Angkor Thom
Cité close de Jayavarman VII, elle comporte de nombreux monuments, nous allons y passer toute l’après midi.
Dieux ou démons sur la digue menant à l’entrée d’Angkor Thom
L’entrée est monumentale. Sur la digue, une rangée de démons grimaçants – Asuras (à gauche) fait face à une autre rangée de dieux aux visages sereins (à droite). Ils sont tous liés par une sorte de serpents ? Comme cela m’évoque le barattage de la mer de lait, j’interroge Prun :
– « non, non, non, » il a l’habitude de tripler ses non, comme ses oui d’ailleurs, il les dit tout doucement, sa négation a une formulation très polie.
Ce serait plutôt un syncrétisme pour réunifier bouddhistes et hindouistes, les uns figurant les bouddhistes les autres les hindouistes (mais j’ai oublié qui au juste).
La porte est monumentale avec les tours visages.
les tours-visages du Bayon
Nous arrivons à un autre monument spectaculaire Le Bayon hérissé de ses innombrables tours-visages, des pics pointus, regardant aux quatre points cardinaux. Ces quatre points cardinaux symbolisent aussi les 4 vertus du Bouddhisme : Tolérance, compassion, Résignations, Pitié. Les visages énormes sont sculptés à la ressemblance du roi Jayavarman VII. Ils pourraient être aussi le symbole de la surveillance du roi sur tout le royaume.
Les bas-reliefs guerriers racontent les batailles du roi Jayavarman VII qui a libéré le pays khmer de l’invasion Cham. Dans une longue procession nous découvrons les généraux ici aussi sur des éléphants, mais ces armées sont loin c’être homogènes. Certains soldats sont Cham, on les reconnait à leur bizarre coiffure qui ressemble à une fleur de lotus épanouie renversée sur le crâne, les Khmers sont revêtus d’un court pagne et portent des cordes en travers la poitrine (certains touristes les prennent pour des esclaves enchaînés) mais cette corde est un insigne de force, les fantassins chinois ont des yeux beaucoup plus bridés, une curieuse coiffure et des habits compliqués.
Sur le registre du bas de nombreuses scènes raconte la vie quotidienne. On voit s’avancer l’intendance : des charrettes de riz tirées par des bœufs, chiens ou porcs se promènent dans les roues de la charrette. A côté d’un char dételé, un homme attise le feu pour faire cuire le riz. On reconnait bien la marmite et le brasero. On voit aussi les chinois cuire un cochon…en plus de ces scènes qui s’accordent bien avec la bataille d’autres se déroulent au palais ou dans de simples maisons, une femme accouche, des gens jouent sur une sorte d’échiquier, un homme est a mal à la tête. Encore maintenant on croit que pour enlever le mal à la tête on tire les cheveux et pour enlever la fièvre il suffit de gratter la peau.
l’intendance: dans les roues de la charrette de riz, un petit cochon
Sous la bataille navale du Tonle Sap tous les animaux du lac sont finement sculptés, crocodiles, poissons et tortues. Parfois avec beaucoup d’humour. On voit même une tortue mordre les fesses d’un soldat. Les oiseaux sont représentés avec un réalisme naturaliste. Prun qui est aussi guide ornithologiste à la réserve du Lac TonléSap nous parle des oiseaux comme si nous observions les vrais oiseaux vivants, pélicans, oiseau anhinga à ventre noir….
Après cette visite Prun nous fait goûter aux Pommes de lait que nous avions déjà vues sur la route. Il en choisit une verte ; Il y en des vertes et des violettes. Il les épluche avec son canif et découpe des quartiers dans une chair molle blanche et juteuse qui fait un peu penser à celle de l’anone. Mais il faut bien les choisir ; J’en ai acheté au petit marché près de l’hôtel et elles étaient infecte, âpres.
Le Baphuon
C’est encore un énorme temple-montagne que l’Ecole Français d’Extrême Orient a entrepris de restaurer dès les années 60 mais cette restauration a subi les aléas des guerres et des effondrements. Les archéologues avaient soigneusement démonté la pyramide et noté soigneusement les éléments sur des plans ; malheureusement durant les guerres non seulement la restauration a été interrompue mais les plans ont été perdus par les Khmers rouges. Le puzzle se trouve maintenant impossible à reconstituer !
Déjà aux temps ancien une partie de la pyramide avait été utilisée pour construire un immense Bouddha couché de 40m. Après la visite du Bayon et de ses bas-reliefs, ce chantier est plus décevant.
Terrasses des éléphants et du Roi Lépreux
les éléphants soutenant la terrasse
Se promenant sous les vastes frondaisons d’arbres géants on arrive sur les terrasses : la terrasse des éléphants et la terrasse du Roi Lépreux. Cette dernière est située au dessus d’un véritable labyrinthe évoquant les 32 enfers que je parcours au pas de course. En face des terrasses on voit 12 tours qui sont celles du Jugement céleste. La terrasse des éléphants est la tribune royale. L’éléphant tricéphale était la monture du dieu Indra. La terrasse du Roi Lépreux doit son nom à une statue bizarre qui avait perdu ses doigts. On suppose que cette terrasse était celle de la cour royale.