3ème CARNET BÉNINOIS ET TOGOLAIS
Kpalimé -les volontaires font du tourisme

Entre temps un groupe de jeunes blancs est arrivé, deux garçons un peu godiches et six filles portant le T-shirt d’un camp de « volontaires ». L’une d’elles, cheveux européens tressés à l’africaine a pris la tête de la bande. Elle cherche un enfant qui les conduirait à la cascade :
– « Djalil a dit que pour 1000F n’importe quel enfant nous y conduira. » affirme-t-elle avec l’autorité des blancs qui connaissent l’Afrique.
Appolinaire et son compère des plantes tinctoriales sourient de connivence
– « il faudra payer 500F par tête pour l’entretien de la Cascade »
La tressée se lève comme un ressort :
– « Nous ne paierons rien du tout, nous avons déjà payé au Mont Kloto pour l’ensemble des sites et nous avons un reçu ! » qu’elle brandit sous le nez des guides.
– « 500F ! ce n’est même pas un €. Quelle histoire ! », je murmure assez fort pour qu’ils entendent.
– « un prix, c’est un prix ! pérore la tressée, « c’est marqué dessus ! » « un cadeau, c’est un cadeau ! on ne peut pas nous forcer à donner des cadeaux »
– « vous êtes des volontaires ? »demande un togolais
– « c’est bien ! » poursuit le togolais.
Je comprends mieux. Ils ont payé leur voyage, ils sont étudiants et désargentés. Ils sont venus avec toute leur bonne volonté ils paient leur stage, ils travaillent et sans cesse on leur demande « un cadeau », un pourboire…Comme s’ils étaient Crésus !
Au bout de quelques semaines, cela doit devenir agaçant. En place de reconnaissance, on les considère comme des porteurs de porte-monnaie.
Kpalimé – La Cascade

Nous quittons la route pour un sentier qui s’enfonce dans la forêt.
Vu de France, un sentier dans la jungle togolaise cela semble très aventureux. On imagine des bêtes sauvage, des serpents, des araignées effrayantes….
Ce n’est pas du tout ce que nous trouvons !D’abord, la forêt est très civilisée : partout, les paysans ont planté des bananiers, des avocatiers, des palmiers à huile… ensuite, le sentier est très bien tracé et fréquenté par des enfants portant des fagots, des femmes du bois dans des bassines.
La forêt est luxuriante et verte à tous les étages avec ses fougères, ses lianes sur le sol, ses épiphytes au dessus de nos têtes, ses bananiers et ses parasoliers, ses arbres à pain et les grands troncs des kapokiers allant vers la canopée. Elle est luxuriante mais elle n’est pas sauvage : elle a été reboisée puis coupée en 1992 à la suite de troubles ( ?) et maintenant fait à nouveau l’objet de nouvelles replantations. Apollinaire souhaite planter 12000 nouveaux arbres avec l’aide de volontaires canadiens cet été.
Nous arrivons donc sans encombre à une jolie cascade qui retombe dans un petit bassin ? Pour les exploits nautiques c’est u n peu trop petit. Pour la douche glaciale, je m’y reprends à 3 fois ? Une cabine a été installe à l’écart. Au milieu de sa toile, une araignée de bonne taille guette sa proie, je me change à distance.
Le petit ruisseau, né de la cascade, coule au pied de bananiers vert tendre. Un bouquet de feuilles lancéolées sort d’un rocher qui ressemble à un petit banc. Sous la cascade il y a de délicates fougères. C’est un joli endroit pour dessiner. Je découvre, tapie sous une feuille une araignée noire pattes écartées, tapie. Apollinaire me rassure, elle est inoffensive.
Bel endroit aussi pour le pique-nique : banane et avocat.
Kpalimé- balade au mont Kloto

Mont Kloto
Nous grimpons d’abord au « campement »où Kamal nous attend avec la voiture. Il est aménagé comme un hôtel où des groupes peuvent passer la nuit. Rien ne semble prévu pour les individuels. Les troncs des arbres sont impressionnants.
Du kapokier, Appolinaire dit :
– « on fait sortir la pirogue »
Du parasolier :
– « on fait sortir les instruments, djembés, congas… »
L’idée que l’arbre contienne de son vivant les objets qui ne demandent qu’à sortir me plait beaucoup.
Du Campement on peut aller au sommet du Mont Kloto en voiture. Apollinaire décide qu’il fait chaud et veut abréger la promenade que je réclame vivement. Pour ma punition, il marche au pas de charge. Pour retrouver mon souffle je photographie une termitière. Le mont Kloto n’est pas boisé. Son sommet est herbu. C’est vrai qu’à 3 heures de l’après midi ce n’est pas la balade la plus agréable. J’en profite pour apprendre comment on fait l’huile de palme : l’huile rouge pour la cuisine devient en vieillissant l’huile noire. Mon guide cueille une sorte de datte orange qui pousse en régime à la base de la touffe de feuilles.
Au retour Kamal nous mène au Centre Artisanal de Kpalimé où des sculpteurs fabriquent des meubles, des éléphants, des tabourets avec des outils rudimentaires. L’un d’eux travaille un bloc d’acajou à l’herminette. Il tient le bloc avec son pied, pas d’étau, pas de serre-joint.
De retour à l’hôtel nous bavardons avec trois enseignantes du 93 qui sont installées dans sur les chaises longues du petit salon ouvert dans un renfoncement, très agréables. Ils voyagent à 4 en taxi. Nous aurions pu faire de même. Avoir un chauffeur est un luxe mais pas une obligation au Togo !
En fin de soirée, Justin de Sandotours, qui accompagne un petit groupe, vient pour une courte visite. Ce troisième séjour en Afrique de l’Ouest est vraiment sous le signe des rencontres, des retrouvailles et de l’amitié.
Et bien, je vois que tu n’as pas chômé dans ton blog pendant ce mois de Juillet agité pour moi mais agréable (où j’ai été plus ou moins aux abonnés absents dans les blogs). ET maintenant nous partons en Lozère! Je te souhaite de bonnes vacances, un bon repos aussi! Et à la rentrée!
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Le blog est en pilotage automatique : je recycle les articles Voix Nomades.bonnes vacancees en Lozère
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