ANDALOUSIE Pâques 2009
Nous avons pris nos habitudes à Grenade. Du parking de la Plaza Real, nous rejoignons par la rue des rois Catholiques (hideuse statue des-dits rois sur un grand piédestal), après avoir traversé la Gran Via nous trouvons rapidement la Plaza Nueva et les autobus : le 21 pour l’Albaicin, le 32 l’Alhambra, le 34 Sacromonte. Si le 31 et le 32 sont assez fréquents, le 34 ne passe qu’une fois l’heure à la demie.
Le 34 longe le Rio Darro prend la Cuesta del Chapiz et tourne brusquement devant une statue d’un homme chapeauté.
Très rapidement, le tissu urbain s’effiloche, on se retrouve en pleine campagne. Les carmenes avec leurs beaux porches, leurs cyprès et leurs fleurs s’espacent. Des friches couvertes d’agaves et de figuiers de barbarie aèrent le faubourg. La rue serpente. L’autobus arrive à l’abbaye de Sacromonte, dont nous n’avons pas prévu la visite : Grottes saintes et reliques ne nous disent rien qui vaille.
Nous redescendons à pied vers les Grottes des Gitans sur la petite route tranquille. Je suis fascinée par les agaves : leurs inflorescences commencent à noircir et on voit sortir l’énorme bourgeon, asperge géante de plus d’un mètre. Les figuiers de barbarie sont aussi nombreux. Sur leurs raquettes poussent de petits bourgeons épineux. Il y a aussi tout un fouillis de ronces. Ces épineux en face des jardins du Généralife, et la jolie forêt de feuillus au vert tendre contraste avec cette végétation quasi désertique.
Un peu plus bas, après les carmenes les maisons blanches se resserrent autour d’une placette où sont installés les restaurants où l’on peut entendre du flamenco le soir.

Musée des Grottes du Sacromonte
Le Musée des grottes du Sacromonte (Museo Cuevas del Sacromonte) est perché à mi-hauteur de la colline ; Il faut faire une jolie grimpette sur une rampe pavée de petits galets. Pour rendre la montée plus agréable on a planté du romarin et toutes sortes de variétés de sauges et autres plantes aromatiques.
La jeune fille de l’accueil parle bien le français :
– « quelle sorte de fête avez-vous en France en ce moment ? On ne voit que des Français ! »
Elle nous confie une sorte de cahier aux pages dactylographiées et plastifiées où se trouvent toutes les traductions des panneaux bilingues Espagnol/anglais. ON peut donc visiter à sa guise les grottes aménagées avec diverses expositions.

Un groupe se dirige vers la première grotte, ce sont des Espagnols de 25-30 ans. Leur guide est passionnant ; c’est un gitan, né dans ces grottes qui parle avec beaucoup de chaleur.
la grotte, un habitat idéal
Selon lui, la grotte, à Grenade est l’habitat idéal. La température est de 16°-18° toute l’année. Dans une ville où l’amplitude thermique peut être énorme. De plus, le conglomérat dans lequel sont creuses les grottes serait antisismique à cause de l’hétérogénéité du matériau qui la compose. Les tremblements de terre, ici cause beaucoup plusde dégâts aux habitations construites tandis que les grottes fournissent des refuges. Une orientation convenable de l’ouverture permettrait aussi une ventilation naturelle par convexion d’air, les différences de température causant la circulation de l’air dans la grotte. Même la chaux qui recouvre les parois est un élément positif contribuant à la santé des habitants. La chaux vive est un désinfectant puissant.
Il compare la grotte à une matrice accueillant les humains. Il joint le geste à la parole mimant la mère berçant son enfant.
La grotte que nous visitons est une sorte de couloir. La chambre occupe le fond. La grotte voisine est l’étable ou l’écurie. La chaleur des animaux pouvant réchauffer les humains viant à proximité. Dans la cuisine on nous cite une chanson gitane et on donne une idée du menu : des pois chiches et des choux.
Musée des Grottes du Sacromonte :artisanat

D’autres grottes présentent l’artisanat : la forge où l’on fabriquait les divers outils pour le jardinage, le métier à tisser, la céramique avec toute une collection de vaisselle émaillée bleu et turquoise sur fond blanc. Les motifs déclinent la grenade, mais aussi les oiseaux, les fleurs… Cette céramique est visible partout dans la ville. Au gite nous en avons tout un service
Musée des Grottes du Sacromonte – Vannerie
La vannerie est une activité traditionnelle des Gitans.
Une jeune fille remplace le guide et montre de très beaux échantillons. Elle propose des travaux pratiques.
-« N’importe quoi qui peut s’enrouler autour de deux doigts peut servir en vannerie. » déclare-t-elle
Cette jeune gitane brune me fait clairement comprendre que je ne participerai pas à l’atelier de vannerie. je la regarde tresser ses nattes de chaume à regret.
Un peu plus loin, un panneau consacré au flamenco raconte les soirées pendant lesquelles les Gitans occupés à la vannerie ou à la forge, chantaient. C’est notre seule déception dans ce musée : pas de musique. .J‘avais espéré au moins des enregistrements.

Musée des Grottes du Sacromonte (Géologie-Botanique)
le musée n’oublie ni la botanique ni la géologie.
Tectonique des plaque oblige, microplaque Alboran est venue se souder à la plaque Ibérique il y a environ 12 millions d’années pour former la Sierra Nevada.
La »formation de l’Alhambra »formantla colline de Sacromonte est un énorme conglomérat résultant de la fonte des glaciers ayant recouvert la Sierra Nevada. Ce poudingue comporte de nombreux galets (ou même des blocs) de quartzite, dolomie, serpentine, micaschiste. Les échantillons de ces roches sont présentés très pédagogiquement. L’âge de la Formation de l’Alhambra est assez flou, entre 2 MA et 5MA. Je ne sais pas si les grès épais que nous avons vus hier en allant dans l’Alpujarra ont la même origine.
Grenade – retour de Sacromonte
Retour à pied
Une rampe en galets mène à une promenade en balcon à flanc de colline très agréable. D’un côté l’Alhambra nous accompagne, de l’autre les habitations troglodytiques ou les maisonnettes.
une bonne adresse?
Des appartements pour touristes sont aménagés non loin du Musée. Pas très pratiques parce que excentrés, ils doivent être très agréables en été. Ceux qui les louent ont intérêt à voyager léger !(on peut trouver les références dans le Guide du Routard dont ils se recommandent)
Plus loin des maisonnettes modestes ont été construites. Enfin, on retrouve les carmenes et ls jardins. J’arrive tout près de la muraille arabe, puis à l’Albayzin et finalement je descends la Cuesta de Chapiz
Grenade – Paseo de los Tristes
Nous n’avions pas encore sacrifié au rite des tapas.
Mortes de faim nous nous installons à la terrasse du premier bar sur le paseo de los Tristes. Avec le verre du vin blanc on apporte une petite tranche de pain, une tranche de chorizo, une autre noire comme du boudin et une dizaine d’olives entaillées fondantes et parfumées. Nous avons aussi commandé des croquettes (béchamel avec du jambon panée ).
Ainsi ragaillardies nous pouvons continuer la promenade le long du Darro. Je remarque de belles façades Renaissance un peu comme en Italie.
Musée Archéologique
Un bâtiment très orné de sculpture est occupé par le musée archéologique. Dans la cour démonstration d’épigraphie. Deux petites idoles en albâtre ressemblant aux idoles cycladiques m’ont bien plu ainsi que le crâne d’un éléphant.Pour le reste, c’est toujours poterie cassée, pointes de flèches…



