37. Angkor : Ta Kéo – Thomanon et Chausay Tavoda – Preah Khan -Neak Pôan

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Adoptez un  Garuda !

Ta Keo

C’est un temple énorme. Foudroyé avant que la décoration ne soit entreprise, il a été abandonné. Sa taille est impressionnante. L’escalade des nombreuses marches me paraît inutile puisqu’il n’y aura pas de sculptures à admirer.

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Ta Kéo, le Grand temple inachevé 

Thomanon et Chausay Tavoda

Ces deux temples se font face de chaque côté de la route. Moins spectaculaires que ceux que nous venons de voir, nous nous contentons d’en faire le tour sans que Prun ne nous en fasse un commentaire détaillé.

 Thomanon est contemporain d’Angkor Vat restauré dans les années 60. Nous admirons les fines sculptures.

 Chausay Tavoda a été restauré par les Chinois – un peu trop restauré, peut être – les piliers gris vert neufs sont un peu trop nombreux.

Preah Khan : Temple de l’épée sacrée

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C’est encore un temple qu’a fait construire Jayavarman VII après l’occupation des Chams(1177-1181) le nom de l’Epee sacrée fait référence à la décapitation du roi Cham

On y arrive par l’allée des lions , une longue allée bornées les Bouddhas qui ont été également enlevés des niches. Dieux et Démons sont ici aussi gardiens de la chaussée au dessus des douves.

Un Garuda  géant plaqué sur le mur, garde la porte d’entrée.

Garuda est la monture de Vishnou. C’est aussi l’aigle mangeur de serpent, dans la réalité et dans la légende que Prun nous conte avant d’entrer dans le temple.

Un ermite avait deux femmes. L’une ne travaillait pas, elle était très belle et s’occupait de sa toilette et de sa beauté. L’autre faisait tout, la lessive, la cuisine. Elles se disputaient pour savoir qui était la plus belle. Au lieu de se battre elles se mirent d’accord pour demander au mari qui était la plus belle. La deuxième deviendrait l’esclave de la plus belle et ferait ce qu’elle lui demanderait ; le mari, voulant flatter la première, sachant qu’elle accordait plus d’importance à sa beauté que la deuxième accorda le prix à la première femme ; La seconde dû se soumettre et partit. Néanmoins, elle fit le vœu que les enfants de la première serviraient de nourriture à ses enfants. La première donna naissance à des serpents tandis que la seconde accoucha du Garuda.

La suite est assez confuse dans mes notes.

Garuda part à la recherche de l’élixir d’immoralité, rencontre Vishnou, livre bataille contre le dieu pendant 1000ans célestes et obtient quelques gouttes de l’élixir contre la promesse de devenir sa monture.  

Une exposition de photos et de panneaux sur la restauration du Preah Khan propose d’adopter un Garuda, c’est-à-dire de faire une donation. On peut aussi acheter des souvenirs coûteux pour financer la bonne cause.

Je traverse seule le temple : la voiture attendra juste à l’opposé. Je traverse des cours, des corridors, j’admire apsaras, ermites en méditation assez distraitement. C’est déjà le 5ème temple de la matinée et Prun n’est pas là pour me stimuler. Il me faudrait beaucoup de temps pour trouver les merveilles photographiées sur le Guide de Jacques et Freeman.

Un bâtiment à étage est original.

Neak Pôan

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Ce n’est pas un temple. Datant de Jayavarman VII, ce monument joue plutôt le rôle d’hôpital. Non pas un lieu où l’on hébergerait les malades, plutôt un sanctuaire thérapeutique. Le monument principal se trouve dans une île au centre d’un bassin carré flanqué de quatre petits bassin donnant un plan cruciforme à l’ensemble.

Au pied de cette tour se trouvent deux serpents enroulés que Prun analyse comme étant le serpent impair de l’Hindouisme et le serpent monture du Bouddha, toujours la volonté unificatrice de Jayavarman VII qui voulu concilier Bouddhisme et hindouisme et en même temps qui s’est lancé dans la construction d’une centaine d’ »hôpitaux ».

Les soins étaient à base de plantes médicinales (peut être) mais plutôt de pouvoirs surnaturels ;

Quatre cabinets médicaux correspondaient aux quatre éléments

          La Terre figurée par la tête d’un éléphant

          l’Eau par la Tète de Dragon

          Le Vent par la Tête de Cheval

          le Feu par la Tête d’homme

4 kiosques sont donc construit sur chaque côté (4 points cardinaux)

Le malade allait d’abord consulter le guérisseur correspondant à son signe astrologique. Le guérisseur préparait des plantes (remède terrestre) mais surtout l’eau coulant de la tête sculptée du kiosque avait des vertus magiques.

36. Angkor Ta Prohm, le temple mangé par la forêt

 

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La surface de la piscine est bouleversée par une averse. Saison sèche ne veut pas dire absence totale de pluie. Ciel couvert  bas même après que la pluie eût cessé. L’humidité est palpable.

La visite de Ta Prohm, mangé par les arbres, est tout à fait indiquée par jour de pluie. Les archéologues de l’EFEO ont souhaité garder ce temple à l’état sauvage, mais les arbres détruisent les bâtiments. Un compromis a été  fait entre la jungle et la conservation du monument. On a laissé les très gros arbres centenaires avec leurs racines spectaculaires, les mousses et les lichens. Les restaurations nécessaires sont plus discrètes que dans les autres temples que nous avons visités. Ces ruines romantiques se suffiraient à elles-mêmes.

Cde temple de Jayavarman VII est un temple bouddhiste. Nous retrouvons les scènes de la vie de Bouddha.

Sur l’une d’elles apparait le trône revendiqué par les démons qui viennent armés avec des éléphants. Boumi, déesse de la Terre essore ses cheveux et fait pleuvoir un déluge qi noie les démons.

Sur un autre fronton on identifie le Grand Départ de Bouddha qui quitte le Palais avec l’aide des dieux. Nous avons déjà vu ces scènes mais, le lichen leur confère beaucoup de charme.

Les effigies du Bouddha ont été soigneusement martelées pendant la 1ère guerre religieuse. Seul bouddha a disparu, entre les niches des arbres ont été ciselés finement. Un bouddha a même été transformé en linga.

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Prun nous décrit les scènes du film Tomb Raider avec Angelina  Jolie sur le pillage d’Angkor qui a été filmé ici (je ne le connais pas).

Jayavarman VII en plus de nombreux temples a aussi fait édifier des hôpitaux et des maisons d’hôtes pour les pèlerins. Nous découvrons une de ces dernières à la sortie du temple parfaitement conservée et une tour-visage comme celles du Bayon.

Dans cette jungle il est difficile d’imaginer que 12.000 personnes gravitaient autour du temple-monastère. Une stèle énumère les différentes professions et entre autres 615 danseuses en plus des apsaras et des gardiennes de pierre.

Avant de quitter le temple Prun nous montre les ruches sauvages installées sur les hautes branches d’un immense fromager. Nous admirons encore fromagers et figuiers. Certains luttent, le figuier étrangle l’arbre qui lui a servi de support. Ces arbres ont plus de 400ans ; ils ont poussé après la seconde guerre religieuse au 16ème siècle.

35. Sucre de Palmier

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le palmier à sucre

Sur le bord de la route, on cuit quelque chose dans des chaudrons en forme de bassine sur des foyers de terre formant de petits monticules.

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dangereuse escalade

Au début de la saison sèche, on grimpe au palmier à sucre à l’aide d’une échelle de bambou (un seul bambou est fixé au tronc). Le palmier porte des fleurs mâles de forme cylindrique et des fleurs femelles arrondies. Avec une sorte de pince on incise les fruits avec une lame très coupante. Le jus de palme s’écoule toute la nuit et remplit des récipients de bambous. Le lendemain on récupère les tiges de bambous pleines et on cuit le sucre sur des foyers jusqu’à obtenir du caramel qu’il faudra bien touiller avec un bout de bois ; On peut remplir des bocaux de caramel pâteux ou faire des « morceaux de sucre » qui sont très joliment emballés dans des étuis à section carrée faites en feuilles de palmier.

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il faut touiller!

35. la rivière aux 1000 lingas et la création de la Terre

La rivière des 1000 Lingas

Une promenade dans les Monts Kulen conduit à la Rivière des 1000 lingas. Le sentier est très bien balisé. Des bornes indiquent même les distances (1.500m) des poubelles en caoutchoucs sont disposées et même des femmes balaient les feuilles. Cette promenade dans la jungle n’est donc pas des plus aventureuses ! Elle est cependant très agréable. On se faufile entre de gros blocs de grès rose ; je remarque la stratification entrecroisée et même des grano-classements. Comme partout dans le parc d’Angkor les arbres sont identifiés et étiquetés en latin. Des lianes s’enroulent en long cordage ou en échelles de macaques. Elles sont bien utiles pour s’accrocher lorsque le sentier devient raide et glissant. Comme on marche à couvert, il fait frais et la montée est facile.

 On arrive à un pont sur la rivière des 1000 lingas. Les lingas sont taillés dans le grès et le lit de la rivière ressemble un peu à un pavage. Il n’y a pas que des lingas ! De nombreuses sculptures ont été réalisées dans les rochers. Malheureusement la colline a été occupée par les Khmers Roues et le site a été fermé jusqu’en 2002 pour déminer. Pendant la période de fermeture certaines sculptures ont été vandalisées.

Vishnou est sous son serpent à plusieurs têtes. Brama est un peu plus loin ? Dans une piscine naturelle un très grand linga aplati émerge.

Prun me conte la rivalité entre Vishnou et Brama à la création de la Terre.

« Shiva, par sa danse a détruit la Terre et l’a rétrécie. La Terre est devenue une petite boule dans le ventre de Vishnou. Du nombril de Vishnou pousse un lotus. Brama se cache dans le bouton de lotus, prend la terre purifiée et se prétend le créateur de la Terre. C’est un créateur malhonnête. Un grand linga apparait entre Brama et Vishnou qui se disputent. Ce Moukralinga s’agrandit et celui qui en aura touché l’extrémité sera le véritable créateur. Mais encor Brama triche et ment… »

La promenade continue le long du lit de la rivière jusqu’à une cascade. De nouveaux lingas ont été sculpté et un yoni d’où coule l’eau bénite. On y a jeté des fleurs de lotus. Cette rivière est considérée comme le 2ème Gange. Les Hindous se purifient avec l’au du Gange mais le Gange est vraiment trop loin d’ici !

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On s’arrête à la cascade qui est un joli filet d’eau, endroit rafraîchissant et plein de papillons multicolores ; assis sur un rocher nous mangeons le gâteau à la banane cuit dans une peau de banane : la banane est recouverte de riz gluant un peu caramélisé : c’est délicieux.

34. Sur les frontons de Banteay Srei : combat de singes

 

Le combat des deux singes est encore une histoire tirée du Râmayana que Prun nous conte à sa façon :

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 » Le buffle Touphi était très, très fort. Il a tué tous les buffles de la forêt pour prendre les femelles. N’ayant plus d’adversaire à sa mesure, il décide de quitter la forêt en quête d’un partenaire à défier. Il trouve le singe Valin. Le combat indécis dure une semaine sans que la victoire ne se dessine. Le singe, plus malin que le buffle, propose de continuer la lutte dans une grotte où le buffle sera gêné par ses cornes.

Auparavant Valin va chercher son frère Sugriva et lui demande de surveiller la grotte. Si Le singe tue le buffle, un sang épais et foncé s’écoulera, au contraire si c’est le singe qui est tué il coulera du sang clair. Sugriva devra murer l’issue de la grotte pour emprisonner le buffle et venger son frère.

Le singe est protégé par un ange tandis que deux anges se trouvent au bout des cornes du buffle. Encore une fois, le singe veut utiliser la ruse. Il demande au buffle : « pourquoi es-tu si fort ? » le buffle ne veut pas parler de la présence des anges. Le singe lui redemande « Pourquoi es-tu si fort ? » cela énerve le buffle qui répond qu’il est fort parce qu’il est fort. Le singe réitère sa question jusqu’à ce que les anges protégeant les cornes se vexent et disparaissent. Sans ses anges, le buffle devient vulnérable et le singe est vainqueur.

Le sang noir du buffle coule mais une pluie de fleurs célestes s’abat sur le sang foncé et l’éclaircit induisant le frère du singe Varlin en erreur. Suivant les ordres de son grand frère, il mure la grotte et emprisonne son frère ce qui le met très en colère ; le singe pleure. Ses larmes forment une rivière et ses crottes de nez une montagne.

Rama passant par là, veut se désaltérer, il trouve le goût de l’eau bizarre. Il remonte à la source. De son épée il libère le singe. Les deux frères en viennent alors aux mains et Rama aide son allié.

Nous avons déja vu d’autres représentataion du combat des deux singes : à Phnom Penh au musée et à Angkor Vat.

33. Shiva sur les frontons de Banteay Srei

 

Shiva le dieu dansant détruit le monde par sa danse. Dans un coin, un musicien joue, dans l’autre une dame.

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Shiva, le dieu dansant

 Le fronton de la bibliothèque raconte un autre épisode de la légende de Shiva. Dans le registre du haut Siva est assis, sa femme Ouma sur sa cuisse. A la base du triangle le démon Râvâna à dix visages, le gardien du Mont Mérou, est à moitié couché. Les compagnons de Shiva sont assis et s’amusent à taper sur la tête de Râvâna qui se plaint à Shiva qu’il a mal à la tête. Pour le consoler Shiva lui confère un pouvoir. Chaque fois qu’il pointera son index sur celui qui lui fait du mal, ce dernier disparaîtra. Râvâna abuse de son pouvoir magique et se retourne même contre Shiva.

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Râvana

 Le guide de Jacques et Freeman  une autre interprétation est donnée: Râvâna secoue le mont Mérou et Ouma effrayée se réfugie sur les genoux de Shiva.

32. les légendes racontées sur les frontons du Banteay Srei

 

Devant chaque fronton Prun nous raconte une histoire.

« Il était une fois, un démon qui méditait et qui ne pouvait être tué ni de jour, ni de nuit ni dedans ni dehors. Ce démon avait un fils qui adorait Vishnou et qui répétait sans cesse le nom de Vishnou, ce qui mit le Démon, son père en colère. « Et si je te tuais, est-ce que Vishnou te viendrait en aide ? » dit-il à son fils. Sans tuer son fils, le démon a donné un grand coup dans le mur, le faisant écrouler. Un lion est apparu qui a dévoré le démon qui n’était plus ni dedans ni dehors… »

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Sur un autre fronton on voit Laksmi, épouse de Vishnou, née après le Barattage de la Mer de lait prendre une douche sous la trompe de deux éléphants. 

31. Banteay Srei, la Citadelle des Femmes

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C’est le plus joli, le plus délicat, le plus décoré des temples que nous avons visités. La lumière du matin met en valeur le grès rose orangé.

Son véritable nom est le Temple du Seigneur du Triple Monde. Il a été redécouvert en 1919. Un ermite vivait dans la forêt et entretenait le temple. C’est ici qu’André Malraux a démonté le fronton de la Tour Sud .

30. Angkor Thom – Bayon – Baphuon – Terrasses des éléphants et du Roi Lépreux

Angkor Thom

Cité close de Jayavarman VII, elle comporte de nombreux monuments, nous allons y passer toute l’après midi.

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Dieux ou démons sur la digue menant à l’entrée d’Angkor Thom

L’entrée est monumentale. Sur la digue, une rangée de démons grimaçants – Asuras (à gauche) fait face à une autre rangée de dieux aux visages sereins (à droite). Ils sont tous liés par une sorte de serpents ? Comme cela m’évoque le barattage de la mer de lait, j’interroge Prun :

          « non, non, non, » il a l’habitude de tripler ses non, comme ses oui d’ailleurs, il les dit tout doucement, sa négation a une formulation très polie.

Ce serait plutôt un syncrétisme pour réunifier bouddhistes et hindouistes, les uns figurant les bouddhistes les autres les hindouistes (mais j’ai oublié qui au juste).

La porte est monumentale avec les tours visages.

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les tours-visages du Bayon

Nous arrivons à un autre monument spectaculaire Le Bayon hérissé de ses innombrables tours-visages, des pics pointus, regardant aux quatre points cardinaux. Ces quatre points cardinaux symbolisent aussi les 4 vertus du Bouddhisme : Tolérance, compassion, Résignations, Pitié. Les visages énormes sont sculptés à la ressemblance du roi Jayavarman VII. Ils pourraient être aussi le symbole de la surveillance du roi sur tout le royaume.

Les bas-reliefs guerriers racontent les batailles du roi Jayavarman VII qui a libéré le pays khmer de l’invasion Cham. Dans une longue procession nous découvrons les généraux ici aussi sur des éléphants, mais ces armées sont loin c’être homogènes. Certains soldats sont Cham, on les reconnait à leur bizarre coiffure qui ressemble à une fleur de lotus épanouie renversée sur le crâne, les Khmers sont revêtus d’un court pagne et portent des cordes en travers la poitrine (certains touristes les prennent pour des esclaves enchaînés) mais cette corde est un insigne de force, les fantassins chinois ont des yeux beaucoup plus bridés, une curieuse coiffure et des habits compliqués.

Sur le registre du bas de nombreuses scènes raconte la vie quotidienne. On voit s’avancer l’intendance : des charrettes de riz tirées par des bœufs, chiens ou porcs se promènent dans les roues de la charrette. A côté d’un char dételé, un homme attise le feu pour faire cuire le riz. On reconnait bien la marmite et le brasero. On voit aussi les chinois cuire un cochon…en plus de ces scènes qui s’accordent bien avec la bataille d’autres se déroulent au palais ou dans de simples maisons, une femme accouche, des gens jouent sur une sorte d’échiquier, un homme est a mal à la tête. Encore maintenant on croit que pour enlever le mal à la tête on tire les cheveux et pour enlever la fièvre il suffit de gratter la peau.

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l’intendance: dans les roues de la charrette de riz, un petit cochon

Sous la bataille navale du Tonle Sap  tous les animaux du lac sont finement sculptés, crocodiles, poissons et tortues. Parfois avec beaucoup d’humour. On voit même une tortue mordre les fesses d’un soldat. Les oiseaux sont représentés avec un réalisme naturaliste. Prun qui est aussi guide ornithologiste à la réserve du Lac TonléSap nous parle des oiseaux comme si nous observions les vrais oiseaux vivants, pélicans, oiseau anhinga à ventre noir….

Après cette visite Prun nous fait goûter aux Pommes de lait que nous avions déjà vues sur la route. Il en choisit une verte ; Il y en des vertes et des violettes. Il les épluche avec son canif et découpe des quartiers dans une chair molle blanche et juteuse qui fait un  peu penser à celle de l’anone. Mais il faut bien les choisir ; J’en ai acheté au petit marché près de l’hôtel et elles étaient infecte, âpres.

Le Baphuon

C’est encore un énorme temple-montagne que l’Ecole Français d’Extrême Orient a entrepris de restaurer dès les années 60 mais cette restauration a subi les aléas des guerres et des effondrements. Les archéologues avaient soigneusement démonté la pyramide et noté soigneusement les éléments sur des plans ; malheureusement durant les guerres non seulement la restauration a été interrompue mais les plans ont été perdus par les Khmers rouges. Le puzzle se trouve maintenant impossible à reconstituer !

Déjà aux temps ancien une partie de la pyramide avait été utilisée pour construire un immense Bouddha couché de 40m.  Après la visite du Bayon et de ses bas-reliefs, ce chantier est plus décevant.

Terrasses des éléphants et du Roi Lépreux

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les éléphants soutenant la terrasse

Se promenant sous les vastes frondaisons d’arbres géants on arrive sur les terrasses : la terrasse des éléphants et la terrasse du Roi Lépreux. Cette dernière est située au dessus d’un véritable labyrinthe évoquant les 32 enfers que je parcours au pas de course. En face des terrasses on voit 12 tours qui sont celles du Jugement céleste. La terrasse des éléphants est la tribune royale. L’éléphant tricéphale était la monture du dieu Indra. La terrasse du Roi Lépreux doit son nom à une statue bizarre qui avait perdu ses doigts. On suppose que cette terrasse était celle de la cour royale.

 

29. autres histoires racontées sur les murs d’Angkor

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Bataille des Pandavas et des Kauravas du Mahabarata

Prun reprend la voix du conteur pour nous résumer la légende

– « Un roi avait deux femmes, la première lui donna un fils tandis que la seconde en eut cinq, tous les cinq mariés à la même femme. Le fils de la première femme et le 3ème fils de la seconde jouèrent. La femme des cinq frères fut l’enjeu du pari. Ayant perdu, la femme fut contrainte à se déshabiller mais préféra mourir au déshonneur. Avant de mourir elle fit le vœu que tous périssent… et ce fut la fin du cycle du monde».

Nous lisons les différents épisodes de la bataille, la marche des armées, la mort de Bhisma sur un lit de flèches…

Les flèches de Kama

Après les scènes guerrières, assises dans un pavillon d’angle pour entendre un discours plus philosophique:

          « pourquoi le désir ?

          « pourquoi l’ambition ? »

Dans le bouddhisme on atteint le Nirvana en tuant le désir. Il faut donc tuer Kama, le dieu du désir.

Et Kama est aussi présent sur un bas relief, illustrant le conte:

« Il était une fois  d’un démon presque invincible que seul un fils de Shiva pourrait tuer. Mais Shiva est occupé à sa méditation qui dure des années célestes. Il faut donc distraire Shiva de sa méditation pour qu’il épouse Parvati et qu’ils conçoivent un fils. Kama , comme Eros, possède un arc en canne à sucre et une flèche d’amour. Il vise Shiva. Cee dernier, furieux, ouvre son 3ème œil, celui de la destruction et réduit Kama en cendres. Shiva veut reconstituer Kama mais n’y arrive pas. Il permet donc à Kama d’occuper le corps de n’importe qui. C’est pourquoi nous éprouvons du désir. Du désir amoureux, mais aussi toutes sortes de désirs…

        Kama veut une voiture ? Il faut négocier avec lui ; si Kama veut un ordinateur portable, on peut lui céder. Mais si Kama veut une voiture, il faut résister !

Procession royale

Dans la galerie suivante nous assistons à une procession de 94m de long où le roi et les généraux à dos d’éléphants sont abrités sous des parasols. Le nombre de parasols indique le rang du dignitaire. Bien sûr, c’est le roi qui en a  le plus, pour mieux l’identifier, il est précédé du Garuda, l’enseigne royale.

Pause

Nous avons passé toute la matinée dans le temple d’Angkor Vat. Prun nous a montré tant de choses, raconté tant d’histoire que nous sommes éberluées ! La pause-jus-de-coco nous ragaillardit avant de rejoindre  les restaurants et boutiques pour le repas de midi. Méfiante je commande du riz sauté.