Essouhé : chez l’habitant

JUMELAGE CRETEIL/POBE

la cour de la concession, les enfants

Notre logis « chez l’habitant »  est dans la concession de la famille de Sébastien : une longue maison de parpaings avec une salle meublée d’une longue table et 8 chambres de part et d’autre d’un couloir. Dans la chambre : un grand lit ; sur un portant de bois, quelques cintres, une table de bois blanc. Le sol est en ciment. Les deux frères de Sébastien, Félix et Hyacinthe  installent notre  moustiquaire achetée à Cotonou. Ils ont allumé des lampes tempête dans le couloir. Avant que l’obscurité ne soit complète, j’allume un tortillon vert repoussant les insectes, la bougie parfumée à la citronnelle et toute une panoplie de bombes et de crèmes.
La douche « au seau » est très civilisée. J’avais imaginé aller tirer moi-même l’eau au puits de 52m de profondeur et nous balancer mutuellement des seaux. Trois cabines en tôle sur un sol de ciment sont chacune pourvues d’un grand seau plein d’eau et d’une écuelle. Deux écuelles suffisent à se mouiller, on savonne, trois ou quatre écuelles pour se rincer.

Dîner sur la natte

Le dîner est servi de l’autre côté de la place, sur la terrasse de la seule maison à étage qui possède l’électricité. C’est aussi là qu’on chargera les batteries des appareils photo est des téléphones mobiles.

On se déchausse pour monter sur la natte. On prend une assiette et une fourchette. Dans un faitout : du riz, dans un autre de la sauce tomate et oignons, du poisson frit. Dans un plateau : des bananes plantains frites et des ignames bouillis. Je ne me suis toujours pas habituée aux ignames farineuses et étouffantes ? Le reste est excellent. Mention spéciale aux bananes légèrement caramélisées. Pour finir, Hyacinthe, qu’on appelle le Gros malgré une musculature d’athlète – sort d’un sac plastique des oranges pelées d’une très jolie façon côtelées. On coupe l’un des pôles et on aspire le jus parfumé.
Bien fatiguée par cette journée bien remplie, je m’endors malgré le vacarme de la radio allumée et les rumeurs du village. Dormir sous la moustiquaire est en soit une aventure !

Petit matin
La nuit africaine a été fraîche – plus fraîche que sous les ventilos d’Helvetia. Bruyante aussi. Toute la nuit, les tambours et les rumeurs de cérémonies ont résonné. Le petit matin s’est levé doucement. Quelques hommes ont traversé la place, une serviette jetée sur les épaules nues, portant des lampes torches. Une femme a libéré les chèvres qui ont envahi la cour. Dans le matin rose, le village s’éveille. On balaie la cour avec de grandes frondes de palme. Les premières mobylettes s’éloignent.
Comme toujours, en lieu inconnu, je me lève à l’aube pour ne rien perdre du spectacle. Petite frayeur : les chargeurs de batterie et mon téléphone ont disparu. De loin le « Gros » m’a vue. Il sort de chez lui avec tous les accessoires qu’il a mis à l’abri lorsqu’il s’est couché. Mais « Il y a coupû(r)e ! ». il faudra se contenter des quelques heures de recharge du soir.
Pendant que j’écris devant la maison, un très grand personnage se détache à contre-jour.  Adolphe nous servira de guide pendant la matinée. Je n’ai pas bien compris son degré de parenté avec Sébastien.
Au petit déjeuner : nouvel essai gastronomique : la bouillie de maïs à l’eau, ni sucrée, ni salée. Vraiment pas terrible ! Si j’ajoute une cuillerée de confiture d’ananas de Songhaï c’est nettement mieux. Félix verse une bonne quantité de lait concentré sucré. Les mangues « fruits de l’amitié » du CEG1 de Pobé sont délicieuses et améliorent sérieusement le petit déjeuner.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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