Céphalonie/Corfou par Sky Express et arrivée à Liapades

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sky express

Notre vol pour Corfou  n’est pas annoncé. A la même heure décolle un avion pour Preveza. Les hôtesses de Sky Express enregistrent des passagers pour Zakynthos : l’île qu’on voit de Céphalonie. Quelle idée d’y aller en avion !  Nos bagages pèsent trop lourd : les valises en soute ne doivent pas excéder 15kg et 6 kg en cabine. L’hôtesse me demande de retirer 1kg du sac à dos rouge pour le mettre dans la valise. Difficile !

17h30 appel des passagers pour Préveza et Corfou. On traverse à pied le tarmac pour monter à bord d’un petit avion à hélice sur une petite passerelle presque un escabeau. La place pour les bagages à main est très réduite. Je serre contre mes genoux le sac.

Le vol s’effectue dans un vacarme assourdissant. L’hôtesse débite mécaniquement les consignes de sécurité en hurlant dans son micro. A sa grimace on devine qu’elle récite sans la moindre conviction d’être entendue. L’avion survole à basse altitude Argostoli puis remonte vers le nord : Assos, Fiscardo puis Ithaque. Ensuite des îlesinconnues et les montagnes d’Epire. Une lagune, l’avion descend sur Préveza. L’hôtesse crie :

– « Les passagers pour Préveza ! » comme dans un autobus.

Le pilote descend. Nous restons à l’attendre une demi-heure assis danbs l’avion. 15 minutes de vol pour Corfou. Ces montagnes pelées, c’est déjà l’Albanie ? L’avion parti en avance atterrit à l’heure à Corfou. Les passagers qui restent partent pour Héraklion, Sky Express est une compagnie crétoise.

L’hôtesse d’AVIS  nous propose une belle voiture pour le prix de la catégorie A. je tique. Dans les îles, une grosse voiture est un embarras. Je saisis le prétexte du prix de l’essence (la vraie raison est que nous voulons passer partout dans les rues étroites des villages et sur les pistes qui vont aux plages).La dame propose un compromis, on gardera l’Opel Astra  quelques jours et passerons en prendre ue petite dès qu’il y en aura une. Justement des clients rendent des clés. Une C1 est disponible.

20h30, nous arrivons à la taverne Aspros. Emily m’accueille en m’embrassant. C’est une dame un peu boulotte très volubile. Elle me parle en Grec. Je ne comprends pas tout  mais cela ne fait rien.

Endaxi ! Pame !

Elle ouvre la maison : tout est prêt, l’électricité l’eau. Nous cherchons une paire de draps. On ouvre les volets, ferme les moustiquaires. Soulagement : les chambres à l’étage sont équipées de ventilateurs à grandes pales inutiles puisque aujourd’hui il fait frais.

A 9 heures, la maison est habitable.

Il en va tout à fait autrement avec la C1. Marie Claire nous a conseillé de nous garer à au cimetière à plus de 300m de la maison. Nous aimerions bien décharger les valises plus près. Emily ne nous encourage pas à emprunter notre rue :

–           « la route est très étroite » prévient-elle.

Elle n’est pas seulement étroite, elle est aussi embarrassée de motos et des véhicules des riverains. Impossible de faire demi-tour. D continue tout droit et monte dans le village sous le regard consterné des voisines sur leur balcon. Elles ont observ é avec bienveillance notre installation. La C1 ne revient pas ni D. Les voisines m’interrogent :

–          « Où est donc la voiture ? «

–          « je n’en sais rien ! »

Le voisin monte sur sa vespa pour montrer qu’on peut utiliser la ruelle pour faire demi-tour. Les dames me proposent un emplacement en face de leur immeuble. la C1 réapparait. Grande agitation ! En haut du village le demi-tour a été difficile avec 7 chats sur la chaussée et un environnement  hostile. Les voisines ne comprennent pas pourquoi on refuse leur emplacement.

L’automobile est absolument incompatible avec l’enchevêtrement des maisons, des ruelles étroites coupées d’escaliers. Dans ces villages perchés où les maisons épousent la topographie. Les grecs sont motorisés: chacun connait les emplacements de parking possibles, chacun sait quelle ruelle est praticable, laquelle va se rétrécir inopinément. Chacun sait aussi qu’on peut s’engager deux mètres dans un cul de sac pour permettre à la file de la circulation de passer mais qu’il est vain d’aller plus loin. Le touriste qui ne reviendra jamais peut se permettre de bloquer tout un village, ceux qui souhaitent  séjourner plus longtemps doivent adopter une conduite plus discrète, ne as usurper la place où le voisin s’est toujours garé. Nous aurions été mieux inspirées de suivre les conseils de Marie Claire.

Une fois installées je descends à la taverne chercher le dîner à emporter « paketes » : tomates farcies , les meilleures jamais mangées en Grèce. Emily a mélangé le persil, la sauge, les herbes aromatiques avec du poivron très parfumé. Les tomates ont du goût. Les tomates sont pour moi un sujet de déception permanent, pas seulement en hiver ou dans les pays froids où il est logique qu’elles aient été élevées en serre hors- sol, mais également dans des pays ensoleillés comme Chypre, la Crète ou la Sicile. Les cultures sous plastique, forcées, donnent des fruits  gorgés d’eau insipides. Finalement nous nous endormons sous le léger ronflement du ventilateur – Saint Ventilo- comme on l’a surnommé à Ithaque.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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