ANDALOUSIE Pâques 2009

La colline d’Osuna, visible de l’autoroute de Grenade à Séville, est coiffée d’une forteresse jaune dominant la ville blanche.
Des panneaux « zone monumentale »nous guident facilement (pour une fois).
Ce que j’avais pris pour un château avec des poivrières pointues aux toits bleus et blancs en damier c’est l’Université. Une université dans un bourg de campagne de 17 000 habitants ? Fondée en 1548, ses salles se distribuent autour d’un patio agréable. Je devine des peintures murales – on ne visite pas.
En face, la collégiale Renaissance est un magnifique bâtiment de pierres jaunes avec des toits aux volumes compliqués. Son clocher est carré comme un donjon.
J’entre discrètement dans la Collégiale, un mariage s’y déroule. Des hommes en costume sombre arpentent le parvis. Des femmes en retard se pressent sur des talons presque aussi hauts et fins que les pattes des échasses. Débauche de gaze et d’organdi. Robes transparentes.
Je n’ose pas entrerplus avant et rate les tableaux de Ribera et le retable vantés dans le Guide Bleu. Je rate aussi le Panthéon des Ducs d’Osuna (2 étoiles au guide Bleu).

Je sonne à la porte du Couvent de l’Incarnacion. Une petite bonne sœur fait visiter l’église ,nous montre un retable baroque et les statues de bois peint habillées à la mode espagnole. Puis elle nous fait asseoir pour attendre un groupe qui vient de s’annoncer. : une cinquantaine d’Espagnols du 3ème âge. Devant cet auditoire important la petite sœur recommence son discours en remerciant la Providence que nous nous trouvions tous ensemble. Photos interdites ! nous traversons en troupeau le cloître et passons sans un regard pour les magnifiques azulejos, peut être trop profanes pour la sœur inspirée qui préfère nous faire entrer dans une salle entourée de belles stalles de bois.
Je reste debout, étant la plus jeune . Notre guide raconte la vie monacale. Son ordre lutte contre l’Esclavage – c’est très bien. Mais l’esclavage revêt différentes formes inattendues : la consommation (j’opine du chef) la maladie ( ??) la bonne sœur prêche. Je me sens prise au piège. La visite risque d’être fort longue et fort ennuyeuse. Déjà j’ai raté les azulejos ! Je ne veux pas rester coincée ici à entendre ses discours interminables alors qu’il est déjà 13H15 et que tout ce qui se visite à Osuna va fermer. Je n’aurai rien vu de ses merveilles ! Je tente une sortie. La sœur tourière est scandalisée :
– « Vous sortez déjà ? »
Elle brandit des boites de petits gâteaux ronds
– « vous allez acheter des gâteaux ? »
J’ai l’impression qu’elle ne me laissera pas sortir si je n’achète rien.
Je dégringole une rue très en pente qui me mène à la Plaza Mayor animée et bordée de très agréables bâtiments. Je cherche toujours le sépulcre des ducs d’Osuna (vice-rois de Naples, quand même !) ne sachant pas qu’il se trouve à la Collégiale occupée par le mariage. Je remonte en quatrième vitesse.
La visite d’Osuna fut donc un peu ratée.
Nous pique-niquons devant une nécropole romaine, d’importance mais fermée.