11. Agdz promenade dans la palmeraie, Tannougalt

MARRAKECH ET LA VALLÉE DU DRAA

la montagne Kissane, mon cap
la montagne Kissane, mon cap

Gaëlle nous a dessiné deux plans : un itinéraire-piéton, pour moi et un auto pour DT qui me rejoint.

La montagne Kissane dont le sommet semble coiffé d’un plat à tagine, est mon cap, elle doit être droit devant moi. A droite ou à gauche, j’aurais dévié. La palmeraie est tranquille et très vivante. Des hommes conduisent des charrettes tirées par des ânes, des femmes portent des sacs de luzerne (la femme porte, comme l’âne, l’homme conduit !). Des hommes travaillent avec la houe. Dans les rigoles coule de l’eau fraîche. Amandiers, figuiers et grenadiers ont leur feuillage roussi. Je remarque quelques oliviers et quelques goyaviers. Les choux poussent au milieu des luzernes ou des fèves. Il y a eu de légumes surtout du fourrage. Tout le monde est aimable et confirme la direction de Taliouine (Gaëlle m’a dit de ne pas pointer moi-même la direction, c’est impoli de contredire le visiteur). Je suis tout d’abord une route poudreuse puis une petite levée de terre le long d’une rigole, traverse le lit asséché du fleuve. Il faut alors monter sur la berge.

Le Draa et la Casbah de Taliouine
Le Draa et la Casbah de Taliouine

Une piste va à Taliouine que je quitte pour rester sur les bords du Draa sur le ciment d’un canal d’irrigation qui surplombe le fleuve dans lequel maintenant il y a de l’eau. Des femmes y lavent leur linge. Vue de loin la casbah de Taliouine est très belle, de près elle est très ruinée, tout le village de terre est en ruine, le village en ciment est situé plus haut.

les petits jardins de la palmeraie
les petits jardins de la palmeraie

De Taliouine à Tafergalt s’étend une belle palmeraie, mais Gaëlle m’a déconseillé de m’y hasarder, elle serait « labyrinthique » je marche sur le goudron sous le soleil pour ne pas m’égarer. La route court à flanc de montagne et domine les jardins dont je regrette la douce ombre.

Dominique me rejoint avant Tafergalt qui est composée comme Taliouine d’un village de terre quasi-abandonné et d’un village moderne de ciment et parpaing. Un petit garçon à vélo nous accompagne. Un peu plus loin en bordure de palmeraie on avise une jolie casbah que je dessine assise sur un muret.

casbah
casbah

Tannougalt

Tannougalt se trouve entre la route d’Agdz à Zagora et le Draa. Nous dépassons des casbahs aménagées en hôtel sans trouver le village ancien. Sur la route, nous prenons en stop un homme qui connait le restaurant Chez Yacoub recommandé par Gaëlle et nous pilote jusqu’à la place du village. On laisse la voiture en face du hammam. La visite du Ksar ne coûte que 20dirhams  plus 100dirhams pour le  guide.

Les portes du ksar de Tannougalt
Les portes du ksar de Tannougalt

Celui qui se présente a belle allure avec sa djellaba blanche, son turban violet et ses 1.98m. Le village fortifié a 4 entrées. La porte hispano-mauresque est celle des cavaliers et donne sur la place où se déroulaient autrefois des fantasias. Les trois autres portes sont celles des Juifs du côté du mellah, celle des paysans vers la palmeraie et celle des caravanes près du souk. Tannougalt était une étape sur la route de Tombouctou. Le nom de la ville vient d’un mot signifiant « carrefour ». Les dernières caravanes sont passées en 1968, juste après le départ des Juifs du Mellah.

Mellah de Tannougalt
Mellah de Tannougalt

Le ksar de Tannougalt date du 16ème siècle. C’est le plus ancien de la région. C’était aussi le siège du tribunal où le Caïd rendait la justice. Avant de parvenir au cœur de la casbah on passe par des couloirs très frais et très noirs. A l’entrée se trouvait une salle d’attente pour les plaignants. Dans un renfoncement, Abdel nous montre une grande jarre en terre cuite destinée à la conservation des dattes. Dans la palmeraie on distingue 24 variétés de dattes pour 4 usages : la consommation des dattes fraîches pour les humains, la nourriture des animaux, la conservation des dattes plusieurs années, et la fabrication par les Juifs du Mellah d’eau de vie de dattes.  Une première petite cour est éclairée par un puits de lumière.

la cour principale
la cour principale

La cour principale est carrée 8 colonnes portent les arcades en fer à cheval revêtues de tadelakht et décorées de motifs géométriques.  Au centre, des tapis et coussins figurent la vie dans cette cour. Un côté est occupé par les greniers (agadir), un autre par le tribunal. Le caïd siégeait à une extrémité, les plaignants à l’autre bout ; un grand espace les séparait. En face se trouve le hammam. L’étage st réservé aux femmes. Au plafond sont dessinés les motifs des tapis qu’elles tissaient sur la galerie. Autour de cette galerie se répartissent les chambres. Celle de la favorite est située au dessus du tribunal. On monte enfin sur la terrasse.

Le Mellah a été abandonné à la fin des années 60. La synagogue et le cimetière sont restaurés par la fondation Attal Habib. Les Juifs étaient des artisans confectionnaient des bijoux et des sandales. Ils étaient aussi commerçants. Après leur départ les caravanes cessèrent de s’arrêter à Tannougalt.

Il ne reste plus que 28 familles au village plus 5 étrangers qui reviennent régulièrement en vacances au village.

De la terrasse on voit la palmeraie. L’eau se trouve proche de la surface, puits profonds de 10m. le barrage sur el Draa près de Ouarzazate effectue des lâchers d’eau trois ou quatre fois par an.

Déjeuner chez Yacoub sur la belle terrasse. Omelette berbère et salade marocaine. L’omelette chez Gaëlle était meilleure

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « 11. Agdz promenade dans la palmeraie, Tannougalt »

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