De Delhi à Agra

CARNET INDIEN

Nuits indiennes, nuits bruyantes !

Les clients de l’hôtel ne sont pas discrets, le personnel claque les portes. Les magasins d’accessoires-auto ont baissé leur rideau de fer mais les chiens aboient. Masque et bouchons d’oreilles sont nécessaires. Une bagarre a éclaté dans la rue : hurlements, sirènes de police. Qui se bat ici ? A 6h,  le muezzin chante : je ne reconnais ni les intonations, ni les paroles.

La route vers Agra

Après les avenues vertes de New Delhi avec les villas cachées dans les jardins, la misère s’affiche à la sortie de la ville sous les échangeurs de voies rapides. Toute une foule en haillons terreux se précipite vers des autobus déglingués et des cyclos faméliques. Des quartiers aux maisons de briques inachevées se profilent. Quartiers pauvres et « nouveaux riches » alternent, centre commerciaux de verre et terrains vagues. Immeubles cossus enfermés derrière de hauts murs hérissés de pointes et de barbelés et portails sécurisés. La route est surmontée par le métro qui court sur son ruban de ciment perché sur des piliers très hauts. Delhi semble interminable. Dans un camion sonorisé, des hommes dansent précédés par des piétons vêtus d’orange brandissant des drapeaux.

Nous roulons depuis une heure,  nous n’avons pas vu la campagne. Des projets immobiliers géants s’affichent. L’atmosphère est poussiéreuse. Des marchés sont installés au bord de la route. Hésitations entre pauvreté et développement.

Enfin la campagne après 1h15 de route ! Ces champs sont très verts sont-ils du blé, du riz ou du millet ? On roule trop vite pour décider. Tellement vite qu’un barrage de policiers armés de longs bâtons de bois mal dégrossi font ranger la voiture sur le bord de la route. Contravention chère : 400 Roupies à payer cash sur place.

Au milieu des champs fument les hautes cheminées des briqueteries artisanales. J’avais pris pour des meules les cases rondes de cannisses surmontées d’un toit pointu. Une carriole passe, ornée de guirlandes de jasmin. De nombreuses usines poussent dans les champs : textile, métallurgie, décorticage du riz basmati. Les écoles de management, les instituts de technologie, les universités, installés en pleine campagne ont des dimensions impressionnantes. L’Inde investit dans l’éducation ! La route se poursuit donc sur une campagne plate entre usines et universités. Un grand troupeau de vaches passe. Nous les voyons enfin les vaches indiennes, bossues aux cornes effilées et découvrons les galettes de bouses qui sèchent un peu partout et qu’on empile soigneusement en tours cylindriques. Nous aimerions les photographier. Impossible !

Après 4 heures de route, nous entrons dans Agra que nous traversons au pas dans les embouteillages.  Nous arrivons à la rivière Yamuna.

Notre guide nous attend au coin d’une rue et nous conduit à l’Hôtel Crystal. Hôtel tout neuf, la catégorie supérieure à l’Aster Inn de Delhi. Une entrée étincelante, deux restaurants dont l’un panoramique en terrasse, un salon de massage et un spa. Une grande chambre équipée du minibar et de la télé. Seul défaut : la vue sur un mur en briques.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « De Delhi à Agra »

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