19. RN4 – Sihanoukville – Phnom Penh

Encore les jets-skis!

Un rouge soleil sort des nuages. La frange mouillée de la plage prend des teintes orangées, roses. La mer est opaline. Il convient de savourer cet instant avant l’ardeur du soleil. Nager ou marcher ? Il faut choisir. Compromis : la marche rapide dans l’eau tiède.

7h30, les jets-skis sont déjà sortis. Sacrilège : ils agitent la surface sans une ride de l’eau. Pétaradant, ils restent très proches du rivage. Avec leurs casquettes à carreaux sur laquelle un tissu est cousu, sorte d’écharpe, je reconnais les loueurs cambodgiens. Ils s’amusent comme des fous avant le réveil des touristes et me gâchent le plaisir de la baignade matinale.

75cts pour la lessive : 2t-shirts et un pantalon. La laverie est au poids. A ce prix j’aurais dû donner tout.

Vu de la RN4

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ainsi s’en va la vaisselle au marché!

La RN4  est très fréquentée surtout par de gros camions qui transportent les marchandises du port à la capitale.

 Nous passons devant des terrains sommairement enclos de murs qui tombent ruine. Il s’agit de spéculation foncière. Le gouvernement cambodgien veut taxer les propriétaires des terrains inoccupés, ni construits, ni cultivés. Mais ces derniers sont souvent des gros bonnets du régime, ministres ou policiers qui ne paient pas d’impôts en toute impunité. J’émets l’opinion qu’il faudrait que des journalistes dénoncent cet état de fait. Mais la presse n’est pas libre !  me rétorque-t-on. Et les bloggeurs ? les gens ont peur de critiquer sur Internet.

Un camion passe chargé de paille de riz. Sur la paille sont accrochés des ustensiles de cuisine, bassines, passoires et des poteries rouges variées ; La paille ira ensuite faire du compost.

Une plantation de palmiers à huile de 5000ha. L’huile de palme est destinée à l’exportation. Khem nous montre aussi du bois de santal vendu en Chine pour son parfum. Nous traversons des collines, les paysage est très différent de la plaine que nous avons traversé pour aller de Phnom Penh à Kep.

Pieuse étape

 

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Remercier pour n’avoir pas d’accident sur cette route fréquentee

A un col la voiture s’arrête.

– « on s’arrête ici traditionnellement pour faire la prière »

Des enfants arrosent la voiture d’eau bénite. Un peu plus loin sous une gloriette nous voyons un orchestre d’enfant. Les gens mettent de l’encens.
le parc National Kiriron propose des bungalows et des promenades vers les cascades.

Avant d’arriver à Phnom Penh on voit le siège du tribunal qui  doit juger les khmers rouges. Le tribunal siège en ce moment.

18. Sihanoukville, une journée à la plage, quémandeurs, jets-skis et karaoké

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Promenade au bout de la plage: après les derniers parasols, des tamaris. Les Cambodgiens y accrochent des hamacs et pique-niquent sur des nattes. Il ne faut pas être trop regardant sur la propreté : barquettes de polystyrène et sacs plastiques jonchent le sol. Canettes et bouteilles en plastique, en revanche, sont soigneusement ramassés par de petits enfants qui les revendent. Un homme médite sous un paréo jaune. Au retour il sera dans un équilibre précaire dans une pose de yoga acrobatique, bras et jambe opposés en l’air. Des joggers me dépassent. Deux hôtels à colonnades surchargées de décors sont en construction. En attendant des vaches paissent. Des liserons géants sont en fleurs. Au bout de la plage un chenal est bordé de mangrove ; au fond un cap rocheux, de gros blocs de grès dans la mer et des paillotes cachées dans les grands arbres.

Pas de vent, pas une ride sur l’eau. Je pourrais nager de grandes distances comme en piscine mais il y a quand même du courant. Passé le gros iceberg en plastique portant un mur d’escalade, je fais retraite.

Dès onze heures la vendeuse de seiches me rappelle ma promesse de lui acheter des brochettes. Passent aussi les vendeuses de fruits, leur plateau rond posé sur un mouchoir à  carreaux, casquette à carreaux assortie vissée sur la tête. On promet qu’on achètera à 2 o’clock. Je dois lui serre le petit doigt pour conclure le marché. Le jeune des cigales frites repasse, puis les masseuses-manucures-épileuses. Elles insistent lourdement ; Nos jambes ne seraient pas nettes. Il reste des poils à épiler au fil. J’ai l’impression que la plus vieille va les tirer de force.Nos ongles non plus ne seraient pas présentables « on fait la manucure? »  Même le curé s’y met il passe en soutane avec un flacon à bonbons. On lui refuse l’aumône,  il nous bénit quand même. Devant les mutilés de guerre nous avons mauvaise conscience. Les gens d’Anglette avec qui nous avons sympathisé sont mieux organisés que nous.  Ils ont un  porte-monnaie en monnaie nationale et ne donnent qu’aux infirmes. A chacun ils donnent 1000 riels (25cts). Nous devrions les imiter. Quand les quémandeurs deviennent trop insistants, seul échappatoire : la fuite dans la baignade (on peut aussi feindre de lire).

Les jets-skis sont une véritable nuisance. Bruyants, malodorants, dangereux, ils ne respectent pas les couloirs balisés avec des drapeaux rouges. Quand on nage seul il faut être aux aguets. Ils rasent même les groupes d’enfants qui se baignent ainsi que les familles dans les chambres à air peintes.

La journée s’écoule entre grignotage et baignades, lecture et bronzette Vers 15 heures une sono retentit à plein volume. La paillote contigüe à notre restaurant est convertie en dancing. Ds tables recouvertes de nappes rouges ont été dressées, une piste de danse organisée, des chaises en plastiques alignées. Pendant que tout se met en place, les hommes jouent au foot sur la place ; Ils ont apporté des maillots. L’un d’entre eux porte le 11 de l’équipe de France !

Cette musique tonitruante me fait fuir à l’eau. 3 jets-skis font rage. A 16 heures je rentre à l’ hôtel et me plante une heure devant Internet de dépit. Nous avions pensé prendre un touktouk pour faire un tour en ville mais elle est si laide qu’on y renonce volontiers.

Dîner au Sea Dragon : soupe à la chair de crabes et aux champignons parfumés, un délice avec plein de crabe. Le repas de fête des Cambodgiens est terminé. Quand nous arrivons ils distribuent des cadeaux puis font un concours de danse par équipe. Un animateur réunit un groupe, fait une photo de l’équipe puis performance, applaudissements. Ils dansent maintenant le madison. Puis karaoké – très réussi. Pas une fausse note. Qui sont ces gens ? Une famille ? Un village ? ou une entreprise. On ne le saura jamais.

17. Sihanoukville – Réserve Ream : mangrove

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A 18 km de Sihanoukville, sur la route de Kâmpôt, après les usines et les vergers, il reste encore une mangrove protégée par un Parc National : la Réserve Ream. Le Roi Sihanouk revenu sur le trône en 1991 après son exil en Chine, a créé cette réserve en 1993. Il a aussi favorisé l’installation de l’aéroport ; la Route Nationale 4 qui permet aux camions de livrer les marchandises du port à la capitale, date du temps des Américains.  Le port est le seul port international du Cambodge mais il est peu profond. Les gros bateaux doivent être relayés par des plus petits. Draguer le port apparait impossible en raison des risques d’affaissement de la côte. Le sol est sableux et peu compact.

Un chemin de planches conduit au débarcadère ; dans une cabane,  des panneaux sur la faune de la Réserve. Pour que nous ne soyons pas trop déçues, Khem nous a prévenues : les oiseaux sont en voie de disparition, nous ne les verrons pas, ni les tortues décimées pour leur chair, braconnées et vendues très cher. Il nous laisse quelques espoirs pour les dauphins mais nous promet le pique-nique sur une île vierge.

Notre embarcation est la même que pour  l’île du Lapin : une grande barque de pêcheur, turquoise à l’extérieur orange dedans avec un auvent et un moteur. Le chenal est très large. Nous remarquons les flotteurs attachés aux filets et aux casiers des pêcheurs. Pas étonnant qu’on ne voit pas de dauphine : les filets encombrent toute la voie d’eau ! Nous observons les pêcheurs au travail ; ils sont vraiment très nombreux. C’est loin d’être une réserve intégrale ! Ca et là, une  maison est cachée.

          « abri temporaire » commente notre guide.

Il faut se rendre à l’évidence : la Réserve est bien habitée. Les maisons ont des citernes pour recueillir l’eau de pluie, des plantes décoratives dans de grosses potiches. La mangrove a été défrichée. On a planté des cocotiers et on cultive de petits jardins. On laisse les gens s’installer, pêcher. Ensuite ils vendent la terre aux promoteurs. Déjà une guest-house rudimentaire, au bout du chenal accueille ceux qui veulent jouer aux aventuriers et guetter les dauphins au crépuscule et à l’aube. Ils se montreront peut être ? Nous avons vu quatre de ces pionniers équipés de leurs moustiquaires et de provisions de bouche (inutile on sert de la nourriture sur place).

La promenade en barque dure près de deux heures.  Passant sous les palétuviers nous avons dérangé un martin-pêcheur et admiré quelques aigrettes. Par deux fois, un aigle-pêcheur a plané non loin de nous. Avec mes jumelles j’ai pu l’observer avec précision, impressionnée. C’est la deuxième fois. La première fois dans le Delta du Danube le pygargue était perché, immobile. J’aime ces moments tranquilles sur l’eau où il fait frais même par une chaude journée. L’esprit vagabonde pourtant, je reste aux aguets pour ne rien rater du spectacle.

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Nous abordons tout près de la mer prés d’un groupe de maisons devant une plage de sable avec des cocotiers. De gros rochers de grès semblent jetés là. A l’arrière, une colline couverte de jungle. C’est là que doit se dérouler notre « expédition », court trek d’une demi-heure. Escortée par un gardien de la Réserve en uniforme beige et chapeau de ranger, de Khem et du chauffeur, je n’ai rien à craindre des reptiles ! L’escorte avance trop vite à mon goût. Je n’ai pas le temps de photographier les impatiens mauves et les buffles des villageois. Nous grimpons à marche forcée. Au bout de 10 minutes je proteste :

          « marcher vite ne me pose aucun problème, mais je n’ai pas le temps de rien voir ! »

Khem ralentit l’allure et je peux observer le travail des termites, leur haute  termitière et les fins parcours le long de l’écorce des arbres vivants ;

 

Nous traversons un vaste couloir «pour les voitures » m’assure-ton. Pour les grumes des beaux arbres, je pense à part moi. D’ailleurs, d’où sortiraient des voitures sur une « île vierge » ? Nous atteignons une clairière fraîchement déboisée. Khem prend des photos avec son téléphone

          « quand je reviendrai il y aura un hôtel financé par les Chinois ! »

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C’est la dernière mangrove de Sihanoukville et peut être la dernière du Cambodge. Elle est bien en danger. Cet écosystème est pourtant essentiel. C’est ici que les poissons frayent, que les crevettes et les crabes vivent. Refuge des oiseaux, singes et tortues. C’est aussi la mangrove qui peut éponger les boues, retenir les limons à la saison des pluies. Sans parler de l’élévation du niveau de la mer à elle jouerait un rôle protecteur. Tout cela est sacrifié au développement du tourisme de masse qui défigure tout, pollue. Khem est conscient de la destruction des richesses que constituent la faune et la flore. Mais il est fataliste et ne voit aucun moyen d’enrayer cette évolution. L’autorité de l’Etat ne semble pas être mise au service de la Conservation de la Nature. Il n’y a pas si longtemps, les Khmers rouges tuaient els dauphines pour faire du carburant avec leur graisse. Un cheminement de planches descend vers l’autre côté de la colline. L’arrivée sur la mer est un spectacle merveilleux. Une plage de sable blanc immaculé, de l’eau turquoise, des cocotiers, casuarinas de des « joncs du Mekong » qui ressemblent à des yuccas qui auraient des feuilles molles.

Dommage que j’aie laissé mon maillot au débarcadère cela aurait été une baignade mémorable, il n’y aura que des regrets. Je me contente de marcher dans l’écume à la lisière de la vague. Après m’êrtre rassasiée les yeux de cette plage paradisiaque – une plage rien qu’à moi ! – nous prenons le chemin du retour pour croiser deux caravanes de touristes ; Je ne regrette pas ce retour, j’emporterai des images de plage vierge.

Le pique-nique est succinct. Khem a cru nous faire plaisir avec des sandwiches pain, salade, tomate et porc en lamelles randis que je louche sur son riz avec envie.

A défaut de baignade sur la plage déserte, j’essaie de nager dans le chenal qui est vraiment peu profond et un peu boueux.

Dernière attraction : « promenade » dans la mangrove. Un chemin de planches d’environ 50m conduit à un mirador. La mer est basse. J’essaie de trouver des crabes. Ils sont bien cachés ! La tour domine la canopée. Certains arbres portent des fruits ronds avec une épaisse peau vernissée.

Dans la barque du retour nous bavardons avec Khem. En plus d’être guide, il est informaticien. On parle piratage – Hadopi le fait sourire. D’après lui, changer une adresse IP est un jeu d’enfant. Télécharger un film en plusieurs épisodes avec une adresse IP différente permet de contourner le dispositif. C’est un garçon sérieux, très consciencieux qui paraît très honnête mais il ne voit aucun mal à télécharger un film ou de la musique et de même pour les vêtements contrefaits qu’il appelle copiés.

Nous retournons à « nos » lits de plage sous « notre arbre » et le soir à « notre restaurant » le Sea Dragon fried rice with shrimps. Nous avons vite fait de prendre des habitudes

16. arrivée à Sihanoukville sea, sun,…. et crustacés

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Avant d’arriver à Sihanoukville nous traversons des vergers d’anacardiers, de durians  et de manguiers. On entre dans le Parc National de Ream puis au détour d’une colline occupée par dees usines textiles on découvre le port de Kompong Song seul port en eaux profondes du Cambodge où arrivent matériaux de construction de Chine, voitures d’occasion du Japon ou de Corée. Ds panneaux publicitaires nous amusent : la tour Eiffel dessinée et Alain Delon qui  a donné son nom à une marque de cigarettes locales. Une autre célèbre l’année du Cochon. Les Chinois viennent de fêter le passage dans l’année du Lapin. Le Nouvel An Khmer est décalé en avril. A l’Entrée de la ville il y a une zone industrielle : usines de chaussure, confection et la brasserie Angkor. Nous traversons la trop touristique Sihanoukville avec ses projets immobiliers pharaoniques (et à moitié vides) ses hôtels avec plages privées.

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Le White Beach Hotel a très belle allure avec sa belle entrée, sa piscine bordée de potées, ses terrasses sous les drapeaux. L’intérieur est plus sobre. Notre chambre est toute blanche avec du mobilier foncé, décoration minimaliste mais la porte en verre fumé donne sur la terrasse, nous captons TV5 et la salle de bain est très bien. Si l’hôtel est quelconque, il est fort bien situé : il suffit de traverser la route pour arriver sur la plage. Celle-ci est bordée d’une rangée de paillotes sur plusieurs kilomètres ; Ces paillotes abritent des restaurants : longues tables basses et sièges ou transats. Les gens viennent en famille déguster des crustacés. Nous avons déjà vu cela au Vietnam à Vungtau. Sur la plage des lits et des parasols. Nous choisissons deux lits sous un casuarina. A peine installées surgit un jeune homme portant des cigales de mer frites dans une pâte orange de très grande taille et une femme qui fait griller de petites seiches embrochées sur des baguettes sur un brasero qu’elle porte avec une palanche. Pour 5$ nous avons 3 belles cigales et 4 brochettes. Le jeune découpe la face dorsale des carapaces, ajoute sel, poivre et épice ainsi qu’un filet de citron vert. Quelques temps plus tard une femme arrivera avec du riz blanc, puis une petite fille portant un magnifique plateau de fruits. Je lui fais signe et choisi un morceau de papaye : elle enfile un sachet plastique en guise de gants, épluche, ôte les grains, découpe des bouchées qu’elle verse dans un autre sachet et complète avec une pique de bois. Jolie photo de la petite fille très brune et de son plateaux d’ananas, mangues, papaye, fruits du dragon. Comme on prend sa photo, sa petite sœur ôte la serviette qui la protégeait du soleil pour se faire belle. Pour ne pas faire de jalouse, on la photographie aussi. Erreur ! voilà que la mère rréclame de l’argent, 1$ pour une photo qu’on va effacer !

Le tourisme de masse induit mendicité et prostitution ; Nous verrons défiler vendeuses de crustacés, de beignets (on les achètera), proposition de manucure, de massage, d’étpilation et même d’étaler la crème solaire. Puis se succèderont, invalides de guerre, mutilés, un albinos, un aveugle et divers enfants mendiant. L’une d’elle toute petite attérrira à un centimètre de mon visage pendant que je lisais.

          « que veux-tu ? »

          « 1 $ ! »

Des hommes ventripotents, bedonnants, grisonnants se font masser en pblic par de toute petites filles. La seule solution pour éviter d’être sollicité est de se plonger dans la lecture de faire mine de ne rien entendre ni rien voir.

Les vagues sont belles, pas effrayantes comme dans l’Océan Atlantique. Je joue à sauter dans l’eau tiède. Mais elles sont un peu forte pour nager parallèlement à la côte. Les jets-skis aussi me font peur. Je reste à proximité d’autres gens. Quatre jeunes cambodgiennes sautent dans l’écume. Elles sont habillées en T-shirt et bermudas, leurs longs cheveux ruissellent. Elles rient et m’appellent.

Sur toutes les plages du monde, de la Mer du Nord à la Mer de Chine, je sacrifie au rituel de la promenade dans la frange d’écume. La plage est si longue que je n’arriverai pas au bout en plein soleil. A l’aller, le soleil me cuit la joue droite, au retour la gauche. Il faudra une belle tartine de Biafine pour convertir le rouge en bronzage.

Nous avons sorti deux fauteuils sur la terrasse sous les drapeaux du Japon et de l’Australie, le bleu étoilé de l’Union Européenne unifie tout le continent. Dans les poteries vernissées de peits cailloux blancs limitent l’évaporation. Au-delà des paillotes, derrière le fin rideau des casuarinas on devine la mer au coucher du soleil. C’est  le moment où les moustiques débarquent. Nous avons tout ce qu’il faut : répulsifs, pantalons et chemises à longues manches.

Nous retournons au  restaurant qui nous a si bien accueillies ce matin. Assises dans de profonds fauteuils en rotin, en lisière de la promenade nous dînons pour 8$ de riz sauté aux crevettes et poulet aux noix de cajou, grande bouteille d’eau en regardant les passants . Après dîner, marche digestive vers les restaurants plus animés qui ont colonisé la plage en installant les tables jusqu’au bord de l’eau sur le sable, une bougie dans une bouteille plastique coupée. Sur des barbecues grillent des poissons, une sono très bruyante diffuse techno, reggae ou disco. Je me félicite de notre coin tranquille. Vraiment le White Beach est bien situé ! D a donné les restes à une mendiante. Peu désireux de la voir manger attablée, le restaurateur a fourni un sachet en plastique. La nuit est douce, la mer apaisée.

15. Kâmpôt et village de pêcheurs Chams sur la route de Kep à Sihanouville

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7h45, notre voiture arrive en même temps que le pain frais, baguette croustillante. Les Cambodgiens, comme les Vietnamien ont gardé du temps de l’Indochine, le pain français. La confiture d’ananas est faite maison et excellente. Nous descendons à regret.

La terre rouge  de la province de Kâmpôt est fertile : manioc et arachide poussent bien, on peut faire deux récoltes par an. Avec l’élevage porcin et les arbres fruitiers l’agriculture assure un bon  niveau de vie aux agriculteurs. Sur le bord de la mer les marais salants ressemblent aux salines françaises. En ce moment il y a encore de l’eau et le sel n’est pas cristallisé. De l’autre côté de la route, la chaine boisée borde la route.

Kâmpôt

 

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vous voulez une bassine ou un autel?

nous en avons avec des chats qui lèvent les bras: le plus grand chic!

Ville coloniale, les Français ont construit les maisons à un étage et un pont, détruit puis reconstruit. Nous ne verrons pas les beaux bâtiments coloniaux annoncés par Lonely Planet. Nous nous arrêtons devant le marché bordé de maisons chinoises étincelantes : chromes aux balcons, lampions rouge, formules porte-bonheur sur des rubans verticaux rouge et dorés, ces dernières plaisent aussi aux khmers, les khmers étant superstitieux, les Chinois, riches,  on  associe volontiers ces formules à la richesse. J’achète des tongs au marché. En 30 secondes la commerçante trouve ma taille et la bonne couleur, elles sont rangées méthodiquement. Les précédentes me venaient d’un marché de campagne au Bénin et avaient coûté 250CFA (4 fois moins) mais j’avais cherché moi-même dans un fouillis inénarrable et pêché 2 gauches, ou des tailles différentes, avant d’assortir taille et couleur. Notre guide est très fier de nous affirmer que les tongs sont une invention cambodgienne. Nous avons juste le temps de prendre quelques photos d’enseigne de dentistes ou d’autels chinois rouges avec des chats dorés qui montent et descendent les bras que le vent se lève. Nous voilà déjà remontées en voiture.

La colline de Bokor est surmontée de son casino en ruine, en haut de la colline il fait une fraîcheur agréable « comme en France » selon Khem. La jungle a été déforestée, elle est clairsemée, les animaux, en voie de disparition décimés autrefois par les militaires et les chasseurs.

 

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De l’autre côté de la route : la mer. Des crevettes et des écrevisses sont élevées dans des bassins. Un village de pêcheurs Chams est installé dans un chenal. Les Cams forment une minorité importante au Cambodge. Ils sont musulmans et sont arrivés du Vietnam au 17ème siècle. De très nombreux bateaux s’entassent devant les maisons sur pilotis. On décharge des paniers ronds et profonds contenant des crevettes. Certaines seront séchées pour la soupe. Une femme lave les crevettes dans l’eau du port en plongeant le panier tout entier et en le secouant énergiquement. De petits poissons-scies transparents nagent, plus grands, on les mange. Les hommes sont occupés à réparer les filets. On ne voit pas les femmes parties au marché. Deux jeunes bonzes sous un parapluie s’en vont quêtant. Un vieil homme remplit leur gamelle et s’agenouille devant les adolescents. Cela fait bizarre.

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Dans les rizières asséchées des buffles et des vaches cherchent un peu de verdure. Les vaches ne donnent pas de lait. Elles travaillent puis on les mange. On a posé sur le bord de la route des bâches pour faire sécher le riz avant de le décortiquer et des écorces d’arbre pour la médecine traditionnelle Les voitures se déportent pour ne pas abîmer les récoltes, les khmers ne les piétinent pas. La RN 3 est large (et payante).

14. Excursion à l’île du Lapin

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Au débarcadère de l’île du lapin , de simples barques de pêcheurs assurent la liaison, les mêmes que celles du marché aux crabes ; la passerelle de bois est à plus d’un mètre au dessus du niveau de la barque. Il faut s’asseoir sur le ponton pour sauter dedans. Mon « capitaine » n’a pas l’air très capitaine. Il est tout maigrichon. Avec sa queue de cheval et ses canines pointues on penserait plutôt à un apprenti-pirate. Cinq minutes de navigation. Le « capitaine » hisse la barque sur le sable ; Je fixe le rendez vous du retour à 15heures. Un européen, cheveux blancs, me soulève de la barque galamment et me dépose sur le sable. Cet accueil est charmant. Ce n’est pas un employé de la compagnie de navigation, c’est un touriste qui dessine.

 

Le patron du restaurant accourt à ma rencontre « Later! ». Je parcours péniblement le sable avec mon gros sac en plastique à la main, mon petit sac sur le dos et je cherche un  endroit tranquille pour me changer. La plage est bordée de cocotiers avec quelques casuarinas élancés et d’autres grands arbres qui font de l’ombre. Il y aussi une grosse plante grasse à silhouette de yucca ou de dragonnier mais aux frondes plus molles. Cette végétation luxuriante suffit : aucun parasol n’est déployé pour donner une allure « artificielle » à la plage. Pas de lits en plastique non plus. Le mobilier est en bois, transats, lits plateforme au style local, petites tables carrées des restaurants. On peut s’installer à sa guise. Personne n’est là pour réclamer. A l’arrière, une rangée de bungalows très simples, des paillotes permettent de passer la nuit. Entre les paillotes et le sable, des tables carrées entourées de chaises en plastique, une bâche verte sert d’auvent. On propose surtout de l’alcool : gin-tonic, mojitos ou bière mais aussi shakes et pancakes.

Je dépose mes bagages sur une plateforme à l’ombre d’un casuarina, me déshabille enveloppée dans le drap de bain de l’hôtel et recouvre les deux sacs de la serviette bleue. Protection dérisoire contre d’éventuels voleurs. Cela se voit de loin et on peut pas deviner qu’il y a un appareil-photo, des jumelles et un téléphone. Plage de sable les « méduses » en plastiques sont inutiles, le masque de plongée aussi. L’eau est verte, un peu trouble. Je fais des allers/retours à proximité de mes affaires que je ne quitte pas des yeux. Quatre américaines barbotent en poussant de grands cris pour effrayer les chiens qui se sont installés sur leurs serviettes. J’aimerais parcourir toute la longueur de la plage. Je retourne au restaurant en face de ma barque et commande « fried rice with sea-food », 3 prix au choix, 3$,4$, 5$. Je choisis la plus petite portion à 3$ et m’attable à une table carrée. Je suis la seule cliente. Une barque remplie de Chinois, débarque avec glacière et pique-nique dans des barquettes polystyrène. Une plate-forme sous un auvent leur servira de salle à manger. Ils se tassent et mangent le riz avec les doigts.

J’attends, une bonne demi-heure mon riz sauté. On l’aura cuit exprès pour moi. Il est excellent, parfumé à la citronnelle fraîche, rose avec des crevettes et des morceaux de calmar très tendre. Comme les gens du restaurant sont très gentils, je leur confie mon sac et pars nager le long de la plage comme j’aime. Losque je sors de l’eau, je découvre les « cabines » équipées d’une douche (à très faible débit). 1A 14h50 je suis prête pour le retour. Mon capitaine tarde. Serais-je capable de le reconnaître ? (je veux éviter la méprise d’hier avec le chauffeur du touktouk). A 15h10 il me fait signe. Il s’arque boute sur sa barque enfoncée dans le sable. Sans succès. La barque ne bouge pas d’un iota. Percée comme elle est, pour moi, elle est inaccessible. Pour embarquer, je dois entrere (en pantalon) dans l’eau de l’autre côté aller au milieu où le bord est moins haut et me hisser à grand peine pendant que le capitaine se pend au bord pour l’abaisser plus. Heureusement un autre homme arrive et décoince la barque.

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A l’arrivée, au lieu de rejoindre le débarcadère, il prend pour cap des escaliers. Il me faut alors sauter et faire une dizaine de mètres dans la vase qui aspire mes pieds (heureusement mes sandales de randonnées tiennent bien avec le velcro).. Un touktouk nous conduira pour 3$ à l’hôtel où il reste deux bonnes heures avant la tombée de la nuit pour profiter de la piscine.

Au restaurant perché sur pilotis de l’hôtel Malibu Bungalows, j’attends une demi-heure qu’on me prépare un amok de poisson. L’attente valait le coup ! Sur une grande assiette carrée le poisson est servi dans un paquet rectangulaire : boite de feuille de bananier, le bol de riz sur un cercle découpé dans la même feuille, jolie présentation ! Le poisson est cuit dans le lait de coco épicé, à la première bouchée c’est doux, ensuite, il faut manger du riz.

13. Kep – vie à la campagne – pagode

Energie

 

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maison traditionnelle

L’électricité n’arrive pas dans la campagne. Les paysans utilisent les batteries des voitures pour regarder la télévision ou s’éclairer. 50 cents suffisent pour recharger la batterie. L’essence est trop chère pour alimenter les générateurs. Quant au solaire, on n’y pense même pas ! L’investissement est trop élevé 500$ pour un panneau ! La poussière les endommagerait et en réduirait l’efficacité. Le prix du courant électrique varie selon le nombre d’abonnés pour une ligne et un transformateur. Elle coûte très cher dans les campagnes.

Chams

Nous passons devant deux mosquées. L’une d’elle, en construction, aura de hauts minarets. Elle serait financée par les pays arabes. Les Chams sont musulmans. Autour de la deuxième mosquée je remarque des champs d’arachide.

la piste en refection : la vie au village

Pas de chance! la piste est en réfection aujourd’hui. La voiture avance péniblement dans le chantier. Ce qui n’est pas forcément un  inconvénient pour nous : nous avons le plaisir de découvrir la vie au village. Des hommes regardent la télévision ensemble au café. Un épouvantail installé devant une maison est censé chasser les mauvais esprits. Lorsque quelqu’un tombe malade, par exemple, on attribue la maladie à l’influence des mauvais esprits. On observe le va-et-vient des motos et des « taxis » (motos tirant une remorque chargée de dizaine de passagers ou plutôt des passagères). On regarde les maisons sur pilotis. Le coiffeur officie en plein air mais il a de vrais fauteuils de coiffeur, des miroirs et des blouses de nylon noirs comme dans un salon européen. C’est un salon très moderne si on le compare aux coiffeurs de Hanoï installés en pleine rue avec un miroir tenant à un clou sur un arbre avec une sorte de « boîte à outil » et un tabouret.

pagode

 

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piété villageoise, on vient enrubanner les statues

Le chauffeur arrête la Camry Toyota près d’une pagode. Des drapeaux multicolores balisent un parcours à travers la rizière vers une autre pagode. (ce n’est pas le vrai sentier mais les habitants réclament une route directe pour arriver à la pagode en moto ou en voiture). Nous traversons dees jardins des maraîchers avec des plants très soignés d’ail, de coriandre, menthe et des salades. Au pied de la colline, on voit sous un abri des barques emballées dans du papier brillant comme pour une fête. Il y a aussi toutes sortes de sculptures naïves en ciment peint : éléphants noirs avec des rubans vert, un cochon bleu, un lapin blanc aux oreilles roses, un cheval attelé à une charrette verte, un crocodile blanc et noir, des volatiles, des personnages et dans une grotte une vieille femme (génie) entourée d’animaux, , cobra coq, rat…on aurait dit une crèche. De là part un escalier de ciment qui mène à la grotte dans la montagne. Dans cette grotte un temple du 8ème siècle en brique a été installé<; le stuc décoratif est parti. Sur le fronton subsistent encore quelques rosaces et rubans mais la décoration du linteau est effacée.

 

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linga naturel: un stalagmite, l’eau qui suinte sur la roche est bénite!

C’est à la lueur des flashs du téléphone mobile que Khem me fait découvrir le Linga : une stalagmite polie, arrondi à l’aplomb d’une stalactite. L’eau dégouline sur la pierre et donne de l’eau bénite. La grotte est jolie avec ses draperies naturelles.

Deux bulldozers ont aplani la piste, un camion d’eau mouille la poussière qui est un véritable fléau au Cambodge.

Sur la route, nous dépassons les lycéens qui quittent l’école à vélo, les plus âgés à moto, chemise blanche, longues jupes noirs ou short. Ils sont vraiment très nombreux. Filles et garçons seraient scolarisés à égalité maintenant. Les familles cambodgiennes sont très nombreuses. Il n’y a pas de politique d’enfant unique comme au Vietnam ou en Chine.

Devant nous, un minibus est tellement plein que la porte arrière reste ouverte et qu’il y a un passager sur le toit. Comme cela ne suffisait pas, une moto dépasse du coffre. Un policier  fait signe d’arrêter. Quelque chose passe de la main à la main, billets ?

 

12. les poivriers et les arbres fruitiers de Mme Kau Seng

La plantation des poivriers est située dans la colline à la sortie de Kep.. La région a été tenue par les Khmers rouges jusqu’en 1998 quand le Gouvernement a décrété une amnistie. En 1993 trois journalistes australiens venus en reportage y auraient été capturés et tués. La colline est maintenant plantée de manguiers, tecks, jaquiers mais elle a été minée, tout au moins le long de la route et de la rivière.

Souris démineuse

J’ai vu récemment à à la télévision un reportage sur un rat démineur, Khem me corrige :

          «  Ce n’est pas le rat, c’est la souris qui a un odorat très fin. On leur fait sentir de la nourriture ayant l’odeur de la TNT. Quand elles sentent une mine elles grattent mais elles sont trop légères pour déclencher le mécanisme »

Plantation de poivriers de Madame Kau Seng

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Madame Kau Seng travaille avec son mari sur une exploitation de 7 ha depuis

 Ans. Les poivriers sont  sa production-phare mais elle cultive aussi d’autres fruits.
Les poivriers sont des lianes qui s’enroulent sur des piquets verticaux et grimpent sur des fils tendus entre ls arbres. Le poivre cultivé en agriculture biologique nécessite des soins parce qu’il est attaqué par des chenilles. Il faut enlever les feuilles enroulées sur elles –mêmes contenant le parasite. La première récolte se fait à 3 ans après plantation, une récolte par an, précise-t-elle. Le poivre fleurit en aout et se récolte fin mars. En ce moment les grains ne sont pas murs. Ils se présentent en petites grappes vertes. Khem nous dit que les crevettes au poivre vert sont son plat préféré.

Les durians sont en fleur : un gros pistil, de très longues étamines, de petits pétales charnus beiges tout contre les grosses branches. Certains fruits sont déjà formés et gros mais l’odeur repoussante n’arrive qu’à maturité (tant mieux). Il faut attendre 4 ans pour que l’arbre produise (une récolte par an). En saison sèche on arrose chaque jour au tuyau dans un grand cercle de 2m de rayon autour du tronc de l’arbre. Le rendement est diminué par les champignons parasites.

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Nous découvrons les sapotiers et les sapotilles , fruit oblongs marron que je n’ai jamais goûté.

L’arrosage vient d’un bassin circulaire et de citernes d’eau de pluie. Au pied de la citerne poussent de petites touffes d’une herbe odorante que Khem appelle « persil » pour la soupe et qui ne ressemble pas du tout à du persil. Dans une citerne des bouquets de liseron d’eau sont conservés.

Les manguiers ne sont pas irrigués. La rosée du matin leur suffit. Ils ont sans doute des racines profondes qui vont chercher l’humidité encore présente dans le sol. Les mangues vertes sont déjà grosses. Vertes, elles ont un goût piquant et se mangent salées. Au pied des manguiers poussent des sensitives. On ne désherbe pas les manguiers comme les autres arbres du verger Un petite motoculteur peut aider au désherbage mais l’essentiel se fait encore à la houe.

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Avant de partir Madame Kau Seng nous montre le produit fini : le poivre ensaché pour être vendu : poivre noir, rouge ou vert. On le cueille lorsqu’il est mûr : la baie est alors rouge. On la fait sécher au soleil sur des nattes ou des bâches sur le toit de la maison pour éviter les dégâts dus aux oiseaux. Le poivre rouge et le vert sont les mêmes graines, on a simplement enlevé l’écorce.

Les Khmers rouges se cachaient à l’abri des grands arbres de la colline : on les a donc coupés.

11. Kep – marché aux crabes – Hôtel Kep Malibu Bungalows

 


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Kep est une station balnéaire qui s’étire sur les bords de mer. Sous de beaux arbres de grosses villas et des hôtels détruits pendant la guerre civile, sont encore visibles parmi la végétation. Peu de murs tiennent debout. Bombardements sévères ou acharnement contre les symboles du luxe? Des Resorts neufs se construisent un  peu partout dans la colline. Discrets, on ne les devine que si on les cherche. Kep est très étendue. A l’entrée Khem nous montre le débarcadère pour l’Île du Lapin, la plage, le marché aux crabes.

Kep Malibu Bungalows

Notre hôtel Kep Malibu Bungalows, est situé à l’écart de la route. Nous sommes accueillies en français, la clientèle est également française. Notre chambre est située au premier étage d’un bâtiment couvert de paille dominant une belle piscine bleue. Autour de l’eau on a disposé des lits de bois mais aussi d’exotiques cabines – lits à baldaquin  de mousseline blanche avec des coussins triangulaires que nous avons vus en Thaïlande.

La chambre est vaste meublée de deux lits blancs et d’une petite banquette et de deux grands fauteuils de rotin profonds et confortables ; L’armoire, fermée par une porte coulissante en miroir est invisible. Le toit de chaume est visible le volume est très grand.

A peine arrivée, je file à la piscine et nage méthodiquement avec grand plaisir. Le ciel est dégagé, le décor parfait.

Marché aux crabes

16h30 nous partons en touktouk pour le marché aux crabes. Il s’arrête devant un restaurant de fruits de mer installé sur pilotis directement dans l’eau. Une dizaine de ces restaurants borde le rivage. Le marché a dû fermer ses portes on ne voit pas de crabes à vendre. Promenade sur la belle corniche ombragée au soleil couchant : l’eau brille. Des arbres aux grosses feuilles vernissées penchent vers la mer. Leurs racines tordues sortent de l’eau. On dirait que l’arbre veut quitter la terre et se laisser dériver au large.

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Nous choisissons le restaurant de poissons le plus joli, avec de belles nasses suspendues à de longues perches, parmi l’alignement de restaurants de planches collés les uns aux autres. Je commande un mangoshake très bien présenté avec un morceau de mangue sur le rebord du verre une paille droite et une autre tourillonnée. Sur la table, dans un verre bleu, la serveuse dépose un petit bouquet de fleurs de frangipanier. Je dessine les barques des pêcheurs, longues et fines avec leur équipement et les drapeaux multicolores qui signaleront filets et casiers.

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Au retour nous manquons de prendre un autre touktouk que celui qui nous a amenées de l’hôtel et que nous n’avons pas payé. La prochaine fois il faudra être plus observatrices !

Diner : curry de poulet. Le riz est servi à part : un bol retourné sur une assiette. Le curry est dans un grand bol la viande baignant dans un sauce onctueuse au lait de coco très parfumée mais douce. Des carottes, des oignons, des morceaux de patate douce baignent dans la sauce. C’est délicieux !

10. sur la route vers Kep, villages sur la route, grenouilles, déesse noire….

Villages sur la route

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Les maisons traditionnelles de bois sur pilotis sont souvent peintes en bleu et couvertes de toits de tuile à 2 pans parfois enjolivés de sculptures de bois. Dans cette région on redoute assez peu l’inondation. La raison d’être des pilotis est plutôt l’aération. Au rez de chaussée, sous la maison, on dispose d’un espace bien ventilé pour passer la journée à travailler, dormir dans des hamacs, mette à l’ombre le bétail… De grosses citernes en poteries rebondies destinées à recueillir l’eau de pluie, sont alignées le long des toits. Malheureusement ciment et voiture font irruption dans cette harmonie rurale. On construit une pièce en ciment au rez de chaussée, on gare la voiture sous la maison.

Grenouilles

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Des vendeuses de grenouilles ont installée de petites cantines Des grenouilles minuscules sont enfilées par douzaines sur les fines brochettes. Les plus dodues sont rôties sur des charbons de bois. La vendeuse est encapuchonnée dans une casquette à longue visière et à écharpe au même tissu à carreaux rouge et blancs cousue à la casquette. Elle porte des mitaines rose fluo.

Temple de la Déesse Noire

Temple hindouiste. La déesse Noire vit en enfer, lieu du Jugement qui décide de la réincarnation (ou pas) . Du  temple du 8ème siècle, autrefois recouvert de stuc, il ne reste plus que la base en briques et un linteau bien conservé où une tête de lion crache des rubans. Les déesses de l’enfer sont alignées.

La dernière excursion est l’ascension d’une colline. Nous avons traversé une plaine extrêmement plate la présence d’une butte paraît incongrue. Un cheminement cimenté avec des marches conduit à une pagode. Au sommet un  escalier raide de latérite mène au temple ancien beaucoup ruiné. Y accéder c’est déjà de l’escalade tant les marches sont hautes et étroites. Khem nous avait expliqué :

          « une pagode c’est comme le Paradis. Il faut le mériter ! »

La voie sacrée avec ses deux portes monumentales dans la plaine coupe droit par la plus grande pente. L’érosion et la végétation ont effacé l’escalier direct qui devait être très abrupt. Se hissant sur les blocs de latérite jusqu’à une petite chambre on arrive à une petite niche. Un vieil homme très maigre distribue une pochette de papiers rouges –formules de prières – et des bâtonnets d’encens. Je prends l’encens et dédaigne les prières tandis que Khem prend les deux et se recueille et laisse une offrande. Je me sens un peu gourde avec mon bâtonnet. Dès que nous sommes sortis, le vieux rallume sa radio qui diffuse de la pop cambodgienne.

Le trajet dans la campagne est interminable. Jai demandé qu’on coupe la clim glaciale. Il est près de midi, la canicule m’ensuque. Quelle bêtise de venir de si loin pour somnoler ! Les rizières desséchées ont laissé la place à une campagne plus verte parsemée de vergers d’anacardiers et de manguiers. De temps en temps des étendues d’eau, lacs pas encore évaporés ; rizières vertes d’une seconde récolte. Des collines se profilent à l’horizon. On se rapproche de la Chaîne de l’Eléphant. Nous pique-niquons au pied des collines sous un manguier : riz et porc grillé dans une barquette de polystyrène achetés dans un restaurant à la sortie de Phnom Penh et pour finir le Jaque que nous avons photographié.  On n’entre pas dans Kâmpôt.