CAP VERT 2002
Nous avons loué un magnifique 4×4 noir avec une capote rose. Cela change la vie !
Rando de la chapelle à Ribeira Brava
A la sortie de Tarrafal, la route monte dans le désert puis traverse des champs en altitude. Un vaste parking permet d’admirer toute l’île. On voit la mer de tous les côtés et aussi le sentier qui va de la chapelle Nossa Senhora da Monte à Agua das Patas puis à Ribeira Brava, la capitale de Sao Nicolau. Des petits lacets descendent au flanc de la colline, puis des maisons dispersées dans une ribeira cultivée. Dominique me laisse au village de Cachaço et fera un grand détour de 35 km par la route pour me retrouver en bas à l’entrée de Vila Ribeira Brava.

Je monte à la chapelle blanche bordée d’un liseré rouge sur une place fleurie. Au village, des ânes stationnent devant la fontaine publique. Dans un grand jardin irrigué poussent des fraisiers, des betteraves et des salades,. A côté il y a également une pépinière de petits arbres dans des pots en plastique. Le sentier muletier est bien pavé mais très raide. Il est même pavé avec beaucoup de soin, on voit des dessins, des croisillons et j’arrive vite à des maisons très fleuries. Aboiements. J’ai un peu peur, mais les chiens restent chez eux.
Dominique m’attend à Agua das Patas. La jolie Jeep ne freine pas très bien, c’est plutôt gênant en montagne. Peut-être les petits pavés glissants y sont ils pour quelque chose. Heureusement il n’y a pratiquement pas de circulation à cette heure ci.
Ici on ne passe pas inaperçues!
Dominique a rencontré une dame qui a attendu l’avion avec nous à Sao Vicente et qui lui a parlé. Nous la retrouvons et j’essaie de faire la conversation avec mon petit portugais. Je complimente le paysage. Elle se désole : « c’est sec, si vous étiez venues après la pluie cela aurait été plus joli, tout vert. Les champs sont prêts, on y sème quelque chose. »
La petite capitale de la petite île

Ribeira Brava est une très jolie ville au creux de la vallée avec ses rues étroites bordées de vieilles maisons peintes à étages aux fenêtres ornées de ferronneries compliquées. Les places fleuries sont très fraîches. Nous nous installons dans un jardin public sous des flamboyants et de jacarandas. Il y fait très bon.
Visite de la ville, de la vieille cathédrale blanche, l’intérieur est peint en blanc, bleu et doré. Dans la rue principale, les boutiques anciennes sont nombreuses. Les produits d’entretien trônent dans leurs belles vitrines de bois. Certaines, comme à Mindelo, sont tenues par des chinois. Nous faisons le tour par le haut de la ville pour voir les minuscules jardins contenant parfois un seul plant de canne, un plant de coton ou un papayer.

Route en corniche
Nous prenons ensuite la direction de l’Est et suivons la route en corniche le long de la mer qualifiée de fantastique par le Petit Futé. Nous ne sommes pas déçues. L’eau transparente a des couleurs magnifiques, les vagues font un liseré blanc signalant des rochers invisibles. Du côté de la montagne, les coulées empilées donnent des formes étranges, mur vertical d’une cheminée qui traverse les couches horizontales, grottes, arches, blocs éboulés…
Sur la gauche, deux villages de cubes de parpaings peu photogéniques.

Au bout de la route, le village perdu de Juncalinho est flanqué de deux cônes très bien conservés, l’un d’eux porte un cratère couronné de roches noires. Juncalinho n’est pas encore défiguré par le parpaing. Ses maisons sont encore en pierre couvertes de chaumes, les rues poussiéreuses, certaines maisons plus modernes sont peintes surtout en jaune. L’électrification est arrivée mais le village est tranquille. Un homme rentre sa vache et ses deux veaux. Partout, des chèvres.
Pique nique

Nous prenons une piste pour trouver un coin pique-nique. Cette piste est assez mauvaise, pavée seulement par endroits, le plus souvent caillouteuse et poussiéreuse. Curieusement, il y a pas mal d’arbres. Il nous faut de l’ombre mais aussi un endroit pour garer la voiture. L’endroit a l’air complètement désert mais nous rencontrons toute une troupe avec des bêches et du fourrage sur la tête. Il y a des champs que nous n’avions pas remarqués !
Au retour, nous prenons une autre piste vers la mer : au bout trois barques hissées sur des , pêchent avec une canne de bambou, un fil et un hameçon. La pêche est miraculeuse, à peine a t-il lancé, il remonte un nouveau poisson frétillant. Je me mouille les pieds sans aller plus loin. Dominique demande au père des gamins s’il y a une plage dans les environs : » oui, Prahina après Vila Ribeira Brava« .
Baignade à Prahina

La piste qui descend à Prahina est vraiment très raide. Je ne m’y serais pas engagée. Au retour je serais vraiment très surprise de voir comment la Suzuki grimpe bien. Dans une petite anse, une estrade est installée sur la plage. Au Cap vert, il y a toujours des estrades pour des spectacles musicaux sur les plages fréquentées. Les Capverdiens ne sont pas des fanatiques des baignades mais ce sont des fervents des fêtes sur les plages.
Au lieu d’un gros rouleau menaçant, les vagues arrivent en sept ou huit rangs. Interférent peut-être à se multiplier ainsi, elles se neutralisent et perdent de leur violence,. Elles se brisent avec une belle écume blanche sans que je me sente aspirée par le reflux. Ni giflée par le mur liquide. Il y a quelques baigneurs. Prudente, je reste quand même près du bord. Je joue avec les vagues d’eau presque tiède et limpide. Elles n’ont pas assez de vigueur pour soulever le sable, l’eau est donc parfaitement transparente.
Sur la route du retour, je découvre des villages très verts, de la canne à sucre, quelques cocotiers, de papayers, des jardins. Quelques chaumières basses sont du plus bel effet.
Dragonnier

A Faja, je photographie un dragonnier, mais la circulation s’intensifie. Trois aluguers passent.
Nous terminons la soirée sur la terrasse. Pendant que le soleil se couche nous regardons le manège des barques et des petits chalutiers qui rentrent moins d’une heure après être sortis. Une barque pose ses filets près de la plage. Les barques ne sont pas hissées sur la plage comme ailleurs. Elles dansent dans l’eau dans la belle lumière du soir qui tombe.
Le dîner d’Alice est infect. Dommage, la journée avait été très réussie.