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Dès les premières images, on devine la tragédie.
Umay quitte son mari violent et la Turquie pour retourner chez ses parents en Allemagne. Après les retrouvailles le drame se noue. Umay n’aurait pas dû emmener avec elle son fils Cem, maltraité par son père. Elle a enfreint les traditions et mérite d’être punie.
Elle doit fuir à nouveau, se trouver encore plus étrangère.
Etrangère à sa famille, à sa communauté qu’elle cherche toujours à retrouver. Etrangère en Allemagne ? Pas tant que cela, elle a un travail, étudie, trouve un ami doux et gentil. Elle cherche son bonheur et son bon droit d’être mère, heureuse, autonome. Mais elle veut l’être au sein de sa famille.
Le film est loin d’être manichéiste. Bien sûr on prend parti pour Umay, femme battue, fugitive. La réalisatrice a aussi de l’empathie pour les parents et les frères et la soeur de la jeune femme. La mère est partagée. On sent le père débordant d’amour et de fierté pour sa grande fille. Si elle avait pu être un garçon! » son plus grand échec« , lui dit-il. Le petit frère, sensible et aimant se laissera quand même entraîner dans ce crime d’honneur. La loi de la tradition est plus forte que l’affection.
Et le dénouement pire encore que ce qu’on imaginait…