Udaipur : City Palace

CARNET INDIEN

City Palace d'Udaipur, au premier plan curieux dispositif pour la fête de Holi

Nous avions prévenu le chauffeur : nous ne voulons pas de guide ! Après avoir bien lu le guide Bleu, nous descendons, légères, libres et indépendantes…pour découvrir un guide assis sur le siège avant du passager. Francophone : cela permet à D de libérer sa rancœur vis-à-vis des guides, plus soucieux de leurs commissions dans les boutiques, que de nous faire connaître les monuments. Le monsieur accepte d’une humeur égale la philippique. Ils ne nous emmènera nulle part où nous ne le voulons pas. Il déclare :

–          « A Udaipur, les guides n’ont pas le droit de pénétrer dans les magasins ! »

Il nous promet trois visites : City Palace, un jardin et … ? Dans la  voiture il nous explique que nous pouvons aller seules à pied au marché de l’hôtel. Tout peut se visiter à pied ! Nous aurons le temps pour nos courses cet après-midi !

City Palace, jaune pâle, est de taille imposante mais ne peut pas rivaliser avec le Fort d’Amber ou celui de Jodhpur. Pas de Maharaja(grand roi)non plus. Ici, règne le Maharana(grand ministre) le roi suprême c’est Shiva ! S’ils ne sont pas rois, les souverains d’Udaipur, n’en sont pas moins de longue lignée. Ils règnent sur le Mevar (alors que Jodhpur et Jaipur sont dans le Marwar). Avant d’être à Udaipur, la capitale du Mevar fut à Eklinada puis à Chittorgarth. Udai Singh (1537-1572) fonda Udaipur (la ville d’Udai). A l’occasion, le guide nous fait remarquer que les villes hindoues se terminent pas « pur » tandis que les villes musulmanes par « bad ». la légende dt qu’au 16ème siècle, la forêt couvrait la région et que le Maharana venant y chasser, rencontra un moine qui le bénit et lui assura que son palais ne serait jamais pris par un envahisseur. Il fonda d’abord un temple de Douni puis son palais.

mosaïques et miroirs

 

Dans la cour se trouve une drôle de sculpture en paille :c c’est le symbole de la Fête de Holi qui aura lieu la semaine prochaine.

Après avoir passé la porte de Ganesh puis une deuxième consacrée à la triade Brahma-Vishnou-Shiva, nous entrons dans une très vaste cour bordée d’une rangée de magasins face au palais. A la suite ,face au lac, des arcades où le guide nous installe pour nous montrer le monogramme des Mevar : deux soldats et un soleil, le soldat tenant une flèche représente la campagne tandis que l’autre portant une épée, la ville. La dynastie régnante adore le soleil. Pendant la mousson, les nuages cachant le soleil, on imagina un soleil artificiel à l’extérieur du palais pour que le peuple puisse lui rendre le culte. A l’intérieur du Palais, la famille régnante adore un autre soleil d’or pur.

Pour adorer le soleil même par temps de mousson

Dans la cour, deux fresques encadrent la porte : le cheval incarne la force et l’éléphant la chance (j’aurais pensé le contraire). Dans le hall d’entrée deux autels consacrés à Ganesh et à Laxmi sont entourés de mosaïque en pâte de verre. Ganesh pour la chance, Laxmi, pour la prospérité. Au dessus du temple bâti par Udai se trouve un bassin carré qui était rempli de pièces d’or le jour de l’anniversaire du maharana afin qu’il les jette au peuple réuni dans la cour.

Les portes du palais sont toutes basses et il faut se baisser pour les passer, en signe de respect mais aussi de manière défensive : il est plus facile de décapiter un assaillant qui courbe la tête.

Nous arrivons dans une belle cour plantée de grands arbres bien que nous ayons grimpé 4 étages. Les arbres d’enracinent dans le sol : le Palais est adossé à une colline. Cette cour a pour nom : Bari mahal (Palais du jardin) . Du temps des maharanas on y fêtait le Holi.

C’est aussi l’occasion pour le guide de nous montrer la subtile différence entre les arches hindoues, figurant une trompe d’éléphant relevée et celles qui ont musulmanes où on voit plutôt une fleur.

Le Palais présente une collection de miniatures du 18ème au 20ème siècle. Elles n’ont pas la qualité de celles de Delhi ou du fort de Mehrengarh mais elles racontent très bien la vie au palais, les combats d’éléphants (les éléphants ne s’affrontent que par la trompe, ils sont retenus chacun de chaque côté d’un mur qui les sépare), les fêtes à la cour, les fêtes au village, la chasse au tigre ou à l’ours. Une miniature de 1755 donne tous les détails d’une cérémonie de mariage, de l’arrivée du fiancé à cheval aux feux d’artifice.

l;es mosaïques de la cour des paons

La visite du Palais se poursuit entre pièces carrelées (certains carreaux offerts par les Japonais ou les belges ou des Chinois) d’autres pièces entièrement revêtues de miroirs colorés ; Le Palais d’Udaipur n’est point fait de matières nobles de marbre, de pietra dura ou de pierres précieuse. Ici c’est la mosaïque en pâte de verre ou le miroir qui plait, qui brille reflète la lumière. Le sommet de cet art est atteint dans la cour des paons. Moins solennel que le fort d’Amber ou les Palais de Jodhpur, ici c’est la vie quotidienne des Maharanas qui est livrée à notre curiosité et le guide livre de nombreuses anecdotes : divertissement des femmes avec des jeux peints sur les planchers- échiquier ou marelle-  et même une petite balançoire d’intérieur.

miroirs des maharanas

Le Jardin de Shilyauku Bari  était aussi dédié au divertissement des femmes qui sortaient du zenana pour apprécier la fraîcheur des cinq fontaines : la Fontaine de la Pluie, la Fontaine de la Mousson, ou du Lotus…Ce jardin très fleuri est très agréable à visiter.

Fin de la visite guidée après que j’ai décliné la visite à une bijouterie !

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « Udaipur : City Palace »

  1. Bonjour chère Miriam,
    je tourne a priori jusqu’à mi/fin mai. L’or de leurs corps sera a priori en juin au Festival Côté Court de Pantin. Et pour la suite, tu connais mon orgueil démesuré, alors Cannes…

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