18. De M’Hamid à Ait Benhaddou

 

MARRAKECH ET LA VALLÉE DU DRAA

Des barrières contre l'avancée des dunes
Des barrières contre l’avancée des dunes

es murs de palmes tressées empêchent  que le sable n’envahisse les cultures. Je cueille un brin du buisson bleu-vert. Ses feuilles sont épaisses, presque une plante grasse, les petits fruits, globuleux (je ne suis pas sûre que ce soient des fruits). Acacias et hamada, sables tamaris, j’ai plus de mal à identifier les buissons tellement desséchés qu’il ne reste qu’une trame  à symétrie hexagonale et de longues aiguilles. Les buissons sont beaucoup plus présents qu’on ne l’imaginerait.

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Entre Tagounit et Tamgrout on franchit un petit col. De là, la vue est étendue sur la palmeraie mais elle est brouillée, brouillard de chaleur ou poussière ? Le vent se lève ; c’était un  vent de sable. A Tinfou : travaux. La  poussière du chantier s’additionne au sable. On ne voit plus rien, ni le bord de la piste, ni les véhicules qui viennent à notre rencontre ni les engins du chantier. Heureusement tout est clair à Zagora où nous assistons à l’arrivée d’un marathon.

palmeraie
palmeraie

Nous avions repéré une flèche « Circuit touristique de la Palmeraie » parallèle à la RN9 sur l’autre rive du Draa. Selon Hassan, un véhicule léger peut le parcourir. Dès qu’on a traversé l’oued on rencontre des travaux qu’on doit contourner. A chaque intersection le doute s’installe. Doit-on choisir la direction « à la boussole » vers le nord ou prendre la piste principale mieux entretenue ? La route mène à un village où personne n’est capable de nous renseigner. On poursuit le long du Draa jusqu’à un pont. La palmeraie est verte, l’eau vive circule dans des rigoles, la luzerne a une couleur intense, des choux croissent au beau milieu des luzernes ou des fèves. Vie intense qui contraste avec la tristesse de la palmeraie abandonnée de M’Hamid.

J’ai plaisir à retrouver les casbahs autour d’Agdz. Reprendre la même route qu’à l’aller ne m’ennuie nullement ; j’aime ces révisions qui fixent les repères dans la mémoire.  Nous pique-niquons non loin de la cascade de Tizgui (avocat, vache-qui-rit- et oranges achetés à Zagora).  Avant Ouarzazate on loupe la route de Marrakech et traversons la ville. Ville moderne de ciment, impersonnelle, administrations, hôtels, garages. Nous passons devant les studios Atlas que nous avions visité : les décors égyptiens sont toujours visibles de la route.

l'oued près d'Ait Benhaddou
l’oued près d’Ait Benhaddou

Le trajet Ouarzazate/Ait Benhaddou paraît interminable. Nous arrivons à 16heures à notre Hôtel Bagdad Café (le premier sur la route principale). Rose me conseille de filer sur le site pour profiter du coucher du soleil qui donne au pisé une teinte au rouge et des ombres intéressantes. Une contribution d 10 dirhams est demandée pour la restauration du site. Décors naturels de tournage de nombreux films (Lawrence d’Arabie, Gladiator, Alexandre), inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco, Ait Benhaddou est un site pittoresque mais très touristique. Même à 17h15, on s’y bouscule dans toutes les langues (surtout en Espagnol). Le ksar perché sr la colline est surmonté d’un grenier (agadir), il domine un oued qui lui donne un écrin de verdure. Même vidé de ses habitants, même occupé par les marchands de souvenirs, Ait Benhaddou garde un charme certain malgré la perte de son authenticité. Il y a 13 ans, nous avions acheté un pouf en cuir qu’on avait rempli de souvenirs, miroirs au cadre incrusté d’os, un sac, un couvre-lit…Rien ne me tente aujourd’hui, les couvre-lits me semblent industriels, les tapis et kilims sont tous identiques, chèches et autres batiks arrivent tout droit d’Asie. Sans parler de « aquarelles au thé et au safran » et des villages en plastique.

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J’ai choisi sur Internet le Bagdad Café pour ses 6 chambres et sa petite piscine ; L’accueil de Rose et de Mohamed est très chaleureux ; Ils sont prévenants, à l’écoute et de bon conseil. Notre chambre est parfaite avec une salle d’eau assez grande, de l’eau chaude dans la douche, un chauffage efficace. Le décor est sobre : plafond de roseaux meubles contemporains de ficelle tressée, tadelakht brun et rose, couettes assorties aux couleurs assorties orange rouge et gris. La pièce est bien éclairée. Je vais pouvoir laver mes cheveux et me débarrasser du sable de la route !

Pour dîner, j’ai commandé de la pastilla – un met raffiné – celle qui arrive est « individuelle » galette recouverte de sucre glace décorée à la cannelle. La pâte feuilletée est bonne mais la farce est un peu sèche, le poulet (ou pigeon) est haché tellement fin qu’on ne le perçoit pas, mélangé à la noisette, l’amande pilées et la cannelle. La poudre aurait gagné à être mélangée à du beurre.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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