
Nous contournons Séville sur l’autoroute bordée de grandes surfaces, Carrefour, Al Campo (Auchan), Décathlon, magasins de meubles, Leroy Merlin…Désolation de cette uniformisation des abords des cités. Nous pourrions être à Lyon ou à Evry – aucun intérêt !
Enfin La campagne! Moutonnement des collines plantées d’oliviers chevelus. Un village Puebla de Cazalla déborde du sommet d’une crète. Son église à l’avant, commela figure de proue d’un navire, son campanile séparé, un peu décalé de la nef, surmonté par une curieuse coupole aplatie comme celle d’une mosquée.
8°C, il fait très frais, on met le chauffage dans la SEAT Altéa.
Des montagnes escarpées se profilent au loin.
Au km 85, nous dépassons Osuna, petite ville blanche au flanc d’une colline dominée par une grosse forteresse créée jaune. Je ne sais pas pourquoi, je pense à Ostuni dans les Pouilles – peut être seulement la consonance ?
Le long de la voie ferrée poussent des agaves. Les lilas sont en fleurs. Les collines deviennent très blanches : la marne affleure quand on a labouré au pied des oliviers.

Nous traversons le village endormi. Une belle façade baroque avec des colonnes torses : le Palais des marquis de Cernevalas, attire mon regard. J’entre dans une magnifique église baroque sans pouvoir la visiter : les Pasos des processions barrent le passage.
Oliviers, villages blancs, façades baroques, comme dans les Pouilles !
Je monte à la colline San Cristobal où se trouvent deux couvents Santa Clara,un couvent franciscain, les ruines d’un château fort et une belle église fortifiée gothique Santa Maria.
Cet ensemble de monument est mis en valeur dans le parc Francisco Ayala – homme de lettres local qui a étudié Cervantès et traduit entre autres, S Zweig. Cette promenade tranquille est une surprise merveilleuse. Des panneaux racontent l’histoire de la petite cité : « Estepa, de la Préhistoire aux romains… », la tour médiévale semble tenir un pont-levis.
Au sommet, j’entre dans la cour des Sœurs. Rien n’interdit l’entrée « sauf aux chiens ». On a affiché la liste des prix des pâtisseries qu’on commande à une religieuse invisible derrière un tour (passe—plat). Encore un souvenir italien, ou plutôt sicilien et littéraire conté par Dominique Fernandez.
Le couvent des hommes est mieux fermé je ne fais aucune tentative pour entrevoir l’intérieur.
Du haut de la colline, la vue est étendue : un azulejo nous détaille le « balcon de l’Andalousie ».
Dernier monument : la tour baroque Santa Victoria, très haute et très décorée.
Dans les rues blanches en pente raide, les femmes sont occupées à balayer devant leurs portes. Le font-elles chaque jour ou Pâques marque-t–il une occasion spéciale ?
A la sortie du village, je peste encore contre les Espagnols, leurs lotissements et leurs constructions exagérées.
– « ils ne sont vraiment pas écolos… »dis-je en voyant des pylônes à haute tension. Vraiment je suis médisante ! Juste à côté au km 135 en face de Pedra de la Fuente, nous voyons un champ de panneaux solaires.
