Construire un feu – Jack London

CHALLENGE JACK LONDON

J’ai lu d’un  trait ce recueil de nouvelles se déroulant dans le Grand Nord. Alaska ou Canada?

En tout cas un No mans land où la loi écrite n’est pas encore arrivée et ou règne la force brutale du Grand Froid et de la Mort. Terre d’hommes rudes bravant le froid, la solitude, la douleur.

 

Magie de la neige,  des fleuves gelés ou en débâcle…Fièvre de l’or. Fièvre de l’alcool aussi qui conduit à faire des folies. j’ai été séduite par cette écriture, envoûtée. 

Hommes solitaires dans l’immensité froide. Hommes et chiens. Je me suis bien amusée de la  nouvelle Spot ou deux aventuriers courageux sont tyrannisés par leur chien. Juste retour des chose dans un monde où le chien est surtout un esclave.

Monde viril? Certes. Deux belles figures féminines apparaissent : Braise d’Or et surtout la squaw El-Sou. 

Domination de la nature : le froid fait sa loi, en-dessous de 50° F, interdit de partir seul. Le Yukon aussi exécute les condamnations des assassins et des voleurs qui lui sont confiés par le juge. Traîtrise de la neige. La nouvelle Construire un Feu qui donne son titre au livre est ma préférée. J’ai été éblouie par le style.

les grandes eaux du printemps avaient, sous les sapins, amassé un dépôt de bois mort. Il y avait de fines herbes
sèches et de menues brindilles, et aussi des tas de branches et de bûches de toutes dimensions. Il commença donc
par étaler et ranger sur la neige un certain nombre de grosses bûches, pour servir de foyer à son feu et empêcher
la jeune flamme de se noyer dans la neige fondue. Puis il opéra comme précédemment, en grattant une allumette
sur un petit morceau d’écorce de bouleau, et en alimentant la flamme, tout d’abord avec des touffes d’herbes
desséchées et des brindilles. Accroupi sur la neige, l’homme procédait méthodiquement et sans hâte, avec la
pleine conscience du danger qu’il courait. Graduellement, à mesure qu’elle grandissait, il jetait à la flamme des
bouts de bois de plus en plus gros. Il était certain de réussir ainsi.[…..]
L’homme sentait, sur toute la surface du corps, sa peau se refroidir. Mais la vie n’était pas entamée en lui. Le feu
commençait à flamber superbement. Le moment approchait où il allait pouvoir l’alimenter avec de grosses
bûches. Alors il enlèverait ses chaussures et, pendant qu’elles sécheraient, il réchaufferait ses pieds au brasier,
non sans les avoir au préalable selon le rite coutumier, frictionnés avec de la neige. Non, sa vie n’était pas
entamée.

Lire aussi le billet de Claudialucia,

et celui de Kathel mais qui concerne plus la BD de Chabouté

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

6 réflexions sur « Construire un feu – Jack London »

  1. Tu as raison, c’est vraiment un style envoûtant. Pour ma part, c’est le London que je préfère celui de la nature. Le London social m’intéresse mais parfois il est trop démonstratif, trop militant au détriment du récit.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire