Paros : Parikia – musées et sites

CYCLADES

clocheton d'Ekatondapialani
clocheton d’Ekatondapialani

 

Ekatontapyliani et musée byzantin

On entre dans l’enclos de la basilique par un portail dans un mur blanc surmonté de clochetons de marbre ajouré. La cour ressemble à un cloitre. L’église de pierre à la coupole couverte de tuile de très grande dimension a de larges ouvertures. L’édifice actuel remonte au 6ème siècle mais son histoire est encore plus ancienne. On raconte qu’Hélène en route vers les Lieux Saints fut contrainte à une escale à Paros à cause d’une tempête et fit vœu d’y construire une magnifique église. Une autre légende raconte que l’architecte avait été apprenti du maître d’œuvre de Sainte Sophie. Le nom Ekatondapyliani  veut dire 100 portes, elle en aurait 99, la 100ème serait ouverte  à la « libération » de Constantinople.

la nef décorée pour Pâques
la nef décorée pour Pâques

Les dimensions de l’église sont saisissantes. La nef et la coupole sont très haute. On a utilisé, non pas le marbre blanc comme on aurait pu s’y attendre mais 3 ou 4 sortes de pierres colorées donnant un effet très agréable. L’iconostase est en marbre blanc très ouvragé, une véritable dentelle portant deux grands icônes revêtues d’argent curieusement entourées de petites icônes de bois. Des têtes accompagnent l’icône de la Vierge dans des sortes de nuages. L’église est décorée pour Pâques avec de grands nœuds violets, des bouquets de fleurs blanches. Ces décors masquent les icônes qu’il faut chercher. Celles qui représentent les évangélistes autour de la chaire sont très délicates. Soutenant la coupole on devine des fresques derrière l’iconostase. Un moyen de les découvrir et d’avoir un beau point de vue sur l’église est de monter à l’étage sur la galerie par un escalier extérieur. De là on voit les fresques et les icônes cachées dans le chœur. Sur le côté, la chapelle Saint Nicolas, de dimensions réduites est plus sobre mais elle s’orne de très belles coloones et de chapiteaux antiques. Selon le guide de Paros, chapiteaux, pilastres et cimaises proviendraient du Tempsle de Démeter qui se trouvait dans le port de Parikia.

j'aimerais bien connaître le nom de cette fleur au coeu noir
j’aimerais bien connaître le nom de cette fleur au coeu noir

Comme toujours pendant la semaine Sainte, des femmes sont occupées à faire des bouquets pour les célébrations ; Aujourd’hui elles utilisent des fleurs blanches au cœur noir Mavromates.

Le Musée Byzantin

dans le cloître le Musée Byzantin
dans le cloître le Musée Byzantin

Le musée byzantin expose de nombreuses icônes du 16ème et 17ème siècle (jusqu’au 19ème) posées sur des supports très simples rouge ou noir ;  cette présentation très sobre met en valeur les couleurs. Nombreux Saint Georges terrassant le dragon. Mes préférées sont 17ème : une Nativité de la Vierge : dans un coin en bas à droite deux servantes versent de l’eau. Celle qui est assise et voilée e rouge et tient une belle aiguière au bec contourné ressemblant à une tête d’oiseau. L’autre jeune fille est debout : elle verse de l’eau dans une vasque, le mouvement de l’eau est remarquable, la surface de l’eau n’est pas lisse et plane comme elle le devrait amis ressemble à un écheveau de laine ou à des bandes de guimauve.

A côté, de la même époque, dans  une Présentation de la Vierge au Temple,  j’ai remarqué une procession de femmes brunes aux cheveux découverts portant des flambeaux.

Ces détails me touchent plus que les figures saintes stéréotypées.

Musée Archéologique

Gorgone
Gorgone

A deux pas de l’église, en haut de la rue, dans une vaste cour où sont entreposés des sarcophages et stèles, le Musée Archéologique présente ses collections provenant de l’île de Paros,  dans trois salles vieillottes.

Certains objets sont fort anciens, préhistoriques. La colonie mycénienne de Koukounaries dont nous avons cherché le site sans le trouver, date 12ème 13ème av. JC. Lames d’obsidienne, céramiques, agrafes. Les objets préhistoriques m’ennuient un peu. Il faut une mise en scène spectaculaire pour les faire parler et ici, la muséographie est noyée sous la poussière. Les pièces présentées, les explications peuvent convenir à des archéologues, mais le touriste s’ennuie. Qui sont cette Artémis et  cet Apollon déliens, viennent-ils de Paros ou de Délos ? Ces minuscules   objets égyptiens ont sûrement quelque chose à raconter, mais quoi ? Qaund sont-ils arrivés sur Paros ? comment ?

Les salles suivantes présentent des marbres, la moindre des choses à Paros ! Les statues sont très abimées et grossières comme ces bustes de Kouros . la Gorgone 6ème siècle, est spectaculaire : elle dans sa main droite tient la tête d’un serpent qui s’enroule autour de sa taille. Gorgone était fille de Phorkys et de Kéto (il faudrait que je cherche la légende !).

J’aurais aimé en savoir plus sur l’Archilocheion et sur ce poète Archiloque.

La stèle des tables de Paros est un monument historique : document de premier plan dit le panneau mais très mal expliqué. Les grands sarcophages familiaux auraient aussi mérité une meilleure présentation.

Nous déjeunons de belles petites sardines très fraîches achetées chez le poissonnier d’épinards frais (Vidalis) les plus tendres et les plus jeunes que j’aie jamais mangés.

Sous un franc soleil, nous retournons au Parc environnemental au nord de Kolymbithrès pour faire le circuit n°3 autour du cap qui fait face à Naoussa. Le sentier démarre dans un affleurement de granite entrelardé de schistes (ou le contraire) toutes les variantes entre schiste et granite s’entremêlent, filons recoupant l’encaissant, œil de quartz dans le granite…au bout du cap, on trouve le marbre, la végétation change : coussins épineux, buissons de sarriette. De petites plages sont encadrées par des rochers plats. Un panneau signale l’emplacement des batteries russes de 1770à 1774. C’est la première fois que je rencontre des témoignages de ces guerres russes. La promenade est moins longue que prévu : 20 minutes pour arriver au cap, 30 pour le tour, et 20mn retour ;

J’ai vu sur une carte postale les rochers de Kolymbithres qui m’a bien plu. Des parasols bleus présents sur la photo signalent l’endroit précis. Les rochers bizarres sont bine là, seulement le photographe devait être dans l’eau. En cette saison je rentre jusqu’au genou, pas plus !

16h, un peu tôt pour rentrer. Nous décidons d’explorer l’autre pointe nord e l’île après Naoussa. Sur la carte figurent deux plages Santa Maria et Alyki ainsi qu’une grande zone sans route et probablement sauvage. On dépasse l’usine électrique avec sa grosse cheminée pour trouver une jolie plage de sable que nous dédaignons à cause de la proximité de l’usine. Très vite  nous atteignons l’autre côté du cap, des quads pétaradent et font des figures sur la plage. Suivant les indications « Santa Maria » nous nous retrouvons dans des lotissements cachant la mer. Le cap s’est urbanisé depuis l’impression de la carte ; des routes et pistes ont été tracées dans le maquis des lentisques pistachiers. Le seul accès à la mer est l’entrée d’un beau restaurant. Ouvert ? Ou fermé ? Après plusieurs tentatives nous renonçons, retrouvons la plage des quads, entrons dans un complexe de bungalow pas trop laids mais c’est privé, pour nous arrêter finalement à la première plage proche de l’usine que nous avions méprisée. Deux petites filles font des ricochets. Après deux allers-retours les pieds dans l’eau, nous décidons que notre balcon sea-view est bien plus agréable ! par mégarde, à Naoussanous prenons la route du Sud et rentrons à Parikia par Kostos et le centre de l’île encore agricole avec ses vignes, ses champs de blé et ses montagnes qui nous enchantent ; le littorral est à la limite de la saturation en matière de constructions touristiques !

Sites archéologiques mineurs

Il reste des sites archéologiques à Parikia à visiter : les 3 églises à l’entrée de la ville, des villas hellénistiques, un atelier de poterie et un de sculpture hellénistique sans oublier un « open-air sanctuary » assez énigmatique.

Les mosaïques sont décevantes : rectangle carrelé de blanc, un peu comme dans une salle de bain contemporaine, un autre rectangle entouré de vagues avec un losange noir au milieu.

L’atelier de poterie se trouve dans les fondations d’une maison d’habitation mais bien visible de la rue. On devine les installations, il reste d’énormes cuves, on signale les étuves.

L’atelier de sculpture est difficile à interpréter pour un non-spécialiste. On voit els carrés et les tranchées des archéologues ainsi que les repères qu’ils ont placés. C’est un peu frustrant de penser que le marbre qui y a été sculpté ait laissé si peu de témoignages visibles sur place.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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