
Poussière et krama
Nous quittons la route secondaire goudronnée vide et roulante, pour une piste de terre bien entretenue mais poussiéreuse ; toute la végétation est marron, couleur terre, les maisons, les manguiers et même le haut des palmiers. Je viens de me rendre compte de ce fléau qu’est la poussière. Khem nous en avait palé mais je n’avais pas relevé. Je vois une nouvelle utilisation au krama. J’aurais envie d’en avoir un pour le nouer comme un chèche dans un vent de sable au Sahara.
Devant chaque maison il y a un robinet, pompe ou borne-fontaine ? je vois également des antennes de télévision.
Dès la billetterie la voiture est assaillie par une horde d’enfant, le plus âgé a au maximum 87 ans. Ils vendent des krama à carreaux de toutes les couleurs 1$. Justement j’ai très envie d’un krama. Je sors mon billet d’un dollar et descend la vitre. Une dizaine de bras pénètrent dans la voiture. Je me fâche et sors. Je veux pouvoir choisir tranquillement celui qui me plait. J’en prends un vert assorti à mon pantacourt dans la pile de la plus petite gamine.
Temples de Prasat Sambor (7ème au 10ème siècle)
Comme nous n’avons plus de guide pour nous expliquer, je llis attentivement les panneaux qui citent deux rois Isanavarnam I et Rajandravarman .
On passe d’abord devant un linga symbole de Vishnou (phallus) sur un yoni (symbole féminin) sur un piédestal où peut s’écouler l’eau lustrale (Vu au musée avant-hier). Autour de la tour centrale que des archéologues japonais restaurant, il y a 4 petits édifices et deux arbres énormes. Dans la première tour, se trouve la statue de Durga – déesse féminine khmère – femme de Siva – tueuse du démon buffle

Durga
Symétriquement Harihara occupe une autre tour (L’original est au Musée de Phnom Penh).
Des petites filles ont surgi sans qu’on les voie venir. Elles portent aussi des écharpes à vendre et parlent très bien français.
– « Appris à l’école ? »
– « Non, avec les touristes »
Ce sont de vraies petites guides qui nous conduisent à la tour octogonale, écrin de la statue de Vajmuka, statue à tête de cheval, à qui il faudra rendre visite au Musée Guimet.
Notre escorte nous emmène au Temple du Lion (Prasat Tao)
– « Attention, les racines ! », dit la plus grande
C’est vrai, elles se cachent sous un tapis de feuilles. .
– « les méchantes termites »
– « pourquoi méchantes ?
– « elles mangent les arbres ! »
Les quatre petites ont 9 ans l’ainée 14, va au lycée
– « mais c’est dimanche » , explique-t-elle,
elle me montre les cratères qu’on fait les bombardements des B52 contre le Viet Cong. Les Américains n’ont eu aucun égard pour les antiquités. Déjà à MySon au Vietnam nous avions vu les destructions. Des garçons passent avec des rayons de miel qu’ils ont cueillis dans les grands arbres. Les gamines connaissent le nom des arbres : elles nous montrent les fromagers et l’impressionnnat ficus. Le Lagerstroemia a un joli tronc clair jaune tacheté de gris vert aec une fine écorce lisse.
Nous arrivons à l’enceinte extérieure à peine visible, puis au bassin sacré aux marches de brique. Deux lions gardent l’entrée de la tour. Leur crinière est torsadée. Autrefois il y en avait 6. De chaque côté de la tour deux fines colonnes sculptées et un fin linteau décoré de motifs floraux encadrent une fausse porte.
A la sortie du Temple des Lions nous achetons deux autres kramas et laissons 5$ aux petites guides
– « vous êtes sœurs ?
– « non ! amies »
Elles sont très brunes et ressembles plus à des Indiennes ou à des gitanes qu’à des chinoises oud es vietnamiennes ; Avec leur dollar chacune, elles nous quittent satisfaites. Cette rencontre nous a ravies. C’est un travail accompli, guidage et vente ; Elles ont bien mérité leur salaire. J’ai envie de leur faire un cadeau. J’offre à la plus grande mon stylo à bille à 4 couleurs qu’elle regardait avec envie

Prasat Yae Pau
Le dernier ensemble de temples Prasat Yae Pau est plus difficile à cerner dans la végétation dense. C’est un véritable arboretum : les arbres sont étiquetés Terminalia triptera, Dipterocarpus, Terminalia bi-allata, Garcina, espèces inconnues pour moi ainsi que l’énorme Irvingia malayena. Un temple semble dévoré entre les racines aériennes d’un grand arbre.
Nous rentrons dans la poussière soulevée par le camion que nous suivons. On ne voit pas à 5m. Dans les villages, si un animal ou un enfant traversait la route on ne le devinerait qu’au dernier moment. Des buffles vont se baigner dans un lac ? Une moto est complètement couverte de sacs l’homme en est recouvert comme des bouées, il appelle dans un miro. C’est un camelot.
RN6 – 146 km Pour Siem Reap. La route traverse des étendues desséchées. Lac ou rizières ? Certains villages sont très misérables et les maisons ressemblent à des cabanes. Tout le long de la route le riz sèche sur ds bâches. Les meules de pailles aussi sont nombreuses. Un camion cherge de grands sacs remplis de paille. Certaines meules sont sur pilotis.