Lever de soleil sur Dahab

SINAI – Printemps 2008

 

lever de soleil sur Dahab

5h45, les oiseaux annoncent bruyamment le lever du jour. Je m’habille en hâte.
Le gardien me demande :
–    « the sun ? »

Et me fait signe de le suivre. Il grimpe un escalier raide et ouvre le salon sur le toit, parfaitement orienté pour cet évènement. Une estrade est aménagée avec des coussins. Je peux attendre confortablement mais je préfère m’accouder à la rambarde..l
I

Les montagnes de l’Arabie forment des crêtes découpées. Les sommets se détachent nettement, mauves à roses dans l’aurore. Elles disparaîtront et se fondront dans la brume bleutée quand le soleil aura dispensé sa chaleur. Cette présence intermittente de l’Arabie donne un parfum d’Orient à cette station balnéaire un peu trop occidentalisée. Si Dahab n’est déjà plus l’Egypte, c’est pour nous la voisine de l’Arabie rêvée, de nomades et caravanes, des Mille et unes nuits, de TE Lawrence, de la Mecque et de Riad…bien qu’attirée par l’inconnu et aiguillonnée par la difficulté, je n’envisage pas de voyage en Arabie. Si j’étais un  homme sûrement !

Avant même que ne surgisse le point lumineux, la surface de l’eau se colore de reflets orangés qui dansent dans le clapotis. Brusquement le disque solaire monte de la montagne. Juste le temps de quelques clichés dans sa gloire orangée. Le spectacle est grandiose mais bref.  Dans nos contrées du nord, nous pouvons jouir d’un lever ralenti où le ciel garde une demi-heure toutes les teintes de l’aurore de l’orange à l’or et à l’argent des nuages. Ici, les transitions sont brèves. En dix minutes tout est expédié. L’astre solaire illumine la mer. L’Arabie se fond, comme un mirage disparaît. Un cheval fait résonner ses sabots sur la promenade. Début du jour sur Dahab !

Si j’avais été plus prévoyante, j’aurais profité du calme du matin pour me baigner à marée haute. Mais la valise n’est pas prête. Je me contente de relever les jambes du pantacourt et de marcher avec précaution dans l’eau à mi-mollet sans m’éloigner de plus d’un mètre du restaurant. Il ne sera pas dit que je n’aurai pas trempé mes pieds dans la Mer Rouge !

Après le petit déjeuner, le vent se lève. Des crêtes blanches viennent rouler sur le bleu profond. Je n’aurai pas vu la barrière de corail si proche : à peine une centaine de mètres, là où se brisent les rouleaux et où l’eau passe du vert d’eau au bleu.
Au petit déjeuner, j’oublie toute prudence et tout régime. Je me jette sur les falafels et les aubergines frites, le fromage blanc salé et toutes les spécialités moyen-orientales.

8h30,Susanna, une des hôtesses de Christina Beach me tient compagnie, pendant que nous attendons le taxi qui doit nous emmener à l’aéroport à Charm el Cheikh. . Christina Beach appartient à Christina, une Suissesse mariée à un égyptien. Susanna est allemande, aussi mariée à un Égyptien. Comme je lui fais part de mon impression que Dahab n’est pas vraiment l’Egypte, elle me répond que cette impression me vient de ce que je suis touriste ; Elle qui réside ici doit se conformer aux codes égyptiens

– « I must behave  » , résume t elle.

Avatar de Inconnu

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Laisser un commentaire