premier tour sur l’Etna

CARNET SICILIEN 1998

Etna sous les nuages
Etna sous les nuages

Départ vers 9H sous les nuages.

Nous partons sans étudier l’itinéraire. Au lieu de rejoindre Nicolosi nous nous retrouvons à Zaffarena Etna. Nous suivons la signalisation « Etna« , puis la station de ski et le téléphérique « funivia » en traversant des villages très urbanisés puis des vergers. La route monte très vite, nous sommes alors sur une coulée gigantesque recouverte de scories, dont la surface très irrégulière semble labourée par une charrue monstrueuse. Les lacets de la route recoupent les roches étonnamment fraîches.
Les arbres sont encore dans leur tenue d’hiver, châtaigniers défeuillés, genêts arbustifs. J’ai du mal à apprécier l’épaisseur de la lave et les dimensions réelles de la coulée. Rapidement, il fait très froid.

le petit cratère
le petit cratère silvestri

1900m d’altitude
Nombreux cars sont garés au parking. Il faut s’habiller chaudement. Heureusement, nous avons emporté les parkas. Les nuages, tout proches,  cachent l’arrivée du téléphérique. La piste de ski n’a plus de neige. A la limite du couvert nuageux un petit cône est saupoudré de blanc.

Comme tous les autres touristes, nous grimpons sur les bords d’un tout petit cratère : le cratère Silvestri. Un petit sentier dans la pouzzolane en fait le tour. Vue magnifique sur la plaine de Catane dans la brume, la mer, et, plus près de nous, d’autres petits cratères boursouflés.

Renseignements : la montée en téléphérique et le transfert en jeep durent 2H30. On nous les déconseille formellement à cause du temps « bruto tempo« . Je note les coordonnées de la funivia pour téléphoner avant le départ.
Même à mi-pente, c’est très impressionnant de se trouver dans ce désert de scories.on croit être retourné en hiver, la végétation est très différente de celle d’en bas.

Descente par Adriano

église de'Adriano
église de’Adriano

Direction  Nicolosi, puis vers l’ouest par Adriano.
Vers 1000m, les vergers sont en fleurs, poiriers, pommiers, cerisiers. A cette altitude la végétation est en phase avec celle de France. Un joli tapis de petites fleurs fait une belle tache de couleurs. Face à l’Etna les petites montagnes sont très découpées. Accroché sur une crête, un village retient notre attention.
La visite d’Adriano est recommandée par nos livres. Nous cherchons surtout à nous ravitailler. La ville, très sale,  paraît misérable. Episode amusant : des gamins au crânes tondus se battent sauvagement, deux adultes n’arrivent pas à les séparer. Au marché : pendillocheries, pendeloques et miroirs pieux, jeans de contrefaçon,  le Tiers Monde? Après avoir fait trois fois le tour de la ville on repère finalement la place principale. Il est treize heures.  Tout est fermé, même le jardin public.

la Tour Normande
la Tour Normande

La tour normande moyenâgeuse, carrée, en pierre de lave est sans grâce. Une église possède une entrée curieuse avec une colonnade antique de basalte gris. Un podium gâche la photo. Pour Pâques, on y a représenté un Mystère du Moyen Age. Nous enrageons d’être passées deux jours trop tard !
La façade classique de l’église est plus intéressante avec une jolie alternance de lave sombre et de pierre claire. Fermée, elle aussi.
Nous cherchons le pont sarrasin pour le pique nique. On ne trouvera pas.

Pique nique sous un olivier

orangers - Copie (2)
Pique-nique dans les orangers

Si la ville, grise  sous les nuages, nous a paru triste, en revanche, ses abords sont  riants. Jardins de légumes irrigués : oignons, choux, salades dans des petits carrés délimités par des murettes de blocs de lave. Partout des maisons basses avec des tuiles romaines, des bassins d’eau pour l’arrosage. Après avoir erré dans les jardins nous trouvons le coin idéal pour s’arrêter : un olivier pour l’ombre, des orangers abandonnés en fleurs, plein de fleurs des « grandes marguerites » jaunes et de la luzerne violette. Le ciel s’est dégagé. Nous photographions les orangers, fruits et fleurs mélangés, les toits de tuiles et les murettes écroulées.

Centuripe

Centuripe sur son arête rocheuse
Centuripe sur son arête rocheuse

Un village perché paraît tout proche. Il s’agit de Centuripe qu’on atteindra par la route d’Enna à Catane. Nous montons dans les orangers en fleurs. Dommage qu’il n’existe aucun moyen de conserver le souvenir des odeurs ! Je retrouve le parfum des nuits chaudes d’Israël, D, celui de Menton. Nous ouvrons les fenêtres de la Polo pour en profiter. La route grimpe entre les terrasses. De jolies fermes sont dispersées dans la campagne.

Centuripe
Centuripe

Au  niveau du fleuve Simeto, curieux contraste entre une barre de grès soulevée faisant face à une coulée de lave. Le village perché se rapproche ses maisons sont accrochées à l’éperon rocheux à l’altitude de 720m. En dépassant le village la vue est dégagée jusque à Catane. Malheureusement l’Etna est toujours dans le nuage. Centuripe est engourdi par la sieste. Les boutiques sont fermées,  quelques hommes traînent sur la place du village. Le plan de la ville est simple : une seule rue épouse le sommet de la crête. De part et d’autre plusieurs rangées de maisons très hautes avec des petits passages couverts, des escaliers et des ruelles étroites. Notre passage n’est pas inaperçu. Notre tenue doit déplaire. Les regards qu’on nous lance sont plutôt désapprobateurs.
Retour vers Catane par Paterno, encore une ville juchée sur sa colline. A Catane, je loupe le panneau annonçant l’autoroute. Ce qui nous vaut des embouteillages bien désagréables.

Avatar de Inconnu

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « premier tour sur l’Etna »

Laisser un commentaire