
Le palais de la Pilotta se trouve en delà d’une esplanade couverte d’une herbe bien verte mais pas tondue. Le palais est impressionnant par ses dimensions mais il présente une dissymétrie bizarre, une absence de façade, d’entrée même. Le palais de Pilotta était un jeu de paume ; Le nom de Pilotta vient de pelote basque. Une sorte de marché aux vêtements bon marché et même de seconde main est fréquenté par une foule très mélangée : femmes voilées, vieilles dames à cabas qui cherchent leur bonheur dans ce déballage bien différent de ce qui se vend vue Farini (chic BCBG) ou rue Cavour(chic et mode) ou dans les petites boutiques des ruelles (très chic, bobo).
Nous mettons un certain temps à trouver l’entrée du Palais. Sous les arcades, entrée fermée et désertée. Un escalier bien noir très haut conduit à un palier. Pas de billetterie, pas de panneaux avec horaires et prix. Il faut encore gravir un autre escalier monumental
Théâtre Farnèse
Une très grande porte toute simple s’ouvre sur le théâtre le plus étonnant qui soit : tout en bois de planches brutes avec colonnes de bois. Quatorze rangées de gradins encadrent en fer à cheval un parterre vide. Au dessus des gradins deux étages de fausses loges marquées par des colonnes et colonnettes devant des fresques en trompe l’œil. Le théâtre est de forme elliptique : 87mx32mx22m la scène immense mesure 40mx12m. Il a été construit en 1618 par Rannucciio I Farnèse à l’occasion d’une visite de Cosimo II Médicis qui finalement n’est jamais venu. Le spectacle inaugural en 1628 : « Mercurio e Marte » de Monteverdi se terminait par un final aquatique, la scène était remplie d’eau. L’architecte Giovan Battista Aleotti était ingénieur hydraulicien. Dans le parterre elliptique se déroulaient également des tournois équestres a servi de salle de salle d’armes.
Dans les coulisses, une exposition présente les sculptures qui surmontaient les balustrades et une maquette de ce que fut le théâtre. Autrefois le bois étaie recouvert de stuc. Des photos des destructions par les bombardements alliés en 1944 montrent le désastre. La reconstruction date de 1956-1965. Cd sot sans doute les bombardements qui expliquent l’aspect étrange de ce palais mutilé.

Galeries Nationales
Du théâtre on entre dans la Galerie en passant entre deux rangées de bustes en marbre des Bourbons, les femmes d’un côté, les hommes en face. Ce sont eux qui ont réuni la collection.
Une série de salle est consacrée aux deux gloires de Parme Corregio (Antonio Alegri 1489-1535 et Parmigianino (Francesco Mazola 1503-0540). Les fresques de Corregio ont des tons pastel où dominent le bleu et le jaune très tendres et visages très doux. Dans les fresques comme dans les tableaux on reconnait son modèle qui ressemble à Jeanne Balibar. Deux colosses romains du 2èmer siècle provenant des jardins Farnèse à Rome gardent l’entrée d’une galerie immense aux murs gris perle où les tableaux sont accrochés « à l’ancienne », c’est-à-dire entassés, superposés sur toute la hauteur du mur. C’est une collection de peinture française (pas uniquement). Les sujets sont religieux et mythologiques. En regardant mieux, il appert que les tableaux ne sont pas du tout entassés pour gagner de la place : une logique se dégage. Plusieurs peintres ont traité le même sujet et on a rapproché les œuvres. Les ressemblances sont parfois étonnantes. Qui a copié qui ? Hasard ou concurrence ? La seconde moitié de la galerie est consacrée à des portraits de la cour de Parme. Marie Loise Bourbon avait invité le peintre lyonnais Laurent Pêcheux(1765). D’autres portraits sont l’œuvre du peintre de cour officiel Baldrighi, élève de Boucher. Je suis toute excitée de retrouver les personnages du livre d’Elisabeth Badinter : L’Infant de Parme que j’ai terminé quelques jours avant de prendre l’avion.
Un triomphe de table est exposé au centre de la pièce, œuvre de Damien Campany sur le thème du cycle des mois (décidément c’est le troisième cycle des mois en deux jours !). Sur un petit socle de marbre, des personnages en bronze rehaussés d’or c’une quarantaine de centimètres de haut figurent les mois. Chaque statue porte les attributs dorés et le signe astrologique est fixé sur le socle.
La visite continue dans des salles aux murs de briques apparentes avec des supports métalliques modernes. Il y a une belle collection de primitifs sur fond or. Quatre fresques de petite taille étiquetées Misericordia nous plaisent bien. D’autres fresques sont attribuée à Francia que nous avons découvert à Bologne.

Plus loin, je reconnais les grands tableaux de Ricci (souvenir de Venise) , Canaletto (encore Venise). Les tableaux du Guerchin ne m’attirent pas plus qu’à Bologne. Le Guide du Routard signale Vinci, Breughel, et Greco. J’ai trouvé le Breughel, une Prédication du Christ avec une foule de petits personnages, minuscules et expressifs. Pour raison d’assemblée générale du personnel, on nous chasse à midi sans que je ne trouve les autres.
Belle pause de midi dans notre jardin caché. La propriétaire et son fils entretiennent les rosiers et chassent les parasites une épingle à la min. ils ne veulent pas se résoudre aux pesticides. L’Italie est plus consciente de l’environnement.