CARNET DU CAP VERT 2002

Le dimanche, Mindélo est endormie. Nous allons prendre en photo les azulejos du marché africain. Baignade très agréable : pas de vagues. Le ciel est couvert, il fait frais. Après une omelette-salade, en attendant le taxi dans le jardinet de Che Guevara, je passe le temps en faisant de la couture.
A l’aéroport, il nous faut encore attendre deux heures.
Le vol est très agréable. Nous survolons Mindelo, les nuages nous cachent l’île déserte de Santa Luzia et les deux îlots mais ils se dispersent à l’arrivée à Sao Nicolau. Géologie en vue aérienne : des canyons entaillent la montagne. Je devine les accumulations d’alluvions de rivières disparues, érosion du temps où il pleuvait sur le Cap Vert, volcanisme lisible, coulées, prismes de basalte, pics déchiquetés.
Pas de transport collectif pour nous, un taxi pour 2000$. Nous n’avons pas choisi le chauffeur le plus gracieux. Il conduit à toute allure, téléphone en roulant. Nous sommes pressées d’arriver avant la nuit et ne profitons pas du paysage comme il le faudrait. Il y a très peu de verdure. On doit attendre la pluie, les champs beaucoup plus grands qu’à Santo Antao sont prêts pour de nouvelles cultures. Les fermes sont isolées, très peu de parpaing. Les maisons sont jolies, allongées avec des toits en pente, des jardinets et souvent de très beaux paysages.
Les dragonniers sont bien là. Je les attendais, j’en avais déjà vu un au dessus de Passage.
Avant Tarrafal, nous retournons dans le désert de pierre. Le soleil se couche entre deux pitons. C’est notre premier coucher de soleil depuis que nous sommes au Cap Vert.
Le taxi nous dépose au pied d’une bâtisse fermée chez Aquinino. Rien n’indique que nous sommes dans un hôtel. Notre chambre à l’étage est très vaste. Elle a une belle vue sur la mer. L’installation est très simple : un cabinet de toilette-douche dans la chambre des murs blancs sans décoration, deux grands lits, un cosy, une table de jardin en plastique. Seul élément de décoration : des fleurs artificielles. Beau ventilateur au plafond. Aquinino parle très bien anglais.
Nous partons de nuit explorer le village et trouvons des yaourts à la boutique Shell. Quatre femmes en noir nous souhaitent bonne nuit. Elles se présentent et ont envie d’engager la conversation et veulent savoir si nous sommes des sœurs (c’est une question qui revient souvent).