buissons ressemblent aux caféiers.

Les bambous de taille impressionnante sont utilisés pour les clôtures et les cabanes des animaux.

Devant un coca bien frais, Apollinaire nous raconte que c’est un vieux qui l’a initié aux plantes médicinales. Trop âgé pour aller les chercher lui-même, il l’envoyait les cueillir dans la forêt. Il a ensuite étudié la botanique.

Kpalimé – Plantes tinctoriales

Teinture jaune

 

Le noir et le marron viennent d’une gousse de Moukouna. Les feuilles de l’indigo fraîchement pilées donnent le vert, fermentées le bleu. L’écorce de l’Arangana de Madagascar raclée, mêlée à du kaolin et au jaune d’œuf feront le pigment jaune. Le rouge vient de la graine de Roukou ou des feuilles des jeunes tecks, le rose du bissap

 

Kpalimé -Peindre avec plantes!

peindre avec des plantes!

 

On enduit le chiffon de coton dans de l’empois d’amidon puis dans le kaolin pour obtenir une toile épaisse sur laquelle le peintre dessine des silhouettes stylisées noires sur un fond coloré. Les danseurs et danseuse sont très gracieux mais nous préférons acheter un groupe d’enfants réunis avec leurs têtes rigolotes (3500F).

On nous montre ensuite, dans  une sorte ou de volière, un phasme énorme de peut être 30 cm de long très difficile à photographier.

planKpalimé : Polypode – Insectes et scorpions – orchidées

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Tatouage

tatouage?

 

Polypode Vulgaris

Apollinaire cueille une feuille d’une très jolie fougère à la fronde découpée qu’il appelle Polypode vulgaris (aucune ressemblance avec le polypode européen aux lobes arrondis tout bêtes). Ici, les jeunes villes décorent leur corps en appliquant l’envers des feuilles qui laissent l’empreinte des spores blanches. Très beau tatouage éphémère sur la peau noire !

 

collections d’insectes, scorpions, orchidées..

insectes

 

Papillons, coléoptères, scorpions

Deux jeunes vendent des boîtes de collection d’insectes : coléoptère, cerfs volants, scarabées métalliques, Polyphème à ponctuations, Lucanes piqués avec des épingles autour d’un phasme aux ailes déployées. Ils n’ont jamais entendu parler de la reproduction des Phasmes par parthénogénèse. Ici phasmes femelles et phasmes mâles s’accouplent et pondent des œufs.

les autres boîtes contiennent des papillons colorés, bleus métalliques, orange violent. Les noms sont inscrits mais je ne les ai pas retenus. Pour la photo, le jeune fait coulisser le verre. Pour éluder l’achat je trouve l’excuse : « trop encombrant ».

Le scorpion de près d’un décimètre a des pinces impressionnantes.
–    « est-il mortel ? »
–    « non, mais sa piqûre est très douloureuse. Cela fait mal pendant au moins 72 heures sauf si on frotte avec les feuilles d’une plante qui font disparaître la douleur »
La plante c’est du manioc, cela tombe bien il y en a partout.
–    « Il n’est pas agressif,- continue Appolinaire, je m’amuse bien avec lui, je le fais grimper sur mon corps. Il ne pique que s’il se sent vraiment menacé, si on lui écrase ses pinces, pour se défendre. »

Orchidées

Les gens vont chercher les orchidées épiphytes et les installent dans des packs de vin vides dans du terreau pour les vendre. Malheureusement la floraison est terminée et les hampes florales sont desséchées.

Foyers améliorés

 

Un panneau, sur le bord de la route, vante les foyers améliorés installés par une ONG. J’aurais bien aimé en visiter un. Ils fournissent une économie de bois et de temps notable, améliorant ainsi la vie des femmes et épargnant la forêt. Ici tout est cuit au bois ou au charbon de bois – ce qui revient au même.

Kpalimé : l’auberge d’Apollinaire – Cacao – calebassier muscadier

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L’auberge d’Apollinaire

Le long d’un mur  poussent basilic et œillets d’Inde. C’est l’Auberge de l’Association. Les touristes peuvent loger ici dans 6 chambres pour le prix de 4000F/la nuit. Pas de climatisation ni de ventilateur, nous sommes en altitude et il fait frais la nuit. Pour cela, contacter directement Apollinaire par mail appo6@yahoo.fr ou GSM+228 91030 63. Il organise 7 promenades différentes, on peut donc y rester plusieurs jours.

Théobroma Cacao

Cacao

Le cacao pousse sur des arbres. Les cabosses vert pâles virent au jaune quand elles sont mûres. Appolinaire en fait tomber une à l’aide d’une longue perche. Il casse la cabosse : les fèves sont enveloppées dans une pulpe blanche juteuse et sucrée que l’on peut sucer. Ne pas croquer la fève : elle est amère. C’est doux, un peu comme la chair des anones. J’aurais volontiers sucé toutes les fèves de la cabosse si ne fruit ne m’avait pas encombré pour prendre des notes ou des photos !
Les paysans cueillent les cabosses, les cassent et les mettent dans un panier recouvert de feuilles d’Oreilles d’Eléphant pour les sécher.
En chemin notre guide nous montre un acacia : la Fleur d’Orgueil qui a une fleur jaune mâle et rouge femelle.

Calebassier muscadier

muscade

 

La fleur de muscade ressemble à un lampion enrubanné d’un liseré rouge et jaune. Elle est très décorative et je m’applique à la photographier en macro. Elle donnera une calebasse renfermant 100 à 200 noix de muscade qui se vendent sur le marché de Kpalimé. Apollinaire me promet de m’en apporter ce soir.
Arbre à pain
Depuis notre voyage au Cap vert nous connaissons l’Arbre à Pain. Ici, on fait des frites avec son fruit.

plplKpalimé – calebassier – caféier – animaux domestiques

Kpalimé – Calebassier

calebassier

Non loin de l’arbre à palabre, Apollinaire nous mène sous le calebassier.

Deux femmes, installées dans son ombre, préparent le gari (semoule de manioc). L’une d’elle roule la graine comme pour le couscous l’autre tamise.
Les fleurs du calebassier s’épanouissent directement sur le tronc. Leurs corolles sont formées de pétales charnus soudés verdâtres tirant un peu sur le rose, discrètes. Beaucoup plus voyantes, les calebasses rebondies. On évide le fruit. L’écorce donnera un récipient, une lampe ou un plat. Une boutique sur la route à Kpalimé vend aux touristes de très belles calebasses ouvragées comme de la dentelle.

Une petite poule noire passe suivie de ses poussins rose fluo étonnant. C’est une protection contre les éperviers qui ne les reconnaissent plus. Les plumes définitives de couleur naturelles leur donnent aspect encore plus étonnant.

caféier

 

Caféier

fleur de café

La saison est terminée, les cerises ont été récoltées, cueillies à la main. Elles sont séchées pendant trois semaines puis on les porte au moulin pour les décortiquer. On doit ensuite trier les grains des déchets puis les torréfier et les moudre. L’ensachage se fait au village pour vendre directement à une association de Commerce Équitable qui l’achète deux fois le prix du Gouvernement (600F/kg). Trois variétés sont cultivées : Arabica, robusta et Arabusta. L’après midi j’ai voulu acheter mon paquet pour soutenir les paysans mais on ne vendait que du Robusta que je n’aime pas.

–    « L’Arabica est en voie de disparition  » affirme le vendeur
–    « pourquoi ? », je demande
    « les grains sont plus légers, les paysans préfèrent le robusta, plus lourd, qui rapporte mieux. »

La fleur du caféier est blanche, son parfum ressemble à celui du jasmin. Elle pousse en bouquet directement sur le rameau.
Les glycines togolaises sont roses et fleurissent sur des buissons ou de petits arbres. Elles sont très différentes de leurs homonymes européennes qui sont des lianes portant de lourdes grappes mauves. Au sol, les Caladions ont de grandes feuilles, cuites elles accompagnent le foufou. Beaucoup plus grandes sont celles des Oreilles d’Eléphant qui ne sont pas comestibles mais qui rendent de nombreux services.

Animaux domestiques

Une chienne noire, Blacky, se prélasse dans la cour d’une ferme. Apollinaire nous prévient :

–    « Ici, on mange du chien ! et du chat aussi »

Je n’aime pas cette idée. Quand on donne un  nom à un animal, quand on s’y attache on ne peut pas le manger comme une chèvre ou une vache avec laquelle on n’a pas de rapport affectif. La petite chienne noire boit à la bassine. Apollinaire ramasse un caillou et la chasse. Il ne convient pas que les animaux touchent  à l’eau potable.

Kpalimé : dans la forêt – Kouma Konda

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Calebassier arbre à palabre du village

La route dans la forêt
A la sortie du marché, Kamal tourne à gauche sur la route qui va au Ghana et qui s’élève très rapidement dans la forêt sous une belle voûte de manguiers. Les grands tecks s’élancent. Au détour de la route : une belle cascade. Sur un écriteau nous lisons :

« Défense de se baigner, Eau de boisson »

Les essences sont variées, nous retrouvons  le Néré et ses petites feuilles, nous l’avons découvert au Nord Bénin.  Parfois les bananiers cultivés se mélangent aux arbres de la forêt. La route est barrée par une ficelle : c’est la frontière avec le Ghana. Nous roulons sur la ficelle. Rentrer dans un nouveau pays m’amuse, mais nous n’irons pas au Ghana, la route oblique pour retourner au Togo.

 

Kouma Konda

 

Kouma Konda 550 habitants – altitude : 650m, une école primaire, sous le mont Kloto qui culmine à 755m
L’arbre à palabre
A l’entrée du village on vend de magnifiques avocats et d’autres fruits. L’arrêt au marché de Kpalimé était superflu ! Kouma-Konda offre un visage riant : des bougainvillées dépassent d’un mur. Kamal se gare devant l’arbre à palabre, un magnifique ficus aux racines qui s’entremêlent  sur un  diamètre d’au moins trois mètres e où le feuillage est étayé par des perches. Sur le ficus, un épiphyte : la corne de cerf.
Apollinaire raconte :
–    « si le chef a quelque chose à dire le gongonneur tape et tout le monde se réunit ici »
Le village est décoré, les volets sont peints. Deux tableaux, grand format,  montrent des représentations naïves du village. Apollinaire a peint l’un des deux : il a dessiné les montagnes et deux villages qui se partagent le même ruisseau : les habitants en amont doivent utiliser des poubelles pour que ceux de l’aval aient de l’eau de boisson.

Kpalimé – en route vers la forêt, au marché

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on achète le pique-nique au marché de Kpalimé

Au marché de Kpalimé, nous achetons les fruits du pique-nique : avocats et bananes. Une jeune vendeuse m’attrape par le bras pour me conduire à son étal tandis que sa voisine s’époumone à vanter ses mangues. Les mangues, cela ne vaut rien pour un pique-nique, cela coule partout, on reste poisseuse toute la journée ! Aïcha n’a pas de bananes, qu’importe ! Elle traverse la voie et en prend chez la marchande d’en face :
–    « un petit  régime pour 100F, cela va ? »
–    « cela va ! »
–    « 3 avocats pour 500F ? »
Cela tombe bien, j’ai la monnaie.

 

Kpalimé – notre hôtel La Détente et promenade vespérale

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l’hôtel La Détente

L'hôtel, La Détente

 

D’après Kamal, Kpalimé compte 250 000 habitants. C’est une ville animée au carrefour de plusieurs routes. Nous passons à travers le marché important, devant nombreux petits commerces mais aussi des cybercafés et des bars.

L’hôtel La Détente se trouve dans une rue perpendiculaire à la grande route juste après le grand lycée. Un bâtiment blanc d’un étage aveugle longe la rue : il referme la réception très simple qui est aussi l’épicerie du quartier ; au dessus un toit abrite une « salle de conférence ».

On entre par une grille qui s’ouvre sur 4 chambres précédées de terrasses individuelles faisant suite au restaurant précédé d’un jardinet où poussent de beaux rosiers et de nombreuse plantes tropicales. Derrière une haie, dans un jardin une autre enfilade de chambres à terras où se semblent être les chambres les plus agréables. Derrière on a construit une grande bâtisse à étage où une double rangée de chambres petites et sans balcon, s’ouvrent sur un long couloir. C’est là qu’on nous conduit.

–    « les chambres avec terrasses sont elles plus chère ? », je m’enquiers,

–    « non, c’est le même prix ! »

On nous donne la chambre N°1 attenante au restaurant, climatisée avec une grande salle d’eau et une belle terrasse. Inconvénient, elle se trouve dans le passage et bruyante à cause du restaurant. Mais la terrasse n’a pas de prix.
Nous prenons notre temps pour nous doucher et nous reposer avant de sortir à 17H45 en short et en T-shirt, un peu étourdiment. J’ai oublié que la nuit tombe tôt au Togo.

 

Promenade du soir à Kpalimé

Borne fontaine togolaise typer station-service

Au coin de la grande route se trouve un bar peint en jaune et une curieuse « station service » où les femmes du quartier viennent remplir leur bassine d’eau propre. Les tuyaux recourbés sont très hauts au dessus de 2 mètre : il faut prévoir une grande togolaise de plus d’1.70m, son foulard enroulé pour faire un petit coussin, la grande bassine de 50L, le total monte bien autour de 2 .20m ! Ce poste à eau me sera un repère bien utile pour le retour.

Sur la route règne une grande animation, partout des stands de nourritures variées. Les lycéens sortent,  les motos rasent les passants. Je vais jusqu’au marché sans me rendre compte que la nuit tombe. Un étal de légume et particulièrement réussi avec des mini tomates cerises rouges, des mini-aubergines blanches, des gombos, des petits poissons séchés. La marchande radine quand je sors l’Olympus :

–    « avant, tu me fais le cadeau ! »

–    « un cadeau pour photographier des tomates ! Si je veux payer, je les achète ». Je peux éventuellement payer des gens mais pas des tomates qui sont de toutes les façons à vendre. Des tomates-top-model ! » je m’esclaffe !

Je ne sais pas si elle a compris. Dépitée elle laisse tomber :

–    « de toutes les façons, elles ne sont pas à moi ! »

Il fait maintenant complètement nuit. Les stands ont allumé leurs lampions, les bars, leurs néons. Il y a même un dancing avec la boule à tango et les lasers avec de petites taches colorées qui dansent sur la route. C’est très bruyant : ils font des « essais de sono ». Plus on s’éloigne du marché, plus il fait sombre. Il est dangereux de marcher sur la chaussée à cause des motos. Les bas-côtés  sont remplis de chausse-trappes : trous, parpaings, tiges métalliques…Je marche en tongs espérant ne pas me blesser. Heureusement que j’ai repéré les bars et le kiosque à eau. Dans l’obscurité totale je n’aurais jamais vu le panneau indiquant l’hôtel.