Vendredi saint à Séville

ANDALOUSIE Pâques 2009

 

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Négligeant les grands parkings dressés exprès pour la Semaine Sainte, nous laissons la voiture dans un parking souterrain proche du Guadalquivir. Sur la promenade aménagée au bord du fleuve, les capucines d’un orange brillant grimpent au tronc des arbres. Les géraniums poussent en pleine terre.

Sur le pont de Triana, une foule  se presse, munie de sièges pliants et d’appareils photos.

Où sont donc les Pasos ?
Les gens sont évasifs.

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Un très joli édifice flanqué tourelles carrelées de bleu est construit au bout du pont .

La Plaza de l’Altozano est bordée de très beaux immeubles décorés d’azulejos, de grilles et de loggias.

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Sur le passage de la Procession, les balcons sont habillés de tissus rouge-sang décorés des palmes des Rameaux. Les stores de paille tissée sont enroulés.  Des pétales de fleurs jonchent le sol.

Le cortège passe au fond d’une rue. Un cameraman de la télévision, perché, filme. Nous ne voyons absolument rien, la foule s’entasse. Privées d’image, il reste le son – impressionnant- aussi bien la fanfare et les tambours que le silence qui leur succède au passage de la statue.

Nous tentons notre chance dans une ruelle perpendiculaire gardée par la police. Interdit de passer, c’est une voie d’évacuation en cas d’incident. Le cortège défile à au moins 50m, on devine les cagoules pointues des pénitents ainsi que la silhouette du Paso du Christ avec sa croix.

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Une fanfare se détache du cortège et vient vers nous. Certains musiciens sont en larmes, ils s’embrassent. J’ai rarement vu autant d’étreintes viriles (adolescentes). Un père équipe son fils de 4 ou 5 ans d’une cagoule pointue de velours vert. Père et fils s’éloignent main dans la main.

Séville – Paso de la Vierge de Triana

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Dans une autre rue, j’ai la chance de rencontrer le Paso de la Vierge qui croule sous les lys, les arums et  les cierges blancs. C’est une vierge très habillée avec la silhouette très caractéristique triangulaire. Le dais est soutenu de piliers d’argent. A son passage, tous font silence.

Au balcon, une femme en noir à l’allure très simple, jupe serrée pull moulant chante. La musique ressemble à du flamenco. C’est la saeta. L’émotion est perceptible. Je sens que j’ai assisté à un moment très special.

Finalement je me lasse. Il faut être très catholique ou très badaud pour supporter longtemps le piétinement de la foule. Ma curiosité de touriste est assombrie par l’intolérance de ces pénitents en des temps pas si anciens. Lisant les guides,  j’ai appris que l’Inquisition siégeait non loin de là et que,  dans ce quartier de Triana,  se trouvait la prison et qu’eurent lieu les autodafés et les supplices des Juifs.

 

Séville – Triana

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Nous nous promenons au hasard et voyons les fabriques de céramiques de la Calle Castilla.
Une colombe se pose sous un store de paille. Les géraniums dans des pots de céramique se reflètent dans une vitre. Vision fugitive…

 

Séville – bords du Guadalquivir

 

chocolate con churros.
Curieusement je n’y ai jamais goûté!
En 1974, trop désargentée. En 1981, il faisait si chaud…..En 2003, on avait raté l’occasion. C’est un petit déjeuner espagnol  servi bien trop tard pour nous, les matinales, la racion à 5€ nous servira de déjeuner pour deux personnes ! Le chocolat est si épais que je me pose la question : y tremper le beignet ou le boire ?

Et si nous allions faire un tour en ville ?

En voiture, impossible. La plupart des ruelles du Centre Historique sont piétonnières et pour cause de Procession du Vendredi saint on a coupé les artères les plus larges. Nous nous contentons des bords du Guadalquivir. Les édifices modernes de l’île de la Cartuja, le pont suspendu de travers, le bonhomme suspendu…contrastent avec la vieille ville. Nouvelle tentative en voiture et c’est à nouveau un gymkhana entre les voitures en stationnement dans les ruelles.  Aucun intérêt touristique mais je commence à me familiariser avec le plan et à prendre des repères.


De l’autre côté du fleuve nous trouvons immédiatement l’autoroute et la direction de Merida. Merida est le mot magique qui nous a permis de trouver Guillena hier soir après des kilomètres d’errance et un retour involontaire à l’aéroport.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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