Nous montons par les marches à la colline de Toompea en passant devant la grosse tour Kiek in de Kok, énorme tour chapeautée d’un toit de tuiles coniques (bien rouge). Plus tard dans la journée, on aurait pu y tirer à l’arc.

La Cathédrale Alexandre Nevski (1890-1900), au sommet de la colline a 5 bulbes noirs couverts d’écailles de bois, elle est bâtie de briques avec des parements blancs. Elle a l’air trop neuve et manque de charme. Quand on rentre, on est impressionné par la religiosité des dames toutes couvertes de foulards, sauf une plus moderne qui porte un calot crocheté. Elles ne sont pas toutes vieilles, il y a des jeunes aussi. Un homme aux cheveux longs et épais bouclés teints en noir et à la barbe blanche est tout à fait pittoresque avec son costume de ville étriqué, prototype du Russe du début du 20ème siècle. Les popes ont de très belles voix. Les icônes sont recouvertes d’or et d’argent. Quatre mendiantes barrent la sortie, foulard et sac en plastique pour protéger leurs chaussons.
En face de l’église se trouve le siège du Parlement installé dans un palais construit par Catherine la Grande et terminé en 1773 qui a une façade rose, un balcon carré et des balustres blancs. Le jardin derrière le Parlement entre fleurs et tilleuls offre une promenade très parfumée. Au coin, une tour ronde est la tour Pikk Hermann.
Les rues de la ville haute sont très agréables, avec les façades colorées 17ème et 18ème. Une école allemande fait face à une école de théâtre. Une curieuse sculpture semble sortir du mur : un professeur fait cours aux étudiants-acteurs et regarde au dessus de ses lunettes de presbyte ouvrant sa main de manière expressive.

La cathédrale luthérienne, reconstruite après un incendie en 1634, est toute blanche de l’extérieur. Son clocher baroque est de 1779. L’intérieur est décoré avec les blasons en bois tourné dorés, d’au moins 1.50m d’envergure. Les sièges dans des stalles de bois peint en vert. La chaire en bois peint fait face à une curieuse loge vitrée.
Malheureusement Toompea est rapidement envahie par les groupes de touristes sortis de quatre énormes bateaux de croisière, tous étiquetés, cohortes bouchant les petites rues pavées. Deux points de vue au dessus des remparts permettent d’avoir un magnifique panorama sur les remparts, les tours et les toits de la ville mais les groupes se pressent et kil faut jouer des coudes pour avoir une bonne place. Les guides brandissent des parapluies de couleurs vives pour rallier leur troupeau.