PREMIER VOYAGE EN EGYPTE 2002

la montagne thébaine
Ce matin, le vent a apporté une fine poussière beige qui s’est déposée sur mon cahier. Le soleil s’est levé dans une curieuse lumière jaune.
Au petit déjeuner? François, résidant à Assouan, nous donne des conseils . Que choisir ? Les tombes de la Vallée des Rois ? C’est un must, le lieu est grandiose, les tombes impressionnantes. Son coup de cœur: le village des artisans de Deir El Médineh. Nous visiterons donc les deux. Faut-il faire l’impasse sur les Reines ? Non, dit-il, « vous êtes des femmes, ce lieu devrait vous inspirer, la vallée est comme un vagin, l’utérus de la Terre ! » Il ne faut pas être effrayé par le prix exorbitant de la tombe de Néfertari dit- il.
Vallée des Rois

Quinze livres pour la Vallée des Rois, pas plus. Pour ce prix, on nous dirige vers une voiture privée, Hyundai blanche. Les chauffeurs des taxis officiels sont furieux, altercation bruyante entre eux.
Le site est magnifique, les falaises toutes proches. L’endroit est très organisé, il y a même un petit train que nous négligeons pour relier le parking et la billetterie. Avec l’aide du guide Bleu, il nous faut choisir trois tombes.
La première est celle de Ramsès VI- Le couloir est légèrement incliné, les salles sont hautes de plafond et assez larges. Pas de problème de claustrophobie. La tombe est entièrement peinte. Le couloir d’entrée est peint de hiéroglyphes : les litanies du soleil, le livre des cavernes, noms évocateurs mais peu parlants pour le profane. Ce qui nous plaît le plus c’est le plafond de la salle avec la déesse Nout qui avale le disque solaire avec des formules astronomiques (hiéroglyphes). Sur les murs de nombreux cobras. Un monsieur qui a l’air très savant, nous explique que certains serpents sont gentils d’autres agressifs crachent et tirent la langue.
Nous passons devant plusieurs chantiers de fouilles (interdiction formelle de photographier), les ouvriers sont emballés dans toutes sortes de voiles et de turbans pour se protéger de la poussière. Certains creusent avec de grosses binettes d’autres remplissent des seaux en caoutchouc noir comme celui des pneus, et font la chaîne, seau sur l’épaule. Certains chantent. A part le costume (on ne voit pas de galabieh aux temps pharaoniques) ils travaillent sans doute de la même façon que ceux qui ont construit les tombes.
Aménophis II. D renonce devant le puits profond. Je suis donc seule avec le gardien et j’ai le plaisir de m’enfoncer dans les profondeurs de la terre. Un peu la même impression qu’à Khephren. Les murs sont juste dégrossis et pas décorés. Je remonte à temps pour entendre un conférencier libanais faire l’article de la tombe (en anglais et un peu en arabe) : « Quatre raisons pour choisir cette tombe : c’est le plus beau sarcophage, c’est la tombe la plus profonde … »
D a dû subir les assauts des vendeurs de scarabée et de chats sculptés. On regrettera ensuite de ne pas avoir pris la statue de Bastet.
Atombe de Ramsès III, il y foule. Ce qui gâche un peu la découverte. Le gardien confisque les appareils des maladroits ou des culottés qui ont laissé se déclencher le flash. Il enlève le film et demande 100 livres d’amende. Photographie d’ Osiris, Isis et ses ailes qui protègent son mari, Anubis.
Des gens grimpent dans une fissure conduisant à la tombe de Touthmôsis III. Les escaliers raides sont bondés d’écoliers égyptiens accompagnés de leurs enseignants qui les font pousser pour me laisser monter. A l’intérieur, je descends beaucoup de marches pour arriver dans une salle ronde couverte de figures stylisées comme un papyrus déroulé (dixit le Guide Bleu). C’est tout un livre : le livre-de-ce- qu’il a – dans – l’Hadès ; les personnages sont peints en noir quelquefois rehaussés de rouge très stylisés.
Notre chauffeur nous invite chez lui mais nous déclinons son invitation.